Quel vingt-neuf février ? Ça n'existe pas, ça, le vingt-neuf février ! C'est une arnaque destinée à vous faire travailler plus dans le mois : il n'y a que vingt-huit jours, en février, c'est bien connu. Vous devez confondre avec le premier mars.
Vous êtes sur le blog de David Madore, qui, comme le
reste de ce site web, parle de tout et
de n'importe quoi (surtout de n'importe quoi, en fait),
des maths à
la moto et ma vie quotidienne, en passant
par les langues,
la politique,
la philo de comptoir, la géographie, et
beaucoup de râleries sur le fait que les ordinateurs ne marchent pas,
ainsi que d'occasionnels rappels du fait que
je préfère les garçons, et des
petites fictions volontairement fragmentaires que je publie sous le
nom collectif de fragments littéraires
gratuits
. • Ce blog eut été bilingue à ses débuts (certaines
entrées étaient en anglais, d'autres en français, et quelques unes
traduites dans les deux langues) ; il est
maintenant presque exclusivement en
français, mais je ne m'interdis pas d'écrire en anglais à
l'occasion. • Pour naviguer, sachez que les entrées sont listées par
ordre chronologique inverse (i.e., la plus récente est en haut).
Cette page-ci rassemble les entrées publiées en
février 2004 : il y a aussi un tableau par
mois à la fin de cette page, et
un index de toutes les entrées.
Certaines de mes entrées sont rangées dans une ou plusieurs
« catégories » (indiqués à la fin de l'entrée elle-même), mais ce
système de rangement n'est pas très cohérent. Le permalien de chaque
entrée est dans la date, et il est aussi rappelé avant et après le
texte de l'entrée elle-même.
You are on David Madore's blog which, like the rest of this web
site, is about everything and
anything (mostly anything, really),
from math
to motorcycling and my daily life, but
also languages, politics,
amateur(ish) philosophy, geography, lots of
ranting about the fact that computers don't work, occasional reminders
of the fact that I prefer men, and
some voluntarily fragmentary fictions that I publish under the
collective name of gratuitous literary
fragments
. • This blog used to be bilingual at its beginning
(some entries were in English, others in French, and a few translated
in both languages); it is now almost
exclusively in French, but I'm not ruling out writing English blog
entries in the future. • To navigate, note that the entries are listed
in reverse chronological order (i.e., the most recent is on top).
This page lists the entries published in
February 2004: there is also a table of months
at the end of this page, and
an index of all entries. Some
entries are classified into one or more “categories” (indicated at the
end of the entry itself), but this organization isn't very coherent.
The permalink of each entry is in its date, and it is also reproduced
before and after the text of the entry itself.
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Entries published in February 2004 / Entrées publiées en février 2004:
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Quel vingt-neuf février ? Ça n'existe pas, ça, le vingt-neuf février ! C'est une arnaque destinée à vous faire travailler plus dans le mois : il n'y a que vingt-huit jours, en février, c'est bien connu. Vous devez confondre avec le premier mars.
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Je suis allé voir Paycheck ce soir. S'il y a un intérêt, je peux expliquer pourquoi ce film — qui n'est pourtant pas mauvais du tout, au final — est bourré d'incohérences de tous points de vue (je ne parle pas de la science ! les personnages font des choses absolument illogiques et incohérentes eu égard à ce qu'ils savent et ce qu'ils veulent).
Mais en tout cas ça m'a conduit à relire mon traité ultime sur le
voyage temporel, qui est sans doute la plus invraisemblable
masturbation intellectuelle que j'aie jamais produite (en tout cas je
m'étais amusé comme un fou à écrire ce truc et à explorer tous les cas
possibles). Un jour j'écrirai une nouvelle de science-fiction avec un
voyage dans le temps (ou une simple observation du futur, d'ailleurs,
ce qui revient à peu près au même que le voyage dans le passé) qui
tient vraiment debout de tout point de vue, même quand on
l'attaque avec la logique la plus rigoureuse : pour l'instant je n'ai
encore jamais vu ça (quoique, L'Armée des douze
singes n'est vraiment pas loin, et d'ailleurs ce film est
excellent de tout point de vue ; cependant, c'est du
monochronique
— la définition de ce terme est dans le
texte que je viens de citer — ce qui est beaucoup plus facile à
rendre rigoureux que du polychronique
).
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Pour une fois, je vais faire de la pub ici (je précise que je n'ai aucune action ou aucun intérêt dans le commerce en question) :
Mirène
Prêt à porter masculin
76, rue de Rivoli
(Mº Hôtel de Ville)
75004 Paris
Tél. 01 48 87 75 15
Fax. 01 48 04 71 73
(Ouvert lundi 13h30–19h,
mardi au
samedi 10h–19h.)
J'y ai fait quelques achats hier, et — par le principe général qui dit qu'on entend toujours parler deux fois des choses — quelqu'un a évoqué cette boutique le soir même. Je pense que ça vaut la peine de répercuter la bonne adresse. On y trouve des costards (ça ça ne m'intéresse pas) mais aussi un certain nombre de « fringues à pédé » (genre, le pull avec la fermeture éclair sur le côté du col) pour des prix défiant toute concurrence : le choix n'est peut-être pas gigantesque et il n'y a pas forcément une griffe prestigieuse sur les vêtements, mais ça coûte facilement trois à quatre fois moins cher que dans les boutiques du Marais. Et puis, la vendeuse (en tout cas, celle que j'ai vue, une petite dame d'âge moyen, joviale et souriante) est sympathique — et c'est moi qui dis ça alors que j'ai normalement horreur que les vendeurs se mêlent de me donner des conseils sur les achats que je fais. Et puis rien que pour voir la caisse enregistreuse surgie tout droit des années trente, ça vaut la peine de rentrer.
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Mon article (sur la R-équivalence très libre sur les variétés toriques) au Journal of Algebra a été refusé, je suis un peu dégoûté (non tant par le fait qu'il soit refusé, mais par le fait qu'on m'avait laissé comprendre à la première soumission que sous réserve de certaines modifications — que j'ai apportées — l'article serait publié ; et aussi par le fait qu'il ait fallu plus de quatre mois au rapporteur pour décider que mes modifications ne lui convenaient pas, alors que l'article ne fait que huit pages !). Je reparlerai sans doute plus tard de cet article. Enfin, en tout cas, ça m'a mis de fort mauvaise humeur.
J'ai fêté l'anniversaire d'Alix (le pixie aux cheveux rouges
), qui a
vingt ans tout rond (ça se passait dans un restaurant tenu par la mère
de son meilleur ami). Ce garçon est vraiment rafraîchissant par sa
vivacité, sa spontanéité et sa bonne humeur (et il est aussi
remarquablement intelligent : ça ce n'est
pas spécialement un compliment, mais ce serait bien si les
étudiants de MIAS à Orsay étaient comme lui). Pour
finir, je lui ai offert deux tee-shirts (Broie du Noir)
avec des inscriptions rigolotes : pas très original, certes, mais les
cadeaux d'anniversaire c'est toujours un problème. La soirée était
vraiment très sympathique (notamment, la mère du pixie est une
personne tout à fait charmante). On a beaucoup plaisanté de Sylvain
qui ne va pas chez un vulgaire coiffeur comme tout le monde,
mais chez un hair-stylist (rue Tiquetonne, j'ai oublié le nom
du truc, mais apparemment c'est connu) où la moindre coupe coûte au
moins 40€, et encore c'est sans aucun bonus genre coloration, et
avec un coiffeur le moins gradé possible (parce qu'il y a des grades
dans ce salon : stylist
, top-stylist
, style
director
, art director & manager
, et enfin l'ultime
creative director
qui ne vous coiffe pas à moins de 90€
— on se demande bien quelle est la différence à part le prix).
Vers la fin du repas, on m'a fait remarqué que, bien que je n'aie pas
pris une goutte d'alcool, j'avais l'air d'en avoir subi les effets :
je ne sais pas comment je dois le prendre , mais au
moins j'en conclus que je n'ai pas été trop coincé. Principal bémol à
la bonne humeur de la soirée, le petit malentendu à la fin sur qui
devait payer quoi et sur qui allait rentrer comment, c'est
dommage.
Autre remarque bizarre qu'on m'a faite hier : quelqu'un qui trouvait que j'avais le teint hâlé ! (Autant dire à un cachet d'aspirine qu'il est bronzé.)
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Personality tests abound on the Web: I have yet to find one that
would tell me something interesting, useful, insightful, or
non-trivial about myself; usually I end up answering most questions
more or less randomly (and I'm sure that running the test a second
time would give entirely different results) — at least certain
tests have a not sure
category for answers, which makes them a
little less haphazard. Anyway, I wonder who invents these quizzes:
manic taxonomists, I tend to think, who want to classify people
according to criteria which they think intellectually elegant (think
of the Keirsey or the enneagram tests: the
categories are certainly seductive in their taxonomical harmony, but
are they pertinent?), but use completely heuristic and unscientific
methods for devising their tools. I'm sure I could produce a lot of
fun but entirely meaningless personality tests that would classify you
as one of the four elements, or one of the sixty-four 易經
(Yi Jing) hexagrams, or one of the twenty-two major arcana of the
tarot, or one of the three cardinal causes (power, will and knowledge)
of my mumbo-jumbo philosophy, or
whatever (or perhaps as a combination of all this).
But how about a truly scientific test with a really pertinent
statistical basis? Can such a thing be devised and, if so, how? I
tend to believe that the actual questions are of little importance
(and they might be as stupid as what is your favorite color
— and perhaps something about swallows, too — provided
they are numerous enough for statistical significance), what really
matters is how the data are interpreted.
If, for example, one asks three hundred yes/no questions, then a data point is a point in the three-hundred-dimensional discrete hypercube (or perhaps the full hypercube if the questions admit a continuous 0-through-1 answer scale). If a sample population is subjected to the test, one obtains a cluster of points in said hypercube. Then, out of that cluster, one wishes to extract certain statistically meaningful variables, or subpopulations: how can this be done? Here's at least one way to do it (probably not a very smart one, but at least it shows the sort of thing I'm after). Take the line in the hypercube that minimizes the sum of squares of distances to the population points — in other words, the Gaussian one-dimensional best fit for the data; projecting the quiz result point to this line determines a one-parameter classification which is in a certain way the most significant one (except that its main drawback is that it takes the euclidian structure on the cube as a natural one, which it is not, so it is really biased by the choice of questions; but you get the idea of the sort of things that could be done). After that, if one wishes to extract a second, and a third, variable from the quiz, one could simply take the next dimensional Gaussian fits for the data points. Of course, interpreting these variables demands some competence in psychology, but at least their definition would be based on some objective statistical data, not merely the test author's intuition on how to classify the human mind.
Has such a test been devised already? If not, I might try creating one myself, if only as a proof of concept. (Though the main difficulty would be to find a sample population willing to take the test although they will get no results from it until the entire data have been processed.)
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Séduire, c'est un art ; on peut apprendre sur le tas ou s'aider de
livres, mais ça pourrait être bien d'avoir un entraînement régulier.
J'imagine que je ne suis pas le premier à avoir l'idée suivante :
monter des jeux de rôle / cours d'improvisation théâtrale dans ce
sens. Par exemple : on prend deux personnes dans un groupe de
participants ; l'un d'eux joue le rôle du « dragueur » et incarne son
propre personnage (peut-être avec des contraintes du genre tu
cherches un plan aussi rapide que possible
, ou tu cherches
l'amour de ta vie
), l'autre (peut-être plus expérimenté) joue le
rôle du « dragué » avec un tempérament bien défini (et pas connu a
priori du dragueur) ; les autres participants observent et feront
des commentaires à la fin ; une fois la tentative de séduction finie,
tout le monde donne son avis, puis on redistribue les rôles.
Peut-être y aurait-il un « professeur » (qui s'y connaît bien) pour
donner des conseils, mais pas forcément (ce qui définit la drague qui
marche, c'est justement qu'elle fasse de l'effet sur ceux qui ne sont
pas spécialement avertis, donc il n'y a qu'à essayer et voir).
Je ne lance pas ça comme une idée en l'air : j'aimerais vraiment trouver un truc de ce genre si ça existe, ou en lancer un sinon. (Plutôt entre pédés, parce que sinon il se poserait le problème délicat du sex-ratio ; et puis je suis quand même intéressé surtout par ce qui me concerne, forcément.) Donc je cherche des pointeurs (ou des candidatures si des gens voudraient eux aussi essayer).
