David Madore's WebLog: 2019-09

Vous êtes sur le blog de David Madore, qui, comme le reste de ce site web, parle de tout et de n'importe quoi (surtout de n'importe quoi, en fait), des maths à la moto et ma vie quotidienne, en passant par les langues, la politique, la philo de comptoir, la géographie, et beaucoup de râleries sur le fait que les ordinateurs ne marchent pas, ainsi que d'occasionnels rappels du fait que je préfère les garçons, et des petites fictions volontairement fragmentaires que je publie sous le nom collectif de fragments littéraires gratuits. • Ce blog eut été bilingue à ses débuts (certaines entrées étaient en anglais, d'autres en français, et quelques unes traduites dans les deux langues) ; il est maintenant presque exclusivement en français, mais je ne m'interdis pas d'écrire en anglais à l'occasion. • Pour naviguer, sachez que les entrées sont listées par ordre chronologique inverse (i.e., la plus récente est en haut). Cette page-ci rassemble les entrées publiées en septembre 2019 : il y a aussi un tableau par mois à la fin de cette page, et un index de toutes les entrées. Certaines de mes entrées sont rangées dans une ou plusieurs « catégories » (indiqués à la fin de l'entrée elle-même), mais ce système de rangement n'est pas très cohérent. Le permalien de chaque entrée est dans la date, et il est aussi rappelé avant et après le texte de l'entrée elle-même.

You are on David Madore's blog which, like the rest of this web site, is about everything and anything (mostly anything, really), from math to motorcycling and my daily life, but also languages, politics, amateur(ish) philosophy, geography, lots of ranting about the fact that computers don't work, occasional reminders of the fact that I prefer men, and some voluntarily fragmentary fictions that I publish under the collective name of gratuitous literary fragments. • This blog used to be bilingual at its beginning (some entries were in English, others in French, and a few translated in both languages); it is now almost exclusively in French, but I'm not ruling out writing English blog entries in the future. • To navigate, note that the entries are listed in reverse chronological order (i.e., the most recent is on top). This page lists the entries published in September 2019: there is also a table of months at the end of this page, and an index of all entries. Some entries are classified into one or more “categories” (indicated at the end of the entry itself), but this organization isn't very coherent. The permalink of each entry is in its date, and it is also reproduced before and after the text of the entry itself.

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Entries published in September 2019 / Entrées publiées en septembre 2019:

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(mardi)

Où je reparle de moto et de vidéo et je me pose des questions copyistes

Le lecteur sait probablement deux choses sur moi.

✱ La première, que je racontais dans la dernière entrée, c'est que je me suis acheté une moto. Je vais éviter d'écrire encore 1729 entrées sur le sujet parce que tout le monde a compris et tout le monde s'en fout, donc tâchons de faire bref (le mot bref étant, pour moi, très relatif).

J'ai pris quelques jours de congés pour profiter de ce qu'il restait d'été et de beau temps et pour commencer à roder la machine. Et je découvre ainsi que j'aime ça encore plus que ce que je pensais. C'est sans doute la découverte grisante de la liberté de me balader où je veux (voire de partir sans savoir au juste où je vais, sans avoir la possibilité d'ouvrir Google Maps et devant donc me fier à mon seul sens de la géographie, ce qui veut dire que je me perds mais ça peut être un plaisir de se perdre), combinée à l'exhilaration de conduire la moto (au sujet de laquelle je renvoie à la note #7b de l'entrée sur le permis, à laquelle j'ai fait plusieurs additions successives et qui aurait peut-être mérité d'être une entrée de blog à elle seule) et la fascination d'un nouveau joujou ; toujours est-il que je suis, au moins pour le moment, complètement addict, et qu'en démontant je n'ai qu'une envie c'est de repartir.

Je suis donc allé un peu au pif, juste pour rouler, dans toutes sortes de directions (enfin, surtout vers le sud et vers l'ouest, parce que c'est quand même plus agréable ; mais je regrette un peu de ne pas vivre en géométrie hyperbolique et de n'avoir qu'un nombre limité de possibilités en la matière, même en faisant une certaine distance). J'ai parcouru 500km pour l'instant (en environ 14h), ce qui n'est pas énorme, mais juste 12 jours après avoir réceptionné le joujou, c'est plus que ce que j'imaginais. Et, à vrai dire, ça m'inquiète un peu, parce qu'en même temps je tiens à me rappeler et à me répéter que c'est quand même dangereux, que tout mon équipement ne vaut pas une carrosserie minable, que même si je roule prudemment je ne suis pas à l'abri des erreurs et encore moins de celles des autres, et que l'impression trompeuse de facilité ne doit pas me faire oublier que je suis débutant. Ce qui est sûr, au moins, c'est que je ne suis pas tenté de rouler vite : ce qui est agréable, c'est entre 30km/h (vitesse à laquelle l'effet gyroscopique se fait sentir) et 90km/h (vitesse à laquelle c'est l'absence de carénage de ma moto qui se fait sentir) ; ni de doubler rageusement les voitures, ce sont plutôt elles qui me doublent rageusement, en fait (et ce n'est pas forcément tellement moins dangereux, malheureusement). Par ailleurs, je connais bien le caractère très cyclique / fluctuant / épisodique de mes intérêts, donc il est fort possible que dans deux mois (et je peux quand même raisonnablement espérer ne pas avoir d'accident pendant ce temps) mon enthousiasme sera retombé : souhaitons quand même qu'il ne soit pas retombé au point que j'aurais acheté une moto pour m'en servir seulement deux mois, mais bon, nous verrons.

