Vous êtes sur le blog de David Madore, qui, comme le
reste de ce site web, parle de tout et
de n'importe quoi (surtout de n'importe quoi, en fait),
des maths à
la moto et ma vie quotidienne, en passant
par les langues,
la politique,
la philo de comptoir, la géographie, et
beaucoup de râleries sur le fait que les ordinateurs ne marchent pas,
ainsi que d'occasionnels rappels du fait que
je préfère les garçons, et des
petites fictions volontairement fragmentaires que je publie sous le
nom collectif de fragments littéraires
gratuits. • Ce blog eut été bilingue à ses débuts (certaines
entrées étaient en anglais, d'autres en français, et quelques unes
traduites dans les deux langues) ; il est
maintenant presque exclusivement en
français, mais je ne m'interdis pas d'écrire en anglais à
l'occasion. • Pour naviguer, sachez que les entrées sont listées par
ordre chronologique inverse (i.e., la plus récente est en haut).
Cette page-ci rassemble les entrées publiées en
novembre 2003 : il y a aussi un tableau par
mois à la fin de cette page, et
un index de toutes les entrées.
Certaines de mes entrées sont rangées dans une ou plusieurs
« catégories » (indiqués à la fin de l'entrée elle-même), mais ce
système de rangement n'est pas très cohérent. Le permalien de chaque
entrée est dans la date, et il est aussi rappelé avant et après le
texte de l'entrée elle-même.
You are on David Madore's blog which, like the rest of this web
site, is about everything and
anything (mostly anything, really),
from math
to motorcycling and my daily life, but
also languages, politics,
amateur(ish) philosophy, geography, lots of
ranting about the fact that computers don't work, occasional reminders
of the fact that I prefer men, and
some voluntarily fragmentary fictions that I publish under the
collective name of gratuitous literary
fragments. • This blog used to be bilingual at its beginning
(some entries were in English, others in French, and a few translated
in both languages); it is now almost
exclusively in French, but I'm not ruling out writing English blog
entries in the future. • To navigate, note that the entries are listed
in reverse chronological order (i.e., the most recent is on top).
This page lists the entries published in
November 2003: there is also a table of months
at the end of this page, and
an index of all entries. Some
entries are classified into one or more “categories” (indicated at the
end of the entry itself), but this organization isn't very coherent.
The permalink of each entry is in its date, and it is also reproduced
before and after the text of the entry itself.
[Traduction française ci-dessous.] I'm cheating by
dating this entry of 2003-11-30 whereas it's actually well passed 39
hours, but anyway. The November section of
this 'blog (this entry included) is shorter (in number of bytes or in
number of entries) than those of October,
September or August, but longer than those of July, June or May. Maybe I shouldn't have been grouping by
Gregorian month (but rather by decade, by couple of
ISO weeks, or something like that). Whatever: it's
too late to change now. On to December!
[French
translation of the above.] Je triche en datant cette entrée du
2003-11-30 alors qu'en fait il est bien passé 39 heures, mais bon. La
section de novembre de ce 'blog (cette
entrée incluse) est plus courte (en nombre d'octets ou en nombre
d'entrées) que celles d'octobre, septembre ou août,
mais plus longue que celles de juillet, juin ou mai.
Peut-être que je n'aurais pas dû grouper par mois grégorien (mais
plutôt par décade, par paire de semaines ISO, ou
quelque chose comme ça). Quoi qu'il en soit, il est trop tard pour
changer maintenant. En avant vers décembre !
J'affirme souvent que je suis adepte zen. Mais en même temps, je
suis toujours ennuyé de dire ça (sauf peut-être si la personne en face
a lu Gödel, Escher, Bach), parce qu'on ne va pas
comprendre de quoi il s'agit et probablement s'en faire une fausse
idée. Même si le zen est une branche du bouddhisme (au moins
historiquement), je ne me considère vraiment pas comme un bouddhiste ;
et le mot « zen » a beau signifier « méditation » (passant du sanskrit
« dhyāna » au chinois « chán » finalement au japonais), je ne
pratique pas la méditation. Le zen tel que je le conçois n'a rien
d'une religion ou d'une obédience (et je ne parlerais pas de
« spiritualité » non plus) : à peine peut-on dire que c'est une
philosophie. Il n'est pas ce qu'on pourrait appeler « orthodoxe »,
mais il n'y a rien de plus étranger à l'esprit du zen que la question
de l'orthodoxie (déjà mettre un nom dessus est en quelque sorte le
priver d'une partie de sa nature, prétendre y mettre des lois ou des
règles, ou y honorer des maîtres est encore pire). Le zen tel que je
le conçois n'a rien de mystique et est complètement étranger au
mumbo-jumbo philosophico-religieux « New Age » ou apparenté. On
pourrait déjà dire avec plus de justesse que c'est un état d'esprit :
l'association commune de « zen » avec « calme » ou « contemplation »
n'est pas fausse, mais il ne faudrait pas non plus oublier de
l'associer avec « art », avec « fluidité », avec « humour ».
Finalement, je
proposerais la définition suivante du zen : « ouverture
d'esprit ».
C'est vague, évidemment. Le zen est une attitude, et il n'est pas
facile de la décrire. C'est un peu comme essayer d'expliquer l'humour
à quelqu'un qui ne sait pas ce que c'est : ça va ressembler à quelque
chose d'inutile et d'absurde, de mystique ou de fou, et ce n'est
pourtant rien de tout ça et nous le savons. Il en va de même
du zen : en parler est vain, ce que je fais à présent est aussi
absurde que de tenter de ramasser de l'eau avec une passoire —
la seule façon raisonnable est de laisser la passoire dans l'eau. (Ça
c'était un exemple, pas fabuleux, certes, d'une image zen.) Vous
comprenez l'humour lorsque vous riez d'une plaisanterie ; vous
comprendrez le zen lorsque vous serez Éclairé (mais contrairement à
d'autres penseurs du zen, je ne pense pas que ce soit difficile d'être
Éclairé : c'est juste difficile d'en parler).
J'ai écrit une page Web sur le zen,
mais je ne sais pas si elle aidera à comprendre quoi que ce soit.
J'en doute. Il y a cependant une chose dont je suis content dans
cette page, c'est le tout début : l'illustration la plus frappante que
j'aie pu trouver de ce qu'est le zen, à savoir ce merveilleux tableau
de René Magritte, L'Empire des
lumières (ci-contre), accompagné du dialogue suivant :
— Combien de maîtres zen faut-il pour visser une ampoule ?
— Le cyprès dans le jardin. (Voyez ici si cette réponse vous
semble vraiment obscure et si vous avez besoin d'être, euh,
Éclairé.)
Le zen, c'est l'art de dépasser les barrières de l'esprit que nous
créons en nous : avec nos mots (qui distinguent le clair de l'obscur,
l'arbre de la fleur, et le ciel de la terre), avec notre logique (qui
distingue le vrai et le faux), avec notre certitude d'être
nous-mêmes et pas celui d'en face, et ainsi de suite. Le zen n'entend
pas détruire les mots et la logique, car le zen ne prétend pas
s'opposer à quoi que ce soit, il cherche juste à montrer comment
passer au-delà de ces barrières. Mais comment raconter tout cela sans
sombrer dans le mysticisme ? Voilà justement pourquoi le zen est si
fragile et pourquoi nos barrières sont si fortes. Je termine donc par
une parabole zen, un kōan :
Un disciple vint voir Maître Gro-Tsen et demanda, Maître,
qu'est-ce que le Zen ? Gro-Tsen ne répondit rien, mais montra du
doigt la Lune dans le ciel qui jouait à travers les nuages. Le
disciple insista : Maître, je ne comprends pas : qu'est-ce que le
Zen ? Gro-Tsen ne dit toujours rien, mais tendit une fleur au
disciple et lui en fit sentir le parfum enivrant. Le disciple ne se
tut pas : Maître, vous ne répondez pas : qu'est-ce que le Zen ?
Gro-Tsen prit une clochette et en fit écouter au disciple le tintement
cristallin.
Le disciple s'impatienta : Pourquoi, demanda-t-il,
ignorez-vous mes questions ? Alors Maître Gro-Tsen répondit :
Si je te dis la Lune dans le ciel qui joue à travers les
nuages, te fais-je voir la Lune ? Si je te dis la fleur au
parfum enivrant, te fais-je sentir la fleur ? Si je te dis la
clochette au tintement cristallin, te fais-je entendre la
clochette ? Comment pourrais-je te faire savoir ce qu'est le
Zen ?
À ce moment-là, le disciple fut Éclairé.
C'est sans doute tout cela, le zen, et bien d'autres choses : la
Lune dans le ciel qui joue à travers les nuages, la fleur au parfum
enivrant, la clochette au tintement cristallin. Mais, dirait
Magritte, ceci n'est pas
une pipe.