(Pourquoi ne pas aller simplement dans un bar et draguer tout ce qui bouge, s'il s'agit de s'entraîner, me demanderez-vous ? Il y a plusieurs raisons. D'abord, on peut considérer que ce n'est pas forcément très moral de chercher à séduire quelqu'un si c'est juste pour « s'entraîner » à séduire. Ensuite, on aura à affronter une barrière de timidité plus grande que si on fait ça dans le cadre d'un jeu de rôle, donc on n'osera pas forcément essayer des choses nouvelles — et peut-être découvrir avec surprise que c'est efficace. De plus, ça permet d'expérimenter une plus grande variété de situations, y compris des situations qui ne se produiraient que très rarement mais qu'il peut être instructif d'avoir rencontrées. Enfin, on pourra avoir le retour du « dragué » et de ceux qui ont regardé la scène. Et puis, tout simplement, ça doit être assez rigolo et convivial, comme activité — même s'il faut la pratiquer avec sérieux, sinon l'intérêt est bien moindre.)
Qu'en pensez-vous ?
↑Entry #0533 [older|※ permalink|newer] / ↑Entrée #0533 [précédente|※ permalien|suivante] ↑
↓Entry #0532 [older|※ permalink|newer] / ↓Entrée #0532 [précédente|※ permalien|suivante] ↓
Le principe d'un blog, normalement, c'est de raconter sa vie. Pour
ça, encore faut-il avoir une vie intéressante : si elle se limite à
aujourd'hui, je suis allé au boulot, j'ai bossé toute la journée,
en rentrant j'ai fait des courses, j'ai dîné et je me suis couché
chaque jour de la semaine, ce n'est peut-être pas la peine de le faire
savoir à tout le Web et son chien (d'accord, il y a des gens qui ne
s'en privent pas). Alors que dire de aujourd'hui, je me suis levé
en fin d'après-midi, j'ai passé trois heures à répondre à deux mails
(pendant que j'en recevais douze pendant le même temps), puis j'ai
couru faire des courses avant la fermeture du supermarché, j'ai dîné,
j'ai passé mon temps à ne rien foutre, et je me suis couché
? Ben
pas grand-chose de mieux, à part que c'est ma vie à moi : bienvenue
dans le monde merveilleux de Ruxor. Quand on me demande ce que j'ai
fait ou ce qu'il y a de neuf depuis la dernière fois qu'« on » s'est
vu (que ce soit la veille, la semaine dernière, le mois dernier,
l'année dernière ou il y a douze ans — cas avéré récemment) je
réponds invariablement : ben rien
. Du coup, je me demande bien
par quel exploit j'arrive à remplir une entrée (pratiquement) chaque
jour depuis bientôt dix mois. Question rhétorique : la réponse, c'est
que ça fait un bon moment que j'ai acquis la capacité phénoménale à
débiter sur demande des conneries en quantité illimitée (et de manière
affreusement verbeuse). Là, par exemple, je suis en train de vous
raconter des conneries sur le fait que je raconte des conneries
(j'aime le mot « méta » le soir au fond des bois), c'est pathétique.
(Non seulement c'est nul, mais en plus, même dans ce registre
pitoyable j'ai déjà fait largement
mieux.) Ah non, attendez, ce n'est pas fini, je ne peux quand
même pas écrire une entrée sans faire référence au fait que je suis un
pédé frustré : voilà, c'est fait, comme ça l'ordre cosmique est
préservé.
Note : cette entrée n'est pas une pêche
aux compliments ; vous pouvez donc vous abstenir de commenter si c'est
pour dire mais je trouve ton blog intéressant parce que
<blablabla>
. Vous pouvez également vous abstenir
de commenter si c'est pour dire je trouve effectivement qu'il est
sans intérêt
, d'ailleurs.
↑Entry #0532 [older|※ permalink|newer] / ↑Entrée #0532 [précédente|※ permalien|suivante] ↑
↓Entry #0531 [older|※ permalink|newer] / ↓Entrée #0531 [précédente|※ permalien|suivante] ↓
J'ai passé une heure à écrire un nouveau fragment littéraire gratuit que je
comptais mettre à cette place ce soir, et je me suis rendu compte
qu'il était vraiment complètement nul, ce texte, vraiment sans intérêt
et très mal écrit, alors je l'ai viré. (Si vous tenez à savoir,
c'était une conversation avec Dieu[#] : donc non seulement c'était
mauvais, mais en plus c'était dangereux.) Enfin bon, ça fait partie
du travail d'écrivain (c'est quoi déjà la phrase ? le grand auteur
se reconnaît au nombre de pages insignifiantes qu'il n'écrit
pas
— quelque chose comme ça — c'est dire si
j'ai du chemin à accomplir ) d'effacer ce qu'on écrit.
L'ennui c'est que je me retrouve sans savoir quoi mettre, là. Oui,
j'ai fait des choses (et même des choses bizarres) aujourd'hui —
par exemple j'ai découvert que le froid pouvait être aussi pénible que
le chaud — mais je vous
raconterai ça sans doute une autre fois. Je pourrais dire que
vendredi c'est l'anniversaire du pixie
aux cheveux rouges et qu'il faut que je trouve quelque chose à lui
offrir et que je ne sais pas quoi parce que je ne sais pas bien ce qui
fait plaisir à un pixie. Mais bon, ce n'est pas bien passionnant.
Bah tant pis.
[#] Comment ça, c'est un mauvais signe, de se mettre à avoir des conversations avec Dieu ? Ben je Lui dirai, tiens ! Comment ça, je suis athée, de toute façon ? Et alors ? Ce n'est pas juste parce qu'on ne croit pas en Lui qu'il faut refuser de Lui parler ! Ce serait mesquin…
↑Entry #0531 [older|※ permalink|newer] / ↑Entrée #0531 [précédente|※ permalien|suivante] ↑
↓Entry #0530 [older|※ permalink|newer] / ↓Entrée #0530 [précédente|※ permalien|suivante] ↓
Pour le plaisir de ceux qui trouvent que je passe mon temps à râler, je voudrais ici pester contre des petites incivilités qui m'énervent.
D'abord, contre les gens qui emploient à sens interdit les couloirs du métro. Prenez l'exemple de Place d'Italie : il y a deux couloirs qui relient l'artère de la station au quai de la ligne 7 direction La Courneuve (ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres), le but étant tout simplement d'éviter que les voyageurs sortant du train et les voyageurs qui veulent le prendre se bousculent. Or l'un de ces couloirs est infinitésimalement plus court que l'autre, ou plus commode pour je ne sais quelle raison : si bien que les gens ne se privent pas pour l'employer à sens interdit. Du coup, je me retrouve régulièrement dans la situation suivante : j'entends qu'un train arrive à quai, je veux courir pour l'attraper, mais au moment où ses portes s'ouvrent, un flot de voyageurs en descend, et au lieu d'emprunter le passage qu'ils sont censés prendre, une partie d'entre eux prend, en sens interdit, celui dans lequel je me trouve, et ils occupent toute la largeur du couloir, de sorte que je suis bloqué et je ne peux pas courir jusqu'au métro, que je vois m'échapper parce que les gens n'ont pas la discipline de suivre le couloir qu'on leur demande de suivre. C'est vraiment rageant, et cela me donne envie de foncer dans le tas de ces gens qui arrivent dans le mauvais sens !
Ensuite, contre les gens qui n'ont toujours pas compris la vertu de la file d'attente unique. À la pharmacie où je vais régulièrement (dans le centre Italie 2), il y a quelque chose comme six caisses ; mais elles sont très mal disposées, deux d'entre elles étant bien en avant des quatre autres. Un petit panneau, au niveau des deux caisses avant, demande aux clients de faire la queue à cet endroit-là pour l'ensemble des caisses. Ce que je fais bien docilement. Mais évidemment, d'autres clients plus malins, voyant un grand espace vide devant les quatre autres caisses, ne se privent pas de s'avancer jusqu'à elles. Et je ne peux pas non plus engueuler tous les gens qui s'avancent devant moi, parce qu'il y a là des présentoirs qu'il est tout à fait légitime d'aller regarder (et il y a tout de même des gens qui ont la civilité d'aller jusqu'à ces présentoirs, d'y prendre quelque chose, et de revenir à la queue unique). De toute façon, je n'ose jamais engueuler les gens, moi, je suis trop timide pour ça. [Ajout : voir cette entrée ultérieure.]
Enfin, contre tous ces automobilistes qui grillent les feux
orange. Ils semblent vraiment penser qu'orange veut dire :
dépêchez-vous de passer, ça va bientôt être rouge
! Et ils
semblent aussi considérer que le feu rouge est une sorte de pénalité
de passage qui se compte en temps, et que si pour une raison ou une
autre on n'a pas pu passer normalement au vert (par exemple parce
qu'un piéton bloquait la voie, ce qui n'est pas normal, certes) alors
ils sont dispensés du même temps d'attente au rouge (et peuvent le
griller, puisqu'ils « auraient dû » pouvoir passer) ! Est-il vraiment
possible d'être aussi con ? [Ajout :
voir cette entrée ultérieure.]
↑Entry #0530 [older|※ permalink|newer] / ↑Entrée #0530 [précédente|※ permalien|suivante] ↑
↓Entry #0529 [older|※ permalink|newer] / ↓Entrée #0529 [précédente|※ permalien|suivante] ↓
Let me talk about geeky matters, for a change.
I'd like to say something about architecture emulation / sandboxing / virtualization (I'm not sure what the best term is). What I am referring to is a program that lets you run, on a given computer (hardware+software) platform, programs meant for another platform (or perhaps even the very same platform: although the worth of that is not obvious at first sight, it is actually very useful). Here are some examples: the Bochs project is an emulator for the entire Intel-32 (x86) PC platform, which runs on many different platforms, and lets you run mostly anything a PC can run, although it incurs a very high performance penalty; the Plex86 program (a free clone of VMware) is another Virtual Intel-32 platform (although recent versions, apparently, can now only run the Linux operating system), but this one runs only on the Intel-32 platform itself and makes use of native instructions as much as possible to achieve a much lower execution cost than Bochs; the QEMU emulator is more general since it aims to emulate several different architectures on several different platforms; the User-mode Linux is a Linux implementation that runs (entirely in userland, and without special privileges) on top of another Linux implementation; along a related line, I should also mention Systrace (lets you run programs in a sandbox on various Uni*es), and of course the emulators for a whole lot of “heroic day” platforms (I keep losing my pointers to the PDP architecture emulators that I used to play with to run very old versions of Unix, but there are plenty of other things in the same vein, with emulated platforms ranging from PC's of fifteen years back to modern hand-held calculators) or specific emulators specialized in various gaming virtual machines (LucasArt, Infocom, Sierra and so on).
I do not propose to give a mathematically rigorous definition of what an emulator is (in any case, it would probably include any kind of interpreter, and possibly any kind of program altogether): we have a reasonable—pragmatic—idea of that.
Now here's an important remark: apparently,
emulation/virtualization/whatever incurs a performance penalty. The
more you rely upon the host architecture functions to reproduce the
emulated architecture functions, the lower the penalty: this is why
Plex86 runs hundreds of times faster than Bochs — because,
insofar as possible, it uses the x86 directly to emulate an x86 rather
than reimplementing it. The Intel x86 processor has a special mode
called virtual 8086 mode
or something like that, which lets you
run (real-mode) x86 instructions in a kind of “virtual
box”, except for certain privileged instructions which
must be reimplemented in software (perhaps at great cost).
And here's a question that baffles me thoroughly: is it possible to
implement a “Completely Reflexive” processor, in the sense
that the overhead of completely emulating the processor on itself
(including the reflexive ability itself, of course!) would
have a very low cost (with a reasonable definition of low cost
;
of course, the memory used up by the emulator itself would not be
available in the emulated system, for instance!). Even if one were to
set traps and debug breakpoint conditions in the emulated system (and
even if the latter itself used traps and breakpoints…).
Faré, if you can read me, please enlighten me!