Il y a aussi toutes sortes de considérations pratiques qui restent à régler. Ces derniers jours j'ai en gros fait des balades juste en moto, c'est-à-dire en boucle de chez moi à chez moi, avec juste un petit arrêt, peut-être pour déjeuner (par exemple au niveau du centre commercial Parly 2 ; à propos, je recommande le café Marlette de Parly 2, que mon poussinet et moi connaissons de nos visites à Chèvreloup). À part pour une petite virée à Meaux où le poussinet était venu en voiture et moi en moto et où j'avais mis des choses dans le coffre de la voiture — mais ce n'est pas une idée à long terme parce que c'est quand même franchement abusé de prendre deux véhicules capables de transporter 5+2 personnes pour en déplacer 2. J'ai le problème, donc, si je veux m'arrêter pour faire une balade à pied et pas juste pour manger, de savoir quoi faire de mon équipement moto (que je décris à la fin de cette entrée). Je veux bien transporter mon casque à la main, mettre les gants dedans comme si c'était un panier, et garder le blouson sur le dos ; et même les bottes sont finalement beaucoup moins inconfortables pour marcher que ce que j'imaginais ; mais le pantalon, lui, est passablement gênant, et en plus le pantalon dans les bottes fait couic-couic à chaque pas, ça rend fou le poussinet. Je n'ai pas de top-case sur la moto, je n'ai pas vraiment envie d'en faire ajouter un, j'ai peur que le pantalon ne tienne même pas facilement dans un top-case et j'ai aussi peur que ce qu'il y a dans un top-case se fasse très vite voler. Mais je n'ai pas non plus envie de me passer d'un pantalon très sérieux. Quelques problèmes pratiques à résoudre donc, comme aussi le fait qu'entre le moment où je sors de chez moi et le moment où la moto sort du parking il s'écoule pour l'instant largement 20 min parce que j'oublie toujours quelque chose ou en tout cas je mets un temps invraisemblable à penser à tout (et la GoPro n'aide pas, je vais y revenir).

Puisque le but est de ne pas continuer longtemps l'absurdité de la configuration où le poussinet prend la voiture et je le suis en moto, j'ai commencé à essayer de le prendre pour passager. (En revenant de Meaux, nous nous sommes garés dans un bled au milieu de nulle part et nous avons fait un petit tour en moto à vitesse bien modérée pour voir l'effet que ça faisait.) Apparemment c'est moins inconfortable pour lui que ce que je craignais sur une selle minuscule et sans poignée passager pour se tenir (j'ai déjà été passager sur les CB-500F de mon auto-école avec le moniteur comme conducteur, mais ils avaient au moins fait poser des barres pouvant servir de poignées, et même comme ça je trouvais ça très inconfortable, probablement parce que j'essayais de me tenir trop avec les mains et pas assez avec les jambes). Reste que je n'étais moi-même pas terriblement rassuré dès qu'il s'agissait d'accélérer ou de ralentir, ou même de prendre un virage, et je me rendais compte que le moindre changement de vitesse, qui quand je suis tout seul me semble passer comme du beurre, implique une décélération et une accélération que je sens au mouvement du poussinet derrière moi. Mais surtout, je me sentais doublement nerveux d'avoir la responsabilité de mon poussinet en plus de la mienne. Bref, il y a encore du travail à faire. Et il y a aussi la question de l'équipement qui devient encore plus problématique à deux (pour ce petit essai, le poussinet s'est acheté un casque et des gants, a utilisé ses chaussures normales qui sont des chaussures de montagnes protégeant bien la cheville, et pour ce qui est du pantalon et du blouson il a pris ceux, en mesh, que je m'étais achetés pour temps chaud ; heureusement nous avons des tailles suffisamment proches pour pouvoir partager tout sauf peut-être les chaussures).

Ajout : Bilan après quelques semaines de moto dans une entrée ultérieure.

(Sinon, rien à voir, mais puisque j'en suis à faire une sorte de brain dump je ne fais pas de transition : je découvre qu'il existe un service de location de motos à Paris. Peut-être que je devrais essayer au moins une fois, histoire de ne pas conduire que une CB-500F.)

Voilà qui fut « bref »(?). Je passe au deuxième point.

✱ La deuxième chose qu'on sait certainement sur moi, c'est mon obsession pour la préservation de l'information (ou copyisme : j'en parlais par exemple dans cette vieille entrée ; j'en ai reparlé ensuite quantité d'autres fois, mais jamais vraiment remis à plat mes idées — tant pis) ; et que j'aime bien m'amuser à disséquer et analyser l'information que je préserve.

Le problème avec la préservation de l'information, c'est que parfois on a trop d'information pour pouvoir tout stocker, il faut arriver à faire le tri en choisissant intelligemment ce qu'on garde et ce qu'on ne garde pas. Je ne suis pas au niveau du LHC qui produit des données au rythme de ~1Go/s après tri, et plusieurs centaines de fois plus avant tri. Mais voilà, je disais dans l'entrée précédente qu'en même temps que la moto je me suis acheté une GoPro pour filmer quand je conduis, et cela soulève des problèmes graves pour le copyiste que je suis : la GoPro produit des données au rythme fort soutenu de 4Mo/s pour la résolution et le framerate que j'utilise (1920×1080 à 25fps), pourtant modestes par rapport aux capacités du gadget, ce qui fait que j'ai déjà accumulé 192Go en quelques jours, je ne peux pas conserver ce flux d'information tel quel, et honnêtement, on s'en fout de garder une qualité aussi excellente. Mais j'ai quand même envie d'en conserver un « résumé », peut-être autour de quelques pour cent du volume, et la question se pose de savoir quoi et comment (dégrader monstrueusement la qualité ? réduire la résolution au format vignette ? accélérer la vidéo ou diminuer le framerate ? garder une image par seconde voire par minute ? une combinaison de tout ça ? ou au contraire plusieurs résumés distincts par vidéos, par exemple l'un au format vignette et l'autre à résolution maximale mais seulement d'une image sur N ?).