[English translation follows.] J'avais déjà essayé
ce petit éditeur, mais c'était il
y a longtemps, et j'avais complètement oublié son existence. Un ami vient de me le
rappeler à l'esprit. En tant qu'éditeur proprement dit, Yudit est
assez minable, mais il a quelque chose qu'à peu près aucun autre n'a :
un support considérable pour Unicode, et là je n'en connais pas
d'aussi bon, donc je tiens à propager l'information.
[Traduction anglaise de ci-dessus.] I had aleady
tried this little editor, but it
was a long time ago, and I had completely forgotten its existence. A
friend just
reminded it to me. As an editor proper, Yudit is rather bad, but it
has something that almost no other editor has: extensive Unicode support, and since I know
nothing better, I wish to pass on the information.
J'ai passé mon après-midi au Festival de Films Gays et Lesbiens de
Paris, comme je l'avais décidé.
Un parfum nommé Saïd (à 14h15) était franchement
mauvais : une sorte de souvenir de vacances interminable sur fond
d'une aventure du réalisateur qui n'avait rien d'intéressante et qui
ne donnait de beau rôle ni à lui ni à son amourette ; à part pour dire
« le Maroc c'est beau, allez-y », ça n'avait aucun intérêt. Frisk (à
18h30) était moins mauvais, mais quand même un peu vide (comme
beaucoup de films qui croient que faire trash suffit à remplir
— néanmoins j'ai vu largement pire). En revanche, ce
qui m'a vraiment emballé, c'était les courts métrages (à 16h30).
Notamment deux films français : Far West
(que j'avais déjà vu, cependant), et surtout Le Cas
d'O d'Olivier Ciappa (un petit thriller comique, dont le
rapport avec l'homosexualité était un peu distant, mais absolument
excellent dans l'ensemble, et puis Orient est incroyablement beau
gosse — dommage que l'acteur, qui était présent, ait précisé
qu'il était hétéro) ; et deux films nord-américains, Straight in the Face et Target
Audience, tous deux absolument hilarants ; j'ai aussi bien
aimé Œdipe
N+1, et Avant j'étais triste de
Jean-Gabriel Périot. Bref, quasiment tout ce qui était là était entre
très bon et absolument excellent (seul un tout petit métrage de cinq
minutes m'a déplu, une animation de dessins de Tom de Pékin).
Vraisemblablement certains de ces courts métrages sortiront dans la
collection Courts mais gays (c'était déjà le cas de
Far West et il est certain que ce Le Cas d'O
viendra, puisque c'est Antiprod qui produisait), et je ne manquerai
pas de les acheter.
J'avais entendu parler de La Ville dont le prince
est un enfant, téléfilm tiré de l'œuvre du même nom
de Montherlant : comme je suis tombé, l'autre jour, sur le
DVD à la Fnac, je l'ai acheté (d'accord, j'avoue avoir un
petit faible pour Naël Marandin), et je viens de le regarder. C'est
un très beau film : même si la mise en scène laisse un peu à désirer
(notamment à la fin, qui m'a semblée un peu… étirée), les
acteurs sont convaincants et l'argument est à la fois très pudique et
très fort. Bref, j'ai beaucoup aimé.
(« Marandin », c'est le même nom de famille que mon prof de
français en cinquième, Jean-Patrice (ou Jean-Patrick ?) de son prénom,
que j'admirais passionnément. Je me demande s'il y a un lien de
parenté.)
Une façon simple de me faire devenir fou consiste à me poser une
question de maths qui a l'air suffisamment simple et jolie
pour que j'aie absolument envie de la résoudre, et qui soit
suffisamment non-triviale pour que j'y passe un temps incroyable.
En l'occurrence, quelqu'un a demandé :
Trouver une surface dans l'espace à quatre dimensions qui ne
contienne aucune courbe plane.
(Dans la question de départ, il s'agissait de trouver une surface
dans l'espace affine réel de dimension quatre ne contenant aucune
courbe plane — réelle. Ça j'y ai répondu assez vite. Mais
comme je suis géomètre algébriste, je me suis forcément demandé si je
pouvais trouver une surface — algébrique lisse — dans
l'espace projectif de dimension quatre sur un corps algébriquement
clos ne contenant aucune courbe plane. Et là, pour expliciter un
exemple, pfiou…)
Je viens de voir Intolerable Cruelty (sur un coup de tête : je
ne comptais initialement pas aller au cinéma ce soir). C'est vraiment
excellent ! Peut-être par moments un peu excessif dans le délire
(notamment la représentation de l'avocat doyen, Herb Myerson, qui
semble sorti des plus grotesques imaginations de Fluide
Glacial), mais dans l'ensemble tout à fait conforme au
génie des frères Coen. Des répliques extrêmement percutantes, ou
carrément hilarantes, et notamment une utilisation délicieuse de vers
shakespeariens. Une attention très poussée aux petits détails
succulents et aux décors très soignés. Évidemment, la vision
romantique de l'amour en prend un coup. Et pendant tout le film
(comme dans The Big Lebowski), on se demande qui who is nailing whose ass. George Clooney (qui
m'insupporte normalement) s'en sort très bien en s'auto-caricaturant
un peu ; Catherine Zeta-Jones est absolument remarquable.
“But he [Leto II] says that the male army was a survival of
the screening function delegated to the nonbreeding males in the
prehistoric pack. He says it was a curiously consistent fact that it
was always the older males who sent the younger males into
battle.”
“What does that mean, screening function?”
“The ones who were always out on the dangerous perimeter
protecting the core of breeding males, females and the young. The
ones who first encountered the predator.”
[…]
“I don't find this a curious theory.”
“You have not heard all of it.”
“There's more?”
“Oh, yes. He says that the all-male army has a strong
tendency toward homosexual activities.”
Idaho glared across the table at Moneo. “I
never…”
“Of course not. He is speaking about sublimation, about
deflected energies and all the rest of it.”
“The rest of what?” Idaho was prickly with anger at
what he saw as an attack on his male self-image.
“Adolescent attitudes, just boys together, jokes designed
purely to cause pain, loyalty only to your pack-mates… things
of that nature.” […] Moneo nodded. “The
homosexual, latent or otherwise, who maintains that condition for
reasons which could be called purely psychological, tends to indulge
in pain-causing behavior—seeking it for himself and inflicting
it upon others. Lord Leto says this goes back to the testing behavior
in the prehistoric pack.”
(Frank Herbert, God Emperor of Dune)
C'est une théorie remarquable et relativement provocatrice : en
clair, l'homosexualité masculine se maintiendrait parce qu'elle aurait
une fonction dans la structure sociale de la cellule préhistorique
humaine voire pré-humaine (je ne sais pas comment traduire pack : meute ? tribu ? groupe ?), fonction qui
devient ensuite l'institution de l'armée, à savoir protéger le centre
(« civil ») de la meute, où se trouvent les mâles reproducteurs et les
femelles, et défléchir les impulsions sexuelles des (jeunes) mâles
non-reproducteurs/gardiens les uns sur les autres.
Théorie évidemment trop simpliste pour être vraie, et en même temps
trop jolie (en tout cas c'est mon avis) pour être fausse. Et qui est
surtout pleine d'ironie puisqu'on a d'un côté un certain nombre
d'armées dans le monde qui continuent à refuser les homosexuel(le)s
dans leurs rangs (pourquoi ? je crois que personne n'en a la moindre
idée) et d'un autre côté un fantasme homo clairement identifié au
sujet de l'armée. Maintenant, je me demande où Herbert est allé
chercher tout ça : s'il l'a inventé lui-même, c'est quand même assez
impressionnant ; s'il l'a trouvé ailleurs, je voudrais bien savoir où
(j'ai le vague souvenir d'avoir croisé la même théorie ailleurs, mais
je suis incapable de me rappeler quand ou comment).