↑Entry #0529 [older|※ permalink|newer] / ↑Entrée #0529 [précédente|※ permalien|suivante] ↑
↓Entry #0528 [older|※ permalink|newer] / ↓Entrée #0528 [précédente|※ permalien|suivante] ↓
Quelqu'un est passé tout à l'heure sur #gay (le canal de Rezosup) manifestement dans
l'esprit « je veux trouver le mec de ma vie maintenant tout de suite à
l'instant ». Ce qui m'amuse, c'est que ceux qui ont ce genre
d'attitude regardent de très haut l'attitude, complémentaire si j'ose
dire, « je veux trouver un mec pour la nuit maintenant tout de suite à
l'instant » (notez bien la différence ; et signalons que le canal
IRC dont je parle n'est normalement peuplé ni par l'une
ni par l'autre de ces attitudes) : ils la jugent frivole et vaine,
méprisent de très haut le sexe pour le sexe, tout ça tout ça, eux ce
sont des gens adultes, qui veulent quelque chose qui dure.
Mais il ne leur vient apparemment pas à l'esprit que vouloir tout
de suite à l'instant quelque chose qui dure (pour la vie si
possible), c'est un peu absurde, quelque part. D'autant plus
qu'il nous dit encore que des amis, il n'en cherche pas (d'accord, l'amitié et l'amour ce n'est pas pareil,
mais quand même). J'ai cherché à lui faire observer gentiment
l'incohérence de son attitude, et il a pris la mouche. Mais
globalement, c'est assez caractéristique : il y a un nombre assez
important de gens dans le milieu gay qui se plaignent de la frivolité
du sexe facile (euh, du sexe facile, vraiment ? où ça ?) et qui
s'obstinent à vouloir trouver une relation « durable » comme s'il
était normal de la trouver avec la même facilité, comme si on pouvait
décréter d'avance : cette relation sera durable
. Comme si on
pouvait faire le choix de l'« homme de sa vie » sur un site de petites
annonces ou un chat anonyme avec deux ou trois clics-clics pour dire
si on le veut fumeur ou non (buveur ou non, et ainsi de suite), et
préciser le coloris. Bref.
Juste après, je me suis fait avoir en beauté par quelqu'un qui,
arrivant sur le canal, s'exclame : David Madore ? putain, je savais
pas que t'étais homo !
— et disparaît dans la nature. Alors
moi je me suis confondu en conjectures sur qui ça pouvait être (quand
même, pour me connaître sans savoir que je suis homo, il faut le
faire), avant qu'il me dise qu'il s'était foutu de moi et qu'il ne me
connaissait pas du tout. Arf, je me sens très con, là… (En
jargon normalien, je me sens vraiment testé
.)
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Récapitulons. En ce moment je me lève vers 15h (d'autres pourront témoigner : ce doit être un effet particulier de cet appartement et de l'obscurité totale qui peut régner dans ma chambre que de faire qu'on se lève naturellement en milieu d'après-midi). Je n'arrive jamais à être prêt à faire quoi que ce soit en moins de quatre heures après mon lever. Donc je suis vraiment « levé » vers 19h–20h. Or à ce moment-là il est trop tard pour faire quoi que ce soit : la journée civile, pourrait-on dire, est déjà finie. Mais je ne peux pas me coucher tout de suite, parce que, n'ayant rien fait du tout, je ne dormirais pas. J'arrive à me mettre au lit (et m'endormir) vers 3h du matin (ce qui me fait 10–12 heures de sommeil par nuit en ce moment). Comment échapper à ce cycle infernal ?
Me lever plus tôt ? Il suffit que je mette un réveil à côté de moi, peu importe l'heure sur laquelle il est réglé pour sonner, pour que mon sommeil soit tout perturbé. J'ai essayé pendant une semaine (pas la semaine dernière, mais celle d'avant) de le mettre chaque matin à 10h15, dans l'espoir de finir par m'y habituer : peine perdue, le samedi j'étais tout simplement transformé en zombie par la fatigue, et j'ai jeté l'éponge. Me coucher plus tôt ? Je ne dors tout simplement pas. Avancer progressivement l'heure du réveil ? Mais ce n'est pas l'heure du réveil qui pose un problème, c'est le fait même de mettre un réveil.
J'arrive parfois, au prix d'un effort immense et coûteux, à me remettre un peu dans un rythme normal. Mais il suffit que pour une fois, après une journée fatigante et se terminant tard, je succombe à la tentation de ne pas m'imposer de me lever « tôt », pour qu'aussitôt je retombe dans le cercle vicieux.
J'en ai marre ! Qu'est-ce que je donnerais pour pouvoir me lever un matin vers 8h sans être accablé par le manque de sommeil.
Bon, demain j'ai rendez-vous pour déjeuner avec un ancien camarade de classe (pas vu depuis dix-douze ans !), il faudra bien que je réussisse un exploit…
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J'ai eu de nouveau un moment d'anxiété vers 9h ce matin, et je me suis retrouvé avec le cœur qui battait à autour de 200 pulsations par minute ; sauf que cette fois-ci je n'ai pas vraiment paniqué, donc je pense que ce n'est pas juste un effet de feedback positif (genre : je m'inquiète donc mon cœur bat plus vite, donc je m'inquiète encore plus) mais qu'il y a vraiment quelque chose de physiologique là-dessous. Le médecin avait eu beau me dire, en substance, c'est dans votre tête, je suis persuadé que ce n'est pas normal de se réveiller sans raison (fût-ce une fois tous les neuf mois) et de trouver que son rythme cardiaque monte rapidement à 200 pendant une minute ou deux. Comme le rythme était rapide mais bien régulier (pas de signe de fibrillation), je ne m'inquiète pas trop, mais je vais voir si je peux faire des examens complémentaire (à commencer par l'échographie cardiaque qu'on m'avait prescrite et que j'avais eu la flemme de faire).
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J'oublie quel penseur a exprimée cette idée (que je reformule bien maladroitement dans mes propres termes) que si les artistes mineurs nous sont parfois plus plaisants que les Grands c'est parce que ces derniers parlent directement à Dieu tandis que des œuvres de moindre importance sont à la portée de nos cœurs humains. Lisant la Divine Comédie, écoutant la messe en si de Bach, regardant le Saint Jean-Baptiste de Léonard, je me trouve comme Dante lui-même face à la conclusion ineffable de son poème : et la haute fantaisie ici perdit sa puissance. Alors, à l'instar de Faust qui ne pouvait embrasser le signe du Macrocosme, je me tourne vers une beauté plus terrestre, donc plus à la mesure de l'homme.
Le tableau que j'avais devant les yeux n'était, à en croire la plaque explicative du musée, d'aucun auteur identifié, mais il n'aurait pas dépareillé sous la signature d'un Alma-Tadema, d'un Burne-Jones ou d'un autre de ces peintres à deux noms que l'Angleterre victorienne semble avoir collectionnés et qui ne partageaient ni le génie visionnaire de Blake ni la puissance créatrice des prédécesseurs de Raphaël, mais qui servaient maintenant agréablement à illustrer des calendriers. Une tentative malhabile pour imiter le style de Poussin soulignait surtout le fait que l'artiste n'en avait pas le talent.
Pourtant, jamais le pinceau de Poussin n'avait libéré une force érotique telle que celle qui se dégageait de l'image de ce guerrier grec endormi. Je pensai surtout au tableau qui a valu l'essentiel de sa renommée posthume à Hippolyte Flandrin, mais avec la différence que ce qui, dans le fameux portrait du jeune homme nu assis au bord de la mer, est contenu, replié sur soi, était ici ouvert, dégagé, presque rayonnant. Le sommeil du personnage de la peinture n'avait rien de mystérieux ou de caché ; totalement détendu, il paraissait inviter le spectateur à se joindre à la félicité étalée là avec la plus grande simplicité.
Grand frère, mon dieu tutélaire,semblait-t-il murmurer à mon intention,veille sur moi pendant que je dors. Protège ma jeunesse de ton regard bienveillant.
Afin d'éviter à mon lecteur (inculte ) d'avoir à invoquer l'omniscience des dieux du Web, voici une reproduction du tableau d'Hippolyte Flandrin que j'évoque. Je précise aussi que, malgré mes sarcasmes, je n'ai rien contre les préraphaélites : au contraire, ils conviennent tout à fait aux incultes comme moi qui ne savent pas toujours apprécier les impressionnistes à leur juste valeur ; je renvoie à ArtMagick pour toutes sortes de reproductions (notamment d'Alma-Tadema, de Burne-Jones et de toutes sortes d'autres ; j'ai pour ma part un faible pour l'illuminé John Martin).
Quant à l'idée exprimée par le premier paragraphe, elle n'est
certainement pas de moi, et je l'ai retrouvée à diverses reprises et
sous diverses formes : je me rappelle notamment avoir été frappé par
un commentaire
de George Orwell sur l'œuvre poétique de Rudyard Kipling qui
en expliquait le succès et la force justement par le fait qu'il écrit
de la good bad poetry
.
Enfin, je laisse les docteurs en psychologie du David Madore deviner si le choix du thème de la peinture a été influencé par la dernière nouvelle lune.
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Je crois que c'est la première fois de ma vie que, au cinéma, je sors avant la fin du film. Bref, si votre sens de l'humour s'apparente au mien, n'allez pas voir Les 11 Commandements (et je précise que, globalement, j'ai tendance à trouver Michaël Youn plutôt drôle, et que je n'ai rien contre l'humour complètement absurde et déjanté).
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Aujourd'hui avait lieu à Paris une manifestation contre
l'homophobie (en réaction à une attaque homophobe particulièrement
barbare commise le 16 janvier dernier, à Nœux-les-Mines dans le
Pas-de-Calais, sur la personne de Sébastien N. qui a été gravement
brûlé par ses agresseurs). Après une douloureuse hésitation, j'ai
décidé de ne pas y aller, et je veux ici expliquer pourquoi. Mon
intention n'est pas de lancer un débat politique : je veux expliquer
ma position, pas chercher à convaincre qui que ce soit. Le problème
n'est pas non plus que je me désole de façon dont la « manifestation »
est devenue en France le passage obligé de toute revendication, comme
si on ne pouvait écouter l'avis des citoyens que lorsqu'ils descendent
dans la rue. Ni que je désapprouve l'organisation de manifestations à
la sauvage sans notification à la Préfecture de Police. Ni même que
je suis assez fâché de la manière dont le message venez à la
manif
a été propagé comme du spam et comme une sorte de diktat
moral (sous-entendant : si vous ne venez pas, c'est que vous laissez
faire l'homophobie, et c'est très mal). Ce sont là des détails qui
m'irritent mais qui ne changent pas grand-chose au problème de
fond.
Le fait de témoigner sa sympathie envers les victimes d'actes
criminels, en particulier dans des circonstances emblématiques, me
semble assurément louable. Le fait de s'élever contre l'homophobie
et de vouloir lutter contre elle est certainement souhaitable. Ce
avec quoi je ne suis pas d'accord, c'est la revendication politique
qui fait apparemment partie du mot d'ordre politique donné à la
manifestation : par exemple, quand je lis Nous demandons donc :
L'inscription de la lutte contre toutes les discriminations et donc
contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie dans la
constitution
(extrait du texte d'appel
unitaire à cette manifestation), je ne peux qu'exprimer à regret
mon désaccord (ne serait-ce que parce que la Constitution n'est pas
censée servir à ce genre de choses, et que je trouve qu'on la modifie
déjà beaucoup trop en ce moment pour des raisons inappropriées).
Je suppose que je tire d'un fond libertaire mon attitude qui consiste à défendre la liberté d'expression avant toute autre, comme symbolisé par la fameuse citation-qui-n'est-pas-de-Voltaire : notamment, je trouve que la liberté d'expression des imbéciles qui veulent me traiter de sale pédé est plus importante que mon droit à ne pas être appelé un sale pédé. C'est la même attitude que lorsque Chomsky préface un livre négationniste sous l'argument que les négationnistes doivent eux aussi avoir le droit de s'exprimer (et que les lois françaises qui le leur interdisent sont délétères pour un sain débat prouvant l'ineptie de leurs thèses) : il faut être décidément bien sot pour penser que Chomsky puisse être lui-même en sympathie avec ces thèses.
Évidemment, j'aimerais aussi pouvoir exercer mon droit à ne pas
être brûlé vif parce que je suis homosexuel. Mais que je sache, le
fait de brûler quelqu'un est actuellement un acte puni par la loi,
dans ce pays, même s'il est pédé (et les faits à l'origine de la
manifestation dont je parle sont poursuivis par le parquet et
sont qualifiés de tentative d'assassinat
). Dire que c'est
plus grave s'il s'agit d'une agression homophobe voudrait
dire, a contrario, que c'est moins grave si ce n'est
pas le cas, donc qu'il y a des cas où il n'est pas si grave de brûler
quelqu'un — ce qui est sans doute un postulat dangereux. Disons
que c'est probablement moins grave lorsqu'il s'agit d'un coup de
colère (meurtre sans préméditation) et je pense que le fait d'agir en
raison d'une haine discriminatoire (racisme, antisémitisme, homophobie
et ainsi de suite) doit être compris comme impliquant la préméditation
(contre une catégorie de personnes et pas contre un individu), mais
au-delà de ça je ne pense pas que ce soit spécialement plus
grave.