La GoPro, outre l'enregistrement de l'image et du son, stocke aussi dans la vidéo des informations GPS et aussi des mesures d'accéléromètres et de gyroscopes (voir ici pour les détails du format et de ce qui est stocké) : à raison de 200 enregistrements par seconde pour les accéléromètres et gyroscopes, et 18 par seconde pour le GPS, je disais que ce sont de véritables caramels mous pour geek, mais même ces informations-là finissent par peser un peu lourd (bon, c'est ~0.1% de l'ensemble de la vidéo donc ce n'est pas là que je vais vouloir gratter de la place), et surtout, il n'est pas complètement évident de les extraire de la vidéo sans perdre de l'information (les flux vidéo, audio et télémétrie sont synchronisés par le conteneur MP4 et l'horloge principale est celle donnée par le conteneur, ce n'est pas facile de décider comment stocker la télémétrie seule). J'arrive à extraire une trace GPS (au format gpx), mais il y a certainement quelque chose de rigolo à faire avec ces « caramels mous pour geek » que sont les relevés des accéléromètres et gyroscopes, peut-être analyser une trajectoire de virage de façon extrêmement détaillée ou voir quel est l'impact mesuré par les accéléromètres d'un changement de vitesse (ce qui suppose de comparer avec la vidéo pour savoir exactement quand je touche à l'embrayage).

Ajout () : La « simple » opération de modifier ou recomprimer la vidéo sans affecter les autres informations stockées dans le flux par la GoPro n'est pas évidente : voir ce fil Twitter (lire au-dessus et en-dessous) ainsi que cette page qui donne des instructions détaillées mais dont je signale dans le fil Twitter qu'elles ne semblent marcher que pour certaines versions de ffmpeg (la 4.0.2 mais pas la 4.2.1 — il n'est pas clair si c'est un bug, un accident ou une feature).

Je me pose d'ailleurs la question suivante, qui n'est théoriquement pas très difficile, mais comme d'habitude le diable est dans les détails : j'ai une fonction — la position de la GoPro — qui est mesurée 18 fois par seconde par GPS, mais avec une précision variable et parfois très mauvaise, et dont la dérivée seconde est mesurée 200 fois par seconde par les accéléromètres (et gyroscopes puisqu'il faut bien retrouver les directions), avec une précision sans doute plus constante : quelle serait la bonne approche numérique, avec ces diverses données, pour interpoler la position quand elle n'a pas été mesurée ou qu'elle l'a mal été ? et pour approcher la vitesse ? (bizarrement, la GoPro enregistre la grandeur de la vitesse relevée par le GPS, mais pas sa direction : on doit pouvoir y arriver en mettant ensemble des positions successives, la grandeur connue, et l'accélération, mais tout ça n'est pas forcément évident). Bon, pour faire des expériences un peu scientifiques, il faudrait sans doute plutôt accrocher la GoPro à la moto elle-même qu'à son conducteur qui doit avoir tendance à gigoter inutilement.

[Deux vues différentes au même moment]Il y a plein de choses qui sont théoriquement très simples et qui en pratique dont parsemées de petites crotte de ragondin, en fait. À l'occasion d'une de ces balades d'essai où le poussinet prend son joujou et moi le mien, la même suite d'événements a été filmée par deux caméras indépendantes : la dashcam de la voiture, vers l'avant et vers l'arrière mais prenons la vue arrière puisque c'est elle qui voit la moto, et la GoPro que je porte sur un harnais. Je me suis dit que ce serait amusant de faire une vidéo combinée montrant les deux vues en même temps. Synchronisées, donc. En principe ça ne devrait pas être difficile de synchroniser les deux flux vidéos, d'autant que les deux caméras captent l'heure par GPS (la GoPro l'insère comme un flux binaire dans le fichier vidéo, tandis que la dashcam de la voiture l'ajoute sur les images). Mais il y a un million de petites complications qui viennent rendre ce beau projet beaucoup plus compliqué que sur le papier : par exemple, la dashcam coupe sa vidéo en fichiers de 181s, avec 1s de recollement entre deux fichiers consécutifs tandis que la GoPro les coupe en fichiers d'environ 4Go et sans recollement ; les deux, d'ailleurs, n'ont pas le même framerate parce que ce serait trop facile sinon ; la dashcam enregistre certes l'heure renvoyée par une unité GPS, mais elle la reçoit, en fait, une fois par seconde et pas forcément à l'instant exact de la seconde GPS, si bien que cette heure est seulement précise à quelque chose comme 1.5s ou 2s près ; la dashcam, par ailleurs, a été éteinte pendant un certain temps parce que le poussinet a coupé le contact pour mettre de l'essence (ce qui fait qu'un segment vidéo a été raccourci). Au final, pour trouver des bons points de synchronisation, je n'ai pas utilisé le GPS mais des feux qui passaient au vert (vus par la GoPro et la caméra avant de la voiture, que j'espère correctement synchronisée avec la caméra arrière) : j'ai réussi à produire une vidéo correctement synchronisée (à une fraction de seconde près), mais ça n'a pas été sans y passer beaucoup de temps et m'arracher beaucoup de cheveux (surtout avant d'avoir compris cette histoire d'heure reçue seulement une fois par seconde par le GPS de la dashcam de la voiture). Je ne publie pas la vidéo résultante, parce que je doute qu'elle intéresse qui que ce soit à par le poussinet et moi (hum, juste moi en fait), et que YouTube massacre tellement la qualité des vidéos que je lui envoie que ça n'aurait plus aucun intérêt ; mais voici ci-contre un exemple de capture (ça se passe à cet endroit) où normalement les parties haute et basse ont été prises à quelques centièmes de seconde d'intervalle.