Bon, et comme je suis en verve, je vous offre même deux théories
fumeuses pour le prix d'une. Voici la seconde (pas incompatible avec
la première), que je paraphrase parce que ce sont des mèmes
orphelins : je ne sais plus du tout d'où je sors ça ; elle dit ce qui
suit. Tous les hommes (la théorie ne parle pas du tout des
femmes) sont homosexuels latents : cela fait partie du fonctionnement
général et normal de l'émotivité humaine ; seulement, un mécanisme
(neurochimique ou psychique) intervient, à un niveau différent, pour
défléchir le désir homosexuel en désir hétérosexuel, de façon à faire
écran à ce dernier ; ce mécanisme de reconversion soit n'est pas
activé (pour une raison non précisée) chez certains individus (qui
sont alors homosexuels) soit ne fait pas écran au désir homosexuel
chez d'autres (qui sont alors bisexuels) soit s'efface de façon
temporaire (homosexualité de circonstance, par exemple lorsque les
femmes sont trop peu nombreuses dans le milieu) soit enfin n'apparaît
qu'un peu tardivement (périodes d'interrogation pendant l'adolescence,
et homosexualité transitoire). Reste à justifier pourquoi on
proposerait cette explication bizarre de « reconversion » d'un désir
homosexuel en désir hétérosexuel. Premièrement, il est fort douteux
que le désir homosexuel et hétérosexuel procèdent de deux phénomènes
différents (ne serait-ce que parce qu'ils présentent des similitudes
symptomatiques incontestables ; et aussi pour de simples raisons
numériques, car si les phénomènes étaient indépendants, le rapport de
la proportion de bis sur celle d'homos serait sensiblement égale à
celle d'hétéros sur le nombre de personnes n'éprouvant aucun
désir sexuel, et apparemment ce n'est pas du tout le cas,
puisque la première proportion est de l'ordre de grandeur de 1 tandis
que la seconde est très élevée). Deuxièmement, une fois qu'on admet
que les deux désirs sont apparentés, il est difficile d'expliquer
pourquoi le désir homosexuel apparaîtrait autrement qu'en supposant
que c'est le cas de base (car il est plus facile d'expliquer qu'un
phénomène — en l'occurrence la reconversion — est normal
et est parfois absent, que d'expliquer un phénomène rare sans raison
apparente).
On ne peut que finir sur cette fameuse phrase (probablement
apocryphe) de Niels Bohr :
Your theory is crazy, but it's not crazy enough to be true.
Fréquemment je me pense à quelque chose et je me dis tiens,
c'est une idée qui pourrait faire une bonne entrée dans mon 'blog,
ça. Et évidemment, le temps que j'arrive devant mon ordinateur et
que je décide d'écrire vraiment une entrée, j'ai oublié toutes ces
bonnes idées qui m'étaient venues. (Ça vaut aussi, d'ailleurs, pour
mon journal mathématique.) Vous
direz, j'ai trouvé de quoi écrire au moins une chose par jour depuis
le 2003-05-01 — et en fait plus
que ça puisque cette entrée est la 366e en nettement moins d'un an.
Néanmoins, j'ai souvent l'impression de faire du remplissage (là, par
exemple ) faute d'être capable de remettre la main sur
un mème qui m'était passé par la tête quelques heures ou jours plus
tôt.
Peut-être me faudrait-il un PDA (genre Palm) en plus d'un secrétaire ? Pour pouvoir noter une
idée fugace, c'est peut-être pratique. Qu'y a-t-il comme trucs de ce
genre pas trop chers et qu'on peut synchroniser commodément avec un
PC sous Linux ? (Bon, de toute façon c'est un peu
rhétorique, comme question : déjà je n'arrive pas à me bouger le c**
pour me racheter un téléphone mobile, pour le PDA ce n'est pas bien parti.)
J'ai dormi à peu près deux heures la nuit dernière. Je commence à
trouver lassant ce rythme haché où je fais des nuits de douze heures et plus et
d'autres de quatre heures et moins. C'est vraiment n'importe
quoi.
Cette fois-ci je n'ai pas été trop
mauvais en TD (malgré le manque de sommeil). Je leur ai
fait démontrer, avec plein de questions intermédiaires, le théorème de
Darboux (les fonctions dérivées possèdent la propriété des valeurs
intermédiaires), qui leur est malheureusement passé quelques
années-lumière au-dessus la tête (enfin, au moins ç'aura été
l'occasion de rappeler qu'une fonction dérivable est toujours
continue mais pas forcément une fonction dérivée). Mais en
pratique ça leur fait appliquer la définition de la dérivée, le
théorème des valeurs intermédiaires et le théorème des accroissements
finis — pile leur programme du moment — donc ce n'est pas
trop mal. Hélas, appliquer deux théorèmes de suite, c'est le signal
pour eux de décrocher. Enfin bon, on fait ce qu'on peut.
J'ai aussi corrigé leurs devoirs maison d'il y a longtemps (que
j'aurais déjà dû rendre depuis un moment). Ce n'est pas trop mauvais,
cette fois, mais il y a beaucoup trop de gens qui pour encadrer
x²−x connaissant un encadrement de
x, encadrent x² puis soustraient tout simplement
les bornes de l'encadrement de x sans prendre soin de les
échanger. Hélas !
Quant à mes propres calculs, ils
ne marchent pas fort. En fait, je ne sais plus vraiment où je vais.
J'aligne les équations ayant depuis longtemps perdu l'intuition
géométrique de la situation et sans être trop sûr de ne pas oublier
des morceaux en route.
Mais bon, là, je vais oublier tout ça et me coucher.
Je trouve qu'il faudrait monter un site Web sur le Paris insolite.
Je veux dire un site Web qui recenserait assez systématiquement, par
quartier et par type, toutes sortes de petites curiosités de Paris,
des choses amusantes qu'on peut remarquer en flânant et qui méritent
d'être signalées. Entre autres choses, il serait amusant de faire le
recensement des fontaines
Wallace, des Space
Invaders (et des pochoirs de Miss Tic), des points de visibilité
de la petite ceinture, des traces du
cours de la Bièvre,
des œuvres d'art urbain, etc. On trouve toutes ces informations
de façon éparpillée, notamment dans certains livres ou sites Web (Paris Pas Pris a
l'air amusant), mais rien de très complet ou même modérément
systématique, à ce que je sache. Évidemment, aucune personne seule ne
pourrait arriver à compiler quoi que ce soit de vraiment important,
mais si on monte un site Web en Wiki (de sorte que la contribution
soit ouverte) cela pourrait marcher.
Parfois je me dis qu'il faudrait vraiment que j'engage un
secrétaire. Pour cette semaine :
Administratif : faire mon inscription en fac (écrire un rapport
d'avancement des travaux, le faire signer par mon directeur de thèse,
le directeur du département, le directeur de l'école doctorale et le
délégué aux thèses du laboratoire, puis compléter le dossier
administratif) ; date limite 2003-12-10. Prendre
possession de mon coin de bureau à la fac d'Orsay. Préparer mon
voyage à Rennes (ordre de mission, tout ça).
Mathématique : continuer d'éclater mon modèle cubique dans tous les
sens… Poser ultimes questions à J.-L. C.-T. avant son départ.
Moins important : regarder dans le Kechris concernant les sommes de
boréliens.
Enseignement : corriger les devoirs nº2 !!! Préparer la prochaine
interro. Essayer de traiter le théorème de Darboux en exercice
prolongé ?
Emails : actuellement 70 mails en attente de réponse (parfois
urgente) — faire le tri, supprimer ou répondre.
Relationnel : trouver un moment prochainement pour dîner avec
A.M. ; avec S.L. ; avec M.L. Fixer rendez-vous avec É.B.
Divers : commander des lentilles de contact. Me procurer un
nouveau téléphone mobile (faire une étude de marché
avant…).
Loisirs : acheter les billets pour différentes séances au festival
de films gays et lesbiens ; trouver éventuellement des gens pour m'y
accompagner.
En général : faire une n-ième tentative pour m'habituer
à me lever plus tôt.
Sur l'agenda : organiser la mi-décembre, qui va être très
chargée.
Aïe, aïe, aïe. J'ai un peu le sentiment de me noyer, là.
Je suis allé au festival de films gays
et lesbiens avec Nicolas et sa copine
Muriel (ben oui, il y a même des hétéros qui vont faire un tour à ce
festival, la preuve). Nous avons vu The
Politics of Fur, un film à très très petit budget mais qui
m'a tout de même bien plu. Plus exactement : je l'ai beaucoup aimé en
tant que comédie (avec une ironie parfois féroce contre certains types
sociaux) ; en revance, il semble que la réalisatrice (qui était
présente pour répondre à quelques questions) a voulu faire aussi du
mélodrame, et là je trouvais que ça tombait complètement à plat (mais
sans gâcher l'ensemble, parce que le mélodrame se lisait très bien
lui-même au second degré) : bref, elle n'a pas vraiment compris le
film . C'est bien aussi parce que c'est un film à la
fois lesbien (surtout) et gay (aussi, quand même). Les acteurs ne
sont pas trop mauvais pour un aussi petit budget, et même si
l'ensemble est un peu théâtral (presque tout dans le même lieu,
notamment), je trouve que ça donne un résultat plutôt bon. Si cette
description vous donne envie de le voir, il repasse samedi — le
29 — à 22h30 (en salle 300 du forum des images).
J'irai peut-être voir Frisk (soit jeudi
soir soit dimanche soir) et peut-être Tandil
Forever aussi, et en tout cas certainement Un parfum
nommé Saïd et les courts-métrages gays, dimanche
après-midi.