L'erreur de logique fondamentale consiste à penser que si on est contre <foobar>, on doit être obligatoirement pour une loi contre <foobar>. Or cela est manifestement absurde, on peut être à la fois contre <foobar> et contre une loi contre <foobar>, parce qu'on pense que la loi sera inefficace, sera inapplicable, sera dangereuse pour <bazqux>, sera un abus de pouvoir, ou encore participe d'une dérive générale vers une judiciarisation outrancière de la société. S'il faut un exemple trivial, prenez pour <foobar> la stupidité humaine : je suis contre la stupidité humaine, mais je ne réclame pas une loi contre la stupidité humaine. Il en va de même de l'homophobie (disons sous la forme des propos homophobes).
On prétendra sans doute qu'une loi pénalisant les propos homophobes
ne peut pas faire de mal. Mais c'est parce qu'on ne pense qu'aux cas
clairs d'homophobie (qu'il faut combattre) et non aux cas douteux, à
la région grise entre ce qui est politiquement correct et ce qui est
injurieux. Faut-il rappeler que Michel Houellebecq a été traîné en
justice (fin 2001) pour avoir dit : la religion la plus con, c'est
quand même l'Islam
; il a été relaxé, mais je pense que ce genre
d'affaire illustre assez bien ce qui se passe quand on adopte, bille
en tête, des lois contre les discriminations, et qu'on découvre avec
stupéfaction qu'elles sont vraiment dangereuses pour la liberté
d'expression (serait-il permis de dire, par exemple, que le mouvement
gay est une idiotie ?).
Ce qui est tout à fait vrai, en revanche, c'est que je dis tout ça du haut de ma tour d'ivoire, moi qui ai la chance de n'avoir jamais été victime de la moindre trace d'homophobie (tout au plus ai-je entendu quelques réflexions vraiment crétines) et certainement rien de menaçant. C'est bien pour cela que j'ai hésité assez longuement, et c'est aussi la raison pour laquelle je ne cherche pas non plus à convaincre autrui du bien-fondé de ma position (je me contente ici de l'exposer platement).
Deux méta-remarques : primo, ce serait gentil d'éviter si besoin est de transformer les commentaires de cette entrée en un débat ou une tribune — je répète que je voulais juste expliquer pourquoi je n'étais pas venu à la manifestation, pas persuader qui que ce soit de quoi que ce soit (de toute manière, je suis assez désabusé quant à l'efficacité du débat politique). Secundo, je suis effondré par mon incapacité totale à m'exprimer succinctement ; curieusement, c'est une des choses que j'admire justement énormément chez Chomsky, sa faculté à marquer des points en très peu de mots.
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J'essaie d'écrire au moins une entrée par jour dans ce blog : si je
ne l'ai pas fait hier (sauf pour dire
que je ne le faisais pas, justement : je sais que certains sont très
énervés par le je n'ai rien à dire et je le dis
, mais il y a
des gens qui seraient susceptibles de me croire mort si je n'écris pas
à temps dans mon blog ), c'est parce que j'ai hébergé
quelqu'un chez moi hier soir (chose que je fais rarement, pour toutes
sortes de raisons, mais là je n'allais pas laisser un adorable petit
pixie aux cheveux rouges à rentrer dans le froid dans le XVIe depuis
le XIIIe), et je n'allais pas dire, à 4h du matin, que je comptais
attendre encore une petite heure avant de me coucher, histoire de
composer une entrée convenable pour mon blog. C'est bon, je suis
pardonné ?
Avec des amis (de 1h à 3h du matin, donc…) j'ai regardé le film 千と千尋の神隠し (Le Voyage de Chihiro en français, Spirited Away en anglais) : c'est moi qui en avais fourni le DVD, mais je ne l'avais encore jamais regardé. Ce dessin animé est vraiment somptueux. Souvent très déroutant, parce que les choses n'ont souvent aucune logique au sens où nous y sommes habitués (et notamment la notion de « gentil » et de « méchant » est toute relative…), mais absolument magnifique.
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Rien à voir aujourd'hui, désolé. Circulez !
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Soirée Superficial au Banana café. Vestiaire très cher (2×2€ pour y laisser mon manteau et mon sac, c'est mesquin), consos hors de prix. Atmosphère relativement respirable (à ma grande surprise), volume sonore presque supportable. Gogo dancers sans intérêt. Dance floor beaucoup trop petit et trop peuplé. Musique sans grand intérêt. Faune sympathique (beaucoup de gens connus de moi), jeune et plutôt jolie. Je trouve qu'Olivier est décidément très mignon (vu le nombre d'« Olivier »s que je dois connaître, pas de risque qu'on devine duquel je parle). Un gosse Américain (un dénommé Thomas, 18 ans, de San Francisco) complètement bourré (manifestement venu se saouler en Europe puisqu'il n'en a pas le droit chez lui), qui n'arrêtait pas de dire qu'il adorait les Français mais ne parlait pas un mot de français (la langue), a commencé à rouler des pelles à Sylvain, à réclamer bruyamment qu'on lui offre une vodka, et à essayer d'enrôler tout le monde dans une partouze ; quand je suis sorti (je ne suis resté que deux heures), le gérant venait de le foutre à la porte (apparemment parce qu'il s'était mis à dancer sur les tables).
Je ne sais pas pourquoi, cette soirée m'a mis de bonne humeur.
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Je ne sais pas exactement ce que c'est que l'« intelligence », mais je crois savoir la reconnaître quand je parle avec quelqu'un : il y a des gens qui ont une façon de comprendre les choses (je ne parle pas de rapidité d'esprit, parce qu'on peut avoir une intelligence profonde mais très lente) qui fait que je les classe naturellement comme « intelligents ». Ce n'est pas pareil que le niveau d'études, la culture générale, la logique (ou encore moins le talent pour les mathématiques), la facilité d'expression, la vitesse de réflexion, la capacité d'analyse ou de synthèse, ni la clarté du discours — même si ce n'est pas sans lien avec certaines de ces choses.
Je ne suis pas sûr que les tests de QI mesurent bien ce que je considère comme l'intelligence (les meilleurs semblent surtout se focaliser sur la logique, la capacité de taxonomie, ou parfois la maîtrise du langage, qui ne sont au mieux que des aspects particuliers de l'intelligence et parfois vraiment sans rapport ; les pires tests sont tellement mauvais que quand ils proposent le choix entre six réponses pour compléter une suite je peux typiquement expliquer de façon parfaitement sensée pourquoi chacune de ces réponses est valable pour des raisons extrêmement simples) ; finalement, ce que j'ai trouvé de mieux pour caractériser l'intelligence abstraite, c'est encore les problèmes de Bongard (en tant que tels, ils ne peuvent pas servir de tests d'intelligence, mais je pense qu'on pourrait créer des tests basés sur le principe des problèmes de Bongard, par exemple en proposant six images à répartir entre la gauche et la droite).
Je trouve bizarre la manière dont on semble considérer que c'est
une qualité individuelle positive : pour ma part, je ne vois pas
pourquoi il serait plus flatteur de dire à quelqu'un tu es très
intelligent
que tu es très fort
ou même tu es très
grand
, tu as les cheveux très blonds
, ton nom est très
haut dans l'ordre alphabétique
, etc. Rien n'empêche de prendre
toutes ces choses comme des compliments, évidemment, ou même de les
dire comme tels, mais il n'y a pas de raison à cela non plus. Dire
tu es gentil et attentionné
, en revanche (et pourtant ce n'est
pas très souvent utilisé comme compliment !) est clairement une marque
d'appréciation, puisque la gentillesse s'exerce vis-à-vis des
autres, c'est une qualité exotrope (alors que l'intelligence, la
force physique, la taille, la couleur des cheveux ou la position du
nom dans l'ordre alphabétique sont intrinsèques). Si quelqu'un est
intelligent, grand bien — ou grand mal — lui en fasse,
mais ça ne concerne pas vraiment les autres. Expérimentalement, je ne
trouve même pas que la conversation (ou à plus forte raison la
compagnie) des gens intelligents soit plus appréciable que celle des
autres (donc ce n'est même pas la qualité exotrope ta conversation
est passionnante
).
La valeur sociale de l'intelligence est d'ailleurs douteuse au mieux. Je ne connais pas beaucoup de situations ou de positions où elle s'avère utile. Léonard de Vinci était sans doute quelqu'un d'extrêmement doué sur ce terrain, mais le temps des Léonards est passé, et même dans le domaine de la recherche et de la découverte il est plus besoin de méthode et de travail que d'intelligence. Pourquoi donc certains ont-ils tendance à considérer l'intelligence comme plus « noble » (si j'ose dire) que la force physique ?
Il y a des gens qui m'ont qualifié d'intelligent. Pour les raisons que je viens de dire, je ne prendrais pas ça spécialement comme un compliment même si j'y croyais ; mais de toute façon je pense que c'est surtout dû à une confusion de leur part entre de la maniaquerie intellectuelle (une certaine tendance à couper les cheveux en quatre et à abuser de la taxonomie) et l'intelligence véritable. Pour ce que ça vaut, parmi les personnes les plus intelligentes que je connais (au moins si je me fie à mon propre jugement) sont Péter Horvai, Marjorie Luzet (qui prouve au passage que ça n'a pas de rapport avec les maths) et Nat Makarevitch.
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Les commentaires sur la précédente entrée me désolent (ce ne sont pas les seules choses, évidemment : ils ne sont que des gouttes d'eau de plus dans la cascade — je ne dis pas dans le vase, parce que les gouttes d'eau ne s'accumulent pas, elles coulent). Il y a vraiment des moments où je me demande pourquoi je ne tire pas un trait définitif sur toute tentative d'avoir une vie sentimentale, affective, ou sexuelle : manifestement, quelque obscure divinité dont les desseins sont impénétrables a Écrit, du fond de l'abysse, que je n'y aurais pas droit, ce n'est pas la peine d'essayer de comprendre pourquoi, je n'ai qu'à m'y plier et à laisser tomber les tentatives ridicules (aussi pitoyables que de changer de coupe de cheveux) pour faire évoluer ma situation. Arrêter de me dire homosexuel : c'est aussi prétentieux que si je me disais athlète, apparemment je suis asexuel, et mon insatisfaction vient de ma comparaison avec le milieu gay en général ou mes amis homos (comparaison qui fait que ne pas avoir eu un seul copain stable en 27 ans d'existence est, quelque part, « anormal », alors que pour les hétéros ce n'est pas franchement extraordinaire). Mais qu'est-ce que je fous à fréquenter la communauté homo, bon sang ? Plutôt couper tout lien avec elle, avec laquelle je n'ai semble-t-il aucun rapport (et parler d'autre chose dans ce blog, ça intéressera sans doute plus les lecteurs). Il y a d'autres façons de trouver le bonheur (que ce soit les mathématiques, le soleil qui brille et les oiseaux dans les arbres, ou la musique, que sais-je encore), plein de gens y trouvent d'ailleurs leur compte et puisque je suis malgré tout d'un naturel heureux, je ne devrais pas le laisser gâcher ainsi. (Et d'aucuns ne manqueront pas d'observer que je suis, d'ailleurs, terriblement prétentieux de me plaindre alors que j'ai toutes les conditions nécessaires à la félicité, quand il y a des gens qui ont de vraies raisons de se plaindre.) Comme ça je pourrai même offrir mon témoignage à une secte chrétienne fondamentaliste (voyez, j'étais homosexuel et j'étais terriblement malheureux, et j'ai décidé d'arrêter de vivre dans le péché) — ahem.
Et pourtant non. On sait tous que ce qui se cachait au fond de la boîte de Pandore…
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Il paraît que je parle trop de sexe dans ce blog (loi de McCain :
c'est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins
),
alors pour changer je vais vous parler d'amour…
…Et d'amitié, puisque pour moi ça va ensemble. Mais pas pour tout le monde, manifestement, et même pas pour la plupart des gens, j'ai l'impression, et ça me laisse perplexe. Je ne dis pas que je suis un peu amoureux de tous mes amis (quoique ce n'est pas complètement faux si on se limite aux garçons de mon âge et assez mignons), même de mes meilleurs amis, ni que je ressens l'amour comme une forme d'amitié (et surtout pas comme une forme plus forte d'amitié). Il serait déjà plus juste de dire que, pour moi, l'amour est un sentiment qui naît de l'amitié + l'admiration + l'attirance physique.