Là aussi, le copyiste que je suis se demande s'il conserve la vidéo complète résultant de cette synchronisation, ou seulement quelques images aléatoires, ou juste les informations de synchronisation.

Tout ça m'aura au moins permis d'en apprendre un peu plus sur le fonctionnement du programme ffmpeg et de ne plus avoir peur de faire des successions un peu compliquées de filtres.

(En fait, je vais tâcher de remplacer la GoPro par une dashcam pour moto puisqu'on m'a signalé que ça existait et que ça correspond sans doute mieux à l'usage que je cherche — hors caramels mous, Surtout que le temps pris pour enfiler le harnais portant la GoPro, ou parfois pour me rendre compte que j'ai laissé la carte µSD dans l'ordinateur et que je dois revenir la chercher, jouent beaucoup dans le temps qui s'écoule entre le moment où je décide de partir et le moment où la moto démarre vraiment. Bref, je prendrai une dashcam — la VSYSTO a l'air intéressante — quand j'aurai fait poser une prise 12V sur laquelle la brancher, et en espérant que la fixation et le câblage ne dépassent pas mes capacités très limitées pour le bricolage. Mais je ne vais certainement pas jeter ma GoPro qui pourrait servir à enregistrer toutes sortes d'autres choses, ne serait-ce que des balades à pied. ⁂ Mise à jour : Voir ce bout d'une entrée ultérieure pour la dashcam que j'ai finalement achetée.)

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(vendredi)

Bref, je me suis acheté un joujou à deux roues

[Photo de moi sur la moto][Photo de moi sur la moto]Je disais dans l'avant-dernière entrée (et sur Twitter) que je m'étais acheté une moto, et je faillirais à la hauteur de ma réputation de documentateur (documenteur ?) frénétique si je ne racontais pas ça dans une entrée fleuve en 95 040 sous-parties, donc, c'est parti. Je me suis acheté une Honda CB-500F (modèle 2019, neuve).

Pourquoi une CB-500F ? Et puis tu es con d'avoir acheté neuf, David !

(La fiche technique est là.)

C'est le modèle utilisé par mon auto-école, donc la principale raison c'est que j'en ai maintenant l'habitude, je sais que je le trouve agréable à conduire et il ne va pas me surprendre. Comme j'ai aussi appris en mettant 129h à passer le permis que je n'apprenais pas très vite ce genre de choses, il est peut-être mieux que je ne me déstabilise pas en prenant un modèle différent.

Mais le fait que ce soit un modèle utilisé par mon auto-école comme par beaucoup d'autres signifie aussi que des gens plus compétents que moi jugent que c'est une bonne moto pour débuter, mais aussi raisonnablement fiable. Je sais que beaucoup d'auto-écoles choisissent soit la Yamaha MT-07 soit la Kawasaki Z 650, mais ce sont des motos plus puissantes, qui doivent être bridées pour être rendues conformes aux exigences du permis A2 (≤35kW), et je suis globalement sceptique quant à l'opportunité de prendre un modèle qui a été conçu par des gens très malins pour développer une certaine puissance, et ensuite le brider pour qu'il ne puisse plus produire que les deux tiers de cette puissance (par exemple, je n'y connais rien, mais je suppose que les choix sur la boîte de vitesse, ne serait-ce que l'échelonnage des rapports, sont optimisés en fonction de la puissance du moteur). S'agissant de la MT-07 spécifiquement, j'ai entendu dire que sa nervosité pouvait être difficile à prendre en main pour les novices : le réseau d'auto-écoles CER l'utilise généralement (ils ont une forme de partenariat avec Yamaha), mais la mienne précisément (CER Bobillot) a décidé de ne pas suivre, notamment pour cette raison. La CB-500F, au contraire, est d'origine pile-poil à la puissance permise pour le permis A2 (35kW, donc).

A contrario, j'aurais pu prendre une moto moins puissante[#] : en fait, à l'origine, la raison pour laquelle je passais le permis A2 est que je n'avais pas l'ancienneté nécessaire (à savoir, 2 ans) pour faire le stage court (7h)[#2] donnant le droit de conduire une 125cm³ avec le permis B. Mais la seule fois où mon auto-école m'a mis une 125cm³ entre les pattes pour aller sur le plateau, j'ai eu l'impression qu'elle était tellement à bout de souffle à 90km/h sur l'autoroute que ça ne me rassurait pas du tout. Alors je me suis dit que si les autorités dans leur infinie sagesse avaient choisi de mettre la limite à 35kW (soit la puissance déployée par un moteur d'environ 500cm³) pour le permis A2, c'était certainement une puissance raisonnable, quelle que soit la définition exacte de « raisonnable ». (Plus sérieusement, raisonnable devrait sans doute vouloir dire que la puissance que le conducteur se sent capable de demander et ce que la moto est capable de fournir sont comparables, mais je crois que mon argument se casse la gueule, là.)