Mon exposé ne s'est pas trop mal
passé : Gabber n'a pas fait d'objection (mais en fait je crois que
c'est parce qu'il ne s'est pas du tout intéressé à ce que je
racontais) ; Swinnerton-Dyer a dormi (ou quasiment) pendant une bonne
partie du séminaire, mais il a fait ça aux autres exposés avant moi,
donc je ne me sens pas particulièrement vexé. Je me suis un peu noyé
dans les notations, et j'ai dû suivre mes notes de très près, ce qui
n'est jamais bon (j'avais été nettement meilleur à Besançon), je ne sais pas à quel point
ce que je racontais était compréhensible, du coup.
En revanche, ce dont je suis content, c'est d'avoir très bien tenu
le temps : j'ai commencé à 11h pile, j'avais une heure, et j'ai
terminé à 12h00 ; et ça c'est bien, parce que je n'arrête pas de
m'énerver des conférenciers qui sont incapables de s'adapter au
passage du temps (notamment, je trouve très pénibles les gens qui,
voyant qu'il est l'heure à laquelle ils auraient dû finir, déclarent
il ne me reste que cinq minutes, et, cinq minutes plus tard,
répètent la même chose, et encore cinq minutes plus tard demandent à
l'organisateur s'ils peuvent prendre encore cinq-dix minutes). Je
suis régulièrement en retard à mes rendez-vous, mais au moins quand je
parle (que ce soit pour un TD en DEUG
ou pour un séminaire), j'arrive à tenir le temps qui m'est demandé (un
peu de la même façon que, quand j'étais au lycée et que je faisais
l'exercice de résumer un texte en n mots, je mettais
toujours le nombre exact de mots demandé, jamais un de plus ou de
moins, même si une marge de 5% ou 10% était permise : il est absurde
de penser qu'il soit plus facile de résumer en 220 mots qu'en 200,
alors, si on en demande 200, autant en mettre 200).
Approximation faible aux places de bonne réduction sur les
surfaces cubiques sur les corps de fonctions, c'est le titre de
l'exposé que je donne demain. J'avais déjà mentionné ce travail dans ce 'blog,
au moment où j'avais fini la démonstration (il m'avait encore fallu un
mois ou deux pour la mettre complètement en forme, cependant, parce
que les détails sont fastidieux). Il n'a rien de remarquable, il faut
bien le dire : c'est un cas nettement plus simple qu'un résultat
analogue de Sir Peter Swinnerton-Dyer, mais sur les corps de nombres
(qui sont beaucoup plus difficiles à traiter que les corps de
fonctions), et je n'ai fait, en gros, qu'adapter ses méthodes en les
simplifiant pour le cas que je traitais.
Mais bon, il faut encore que je révise un peu tout ça, pour ne pas
dire d'ânerie en l'exposant (d'autant plus que Swinnerton-Dyer sera
dans l'assistance…). Ce qui m'inquiète notamment c'est qu'en
ayant trop voulu simplifier j'aie fait une erreur de logique quelque
part (certes, mon directeur de thèse a relu l'article, mais les
erreurs sont parfois insidieuses) ; pour cela, cet exposé au séminaire
Variétés rationnelles sera un bon test, parce qu'il y
aura aussi Ofer Gabber, qui est absolument redoutable quand il s'agit
de trouver des erreurs dans les exposés (déjà deux résultats ont été
« démolis » lors de séances passées de ce séminaire, par les soins de
Gabber).
Il y a quelques jours, j'évoquais
la mémoire auditive (musicale, plus spécifiquement), qui est parfois
si insaisissable quand il s'agit de remettre un nom sur un air. Mais
encore plus insaisissable est la mémoire olfactive. Avez-vous déjà
joué à reconnaître des odeurs (censément familières) à partir de
petits pots blancs portant pour toute étiquette un numéro ? C'est à
en devenir fou : je me rappelle avoir fait ce test plusieurs fois
(dans des musées de sciences ou des choses de ce genre) et à chaque
fois m'être cogné la tête contre les murs en lisant les réponses
(la vanille ? comment ai-je pu ne pas reconnaître ça !).
Il y a pour commencer un manque de description. La musique, au
moins, a une notation précise : personnellement, elle me parle très
peu (j'arrive à suivre une partition en écoutant la musique, mais si
je lis simplement la partition sans rien entendre, c'est du chinois
pour moi et je serais incapable d'y reconnaître un air triste ou un
air joyeux, et c'est à peine si je discernerais un temps de valse),
mais je sais qu'il y en a pour qui elle est parfaitement limpide. Les
odeurs, elles, n'ont rien de tel. J'ai lu quelque part (je ne sais
pas quelle confiance il faut accorder à cette affirmation) qu'il y a
sept « odeurs primaires » comme il y a trois « couleurs primaires »
(c'est-à-dire trois types de récepteurs de couleurs, voir ma page à ce sujet pour plus de
précisions) : camphre, musc, fleur, menthol, éther, odeurs piquantes
et odeurs putrides (bien sûr, si c'est comme pour les couleurs, il ne
faut pas attribuer à ces récepteurs élémentaires une odeur bien
précise, de même qu'il est faux de dire qu'il y a des cônes rouges,
des cônes verts et des cônes bleus : chaque odeur doit stimuler un peu
des septs types de récepteurs, et évidemment il n'y a pas d'odeur
« fleur » unique, chaque fleur se distinguant des autres par les
stimulations de tous les récepteurs), les cinq premiers étant
sensibles à la forme stérique de la molécule et les deux derniers à
ses propriétés électriques (en gros, son moment dipolaire et son
électronégativité ou quelque chose de ce genre). Si ce modèle est
juste, il faudrait définir un espace à sept dimension des odeurs de
même qu'on en définit un à trois dimensions pour les couleurs ; et
encore, peut-être ce modèle est-il très simplifié et la réalité
est-elle bien plus complexe. On a des moyens d'analyser
scientifiquement et objectivement un son (dessiner sa courbe, faire
son analyse de Fourier), une couleur (filtrer son spectre avec les
courbes de sensibilité des trois récepteurs rétiniens), mais pas
vraiment une odeur (on peut faire une analyse chimique, mais cela ne
dira pas forcément ce que « ça sent » : par exemple, qui pourrait
expliquer pourquoi l'éthanoate de pentyle a une odeur de poire et
l'éthanal une odeur de pomme ? peut-être simplement parce que ces
fruits contiennent ces produits — mais probablement plutôt pour
des raisons bien plus subtiles). Bref, rien de plus élusif qu'une
odeur.
Pourtant, le multimédia ne sera vraiment multimédia que lorsqu'on
pourra faire des pages Web en
odorama. C'est une blague classique, mais je suis à moitié
sérieux en disant ça.
Que dire des parfums ? (Je veux dire, ceux qu'on met sur soi, pas
les odeurs en général.) Souvent, dans un lieu public, je croise une
odeur familière : impossible de me rappeler qui portait ce parfum,
encore moins quel en est le nom (généralement je ne l'ai jamais su),
mais il subsiste en moi une impression, agréable ou pas, en partie
liée à l'odeur elle-même et en partie à me souvenirs subconscients qui
y sont liés. Je n'ose pas demander aux gens le nom de leur eau de
toilette. Personnellement, je porte soit du Team
Force d'Adidas soit du
Crave de Calvin Klein (d'accord, ça ç'a été choisi en
bonne partie à cause du modèle, Travis
Fimmel , mais j'aime bien l'odeur), selon mon
humeur. Reste que je serais complètement incapable de décrire ces
odeurs (de façon complètement arbitraire et pipo j'ai envie de
qualifier la première de plutôt salée et la seconde de
plutôt sucrée, mais c'est vraiment n'importe quoi). Les pubs
pour les parfums, évidemment, ne peuvent pas montrer l'odeur, et
doivent rester dans le non-informatif complet, avec des vagues
associations d'idée dans une atmosphère onirique : reste que les
associations d'idées que nous faisons sur une odeur de parfum sont
sans doute plus liées aux personnes que nous avons connues portant ce
parfum qu'aux « concepts » que le nez qui l'a créé a pu vouloir mettre
dedans — du moins je pense.
L'odeur du pouss'mousse (de Palmolive) au lait
d'amande (qui n'est pas exactement l'odeur du lait d'amande lui-même,
c'est pourquoi je précise que je parle bien du savon liquide ;
d'ailleurs, de façon générale, je n'aime pas trop l'odeur d'amande) me
rappelle irrésistiblement le garçon (Laurent T.) dont j'ai été
éperdument amoureux en 2001. Je n'ai aucune idée de pourquoi : je ne
pense pas qu'il se parfumait au Palmolive pouss'mousse au lait
d'amande, et je ne pense de toute façon pas que je n'avais jamais
rencontré cette odeur avant. Quoi qu'il en soit, elle reste associée
à lui dans mon souvenir (et ce n'est pas forcément désagréable).