On est censé faire quoi, quand on se rend compte qu'on devient amoureux de quelqu'un qui est déjà un ami (et en tout état de cause qui vous considère probablement comme tel) ? C'est une chose de faire des avances à quelqu'un qu'on vient de rencontrer, si on sait exactement où on veut en venir, mais je trouve ça autrement plus délicat vis-à-vis de quelqu'un qu'on connaît déjà bien et lorsque la relation est déjà placée sur un terrain différent ; et c'est encore pire si on craint que l'amitié en question en souffre (logiquement il n'y a pas de raison, mais la logique et les sentiments ont peu de rapports entre eux). C'est sans doute justement parce que c'est difficile que beaucoup de gens veulent séparer complètement amour et amitié.
À un étranger on peut faire des petits signes discrets indiquant que « je m'intéresse à toi », qu'il comprendra s'il est observateur. Mais pour un ami on est déjà censé avoir un intérêt réciproque. Parfois de la tendresse mutuellement exprimée, et ça n'en rend la situation que plus confuse (surtout que cette tendresse est parfois basée sur le contrat implicite qu'elle est « pure » de tout sentiment amoureux). Quant à la déclaration explicite, c'est une façon de mettre les gens au pied du mur, et ils peuvent réagir très mal à ça (parce qu'ils ne veulent pas que la relation, à laquelle ils sont attachés, change de nature ; d'où des « mais ça fait cinq ans qu'on est amis, pourquoi veux-tu maintenant que ça change ? »). (D'ailleurs, j'ai un ami — juste un ami, hein — qui prétend que les déclarations d'amour, ça ne marche que quand il n'y avait de toute façon rien qui ne puisse pas marcher.)
Alors quoi ? Faut-il refuser absolument l'amitié des gens dont on est susceptible de devenir amoureux, ou à tout le moins refuser toute déviation de la relation sur une voie où l'amitié gênerait l'amour éventuel ? Peut-être. Mais il faut déjà y voir clair dans ses propres sentiments (pas donné à tout le monde). Et j'ai pour ma part tendance à me considérer comme facilement lié d'amitié, j'ai du mal à refuser ; et de toute façon je ne peux pas vraiment concevoir autrement la naissance du sentiment amoureux. Savoir où une relation est partie dans la mauvaise direction (« mais moi je te draguais, je ne voulais pas juste être ton ami ! et tu n'as pas compris ? ») n'est pas aisé.
Je ne dis pas tout cela en pensant à un cas précis. C'est quelque chose qui m'arrive tout le temps, et à quoi j'ai fini par m'habituer complètement (ce qui ne veut pas dire que je ne le regrette pas !). Je suis entouré de gens dont j'aurais pu vouloir qu'ils soient autre chose que juste des amis, et parfois je me soupçonne d'être vraiment trop prompt à sympathiser avec quelqu'un pour m'épargner la difficulté de trouver autre chose derrière. Maintenant, le fait d'être homo et d'avoir un nombre important de garçons hétéros parmi mes amis m'a au moins appris à sublimer (je n'aime pas ce mot, mais je ne connais pas mieux) mes would-be sentiments amoureux, jugés désespérés, en quelque chose d'autre et qui ne cause pas de chagrin. L'ennui, c'est qu'à force de m'exercer à contenir ainsi mon amour, puisque j'en ai acquis la capacité, j'ai fini par le faire systématiquement : je commence à me demander si je me permettrais jamais plus d'être amoureux — il y a plusieurs personnes que je fréquente actuellement dont je pourrais être fou d'amour, mais je crois d'avance que c'est perdu, que ce n'est pas la peine, qu'il est plus sage, et plus prudent, d'en rester ami (ou quelque chose de ce genre).
À force, je vais oublier ce que c'est, l'amour. C'est terrible.
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En faisant la vaisselle, j'ai réussi à m'enfoncer une fourchette bien profondément dans la base du pouce (droit). Résultat, du sang partout et, maintenant que ça a coagulé, ça fait une grosse tâche noirâtre. Berk.
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On ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière
… Héraclite est réputé avoir dit ça (et pour une fois je ne
ferai pas le pédant et je
m'abstiendrai de vous le citer en grec : pour la bonne raison que je
n'ai pas de quoi retrouver l'original). On n'est pas certain de ce
qu'il voulait dire par là d'ailleurs, que le passage de l'eau dans le
fleuve soit le symbole de l'écoulement du temps. Je me rappelle aussi
ce magnifique passage de Saint-Exupéry (Terre des Hommes,
je crois) : on mène des Touareg devant une cascade, eux qui n'ont
jamais rien vu de la sorte, ils restent stupéfaits devant le spectacle
de tant d'abondance — puis on leur propose de repartir —
non, répondent-ils, il faut attendre — attendre quoi ? —
la fin — on leur dit alors que la cascade coule ainsi depuis des
milliers d'années, et qu'elle ne tarira pas —
incompréhension.
Je reviens sur la berge où broutent mes moutons. J'ai dîné ce soir
avec une vingtaine de normaliens. La scolarité à l'ENS
dure (normalement) quatre ans, je suis entré en 1996 : c'est donc que
je suis sorti en 2000 mais aussi que (sauf exception) il n'y a plus
d'élèves en cours de scolarité qui l'étaient déjà à un moment où
j'étais moi-même élève. C'est sans doute un autre signe de mon
immaturité de refuser de me séparer de cette école. Enfin, j'étais le
plus vieux à table ce soir, et de loin (ce n'est pas toujours le cas :
j'ai tendance à traîner avec d'autres « vieux cons » des promos plus
voisines de la mienne), le suivant étant de '98, et ça allait
jusqu'aux « conscrits » (élèves de première année, 2003, donc) —
lesquels ne sont guère plus vieux que mes étudiants de
DEUG. C'est curieux comme je me dis ils sont de
plus en plus jeunes
, mais non, c'est moi qui suis de plus en plus
vieux ; et quand je pense que je les connais de moins en moins bien,
c'est en fait moi qui suis de moins en moins proche.
Le temps passe en principe à la même vitesse pour chaque individu (effets relativistes exceptés), mais pas pour les groupes sociaux. Or je constate que dans les groupes que je fréquente je suis de plus en plus souvent le plus âgé. Ça ce n'est pas un bon signe. Où sont donc passées les rivières où je me baignais autrefois ?
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[Pas de traduction française de cette entrée, mais suivez quand même ce lien vers la Wikipédia en français.]
For those who haven't heard about it, the Wikipedia is a free on-line collaborative encyclopedia project. Basically, the idea is that anyone can write, or edit, any article about anything (that's what a Wiki is all about) and one just “hopes” that there will be only a limited amount of vandalism (such as gratuitously deleting or defacing articles, obnoxious content spamming and so on) — which really means that hosts of volunteers spend an awful amount of time repairing damages, but since the full editorial history of every article (with all changes made to it) is kept it isn't an utterly impossible task to repair acts of vandalism. Just as any kind of material found on the Web in general, entries in the Wikipedia should be treated with a grain of salt and a healthy dose of caution (and criticism), but in general one will find it surprisingly accurate and highly useful.
Today I've done my first bit of writing for the Wikipedia which wasn't entirely unimportant: I've opened up a Wikipedia account for me (which isn't necessary even to edit an article but it's highly recommended if one expects to be doing anything remotely serious: for example, this means anyone can track all the editing I've done), and I've worked a bit on the article on schemes and created one on the Éléments de géométrie algébrique. There's a lot of work that I could put into this, and I don't know how far I'll have the patience to go.
The really nice thing about the Wikipedia is how flexible and
powerful the interface is: editing an article is as simple as clicking
on a link at the bottom of the page, and seeing the history of changes
made to the page is also that simple; nearly everything in the
Wikipedia is a Wiki page in itself — to discuss with other
users/editors, one simply edits a “talk” page. The two
things I really don't like are, number one, the kind of markup that is
being used, and, number two, the way i18n (that's
“internationalization”) was done. The markup uses a lot
of strange
conventions that are hard to remember. As for i18n, it is
obtained by making every language version of Wikipedia almost
completely independent from the others (so the French Wikipedia, incidentally
called the Wikipédia
with an acute accent, is quite distinct
from the English Wikipedia or
the German Wikipedia and so on:
even user accounts are not shared between them!). It is possible to
add links on an article pointing to alternate versions in other
languages, but that is all (and the links aren't even automatically
created both ways), and of course people forget to do so. I'm not
sure what a good system would be, but this one certainly isn't (at
least it should be easy to establish correspondences between languages
without actually writing an article, so as to let users “fall
back” to a second language if the first language article isn't
available, and it should also be possible to view changes made to all
languages versions, so as to make it possible for translators to keep
track when changes are being made back and forth). I really don't
think I'll have the patience to translate into French the math stuff
I'll write in English.
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Pour 21.90€, Julia hypnotise son mec
La publicité sexiste (activement dénoncée par La Meute) est
tellement omniprésente que je finis par ne plus la remarquer. Si j'ai
levé les yeux sur cette affiche publicitaire de C&A (Pour 21.90€, Julia
hypnotise son mec
— représentant une fille absolument canon,
en sous-vêtements — et, non, je n'ai pas de photo à vous
montrer), c'est sans doute parce que la beauté du modèle était
tellement époustouflante que j'ai moi-même fait <gloups> en la
voyant : mais ce n'est pas là le point (la beauté de la fille n'est
pas vraiment un argument ni dans un sens ni dans l'autre). Je ne suis
pas trop habitué à regarder les corps féminins placardés sur les lieux
publics, mais j'imagine que quand on est soi-même une femme cela doit
être véritablement oppressant.
Évidemment, il arrive qu'il y ait des publicités utilisant le corps
masculin de manière vaguement érotique, mais ce n'est jamais
comparable. D'abord, parce que la densité d'hommes dénudés n'atteint
jamais la densité de femmes dénudés qu'on peut voir dans une
station de métro typique ; ensuite parce que j'ai vaguement
l'impression que le regard n'est pas le même (disons sommairement que
l'esthétique du corps masculin mi-nu dans la publicité se rapproche
surtout de la statuaire gréco-romaine alors que, curieusement, les
femmes évoquent rarement Diane chasseresse, elles ont tendance à être,
euh, plus aguicheuses). Il est vrai que mon regard est peut-être
partial (je me plains rarement de
voir de jolis
garçons en image, et je ne me sens pas spécialement agressé par le
spectacle de la nudité, même en imaginant ça comme la mienne). Ceci étant,
quelqu'un avait commenté sur une entrée
précédente de ce blog en faisant remarquer que ma façon de parler
ici des questions de sexe lui faisait deviner comment se sentent
les femmes quand les hommes les poursuivent de leurs assiduités
:
j'aimerais donc savoir quelles seraient les réactions de l'homme
hétérosexuel moyen (qui, comme chacun sait, est terrifié à l'idée que
les pédés en veulent à son c**) devant une campagne aussi abondante
d'images masculines homoérotiques aguicheuses — il me vient à
l'esprit que certains s'en offusqueraient.
(Je profite de cette entrée pour rappeler que, toutes scandaleuses que certaines pubs sont, je désapprouve entièrement le fait de les graffiter, de les recouvrir de slogans anti-pub, ou autres actes de dégradation de ce genre : de façon générale je condamne le fait de se rendre justice soi-même, et le fait de subir une injustice n'autorise pas à commettre soi-même un acte illégal, c'est bien pour cela que nous vivons dans un état de droit et pas dans une jungle ; la fin ne justifie pas les moyens, ni le fond la forme.)
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[Pour ceux qui me reprochent d'être obnubilé par la base 10, ceci est ma 0x200-ième entrée dans ce blog. ]
Il me vient l'idée saugrenue suivante : si autrefois c'était l'institution (sacrée) du mariage qui constituait le rite de passage de l'individu à l'âge adulte, aujourd'hui ce serait la rupture et le chagrin qui l'accompagne (en principe). Autrefois l'union, contractée pour la vie entière, permettait à l'adolescent de devenir adulte en se confrontant au devoir de la vie en couple ; à présent, ce serait la séparation qui confronterait à l'inévitable instabilité des relations et constituerait ainsi la cérémonie initiatique permettant au jeune d'accéder à la maturité émotionnelle (l'amour enfantin est éternel, celui de l'adulte sait qu'il ne durera pas toujours). Maturité qui ne se mesure plus en années de mariage mais en nombre d'ex (quelqu'un me disait bien qu'il fallait choisir des partenaires qui feront de bons ex puisqu'ils passent plus de temps dans cet état que dans l'état futur-ex).