Enfin, je n'y connais rien au marché des motos, mais mes lecteurs se douteront bien que j'ai consulté plein d'essais et de comparatifs. Dans les descriptions de la CB-500F, des termes comme comme une bonne moto pour débuter ou un petit roadster sympa et facile à prendre en main ou encore une moto accessible, progressive, rassurante, naturelle, pas surprenante ou qui pardonne reviennent assez souvent pour que je croie que ce n'est pas une coïncidence ni une opération de comm' orchestrée par Honda. Et à la limite, parfois les reproches me convainquaient que bon, si c'est ça ce qu'on trouve à lui reprocher, c'est que ça doit être parfait pour moi. (Au pif, dans cet essai fait par un youtubeur[#3], il dit vers 9′23″ dommage que la sonorité n'est pas plus présente : vraiment on l'entend pas, cette moto, dommage — non mais sérieusement ‽ — et vers 10′40″ ça manque de pêche, ça manque de vivacité, tu vois, ça manque d'explositivitéI think I can live with that. À 11′35″, il consent à trouver un soupçon de nervosité à partir de 7000tr/min, alors moi qui conduis plutôt vers 3500tr/min[#4] à cause de l'influence de la voiture Diesel du poussinet et qui me demande si ça ne hurle pas trop à 5000tr/min, je me dis que j'ai de la marge pour la voir venir, la nervosité.)

Globalement, la synthèse que j'ai retenue des essais que j'ai vus ou lus de la CB-500F serait quelque chose comme :

  • moteur très « linéaire » (whatever that means), manquant de « mordant » et d'« allonge » (whatever that means),
  • bonne tenue même à bas régime,
  • très bonne maniabilité,
  • bon freinage,
  • bons amortisseurs,
  • embrayage très agréable (surtout sur le modèle 2019), boîte de vitesse facile à gérer,
  • consommation plutôt faible (annoncée 3.4L/(100km), les valeurs mesurées en essais varient énormément entre 3 et 4L/(100km)),
  • position de conduite modérée, guidon large,
  • bons rétroviseurs,
  • afficheur numérique clair, mais difficile à lire au soleil à cause des reflets ;
  • moralité : très bonne moto pour débuter.

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(lundi)

Où je m'énerve une fois de plus sur la difficulté de migrer d'un Android à un autre (et j'explique quelques choses)

Bon, en attendant de vous raconter que je me suis acheté une moto, je vais vous raconter que je me suis acheté un téléphone, et je vais endosser mes habits préférés de râleur qui se plaint que le monde informatique est vraiment merdique. Je pourrais utiliser le même temps à essayer de débloquer tout ce qui me pose problème au lieu de le décrire à grands coups de phrases interminables dans mon blog mais where would be the fun in that? (sérieusement, ranter sur les problèmes que je rencontre au lieu d'essayer de les résoudre ne semble peut-être pas très productif, mais en fait (a) ça me permet de faire mentalement le point sur où j'en suis et (b) qui sait, peut-être qu'un expert Android passera par là et aura des informations sur les points techniques que je vais évoquer, même si je n'y crois pas trop).

Je vais essayer de faire en sorte qu'au moins le début de cette entrée ne soit pas trop technique (voire, possiblement instructif) pour les non-geeks (ignorez juste les détails des modèles et numéros de version que je me sentais quand même obligé de donner très tôt). Plus loin, en revanche, je me mettrai à parler de SQL et ça deviendra fatalement technique.

Donc. Le contexte est que mon téléphone actuel (un Nexus 5, cf. ci-dessous) est à bout de souffle. Physiquement, d'abord (le cache arrière se détache et il est scotché pour rester en place ; et la batterie a une autonomie faiblissante). Mais logiciellement aussi. D'abord parce qu'il n'y a plus de mises à jour, donc la sécurité devient de plus en plus mauvaise avec le temps qui passe (et, loi de Murphy oblige, juste après que les mises à jour ont cessé pour ce téléphone, il y a eu une cascade de trous de sécurité Android). Mais aussi simplement du point de vue performance. Je n'ai jamais bien compris par quelle magie les ordinateurs, tablettes et téléphones ralentissent avec le temps, comme si les processeurs s'usaient en vieillissant (pour ceux de mes lecteurs qui ne sont pas calés en informatique : non, pas du tout — en tout cas ça ne peut pas produire cet effet-là, où alors de façon extrêmement marginale par exemple sur l'usure de la mémoire flash/SSD), mais le phénomène est insupportable. Dans le cas de mon téléphone, c'est surtout le manque de mémoire qui le rend de moins en moins utilisable. Mémoire flash/SSD : il m'est de plus en plus difficile de tenir les photos que je veux conserver et les cartes OSM dans les 32Go dont il dispose. Mais surtout mémoire vive/RAM : basculer entre trois, parfois seulement deux, applications Android est devenu(?) impossible, si je lance la navitation dans Google Maps pour guider mon poussinet en voiture, je ne peux essentiellement rien faire en même temps (une fois que nous rentrions de Normandie et que je le guidais avec Google Maps/Navitation, nous sommes passés devant un panneau routier qui annonçait un site touristique possiblement intéressant, le poussinet m'a demandé de regarder ce que c'était, le temps que j'arrive à ouvrir un Firefox et à faire la recherche nous avons dû rester peut-être cinq bonnes minutes à tourner aléatoirement dans le bled puis à stationner comme des cons). Ce n'est plus tenable.

Bref, le nouveau téléphone que je viens d'acheter est un OnePlus 6 (nom de code enchilada), mais ce n'est pas important dans cette histoire. J'ai installé dessus la version 16.0 de LineageOS (une version libre et communautaire d'Android, pas énormément modifiée par rapport à la version basique AOSP distribuée par Google), ainsi que l'excellent mode de secours TWRP (lui aussi libre et communautaire), mais tout ça n'est pas terriblement important non plus dans ce que je vais raconter, à part peut-être que c'est un Android 9 Pie, sur lequel je suis root et où je peux aussi faire des opérations en mode recovery (= de secours). Mon téléphone actuel est sous Android 7.1.2 (Nougat ; c'est un Nexus 5 =hammerhead, sous LineageOS 14.1). J'ai des griefs contre le téléphone lui-même et contre l'emmerdement pour installer LineageOS (qui ne sont essentiellement pas la faute de LineageOS), mais ce n'est pas de ça que je veux parler (j'en parle un petit peu dans ce fil Twitter).