L'odeur de fleur d'oranger est associée à quelque chose de très vague
mais de très fort en moi, je n'arrive pas bien à savoir quoi. Dans
mon roman La Larme du
Destin (au chapitre 20) j'ai écrit
cette phrase à laquelle, rétrospectivement, je trouve un côté
« impressionniste » intéressant :
Et le Magicien Blanc disparut soudainement, ne laissant derrière
lui qu'une vague odeur de fleur d'oranger fanée et un souvenir de
cheveux blancs.
Question subsidiaire : qui a été le premier à parler des cinq
sens ? On pourrait dire que c'est une évidence, il suffit de
compter, mais en fait ce n'est pas évident de délimiter ces cinq sens
exactement : par exemple, on peut regrouper l'odorat et le goût en un
seul sens, vu à quel point ils sont liés ; on peut distinguer le
toucher de la sensation de chaleur, par exemple ; on peut rajouter le
sens de l'équilibre, la proprioception (sensation de la position
relative des membres, notamment), ou encore les sens internes. Bref,
la liste « canonique », vue, ouïe, toucher, odorat, goût, est assez
arbitraire quand on y pense. Quelqu'un a bien dû être le premier à
l'établir : qui donc ?
J'ai été très mauvais en TD aujourd'hui. D'abord
j'avais oublié mon poly chez moi en partant (heureusement j'ai pu en
récupérer un au secrétariat avant la séance, ça m'a évité de devoir en
emprunter un à un étudiant), ensuite je n'avais pas oublié que le
poly, mais aussi les sujets des devoirs maison que je devais leur
distribuer et les copies des devoirs précédents que je comptais
corriger dans l'après-midi (et je n'allais pas faire un aller-retour
Paris supplémentaire pour les rechercher, vu que je couche à Orsay ce
soir pour pouvoir être sur place à 8h30 demain). En corrigeant un
exercice au tableau j'ai oublié la question finale (peut-être la plus
importante), et, évidemment, personne ne me l'a signalé. J'ai aussi
oublié de faire un certain nombre de remarques que je devais faire en
début de séance sur les entretiens
individuels de jeudi. Bref, je ne suis pas spécialement fier de
moi. Ceci dit, je crois que ne doit pas non plus être fier de lui
l'étudiant qui a eu besoin de presque une demi-heure de maïeutique
pour réussir à m'écrire correctement la condition exprimant le fait
que la tangente en (x, f(x)) au
graphe de f passe par le point (z, 0).
Bon, espérons que demain ça ira mieux : j'ai deux TD,
maths et projet professionel.
De l'art de croiser le regard des gens dans la rue
Strangers in the night, exchanging glances…
Je suis incontestablement mateur : quand je croise quelqu'un dans
la rue que je trouve beau garçon, je ne me prive pas de le regarder
longuement ; et quand il est vraiment très mignon, je m'arrête pour
l'observer passer et je me retourne pour le voir s'éloigner. Je ne
sais pas à quel point c'est commun : j'ai l'impression que plein de
gens m'ont dit faire de même, mais je n'ai quasiment jamais, en
public, vu quelqu'un se retourner sur le passage d'un autre, ou le
dévisager avec une insistance excessive — peut-être que c'est
plus discret qu'il ne semble quand on le fait soi-même.
Je ne sais pas si on doit considérer que c'est incorrect de faire
ça. Je comprends qu'il doit être pénible, pour quelqu'un de très
beau, d'être harcelé du regard (surtout une jolie fille, parce qu'il y
a quand même plus de garçons hétéros mateurs lourds, je pense ; mais
je me rappelle une fois à >Dégel! les commentaires in petto ou la façon de regarder un nouveau un peu
plus mignon que d'habitude m'ont semblé assez pénibles —
OK, j'étais surtout jaloux, sûrement). Bon, j'essaie que
mon regard ne soit pas du tout agressif. (Une fois une espèce de
racaille-wannabe m'a plus ou moins pris à parti parce que je l'avais
regardé avec peut-être un peu trop de fixité. Mais je crois qu'il
était vraiment parano.)
Forcément, une fois sur cent (ou quelque chose de cet ordre-là), je
trouve qu'on me rend mon regard. Comme ce soir même
(2003-11-17T19:50+0100), rue Vandrezanne (au niveau de l'angle que
fait cette rue, pour être précis) : je réfléchissais à un problème de
maths, donc j'étais un peu distrait et c'est presque inconsciemment
que j'ai suivi du regard un beau blond (un tout petit peu grunge sur les bords), et je devais sourire en même
temps (chose que je fais très mal consciemment : ce n'est que quand je
suis distrait que j'arrive à faire des beaux sourires). Et là je me
rends compte qu'il me regarde aussi fixement. Alors j'élargis mon
sourire, je passe, et je me retourne trois mètres plus loin pour
savoir si j'ai rêvé ou s'il m'a bien regardé, et, de fait, il s'était
arrêté et me souriait à son tour. Bon, la question à cent zorkmids :
c'est quoi l'étape suivante ? Je suis censé faire quoi, revenir sur
mes pas et lui adresser la parole ? (Beau temps, n'est-ce
pas ? — ou peut-être Salut, moi c'est David, j'aime bien
regarder passer les beaux garçons, et toi ?) Enfin bref, je ne
l'ai pas fait, comme d'habitude ; autrefois je me serais lamenté d'avoir laissé
passer une occasion (il n'est pas impossible que ce soit le même mec
qu'il y a vingt-huit mois, d'ailleurs), mais maintenant je suis plutôt
philosophe, et globalement je trouve que c'est un bon signe si des
garçons, fût-ce exceptionnellement, se retournent sur mon passage (si
ça s'est déjà produit, ça se reproduira bien un jour…).
Je crois que je peux considérer que je ne suis plus malade, mais j'ai attrapé le virus du
farniente (enfin, il ne m'a jamais quitté, mais il s'est
réactivé). J'ai dormi entre 10 et 12 heures par nuit pendant chacun
des quelques derniers jours, et je n'ai pas fait beaucoup plus pendant
la journée. Évidemment, j'ai plein de choses ultra-ultra-urgentes à
faire, ou d'autres, sans qu'elles soient spécialement urgentes, qui
traînent depuis une éternité, et qu'il faut bien que je me décide un
jour à liquider (genre, des copies de devoirs qu'il faut bien que je
rende un jour ou un autre). Et samedi (le 22), je fais un exposé
(dans le cadre du séminaire
Variétés rationnelles) qu'il faut bien que je me
décide à préparer. En tout cas, aujourd'hui, je me suis levé à 14h
(soit un peu plus de 12h après m'être couché), et je n'ai pour
l'instant rien fait du tout — mais vraiment rien du tout.
Comment est-ce que je peux raconter ma vie dans ce 'blog s'il n'y a
rien à raconter ?
Le Festival de Films Gays et
Lesbiens de Paris revient pour la 9e fois, du samedi 22 novembre
au dimanche 30 novembre 2003. Pour moi ce sera la cinquième saison
que j'irai (si ma mémoire est bonne…), et je suis très attaché
à ce festival. Notamment j'aime beaucoup leurs séances de courts
métrages (même si, évidemment, il y a du bon et du moins bon).
Lorsque j'ai un air de musique qui me trotte dans la tête, il m'est
absolument insupportable de ne pas arriver à en retrouver l'origine.
J'ai failli devenir fou, par le passé, parce que j'avais un air qui me
revenait obstinément à l'esprit, que je savais que je le connaissais,
et que je n'arrivais pas à mettre un nom dessus. Par exemple, pendant
plusieurs mois j'ai eu le thème principal — très caractéristique
— du 2e mouvement (Allegro moderato) de
Finlandia de Sibelius qui me passait régulièrement dans
les oreilles. Finalement, quand j'ai réussi à remettre un nom dessus,
complètement par chance, ç'a été une révélation ; ce n'est pas que je
sois spécialement fan de Sibelius, ou de Finlandia, ou de
cet air en particulier, mais à force de le chanter pour essayer de me
remémorer son origine, il était devenu obsédant ; je ne sais pas
comment il m'était revenu à l'esprit, vu que je n'avais pas écouté
Finlandia depuis une éternité, mais c'est justement ce
qui rendait l'identification très difficile.
Ça m'arrive aussi pour des citations littéraires, par exemple, ou
pour un nom que je n'arrive plus à relier à quoi que ce soit (j'ai le
souvenir aussi d'avoir longtemps cherché qui pouvait bien être Morris
Fuller Benton avant d'arriver à me rappeler que c'était le créateur de
la police Century). Mais pour tout ça j'ai un outil génial : Google. Malheureusement, si Google
est parfait pour retrouver la source d'une citation ou la
signification d'un nom, on n'a rien de semblable pour un air de
musique.