Hum, je devrais arrêter de raconter n'importe quoi, moi.
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One thing which regularly annoys me is how difficult it is to find
mathematics on the Web at the level I'm interested in. One can easily
find a lot of undergraduate-level stuff, and a lot of research papers,
but there seems to be a gap between the two at which there is little
available material online. For example, just now, I wanted the
precise definition of a Gorenstein ring (or a Gorenstein
singularity, or whatever: it's the word Gorenstein
which
interests me, in any context). Now there are tons of research papers
which deal with resolution of Gorenstein singularities or
classifications of them, or whatever: but they never bother to recall
what a Gorenstein singularity is, because everyone is supposed to know
that (in order to make any sense of the paper or to have any interest
in it). And on the other hand, this is way too advanced for most
online courses: what I would need is a general treatise on
Cohen-Macaulay rings (such as this book by Bruns
and Herzog, of which I have a copy at my parents' house but none
where I am now).
Of course, there is MathWorld, which is often
useful (especially when it comes to formulæ of kinds): here it gives a
definition of a Gorenstein ring (I won't link to it because I don't
wish to Google-feed it), but I can't make heads or tails of it —
I'm sure they omitted something. And this isn't just bad luck in this
particular case: it's really quite typical of their definitions in
relatively high-brow domains. When there is an entry in the Wikipedia, it's usually more
useful, but, unfortunately, the word Gorenstein
doesn't appear
in the Wikipedia (I guess I'll have to write the entry when I find out
precisely). In general, the Wikipedia isn't very good when it comes
to mathematics because there isn't a convenient way to typeset
mathematical formulæ in it.
(That's what research libraries are for, you say? Yes, but it is presently 4AM, and all research libraries I have access to are closed. And how can I go to sleep without knowing the correct definition of a Gorenstein ring? Now you understand my dilemma!)
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D'accord, c'est une fête complètement commercialisée (euh, comme
toutes les fêtes d'importance quelconque, à vrai dire). Et il y a des
gens qui prétendent que c'est très mal de célébrer le bonheur de
l'amour parce que ça va frustrer ceux qui n'ont pas la chance de le
partager (hum… Ja, wer auch nur eine Seele /
Sein nennt auf dem Erdenrund! / Und wer's nie gekonnt, der stehle /
Weinend sich aus diesem Bund!
peut-être ? ).
Enfin, pour ce coup-là, je ne me sens pas spécialement frustré (et
c'est moi qui dis ça !).
Ceci dit, une question : la Saint-Valentin est-elle la fête des
amours partagées uniquement, ou bien est-il permis de profiter de ce
prétexte pour déclarer sa flamme qu'on sait désespérée ? J'ai le
souvenir de la Saint-Valentin 1985 (l'année que j'ai passée au
Canada) : tout le monde dans la classe de third
grade où j'étais écrivait des Valentine cards
à tout le monde (même les garçons aux garçons et les filles aux
filles, oui, oui), juste pour dire quelque chose comme je te trouve
sympathique
. Voire j'arrive vaguement à te supporter
;
tiens, ça me rappelle une blague de Peanuts, ça (une conversation entre Lucy et
Schroeder, vous pouvez vaguement la deviner), je ne la cite pas parce
qu'elle est un peu longue, mais en voici une autre à la place sur le
même sujet :
- Lucy
- I've figured out why you aren't getting any
Valentines, Charlie Brown.
- Charlie Brown
- Why is that?
- Lucy
- It's because no one sent you any.
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I fixed a bug in Mozilla by merely removing three lines of code (out of the several million in the Lizard). Now the question is: how do I get this patch checked in? (How do I draw the developpers' attention to this? They seem desperately overworked.)
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J'ai assisté ce soir à un match d'improvisation théâtrale, organisé dans le cadre des Improvisades, entre l'équipe mixte ENS / Sciences Po — les N'improtequoi —, et l'équipe de Telecom Paris. Un vrai moment de plaisir et de rigolade.
Si on n'a jamais vu à quoi ça ressemble, ça peut paraître
surprenant qu'on puisse faire des matchs d'improvisation
théâtrale. En fait, ce n'est pas du pipo : il apparaît assez
clairement, dans quasiment toutes les situations, qui joue et
improvise le mieux ; typiquement, un acteur prend tout de suite
l'avantage, impose ses règles du jeu et la situation qu'il imagine, et
l'autre (ou les autres, mais c'est surtout flagrant quand il n'y a que
deux acteurs) ne fait que suivre et donner la réplique qui s'impose
— position dont il est difficile de se sortir. Évidemment,
c'est bien mieux si tous les acteurs rivalisent de bonnes idées, et
viennent enrichir la situation de leurs trouvailles, et on a vu
quelques cas de ce genre. Parfois il est évident pour tout le monde
que tel acteur a trouvé la réplique parfaite, la réplique qui
fait rire tout le monde, le coup de maître devant lequel on ne peut
que tirer son chapeau (sans doute la plus réussie de la soirée était
quelqu'un qui a dit, sur un ton grave et concentré, да
— oui
en russe —
en réponse à un long monologue en pipo-slave). Les numéros les plus
réussis ont été deux scéances de zapping
: dans l'une, un
couple d'acteurs devaient, à chaque fois que l'arbitre sifflait,
s'immobiliser, et reprendre à partir de leurs positions une histoire
complètement différente ; dans l'autre, plusieurs couples d'acteurs
imitaient des chaînes de télévisions entre lesquels l'arbitre zappait
(joli scène de téléachat, notamment, où on nous a présenté un produit
remplaçant à la fois le dentifrice et la crème épilatoire). Précisons
néanmoins qu'il s'agit d'un art plus proche de la scène des numéros
comiques que du théâtre de répertoire (je doute qu'on puisse
improviser du Racine, en vérité).
Quand j'étais petit on n'arrêtait pas de me dire que je devrais faire du théâtre — je n'ai jamais essayé (mais ça viendra peut-être un jour). Mais l'improvisation demande plus de talents que juste le fait de savoir jouer : il faut savoir non seulement imaginer une situation (en cela il y a quelque chose de commun avec les fragments littéraires gratuits dont je parle tout le temps) mais aussi savoir la faire évoluer sans arrêt en fonction de ce que font les autres, et là je ne crois pas que j'y arriverais correctement. Sans compter, bien sûr, le fait de trouver de bonnes répliques (amusantes, si on cherche à faire dans le comique) dans n'importe quelle situation.
Je note néanmoins dans mon sac à idées : la prochaine fois que je me trouve en société et qu'on cherche un jeu possible, l'improvisation théâtrale peut être une distraction amusante. (Dans le genre, deux personnes jouent sur une situation qu'on leur désigne, puis chacune choisit quelqu'un pour le remplacer pour la situation suivante et elles choisissent aussi le thème de celle-ci, et on tourne ainsi.)
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Je vais peut-être réussir à me coucher avant 2h du matin !
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(Attention, je vais encore râler ! Mais puisque me plaindre est une des choses que je sais le mieux faire au monde, et puisqu'il faut exploiter les talents qu'on a, lançons-nous avec délice.)
Comme il faisait beau (quoique froid) cet après-midi, je me suis dit que j'allais trouver un endroit pour me poser et travailler : chez moi l'après-midi la lumière du Soleil ne pénètre que très indirectement (c'est le défaut de mon appartement), et je me sentais très héliotrope (surtout pour m'être levé avant 11h, admirez l'exploit). Mais comme l'air est bigrement frais (le petit air de printemps de la semaine dernière n'ayant pas duré) je n'allais quand même pas m'installer sur un banc public. Rajoutez que je voulais boire un thé ou café ou quelque chose comme ça — et manger un gâteau quelconque — en même temps, ce qui exclut une bibliothèque publique, par exemple. Évidemment, il y a plein de cafés partout, mais les petites tables rondes rendues collantes par les boissons renversées (je vous avais bien dit que j'allais râler !), ce n'est pas terrible pour travailler, pas plus que l'atmosphère enfumée.
Il y a un Columbus café rue Vieille du Temple, où il m'arrive d'aller, et qui aurait été assez idéal. Malheureusement, il est tout petit, et cet après-midi il n'y avait absolument aucun espoir de pouvoir s'y asseoir. J'ai déambulé un peu au hasard dans l'espoir de trouver quelque chose d'équivalent ailleurs, mais rien. Je n'ai pas l'impression que mes exigences étaient si considérables, pourtant.
Je n'ai pas poussé jusqu'à l'avenue de l'Opéra, ce qui est bien dommage, parce que j'apprends maintenant qu'un Starbucks y a ouvert il y a un mois. Si j'avais su…
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La ligne 7 (La Courneuve — Mairie d'Ivry / Villejuif, la ligne rose bonbon) est « ma » ligne de métro, essentiellement parce qu'elle m'amène directement (même si elle emprunte un chemin un peu tortueux) au centre-ville : pour moi, l'esplanade de l'Hôtel de Ville de Paris est l'endroit magique où toutes les routes mènent et d'où toutes les routes partent, et je descends donc fréquemment à Châtelet pour emprunter la sortie rue Victoria de la ligne 7. J'aime aussi parfois aller me promener du côté de l'Opéra ou du Palais Royal, aussi desservis par cette ligne magique. Ainsi, bien que j'habite plus près de la station Corvisart (ligne 6), je prends généralement le métro à Place d'Italie (où l'on trouve les lignes 5, 6 et 7).
En ce moment, ils renouvellent les voies : depuis le 9 février (c'est-à-dire aujourd'hui) jusqu'à avril 2004, en soirée (sauf le week-end), Place d'Italie est le terminus, toute la partie jusqu'à Mairie d'Ivry et Villejuif n'étant pas desservie (il y a un bus de remplacement). Normalement je ne devrais pas être concerné, mais je le suis quand même, parce que le dernier train à Châtelet en direction de Place d'Italie est maintenant à 0h30 environ au lieu de 0h50 habituellement ; je ne comprends pas la logique, d'ailleurs, les trains vont moins loin alors on fait partir le dernier plus tôt ? Autre effet pénible, le joli affichage qu'ils avaient enfin consenti à mettre en place sur cette ligne, indiquant l'heure des prochains trains, ne marche plus ; là non plus, je ne comprends pas la logique, parce que le train s'arrête à Place d'Italie on ne peut plus indiquer quand il va passer ?
Ce serait vraiment bien s'ils pouvaient renouveler le matériel roulant, aussi… Ces MF77 (qu'on trouve sur les lignes 7, 8 et 13), en service depuis un quart de siècle, commencent à sentir leur âge ; quand j'ai découvert les MP89 (qui équipent actuellement les lignes 1 et 14) et le confort apporté par l'absence de cloisonnement entre les wagons, quelle différence ! Au moins, à défaut de changer les trains eux-mêmes (ce qui coûte très très cher), ce serait bien d'avoir un petit relooking de l'intérieur, parce que ces sièges en skaï violet, vraiment, quelle horreur !
Ah, tout le monde ne peut pas être les privilégiés de la ligne 1 (métros modernes et agréables, fréquents et rapides, stations joliment et diversement décorées) !
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Stéphane Hoguet était mon professeur de mathématiques en hypotaupe (l'année scolaire 1994–1995, il y a neuf ans, donc).
Ses cours se lisaient comme un livre. Il arrivait dans la classe,
divisait le tableau en deux (toujours en deux, toujours au même
endroit : nous nous étions amusés à prolonger ce trait, « le trait
d'Hoguet », sur le plafond et le plancher jusqu'au fond de la classe,
et en voyant ça il avait déplacé son trait de cinq centimètres vers la
gauche), puis il commençait son cours : il écrivait d'une écriture
parfaite (quoique un peu petite), sans se tromper (il lui arrivait
d'hésiter, mais quand il notait quelque chose au tableau, c'était
toujours juste), sans rien effacer avant d'être arrivé au bout du
tableau, presque sans consulter ses notes. Il en disait à peine plus
que ce qu'il écrivait, ce qui se suffisait : vraiment, ses leçons
s'apparentaient à la lecture d'un traité systématique. Le niveau
dépassait largement le programme attendu en math sup (par exemple, il
nous avait fait une belle introduction à la théorie des nombres, et en
devoir maison il nous faisait démontrer la loi de réciprocité
quadratique et étudier le prolongement analytique des fonctions
L associées aux caractères de Dirichlet afin de démontrer
le théorème de la progression arithmétique). Il y avait une réelle
reconnaissance de la beauté des mathématiques dans ce cours —
qui était sans doute bien difficile à suivre pour ceux dans la classe
qui ne connaissaient pas déjà l'essentiel du programme de taupe en
arrivant, ou qui n'avaient pas, du moins, une certaine habitude du
raisonnement mathématique et un certain pouvoir d'abstraction
(célèbre phrase tirée de l'introduction des Éléments de
mathématique de Nicolas Bourbaki, sous l'égide de laquelle
Stéphane Hoguet nous avait placés en la citant lors du premier
cours).