Le problème se pose donc maintenant, comme à chaque fois que je change de téléphone — et la difficulté à le résoudre ne s'améliore pas et explique que je n'aime vraiment pas changer de téléphone :

Comment transférer les données de l'ancien téléphone vers le nouveau ?

Par les données, j'entends principalement :

  • mes contacts téléphoniques,
  • l'historique des appels téléphoniques passés (correctement liés aux contacts, j'entends),
  • l'archive de tous mes SMS et MMS (avec, dans le cas des MMS, les photos ou autres pièces jointes qu'ils peuvent contenir ; et là aussi, correctement liés aux contacts),
  • les données de diverses autres applications (historique de conversation sous Xabber, réglages de Firefox, ce genre de choses).

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(vendredi)

Où je finis quand même par décrocher le permis A2

[Certificat d'examen du permis de conduire]Alors voilà, j'ai quand même fini par l'avoir. J'ai passé l'examen mercredi après-midi et j'ai eu le résultat ce matin (ci-contre), me donnant le droit de conduire une moto[#]. Le feuilleton s'est éternisé et je pense que tout le monde en avait marre, moi le premier (pour ne pas parler du poussinet) : il m'aura fallu 87 heures (pour la partie plateau) plus 42 (pour la partie circulation), soit 129h au total[#2], ou encore 28+21=49 séances, réparties sur tout juste un an (j'ai déposé mon dossier d'inscription le ) ; et un échec[#3]. Je n'ai peut-être pas battu un record, mais je ne dois pas en être loin (les valeurs typiques dans mon auto-école pour la durée de préparation ont l'air d'être autour de 30h pour le plateau et 10h pour la circulation[#4]). Accessoirement, à 45€ la séance, ça commence à chiffrer : en ajoutant le prix un peu exorbitant de l'équipement de protection que je me suis payé, mon compte moto sur GnuCash atteint largement le prix d'une belle moto[#5] alors que je n'en ai pas encore acheté.

[#] Legal fine print: de puissance ≤35kW, et ≤70kW avant un éventuel bridage, et de puissance massique ≤200W/kg.

[#2] Tant que j'y suis, une estimation pifométrique de la distance que j'ai parcourue en moto : pour la préparation au plateau, 23×2×9km ≈ 415km pour les allers-retours, et sur le plateau lui-même, 60h effectives à, au pif, 5km/h de moyenne générale, donc peut-être 300km ; pour les leçons en circulation, 30h effectives à, au pif, 30km/h de moyenne, disons 900km. Allez, à la louche, 1600km en un an : vu sous cet angle, ce n'est pas tant que ça, en fait.

[#3] Allez, encore des chiffres débiles : cette priorité à droite m'aura coûté trois mois et 925€ : ce serait amusant de savoir ce que le public penserait de sanctionner le refus de priorité par trois mois de suspension du permis et 925€ d'amende. 😁 (En vrai, c'est 4 points — ou maintenant 6 pour un piéton — et 135€ d'amende.)

[#4] Estimation très grossière basée sur ce qu'ont dit les moniteurs (qui ne font eux-même visiblement pas de stats) et des discussions avec d'autres élèves. Mais je prends la peine de l'écrire, parce que c'est le genre de chiffres qui pouvaient m'intéresser au moment où je commençais à me documenter — et que je ne trouvais pas.

[#5] Mais bon, c'est toujours moins que 1m² d'immobilier parisien, ce qui remet aussi les choses en perspective.

Il y aurait peut-être à méditer sur pourquoi j'ai eu tellement de mal (même en tenant compte de facteurs handicapants comme mon âge ou le fait que j'avais exactement zéro expérience préalable des deux-roues motorisés, et même en comparaison avec mon permis B qui a déjà été difficile), — mais je n'ai pas vraiment envie maintenant.

Je crois cependant que je ne vais pas continuer avec les permis C, D et *E. (Mais je n'en ai que plus d'admiration pour ceux qui réussissent ces épreuves[#6].)

[#6] Ma belle-maman a le permis D. Et là, il semble que les créneaux de passage sont tellement rares que si on rate l'épreuve, ce n'est pas trois mois qu'on doit attendre pour la repasser mais plutôt un an.

Si je repense à ce qui m'avait initialement poussé à passer le permis moto, j'avais trouvé principalement trois raisons : la curiosité, le défi, et l'idée que préparer et passer un nouveau permis m'aiderait à mieux conduire en général (donc y compris une voiture, un vélo — ou même mes petits petons). Ce dernier point est certainement une réussite (rétrospectivement je me dis un peu que j'ai eu mon permis B dans une pochette surprise, et que les leçons de moto m'ont aidé à améliorer ma gestion de la route au moins autant que les excursions avec la tuture du poussinet ou plus récemment quelques essais de voitures électriques en autopartage) ; et je suppose qu'on peut dire que ma curiosité est assouvie et que le défi a été relevé. Mais ce que je n'avais pas prévu initialement c'est que j'allais vraiment y prendre goût (et que ça devenait donc d'autant plus frustrant de ne pas réussir).

Parce que, franchement, conduire une voiture, je trouve ça juste pénible. C'est utile, mais je ne trouve décidément pas ça agréable[#6b]. Peut-être que c'est lié au fait que j'ai passé le permis B comme une sorte d'obligation. Ou parce que je continue à avoir du mal : je gère encore parfois mal les vitesses par exemple quand il s'agit de rétrograder avant un giratoire, je ne place pas bien mes mains sur le volant quand ça tourne trop, j'ai toujours du mal à visualiser le gabarit quand le passage est un peu étroit, et pour ce qui est des manœuvres c'est vraiment la catastrophe. (Les voitures électriques m'ont un peu réconcilié avec la voiture, quand même, tant il est vrai que le fait de ne pas avoir à penser au risque de caler[#6c] permet de mieux gérer tout le reste.)