L'autre soir ma mère m'a parlé d'un cas semblable où elle avait
entendu à la radio un air célèbre qui lui trottait depuis longtemps
dans la tête et qu'elle trouvait très beau, un air qui était (ou avait
été) le générique d'une émission de télé. L'ennui c'est qu'elle
n'arrivait déjà plus à se rappeler ni quel était cet air, ni de quel
morceau il était tiré, ni quel était le compositeur, ni quelle était
l'émission. Et là, chercher à retrouver un air inconnu d'un
compositeur inconnu, extrait d'un morceau inconnu, ayant servi de
générique à une émission inconnue, c'était mal parti. Cependant,
quand je lui ai parlé de mon cas avec Finlandia, il lui a
semblé que son morceau était justement de Sibelius, et par ailleurs,
c'était un air joué au violon. D'autre part, en y réfléchissant, elle
s'est souvenu que l'émission était Océaniques (sur Arte). Je me suis donc acheté le
CD du concerto pour violon (en ré mineur opus 47) de
Sibelius, et je viens seulement de l'écouter. Et dès les premières
notes du premier mouvement j'ai immédiatement su que c'était bien à ça
que ma mère avait pensé, parce que (même si je ne sais même plus de
quoi Océaniques pouvait bien parler) mon neurone a
imméditement fait la connexion avec l'émission. C'est d'ailleurs un
très beau morceau que ce concerto pour violon de Sibelius ; je suis
sûr de l'avoir déjà entendu (outre le générique dont j'ai parlé),
probablement plusieurs fois, mais je ne sais plus quand et comment :
je suis content de pouvoir mettre clairement un nom dessus.
Dans le genre recherche désespérée, je crois que le pire a été le
jour où je cherchais à me rappeler le nom et l'auteur d'un livre dont
je ne savais rien du sujet parce que je ne l'avais pas lu. Les seules
choses que j'arrivais à me rappeler étaient d'une part que le livre
contenait en un endroit une citation particulièrement célèbre (mais je
ne savais plus quoi ni à quel sujet) et d'autre part qu'il avait un
très vague rapport avec une Licorne. Ça n'a vraiment pas été facile
de secouer les mèmes jusqu'à
tout retrouver, et pourtant : le livre en question, c'est The Silver Stallion de James Branch Cabell (le
rapport avec la licorne étant que celle-ci sert d'illustration sur la
couverture) et la citation c'est : The optimist
proclaims that we live in the best of all possible worlds; and the
pessimist fears this is true.
[Executive summary in English of what follows:
because of planned demolition works, there was a power outage at the
ENS that lasted all day,
so this Web site was down, and so was my email; I shouldn't lose any
emails, but they may take a while to reach me—if necessary,
resend.]
Une bonne partie de l'ENS, et notamment celle qui
contient tous les ordinateurs dignes de ce nom (routeurs, serveurs
Web, etc.), a été privée de courant pendant toute la journée à cause
de travaux : un des bâtiments de l'École (celui qu'on appelle le
« pavillon ») devait être détruit (ou plutôt, cela fait dix ans qu'on
parle de le détruire, mais cette fois les choses se précisent un peu),
et comme beaucoup de câbles essentiels de l'alimentation électrique
passent par lui, il a fallu rediriger les choses. La coupure avait
été prévue pour durer de 8h à 15h, et en réalité le courant a été
rétabli vers 22h.
Notamment, pendant ce temps, ma page Web (comme toutes celles de
l'École) a été inaccessible (dont ce 'blog, évidemment), et mon e-mail
était en rade. Les messages qui m'ont été envoyés devraient m'arriver
à terme, mais ils peuvent prendre plusieurs jours pour cela (s'il y a
quelque chose d'urgent à me dire, le mieux est de renvoyer le
message). Je ne suis pas entièrement persuadé que le rétablissement
du courant soit entièrement durable (ça m'avait l'air assez artisanal,
la tête des câbles électriques haute tension qu'ils ont mis en place)
et que de nouvelles coupures ne se reproduiront pas, d'ailleurs ; on
verra.
Toujours est-il que j'ai peu touché à un ordinateur aujourd'hui.
On a fait une grande bouffe entre copains juste en plein milieu de
l'entrée monumentale de l'ENS (là où il y avait encore du
courant, donc de la lumière), c'était très sympa. Puis (après
rétablissement du courant) nous avons déménagé dans une autre salle,
et joué au pseudo-tarot
(qui n'a toujours pas de nom).
Reste que je suis toujours vaguement malade et que je n'aurais pas
dû rester tard à cette soirée parce que je tombe complètement de
sommeil.
The above quote in Sanskrit (which your browser most probably
cannot display correctly and which reads kālo
'smi lokakṣayakṛt pravṛddho) is taken from
the Mahābhārata: it is probably the most
famous line of the Bhagavad Gītā ever since
Julius Robert Oppenheimer uttered it watching the first
A-bomb explode. It means I am [become] Death,
destroyer of worlds. I thought it could serve as a nice epigraph
to Gus van Sant's Elephant,
which I saw today at the UGC
Gobelins (not the movie theater I usually go to, and altogether a
bad choice because the screen was very tiny and the sound was
horrible; but I had decided to go out at the last minute and this was
the only place I could reach before the film started).
Winner of the prestigious Gold Palm at the 2003 Cannes Festival,
Elephant is a very beautiful movie recounting a tragic
incident based on a true story that took place on 1999-04-20 at
Columbine High School in Littleton, Oregon, when two boys entered the
school heavily armed and started shooting everyone in sight. However,
Elephant is strangely undramatic in tone; nor does it
take any political stance whatsoever; and it is not morbid or
voyeur in any way either. Quite simply, it is a work of great
poetry and fascinating beauty: the teens are beautiful (both in the
physical—and sometimes intensely homoerotic—sense, and in
an almost metaphysical way too), and Death itself becomes aesthetic in
the most amazing manner.
The movie's construction craft is extremely skillful. A same scene
is sometimes shown many times, from the point of view of different
characters, whose paths cross over and over again; so the spectator is
lost in a labyrinth of time which deftly suggests the repetitive
character of life in high school, and simultaneously induces a feeling
of familiarity. Insignificant details acquire great artistic value,
and the cinematography is at once clever and natural. One thing which
did annoy me, however, was the over-intensive use of focal blur
together with sometimes excessively lengthy scenes just showing
someone walk the high school's hallways. But the acting was amazingly
good, especially given that all the actors are amateurs: in
particular, I noticed one instant's smile on one of the killer's face,
which conjured emotions I could hardly put in words. Stupefying!
[French translation of the above.]
La citation en sanskrit ci-dessus (que votre navigateur ne peut
très probablement pas afficher correctement et qui se lit kālo 'smi lokakṣayakṛt
pravṛddho) est extraite du
Mahābhārata : il s'agit de ce qui est sans
doute le plus célèbre vers de la Bhagavad
Gītā depuis que Julius Robert Oppenheimer l'a
prononcée en regardant exploser la première bombe A. Il
signifie je suis [devenu] la Mort, destructeur des mondes. Je
pensais qu'elle pourrait servir d'épigraphe décente à Elephant de
Gus van Sant, que j'ai vu aujourd'hui à l'UGC
Gobelins (pas le cinéma où je vais d'habitude, et dans l'ensemble
un mauvais choix parce que l'écran était petit et le son horrible ;
mais j'avais décidé de sortir à la dernière minute et c'était le seul
endroit où je pouvais arriver à temps avant que le film commence).
Palme d'Or à Cannes 2003, Elephant est un très beau
film racontant un incident tragique inspiré d'une histoire vraie qui
s'est passée le 1999-04-20 au lycée Columbine de Littleton, Oregon,
quand deux garçons sont entrés lourdement armés dans l'établissement
et ont commencé à tirer sur tout le monde en vue. Cependant,
Elephant a un ton étrangement peu dramatique ; il
n'envoie aucun message politique ; et il n'est pas non plus en aucune
façon morbide ou voyeur. Tout simplement, c'est une œuvre de
grande poésie et de beauté fascinante : les ados sont beaux (à la fois
dans un sens physique — et parfois intensément
homoérotique —, et dans un sens presque métaphysique aussi), et
la Mort elle-même devient presque esthétique de la façon la plus
stupéfiante.
L'art de la construction du film est extrêmement habile. Une même
scène est parfois montrée de nombreuses fois, du point de vue de
personnages différents, dont les chemins se croisent encore et
encore ; ainsi le spectateur est perdu dans un labyrinthe de temps qui
suggère habilement le caractère répétitif de la vie au lycée, et en
même temps provoque un sentiment de familiarité. Des détails
insignifiants acquièrent une grande valeur artistique, et la mise en
scène est à la fois intelligente et naturelle. Une chose qui m'a
agacée, cependant, était l'usage trop intensif de la diminution de la
profondeur de champ avec des scènes parfois excessivement longues
montrant juste quelqu'un qui marche dans les couloirs du lycée. Mais
le jeu des acteurs est excellent, surtout que ce sont tous des
amateurs : notamment, j'ai remarqué un sourire d'un instant sur le
visage d'un des tueurs, qui a suscité en moi des émotions que j'arrive
à peine à formuler. Stupéfiant !