Un jour il n'est pas venu donner son cours. C'était le samedi
veille des vacances de février (le 1995-02-18, précisément), et nous
avons donc conclu qu'il s'était donné un jour de congé de plus (même
si cela ne lui ressemblait pas, mais le personnage était assez
énigmatique). Ces vacances, je les ai passées au Maroc aux frais du
CIC (la banque),
qui offrait un voyage à tous les franciliens ayant eu la mention
très bien
au baccalauréat (l'année précédente), et nous étions
plusieurs de ma classe de sup à nous y retrouver.
À la première heure à la rentrée (un cours de dessin industriel), le proviseur adjoint nous attendait ainsi que notre professeur de physique, accompagnés de l'inspecteur général André Warusfel (ancien prof de taupe du lycée, il venait d'être promu IG), qui nous a annoncé que Stéphane Hoguet était décédé. Du SIDA. Le 1995-03-03.
La tragédie inattendue a glissé sur nous : l'effet de surprise était si grand qu'il n'y a pas eu de réaction. D'abord, les professeurs ne sont pas censés mourir pendant l'année scolaire : ce n'est tout simplement pas quelque chose qu'on envisage (à moins d'avoir quelque indice objectif laissant penser que cela pourrait se passer, bien sûr) — c'est presque une faute de goût, en fait. Mais ici, Hoguet avait fait preuve d'un courage qui laisse sans voix : se doutant qu'il ne finirait pas l'année, il avait demandé à l'administration de prévoir un remplacement (Emmanuel Goldsztejn), lequel avait joué le rôle de khôlleur entre temps. (Il est vrai que le lycée Louis le Grand ne doit pas avoir trop de mal à trouver un prof de prépa. Au demeurant, Emmanuel Goldsztejn était aussi un très bon enseignant.) La situation n'avait dû être facile pour personne, mais nous ne nous étions doutés de rien. Tout au plus avions-nous constaté que Hoguet avait l'air vraiment très fatigué (et il mettait un temps considérable à corriger nos devoirs sur table — mais nous mettions cela sur le compte du perfectionnisme — et il n'a jamais corrigé nos devoirs maison). Certains pensaient que c'était parce qu'il n'arrêtait pas de faire la fête. Autant dire qu'apprendre la vérité a été un choc.
Ensuite, le SIDA était une maladie dont on entendait
évidemment beaucoup parler, mais dont personne n'était censé mourir.
Je veux dire, personne qu'on connaît : c'est l'effet ça n'arrive
qu'aux autres
, enfin surtout aux autres qui sont loin et qu'on ne
fréquente pas. Des rumeurs insistantes circulaient dans la classe
depuis le début de l'année selon lesquelles Hoguet était homosexuel
(et sans doute y avait-il objectivement des raisons de le croire, si
on se fie à certains clichés ; il avait une façon vraiment très
butch de s'habiller, et une voix très douce), mais ces rumeurs
font partie du « paysage ».
Je n'arrive pas à resituer mes propres émotions dans tout cela ; le garçon que j'étais en taupe m'est désormais fort éloigné, je n'arrive plus à m'identifier à lui. Je savais avec certitude que j'étais pédé (et j'en pincais en secret pour les beaux yeux verts d'un garçon de la classe, Cyril). J'admirais passionnément les cours de Hoguet qui répondaient exactement à ma façon de concevoir et d'aimer les maths. Mais que ressentais-je pour l'homme ? Je suis incapable de le dire. Je me rappelle avoir pensé, au cours d'une messe donnée à sa mémoire à la chapelle du lycée (ses parents étaient d'ailleurs, à ce que j'ai pu comprendre, très croyants), que pour bien se souvenir de lui il faudrait commencer par réussir à le connaître tel qu'il était vraiment, non pas seulement à travers ses cours ou les cérémonies commémoratives. Quelquefois je me suis dit que j'aimerais rencontrer ceux qui l'ont connu autrement : ses amis, ses confidents… (du moins ceux qui sont encore en vie). Mais comment les trouver ?
Telle est la vie des hommes. Quelques visages aperçus, très vite remplacés par d'irrémédiables absences. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.
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Je trouve fatigant mon égocentrisme.
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Dans l'obscurité complète et le silence (malheureusement imparfait) de ma chambre, la nuit, je m'exerce à faire disparaître l'Univers. Je me figure qu'il n'existe rien que le lit sur lequel je suis couché, que tout autour de moi n'est que le vide et le néant. Que la lumière n'a jamais existé, que le temps n'est qu'une illusion car je suis sur ce lit de toute éternité. Que tous les souvenirs que je crois avoir sont des rêves que je me suis construits, rêves d'un monde qui n'a jamais eu de réalité.
C'est déstressant. Un peu Zen, comme exercice, d'ailleurs. Ça n'aide pas vraiment à trouver le sommeil, mais en tout cas c'est amusant.
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[Traduction française ci-dessous.]
Well, we have come to my half thousandth entry in this blog, 282 days after I started it. Thanks to all those who've been reading my daily prose and to those who posted the 1394 comments so far (another 270 are by me, and 275 were deleted).
Since I can't really produce any useful statistics for the blog entries themselves, here's something about the comments: the graph on the left (click to enlarge if it is unreadable) shows the number of comments that were posted in each hour slice (in the Paris time zone, for once). The green bars show the number of comments by everyone but myself and the red bars show the total number. Thus, only 9 comments were posted between 7AM and 8AM, whereas there were 122 between 11PM and midnight.
PS: Remember that this blog is best viewed with the Mozilla Web browser (because it will display the number of comments after each entry). In any case, Mozilla is the best Web browser on earth: it is free (both as in “free beer” and as in “free speech”), it is standards-compliant, it is feature-rich, it will remove popup ads and filter spam from your mailbox, it comes with half a million extensions (including a highly useful Googlebar for making the best out of Google), it is friendly, it looks good, it will make your teeth whiter and your karma greater, and it will take over the world. Use Mozilla!
[French translation of the above.]
Eh bien, nous voici arrivés à ma demi-millième entrée dans ce blog, 282 jours après que je l'ai commencé. Merci à tous ceux qui ont lu ma prose quotidienne et à ceux qui ont posté les 1394 commentaires jusqu'à présent (il y en a encore 270 de moi, et 275 qui ont été effacés).
Puisque je ne peux pas vraiment produire de statistiques utiles pour les entrées du blog elles-mêmes, voici quelque chose à propos des commentaires : le graphe ci-dessus à gauche (cliquez pour agrandir s'il est illisible) montre le nombre de commentaires qui ont été postés dans chaque tranche horaire (pour l'heure de Paris, pour changer). Les barres vertes montrent le nombre de commantaires par tout le monde sauf moi et les rouges le nombre total. Ainsi, seuls 9 commentaires ont été postés entre 7h et 8h du matin, tandis qu'il y en a eu 122 entre 23h et minuit.
PS : Souvenez-vous, il vaut mieux voir ce blog sous le browser Mozilla (parce qu'il montrera le nombre de commentaires sous chaque entrée). De toute façon, Mozilla est le meilleur browser Web sur Terre : il est libre et gratuit (ou gratuit et libre), il est conforme aux standards, il est plein de bonnes choses, il retire les popups et filtre le spam de votre boîte aux lettres, il vient avec un demi-million d'extensions (dont une très utile Googlebar pour tirer le meilleur parti de Google), il est gentil, il est beau, il vous donnera des dents plus blanches et un karma plus fort, et il dominera le monde. Utilisez Mozilla !
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I had already complained, earlier in
this blog, about the stupidity of incompatible RSS
versions. Now Mark Pilgrim (of Dive Into Mark and Atom fame) has
written an
article on RSS compatibility which reviews these
different versions in detail: he finds that there are actually
nine different standards for RSS, nearly all of
which are incompatible with nearly all others. Great. How can we
expect content syndication to work after that? (Recall that one
interpretation of the RSS abbreviation is Really
Simple Syndication
…)
The least insane version appears to be 1.0, which is the one I use.
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Magnifique pleine lune, et magnifique temps cette nuit. Je suis
allé me promener du côté de l'Hôtel de Ville. J'ai eu un petit souci
avec mes lentilles de contact, qui me faisaient mal (cela arrive de
plus en plus souvent, il faut sans doute que je change de paire,
pourtant ça ne fait pas encore un mois que j'ai celles-ci) ;
heureusement, j'avais pris avec moi de quoi les retirer (et mes
lunettes pour les remplacer). J'ai fait ça dans cette rue en
escaliers tout bizarres qui passe derrière Saint-Gervais (à minuit
pile). Ensuite, j'ai commencé à rentrer à pied, et j'ai eu l'envie
soudaine et inexplicable de manger un sandwich grec, donc je me suis
dirigé vers la place de la Contrescarpe. En chemin j'ai croisé (rue
de Bièvre) Sylvain qui allait au Scorp (pardon,
maintenant ça s'appelle le Vogue club). Ce n'est
vraiment pas bon, les sandwichs grecs, mais une fois par mois ou
quelque chose comme ça, j'ai envie d'en manger un. En rentrant, sur
les Gobelins, j'ai croisé deux jeunes beurs qui m'ont dit : Vous
êtes habillé tout en noir, Monsieur, vous avez volé l'orange.
— je me demande ce que c'était censé vouloir dire au juste. En
rentrant (à une heure du matin tout rond), j'ai mangé un pamplemousse,
ce qui a fait passer le goût du sandwich grec. Je suis fan des
pamplemousses (et je serais encore plus fan si j'arrivais à les manger
sans en mettre à chaque fois un peu à côté).
Tiens, Orkut semble déjà en train de mourir : il est maintenant d'une lenteur insupportable alors qu'il n'a qu'une petite trentaine de milliers d'utilisateurs.
Demain, le séminaire Variétés rationnelles reprend (après un temps d'inactivité pendant que son principal organisateur était en Inde). Samedi matin aussi, malheureusement : il va falloir me lever tôt. D'ailleurs, en ce moment, je me bats justement avec des variétés toriques (rappelons aux ignares que les variétés toriques sont des variétés rationnelles — ceci dit, en toute honnêteté, il n'est pas souvent question de variétés rationnelles au séminaire Variétés rationnelles).
La musique pour violon de Sibelius est vraiment magnifique.
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Nous sommes le 5 février 2004, et ça fait aujourd'hui 365 jours que suis abstinent (je veux dire, que je n'ai pas eu de rapports sexuels avec quelqu'un d'autre que moi).
L'abstinence est un choix, mais ce n'est pas moi qui l'ai
fait.
Enfin bon, au moins Sa Sainteté le Pape doit s'en réjouir (d'accord, en principe ça fait nettement plus longtemps pour lui que pour moi…).
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Le voilà, le printemps, / Tout fleuri de lilas.
C'est peut-être un peu niais de parler du temps qu'il fait (surtout que la beauté de ces quelques jours ne va apparemment pas durer au-delà de la semaine), mais je ne peux m'en empêcher (quitte à faire une autre annonce prématurée). Quand je suis sorti de chez moi ce midi, j'ai été vraiment saisi par la sensation de printemps qui flottait dans l'air. Ce n'est pas seulement le ciel bleu, l'ensoleillement, la douceur ambiante (décidément la température que je préfère, dans les 16°C) : il y avait aussi une odeur dans l'air, que je n'arrive pas à identifier précisément (encore moins à en comprendre l'origine : ce n'est pas l'odeur des fleurs, par exemple, qui ne sont évidemment pas encore écloses), mais qui m'évoque irrésistiblement le printemps. Un jour radieux en évoque quantité d'autres, et c'est un flot de souvenirs en images qui me reviennent, des images de ma jeunesse, tant de journées ensoleillées et douces qui appellent au bonheur (j'en évoquais d'ailleurs assez récemment). J'ai envie d'aller flâner au parc Monceau, aux Buttes-Chaumont ou bien dans les jardins de Bercy.