Mais rien de tel en moto. L'impression de facilité est peut-être trompeuse (87h de préparation au plateau, quand même…), et peut-être que je dirai autre chose après une chute, ce serait audacieux de ma part que je conduis bien, disons peut-être juste que je conduis moins laborieusement qu'une voiture ; mais, voilà, je ressens ça comme si c'était instinctif. Même le passage des vitesses : j'avais essayé ici d'analyser pourquoi, et c'est un peu confus, mais ce que je perçois, en tout cas, c'est qu'en voiture l'embrayage est une gêne, alors qu'en moto c'est un allié[#6d]. Et pour ce qui est des trajectoires, c'est incompréhensiblement naturel, on a la sensation que la moto va là où on veut qu'elle aille, sans qu'on ait besoin de lui dire. On fait les choses sans réfléchir — et c'est quelqu'un de caricaturalement hyper-analytique qui écrit ça. Je pense que c'est largement cette sensation de « faire corps »[#7] avec la machine (comme si on se déplaçait soi-même[#7b] sur la route) qui rend la moto insidieusement grisante. Bien sûr que c'est une illusion, et bien sûr qu'elle est dangereuse, mais ça n'en est pas moins addictif. Et je suppose que c'est ça qui fait que certains recherchent la vitesse[#8] et/ou se croient invulnérables.

[#6b] Ajout : Pour répondre à une remarque qui m'est faite en commentaire, je ne nie absolument pas que les voitures soient nettement plus confortables que les motos, notez bien (ne serait-ce que quand il pleut, qu'il fait chaud, ou qu'il fait froid !), et incomparablement plus pratiques s'il s'agit de transporter quoi que ce soit. Mais à ce compte-là, je préfère être passager de la voiture et avoir, par exemple, mon poussinet comme chauffeur (lui il aime ça).

[#6c] Ajout () : Parlant de caler : avec la tuture du poussinet (Golf IV diesel), si on cale, il faut couper le contact complètement, attendre environ une seconde, remettre le contact, attendre l'extinction d'un voyant, et tenir la clé de contact en position démarreur pendant le temps nécessaire pour entendre le moteur tourner mais surtout pas trop. C'est certes plus simple que sur une Ford Model T, mais ça reste un peu fastidieux, et un peu traumatisant si on est en train de se faire engueuler par les gens derrière qui s'énervent d'attendre au feu vert à cause du plouc qui a calé en démarrant. Au moins, avec la voiture de l'auto-école, il suffisait de remettre un coup d'embrayage. Avec la Honda CB 500 (la moto sur laquelle j'ai travaillé, donc), en cas de calage, on appuie juste (en débrayant !) sur le bouton du démarreur : c'est tellement rapide à redémarrer que, pendant que je travaillais le parcours lent, au plateau, il m'est arrivé plusieurs fois de : commencer à perdre l'équilibre, vouloir remettre un peu d'embrayage, caler parce que j'en mettais trop, redémarrer le moteur, rembrayer un peu moins fort et ainsi reprendre mon équilibre, tout ça sans poser le pied par terre.

[#6d] Ajout () : Autant le fait d'essayer une voiture électrique est quelque chose que j'ai trouvé sympa, autant je n'ai pas tellement envie d'une moto électrique : passer les vitesses et jouer de l'embrayage est un plaisir, en moto. Si on veut me vendre une moto électrique, qu'on en invente une qui a un changement de vitesse ! (fût-il complètement simulé parce qu'on ne veut pas mettre de pièce mobile inutile).

[#7] Je ne pense pas qu'un conducteur de voiture, camion, car, train aura facilement tendance à dire qu'il « fait corps » avec son engin ; peut-être plus pour les petits avions ; mais c'est plutôt du côté du vélo ou de l'équitation qu'on trouvera quelque chose de ce genre.