[Traduction française ci-dessous.] A completely
gratuitous question: what is the best example, in history or
literature, of a happy compromise? And a rhetorical question (or
merely food for thought): is it better to be adamant about one's
principles or willing to compromise? Either can require courage.
[French
translation of the above.] Une question complètement gratuite :
quel est le plus bel exemple, dans l'Histoire ou la littérature, d'un
compromis heureux ? Et une question rhétorique (ou simplement matière
à penser) : est-il préférable d'être inflexible sur ses principes ou
prêt à compromettre ? L'un et l'autre peuvent exiger du courage.
Je ne sais pas qui a eu l'idée de ce nom, mais le « constat
amiable », c'est le nom que nous donnons à la réception individuelle à
mi-semestre des étudiants du DEUG
MIAS, et ce que je viens de faire ce matin, avec
mon collègue chargé de TD en chimie (et également
responsable du projet professionel)
— les chargés de TD d'informatique et de physique
n'étaient, eux, pas venus, ce qui est dommage (ceci dit, en quatre
ans, je n'ai jamais réussi à réunir les enseignants des quatre
matières du groupe de TD).
C'est intéressant, parce que c'est l'occasion d'entendre parler (à
propos d'eux-mêmes, de leurs résultats, de leur travail, du
déroulement des cours, TD et TP, et de leurs
projets d'avenir) des étudiants dont on connaît à peine le son de la
voix tant ils sont muets d'habitude. Pour l'essentiel ils arrivent
avec un air de chien battus et nous expliquent que leurs mauvaises
notes au partiel sont dues à un manque de travail de leur part. Comme
c'est mignon (et je dis ça sincèrement, je ne me moque pas du tout) !
Il n'y a pas de magie : certains vont se mettre à bosser sérieusement
(au moins pour le partiel suivant), et ils auront leur
DEUG, d'autres vont se décourager, et ils partiront
vers d'autres horizons après avoir peut-être redoublé une (voire
plusieurs) fois ; il y en a cependant quelques-uns, et là on est plus
désemparé quant à savoir quoi leur dire, qui travaillent vraiment, et
qui ne s'en sortent quand même pas.
Il y en a un dans le groupe dont je soupçonne très fortement qu'il
est homo. Je serais curieux de savoir si c'est le cas (ce n'est pas
vraiment une curiosité intéressée, je précise, même s'il n'est pas mal
— en fait, ils sont quasiment tous « pas mal » dans ce
groupe, c'est insupportable ; mais je ne vous parle pas de celui qui
nous fait des sourires… à en fondre).
Je ne pense pas que ce soit la
grippe ; d'ailleurs, d'après les GROG,
l'activité
de la grippe est encore sporadique (au moins pour la semaine
dernière, 2003-W45). J'ai essentiellement un gros rhume, qui par
moments se fait oublier et par moments me laisse complètement
sonné.
Au moins j'ai bien dormi la nuit dernière (de 22h30 à 7h30 environ,
même si je me suis levé plusieurs fois pour boire, parce que ma bouche
était complètement desséchée à force de respirer par là).
/usr/sbin/traceroute clipper.ens.fr
traceroute to clipper.ens.fr (129.199.129.1), 30 hops max, 38 byte packets
1 loopback1-lns101-tip-aboukir.nerim.net (62.4.16.244) 52.549 ms 56.265 ms 61.800 ms
2 geth0-1-holger.nerim.net (62.4.16.5) 51.448 ms 56.559 ms 56.268 ms
3 renater.sfinx.tm.fr (194.68.129.102) 56.921 ms 54.869 ms 56.801 ms
4 jussieu-a1-1-580.cssi.renater.fr (193.51.179.154) 53.455 ms 55.355 ms 52.796 ms
5 * * *
6 * * *
7 * * *
It's been like that for hours. Are they out for lunch?
Of course, you can't read this until it's irrelevant.
Je suis complètement KO, et je me sens mal. Le
thermomètre indique 38.1°C — pas concluant pour savoir si c'est
un rhume passager ou la grippe qui s'annonce. Je ne sais pas si c'est
la fatigue qui me rend malade ou la maladie qui me rend fatigué, mais
en tout cas ce n'est vraiment pas la forme.
Et pourtant demain matin je dois me lever vers 7h30 (sauf si je
suis vraiment in articulo mortis), parce qu'on
reçoit individuellement les étudiants de la section du
DEUG MIAS pour faire le point à
mi-semestre et confronter les points de vue des différents
enseignants. Et ça n'a vraiment pas été facile de faire la
communication entre le secrétariat (pour trouver la salle), les
étudiants et les quatre chargés de TD (maths, info,
physique, chimie) : ce serait vraiment embêtant si je ne venais
pas.
À supposer que j'aie la grippe, je me demande si ça vaut la peine
de voir un médecin, puisque de toute façon il me prescrira un
traitement symptomatique assez inefficace : je peux aussi bien rester
chez moi au chaud, me doper au paracétamol (plus un chouïa d'aspirine)
et vitamine C, me rincer les sinus au sérum physiologique, et calmer
les nausées avec du sirop nausicalm, j'ai tout ça dans mes placards.
Et boire beaucoup, bien sûr.
This should have taken a mere five minutes (since I had it all
written out somewhere), but it really took me all day: writing a
little something on the Mayan calendar.
I was doing some Google
searches. Let's just say the kind of searches which would give
significantly different results if I had turned on
adult content filtering protection, or whatever it's called.
(I love these euphemisms: it would be so undignified to just say I was
searching for porn sites — oops!) And then I saw for real what
I had only heard rumors of: Web engine spoofing. The site appeared
promising and content-savvy from what Google showed, so I clicked on
the link, but the actual content I got (in essence,you'll have to
pay $$$€€€¥¥¥¤¤¤ if you wish to get any real
content), after a redirection, was very different from what the
Google excerpt seemed to hint. So I decided to investigate. And,
sure enough, I found proof positive of a deliberate attempt to spoof
Google: using the simple Unix command-line utility curl, I downloaded the same address
twice, once with a User-Agent field set to
Googlebot (masquerading as Google, that is), and once
with a standard User-Agent (like Mozilla),
and the two were indeed different, the first one showing a basic
HTML page loaded with keywords and links to other pages
of the exact same kind (which themselves were obscured by the same
technique), whereas the second result was an HTTP
redirection to some other site that wanted my credit card number and
so on.
Hence my dilemma: I could either (a) laugh at the site employing
such cheap (but effective) tricks (and at my own naïveté in clicking on the link), be happy with
myself for having noticed the foolery, and do nothing beyond that; or
(b) denounce the offending site to the Google quality team (since
there FAQ states that setting up pages/links with the
sole purpose of fooling search engines may result in permanent removal
from our index), which is morally justified on the ground that I
despise this kind of trickery which adversely affects the search
quality by the engine I use; or, of course, (c) fall to the dark side
of the force, blackmail the webmaster of the offending site by
threatening to denounce it to Google and demand a free unlimited
access to all their content. Well, I disapprove of blackmail, but I
also disapprove of the site's techniques and philosophy, so I pondered
about option (c) for some time (I'd like to think that it would have
worked). But in the end I chose (b), not really in the manner of
electing virtue over vice, but rather out of curiosity to see if
Google would respond at all (previous experience tempts me to think
that they will read my mail and act accordingly — we'll
see): maybe this is even less virtuous when I think of it.
Of course, the net result of all this is that I spent a great
amount of time carefully wording my email to Google and some more time
writing this very entry, but I still have no porn, uh, anatomical site
to show for (except a few Web-search-engine-hash-fodder pages which
weren't meant for a human to see: they're interesting in their own
way, they were probably generated by a dissociated
press algorithm, but they lack the, ah, uh, pictures). Oh well.
That's what I get for being a geek, I guess.
Comme je voulais me sortir un peu de chez moi, je suis allé faire
un tour à la Fnacà côté de chez moi, en me disant,
je vais m'acheter un livre (bon, pas forcément un livre, mais
comme je ne suis toujours pas payé [note : si quelqu'un du Trésor
public lit mon 'blog, je tiens juste à me rappeler à son bon
souvenir], il vaut mieux éviter les DVD pour le moment).
Ce n'est pas, bien sûr, comme si je n'avais pas cinquante livres déjà
achetés et qui n'attendent que que je m'y plonge (ou d'ailleurs
cinquante DVD que je n'ai pas encore regardés), mais
bon.