Vraiment, je ne peux m'empêcher d'être heureux.
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Follow the yellow brick road
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Ce film est… bizarre. Je n'arrive pas à décider s'il est nul ou très bon. En fait, il est déstabilisant parce qu'il y a énormément de choses dont on ne sait pas si on doit les prendre au premier, au second ou au troisième degré. D'un côté on a des clins d'œil divers et variés au milieu français des grandes écoles (en l'occurrence : une école de commerce imaginaire et non nommée — même si les bâtiments doivent être bien réels et j'essaie sans succès de me rappeler lesquels ce sont — et, dans une moindre mesure, Normale Sup section lettres), parfois jusqu'à la caricature. De l'autre, des passages véritablement touchants. Entre les deux, des scènes dont on ne sait pas si on doit en rire ou s'en émouvoir, des effets trop appuyés dont on ne sait pas si c'est intentionnel ou lamentable. Bref, c'est étrange. Il y a aussi un désagréable effet « théâtre filmé » de certaines scènes (mais pas toutes) : peut-être parce que c'est justement adapté d'une pièce. Pourtant, si on est disposé à accepter de lire le film à plusieurs degrés, de rire sans trop savoir si c'est de lui ou avec lui et d'être parfois un peu touché, alors il n'est pas désagréable à voir. En tout cas je n'ai pas le sentiment d'avoir perdu mon argent ou mon temps.
En revanche, j'aurais été ravi de pouvoir échapper à l'effet « bande de copains homos sortis d'école de commerce » dans l'assistance, qui sont manifestement venus voir ce film parce que c'est « leur » film, et qui ne se privent pas pour le commenter à voix haute pendant la séance, et pour rire à gorge déployée.
Une réplique que j'ai bien aimée (et que je cite
approximativement) : ah oui, les amis… qui choisirait d'être
petit
alors qu'on peut être meilleur
?
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Petit sondage débile : si on vous accordait la faveur de manger en tête-à-tête avec trois personnes de votre choix (séparément, bien sûr, sinon ce n'est pas un tête-à-tête), qui choisiriez-vous ? Vous pouvez choisir absolument n'importe qui (à condition que la personne soit vivante, évidemment…) ; le restaurant est aussi à votre choix, si c'est important, et un interprète est fourni si vous n'avez pas de langue commune.
Mon propre choix serait : Umberto Eco (pas la moindre hésitation pour celui-là), Bill Gates (si, si ! et ce ne serait même pas pour tenter de l'assassiner pendant le repas) et l'acteur Gaël Morel. Ça va, c'est assez éclectique, comme trio ? (Bon, en fait je triche un petit peu, je crois que je ne ferais pas exactement ce choix, simplement il y a une ou deux personnes pas du tout connues que je pourrais désigner, donc je ne vais pas en parler parce que ça ne vous dirait rien.)
Je pense que j'aurais des choses à dire, et des questions à poser, à chacun des trois. (D'ailleurs, une des premières questions serait : et vous, quel choix auriez-vous fait ?)
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Thanks to Faré and Denis Auroux simultaneously (and with a race condition), I joined the select-but-less-so-by-the-minute club of Orkut members.
Orkut is the latest Friendster/Tribe.net-alike; for those who don't know what this is all about: they are “virtual community gatherers”, sites that try to get people to meet other people by using the principles of friendship networks. The idea appeals to me very much (and anyway it doesn't cost much to join and fill in the fields, especially for someone like me who isn't concerned at all about “privacy”), although I find the realization of it somewhat defective (although Orkut is possibly a bit better than the others at least in some respects) — see below. Incidentally, Orkut is affiliated with Google.
Orkut is invite-only: you won't get anywhere on their Web site if you aren't a member; this is probably a reasonable policy in order to limit the number of dummy entries. However, they won't even let you search for people whom you might know so as to request an invitation: and I think this is very stupid. Now I won't enter all of my friends' email addresses in the system to invite them all, not even those of whom I suspect that they might be interested in joining.
But if you know me (at least to some extent: I'm not too selective
about calling people friends
, but I'll “play the
game” to some extent and not invite someone I've never heard
of), please don't hesitate to send me some kind of signal if you wish
to join Orkut, and I'll gladly invite you (in case it matters, also
remind me of your favorite email address to which the invitation
should be sent, and of how you prefer your first and last names to be
entered). I'll be quite happy to introduce my real-life friends in
the virtual network.
Here are a few of the things I think are a pity with these virtual community network sites in general and Orkut in particular:
locationfield that annoys me most: it's only by zip code, and if you don't live in the US or in Canada it won't make sense of one. This is plain stupid. They should be storing a longitude and latitude instead: convert US zip codes to geo coordinates, and have a database of major world cities for other people, or let the user explicitly enter his coordinates if he prefers to. That way they could even display a world map with little dots showing the density of registered users; or one could easily find the list of users living within this-or-that distance from oneself. Please: how hard is it to obtain a list of the world's 10000 largest cities, by country, with precise coordinates? There's simply no excuse for not having done this. Also, I haven't checked, but I'm pretty sure all times are expressed in US Pacific time: ever heard of Universal time or about letting the user pick his favorite time zone, guys?
vegetarian,
vegetarians,
vegeterian cooking,
vegetarian cuisine,
vegetarian foodand so on: have fun!). In Orkut, communities must be defined (anyone can do so) before one can join them, which seems to make more sense. However, it's still too hard to search among existing communities, because their profile is too restricted. And enormous communities like
Linuxdon't make much sense since one can't narrow searches within one community; not to mention the fact that the list of users is given on a single page, even when there are hundreds of them.
Oh, rats, I've been too verbose again.
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Welcome back, Mr. Anderson! We missed you…
Mon directeur de thèse est rentré de deux mois passés en Inde.
Je vais avoir un prétexte pour me remettre au boulot…
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Je suis finalement allé voir ce fameux film, une formidable fable sur la tolérance et le respect d'autrui, notamment vis-à-vis des blonds (dont on apprend d'ailleurs enfin la véritable parenté…).
Euh, non, sérieusement : bah j'ai trouvé ça moins mauvais que les critiques le laissaient entendre, mais moins bon que ce qu'on pouvait attendre de la bande Chabat (j'aime beaucoup) & les Robins des Bois (j'aime nettement moins, mais bien quand même). C'est de l'humour naze et bête, quoi, et il se trouve que j'aime assez bien l'humour naze et bête ; j'ai ri quelquefois, et j'ai beaucoup souri. J'ai apprécié quelques références (entre autres aux Monty Pythons, comme le coup du lapin féroce qu'on voit pendant une seconde ou la manière de commencer le film). Ceci dit, je me demande un peu ce qui fait, au fond, que je trouve ça moins drôle que Life of Brian ou Holy Grail : parce que finalement c'est vraiment le même genre d'humour ; peut-être que les Monty Pythons font des allusions un peu plus savantes, mais même ça n'est pas très clair.
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J'oubliais, dans l'entrée
précédente, la remarque suivante : on m'a dit que lors du pot
suivant la soutenance de thèse de Yann j'étais
entouré de tout un cercle de gens qui semblaient — me dit-on
— me regarder comme un grand gourou qui juge intérieurement
(sic !). C'est encore plus fort (fait observer Péter) que ô grand
gourou, peux-tu répondre à ma question ?
, ça : ô grand gourou,
peux-tu me juger intérieurement ?
…
Peut-être que je devrais ouvrir une secte ? Ou au moins mettre des petits prospectus dans les boîtes aux lettres : le grand professeur Ruxor (talents innés, ceinture noire 12e dan de patriarcat Zen, diplômé de la faculté d'études ésotériques de l'Université de Nancago, favorisé par les étoiles) peut vous juger intérieurement (tarifs modérés — payable en nature à certaines conditions).
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J'ai dîné ce soir avec un ami, sa copine, et une autre amie (hum, je ne sais pas comment présenter les gens, moi ; je pourrais aussi nommer Péter, Ludmilla et Sandra, il n'y a rien de secret). Conversation complètement surréaliste d'un bout à l'autre, dans le genre où chacun s'exerce à parler par des sortes de maximes ou de préceptes (voire de brèves de comptoir) où on mélange allègrement le complètement sérieux et le parfaitement délirant. Le résultat est vraiment déconnant, j'adore ça. Malheureusement, les perles passent très mal hors de leur contexte, et de toute façon j'en ai oublié les neuf dixièmes.
Entre autres leçons de sagesse qui en sont ressorties (pour protéger les coupables, je n'attribuerai pas chacun de ces conseils à son auteur), on a appris que pour savoir si quelqu'un vous drague la meilleure solution était de lui proposer brutalement de coucher avec vous ; que pour draguer quelqu'un le mieux était d'attendre qu'il le fasse (mais attention, gardez bien ce secret pour vous parce que si tout le monde fait pareil ça ne va pas marcher) ; qu'il ne faut jamais coucher avec ceux que vous aimez mais seulement avec ceux qui vous aiment ; qu'il faut faire faire sa thèse par son directeur de thèse, parce qu'il sait au mieux ce qui le satisfera ; qu'un couple est d'autant plus équilibré que chacun pense que l'autre ne vaut pas un centime (et donc ne lui doit rien — les bons comptes font les bons amis) ; que le petit ami idéal est celui qui ne met jamais le nez chez vous mais chez qui vous pouvez toujours squatter, c'est la meilleure façon de vivre ensemble ; que plus on passe de temps dans les transports en commun moins on a une vie qui ferait un bon film porno (à moins que ce soit le contraire) ; qu'il faut toujours donner raison aux autres quand ils disent une bêtise, ça leur fait plaisir et ça évite des discussions pénibles ; qu'il n'y a rien de plus complexant que quelqu'un qui n'a aucune qualité ; que personne n'aime les blonds de toute façon ; que c'est un mauvais signe de bien se rappeler sa première rencontre avec quelqu'un ; et qu'il ne faut jamais lire ce qu'on écrit, c'est aux autres de s'en charger. Ah, et que c'est une chose d'avoir des complexes, mais que c'est encore pire d'avoir des quaternions (désolé…).
Péter part cette semaine pour trois mois, ou plus, en Finlande. Il va nous manquer.
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↓Entry #0487 [older|※ permalink|newer] / ↓Entrée #0487 [précédente|※ permalien|suivante] ↓
Dans une des toutes premières entrées de ce blog j'avais parlé d'un cercle d'écriture de nouvelles que j'avais organisé, autour du sujet, élu par les participants, consistant à écrire une histoire commençant et finissant par la mort du même personnage. L'expérience a été reproduite avec cette fois pour sujet de conduire le lecteur à faire une supposition qui se révélera fausse à la fin : cinq nouvelles ont été produites pour répondre à cette contrainte. (Pour l'instant elles sont anonymes, parce que certains aiment s'exercer au jeu de deviner qui a écrit quoi. Mais je peux au moins avouer que je n'en ai écrit aucune — je me contente d'être l'éditeur.) Je vous laisse découvrir, sans autre commentaire (enfin si : je trouve que les deux premières nouvelles ne sont pas les meilleures, donc à moins d'être sûr de tout lire, ce n'est pas forcément une bonne idée de le faire dans l'ordre).
L'enthousiasme de la première fournée semble retombé (une deuxième tentative n'avait motivé absolument personne, et ce troisième acte n'a qu'un succès mitigé). Je ne sais pas si je renouvellerai l'expérience, bien qu'il reste des sujets très intéressants dans les propositions soumises.
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La série continue : cette fois, c'est Paumé qui prête sa peau au mois de février. J'avoue que je préférais légèrement janvier mais c'est surtout parce qu'on voyait la tête.
Cette année, février comptera 29 jours au lieu des 28 habituels. On pensera donc, le moment venu, à souhaiter une bonne fête à ceux qui se prénomment Auguste et qui n'y ont droit qu'une fois tous les quatre ans (et même un tantinet moins), et un bon anniversaire à ceux qui ne vieillisent qu'un an sur quatre mais de quatre ans d'un coup. (Voilà, tout ceci est dit maintenant comme ça je pourrai oublier dans quatre semaines.) Ah, et le mois lunaire de lipidus comporte aussi exceptionnellement 30 jours au lieu des 29 habituels. Tout ça est certainement un infâme complot (vieux de 2050 ans, en plus) pour qu'on soit moins payé.
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