[#7b] Ajout () : Je suis d'ailleurs assez d'accord avec ce qu'écrit ici Piece of a Larger Me (et qui tend vers le transhumanisme) : ça fait tout à fait sens de considérer comme faisant partie de soi, au sens mental et non biologique, toutes sortes d'extensions ou d'additions au corps, ou simplement d'accessoires sur lesquels on a un contrôle fort : de la prothèse médicale à un engin qu'on contrôle directement, en passant par nos vêtements ou un éventuel exosquelette (<insérer ici une référence à Evangelion>) ; l'extension que nous donnons à ce moi est avant tout une décision personnelle d'identification ; après tout, il n'y a pas de différence profonde entre le fait que, quand je marche, mon cerveau puisse « décider » de commander (par un influx nerveux) à mes jambes de me porter à tel ou tel endroit, ou que, quand je conduis une voiture ou une moto, mon cerveau puisse « décider » de commander (par l'intermédiaire de mes nerfs, de mes mains sur le volant/guidon, et de l'axe de direction du véhicule) à l'engin de me porter dans telle ou telle direction : dans les deux cas (humain qui marche ou humain+véhicule qui roule), on a affaire à un système complexe et téléonomique (doté d'une volonté et agissant selon elle), ce n'est pas tellement important que dans le cas de l'engin le système soit « détachable ». Donc ça a tout à fait un sens logique, dans l'absolu, de s'identifier, temporairement, à l'ensemble du véhicule et de son conducteur : il se trouve que, psychologiquement, cette identification fonctionne mieux pour une moto que pour une voiture (au moins pour moi, mais comme je le dis à la note précédente et dans les phrases qui suivent, je pense que je suis loin d'être le seul). Peut-être que ceux qui n'ont jamais conduit de moto trouvent assez ridicule (le poussinet a levé les yeux au ciel) le concept que je puisse être l'ensemble conducteur+moto, mais je vous assure que cette impression peut être puissante, et je suis vraiment persuadé que ça joue un rôle important dans l'attractivité de la moto. Une confirmation que j'y vois est dans le texte que je lis ici chez Natacha, auquel je souscris totalement (et qui a été écrit avant cette entrée-ci, mais que, inversement, je n'avais pas lu avant d'écrire cette note, — donc nous sommes arrivés à la même conclusion indépendamment) : La raison principale [du fait que j'aime beaucoup], c'est la relation fusionnelle que j'ai avec la moto, du même type que celle que j'ai avec mes chaussures. Dans les deux cas, c'est un objet artificiel qui s'ajoute à mon corps pour l'améliorer au point d'être assimilé dans celui-ci, et non pas une entité extérieure que je dois utiliser.Surajout : voir aussi ce que dit ce motovloggueur, motorcycling is different from riding a car around in a lot of ways, but one of the best ways that it is different is that you and the bike are one: when you hop aboard a bike, you are essentially becoming a part of it, and nothing gets me going like correctly matching to my motorcycle (et il continue avec des remarques sur l'équipement que je partage aussi). ⁂ Mise à jour : Voir ce bout d'une entrée ultérieure pour une discussion et tentative d'analyse.

[#8] Pour éviter que ça risque trop de m'arriver, je vais prendre une moto plutôt inconfortable à conduire vite. 😉 Sans carénage et sans bulle de protection, la CB 500F devient rapidement fatigante aux vitesses maximales autorisées sur autoroute.

Bref, si d'autres sont tentés d'essayer de se mettre à la moto, je dis : faites attention, c'est un piège, vous risquez d'aimer ça.

Sur le déroulement de l'épreuve elle-même, il n'y a pas grand-chose à raconter : c'était une fois de plus au centre de Gennevilliers, nous n'étions que trois de mon auto-école à passer ce jour-là, deux pour la circulation et un pour le plateau. J'ai demandé à passer en premier, un peu pour exorciser la priorité à droite que j'avais grillée en juin ; mais aussi parce que j'avais un petit peu potassé le début de trajet très probable[#9] : histoire d'avoir une partie un peu connue le temps que le stress retombe et que je ne pense plus qu'à la route.

[#9] À savoir, le même que la fois précédente. J'y suis retourné en voiture (Car2go) entre temps. Évidemment, on peut faire plein de chemins à partir du centre d'examen de Gennevilliers, mais si on se dit que l'inspecteur veut emmener rapidement le candidat à un endroit où il y aura moins de risques d'embouteillages, et veut par ailleurs lui faire prendre l'autoroute, la trajectoire évidente est d'attraper l'A15 en direction de Cergy-Pontoise (mon moniteur a confirmé que c'est ce qui se produit le plus souvent : il s'agit donc d'une sorte d'échauffement, la partie intéressante de l'épreuve se produisant à partir du moment où on arrive sur l'autoroute, voire, qu'on en sort).

Voici une carte Google avec le trajet qu'on m'a fait suivre[#10], long d'environ 10.5km, en 25min (), de Gennevilliers à Sannois (où l'autre candidat à la circulation a pris le relais sur la moto et a ramené celle-ci à Gennevilliers par un trajet évidemment différent). Il n'y a rien de spécialement remarquable : juste un peu d'autoroute au début (mon moniteur nous avait conseillé montrez que vous atteignez rapidement la vitesse limite, et si vous avez l'occasion de faire un dépassement, faite le tout de suite, parce qu'on vous fera sortir vite, donc j'ai suivi ces instructions), quelques giratoires, priorités à droite (ou priorités en face quand on tourne à gauche… ahem…) et une route forestière inattendue à la fin dans un coin que j'imaginais uniquement résidentiel. Un exemplaire (ici) du petit « piège » que les inspecteurs du permis aiment bien, où on ne donne pas d'instruction au candidat à un endroit où il n'y a en fait qu'une direction autorisée et on vérifie s'il met bien son clignotant. Contrairement au jour où j'avais passé le permis B où j'avais relevé toutes sortes de petites erreurs et la fois où j'ai raté la circulation où j'en avais relevé encore plus et moins petites, là je n'ai vraiment pas trouvé grand-chose à me reprocher. Mon moniteur m'a dit à la fin que j'avais très bien conduit, il avait l'air tout content (et peut-être un petit peu surpris…), donc j'étais globalement confiant.

[#10] Encore une fois, j'encourage tous ceux qui ont passé le permis récemment, et qui sont capables de retrouver leur itinéraire exact, de le faire. (C'est d'ailleurs un exercice de mémoire intéressant, il me semble, de suivre des instructions pour naviguer dans un endroit qu'on ne connaît pas, et de chercher ensuite à retrouver — sur une carte et/ou Google Street View — ce qu'on a fait précisément. En l'occurrence, je n'ai eu aucun mal, mais je ne sais pas si ça signifie que j'ai un bon sens de l'orientation ou si c'est juste complètement normal d'y arriver.) Je pense qu'il est intéressant pour les gens qui vont passer le permis d'avoir quelques exemples de parcours réels (pour pouvoir les refaire à pied, en vélo, en scooter, en Google Street View, en voiture/moto s'ils ont déjà cette catégorie de permis, ou que sais-je encore, et avoir une idée du type de difficulté qu'on trouve dans ce coin).

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