Et évidemment je n'ai pas su quoi acheter. Je trouve le choix à la
fois beaucoup trop large (ça ressemble vraiment au début d'une blague
débile, ça : c'est un David Madore qui rentre chez un libraire et il
voudrait acheter un livre) et complètement nul. D'un côté il y
a des milliers et des milliers de titres qui me crient,
achète-moi ! (ou, si on a une un peu plus haute estime de
l'objet-livre, lis-moi !) et je ne sais pas comment choisir ;
de l'autre, la Fnac Italie 2 n'est pas très riche dans sa sélection,
et n'a, par exemple, pas un seul titre en langue étrangère.
Évidemment je pourrais demander conseil aux libraires, ils sont là
pour ça, mais comment voulez-vous que je fasse si je ne sais pas du
tout ce que je cherche. Si je cherchais un livre dont la couverture
est rose avec des pois bleus, peut-être que ça serait possible. Mais
ce que je veux, c'est un livre qui me plairait.
Oh, ce n'est pas comme si il n'y avait pas des aides pour trouver
ça. Meilleures ventes, lit-on ici (mais ai-je le même goût que
les meilleurs acheteurs des meilleurs ventes ?) ; notre
sélection ou coup de cœur lit-on là (mais de qui ?) ;
prix Goncourt (souvenirs nébuleux d'une polémique à ce sujet,
qui m'intéresse fort peu) ; prix Médicis, prix Renaudot,
prix Tartempion : bon, au lieu de choisir un livre, je peux
choisir un prix, si je veux ; meilleur prix : non je
plaisante ; Amélie Nothomb : ça c'est un peu comme prix machin
ou prix truc, ça fait vendre aussi, on dirait ; Nadine Trintignant,
ma fille, avec un petit feuillet jeté — charmante intention
— qui précise que toute personne accusée est présumée innocente
jusqu'à ce que sa culpabilité ait été prouvée par un tribunal ;
tout ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur la sexualité de vos
enfants et que vous allez devoir apprendre à vos dépens (ou
quelque chose de ce genre) : c'est un peu trop tard pour moi, là.
Pfiou. Tout ça, et un raton-laveur.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de très bons critiques littéraires.
Que ce soit parmi les professionnels ou parmi mes amis ou
connaissances, il y a des gens qui émettent des avis très valables et
très pertinents, je n'en doute pas, et qui pourraient m'aider. Bon,
bien sûr, je ne pense jamais à faire mon choix à l'avance, je n'ai pas
apporté en venant à la Fnac mes petites notes gribouillées sur les
titres que je pourrais envisager d'acheter (et je suis incapable de me
rappeler un seul des titres dont je m'étais dit, tiens, c'est
intéressant, il faudra que je voie ça). Mais ce n'est pas le seul
problème : les critiques littéraires, aussi bons soient-ils,
critiquent eu égard à leurs propres goûts, qui ne sont pas forcément
les miens. Amazon.com, lui, me
dirait welcome, David Madore, we have some
suggestions for you, en se basant sur mes achats précédents (et je
découvrirais qu'il s'agit du traité définitif sur la masturbation et
du standard ISO 299792458 sur le filetage des
enclumes, et je me lamenterais de la perspicacité redoutable
d'Amazon.com pour ce qui est de l'évaluation de mon caractère) ; mais
heureusement, nous ne sommes pas en 2038, et quand je rentre à la Fnac
il n'y a pas encore une hôtesse souriante pour me dire ouèlcomeuh,
David Madore, oui av seume suggestieunes feur you.
Là-dessus, mon esprit profondément dérangé conçoit la solution
ultime du problème du choix des livres : une immense base de données
de critiques littéraires où chacun décrit son avis sur tous les livres
qu'il a lus, et répond à diverses questions comme quel est votre
nom ?, quelle est votre couleur préférée ? et quelle
distance une hirondelle peut-elle parcourir en portant une noix de
coco ?, et le système effectue toutes les corrélations entre ces
différents paramètres (mes goûts connus et ceux des autres critiques),
fait appel aux indicateurs dernier cri de la statistique, et mouline
le tout pour me dire, définitivement et positivement, quel est le
livre qui me convient ici et maintenant. Peut-être
même qu'il l'écrit pour moi, d'ailleurs, ou au moins le fait écrire
par un nègre ad hoc.
Mais bon, ce système n'existant pas encore, j'en suis réduit à
utiliser des méthodes plus traditionnelles. J'ai flâné dans les
rayons et j'ai fini par trouver le dernier Le Chat, et
j'ai acheté ça. Exeunt le prix Goncourt et le
marquis de Sade : là au moins j'aurai (eu) fini en dix minutes et j'en
aurai (eu) pour mon argent. (Enfin, presque : en fait, je suis un peu
déçu, Geluck a fait mieux, notamment parce que dans les précédents
albums il y avait à peu près 50% de jeux de mots et 50% d'autres
blagues, tandis que cette fois c'est plutôt 80% contre 20% ; mais bon,
j'ai quand même relevé cet excellent : quand l'homme a découvert
que la vache donnait du lait, que cherchait-il exactement à faire ce
jour-là ?…)
Allez, maintenant que je sais comment trouver un livre, je n'ai
plus qu'à me trouver un mari. C'est presque aussi facile.
Depuis une semaine, je suis complètement lessivé. J'ai eu presque
chaque jour une raison pour me lever avant 9h, et même si je me suis
couché régulièrement tôt, j'ai fait des crises d'insomnie quasiment
chaque nuit (encore cette nuit entre 2h et 5h du matin environ). Je
me sens complètement déphasé, ou pire. Aujourd'hui, j'avais une
réunion entre enseignants du DEUG
MIAS, pour laquelle je me suis levé à 7h, et même
si j'allais assez bien pendant la réunion, en sortant j'avais vraiment
la tête qui tournait et le sentiment de défaillir. J'ai eu une faim
terrible vers 11h : j'ai mangé quelques madeleines au chocolat prises
dans un distributeur, pour tenir le coup, mais ça m'a complètement
coupé l'appétit au déjeuner.
Ce qui est plus inquiétant, c'est que j'ai régulièrement des maux
de tête (diffus, mais certains) et des saignements de nez. Or la
seule chose qui marche bien contre mes maux de tête (en tout cas de ce
genre-là), c'est l'aspirine, qui n'est pas exactement préconisée quand
on saigne du nez. J'essaie d'en prendre la dose minimale qui soit
efficace (soit autour de 250mg/j, pris au moment où j'ai le plus mal),
mais je ne sais pas si ça suffit à pallier considérablement ses effets
anticoagulants. À l'instant, j'en ai pris un comprimé et, cinq
minutes plus tard, pouf, je me suis mis à saigner (chose bizarre,
d'ailleurs, le saignement a disparu aussi sec). Le problème n'est pas
tant que j'ai du mal à arrêter le saignement sur le coup — j'y
arrive plutôt bien, en fait, en serrant mon nez assez fort pendant une
ou deux minutes —, l'ennui est plutôt que le lendemain ou le
surlendemain, ça peut recommencer à n'importe quel moment, et la série
peut durer des jours et des jours (j'ai déjà vécu ça).
Je ne crois pas être malade, c'est juste la fatigue. Du coup, il
faut vraiment que je rattrape du sommeil. Or demain c'est le
11 novembre. Mais, que faire : si je me couche trop tôt (avant 22h,
disons), je ne vais pas m'endormir, et dans tous les cas je risque de
faire de l'insomnie vers 3h du matin. Si je mets mon réveil pour 10h
ou avant, je risque de ne pas rattraper assez d'heures de retard
(d'autant plus que mercredi matin c'est lever à 7h). Si je le mets
pour plus tard que ça (ou pas du tout), je ne m'habitue pas à me lever
plus tôt.
Pfiou, j'ai des relents de sang dans la gorge, maintenant. J'ai
horreur de ce goût. Je ferais un très mauvais vampire.
Je voulais prendre la résolution de me coucher tôt, mais j'ai tout
de même voulu rester voir l'éclipse, hier soir. Je ne l'ai pas
regretté, parce qu'elle était très belle et très visible : la Lune
était très haute dans le ciel puisqu'elle se produisait vers 1h du
matin heure solaire (soit 2h heure légale d'hiver à Paris) et
puisqu'on n'est plus si loin du solstice (de sorte que l'écliptique
est haut dans le ciel la nuit), et par ailleurs la météo était très
favorable (vers 2h du matin il n'y avait pas un nuage à proximité de
la Lune).
Au début j'étais un peu déçu : un observateur inattentif aurait pu
croire à un croissant de Lune (la partie cachée ne se voyait pas du
tout, sans doute masquée par la partie non encore éclipsée et par la
luminosité résiduelle du ciel à Paris). Sauf qu'évidemment d'une part
un croissant de Lune aussi haut dans le ciel au milieu de la nuit ce
n'est pas très plausible (ben oui, un croissant, ce n'est jamais loin
du Soleil) et d'autre part le bord du croissant n'a pas du tout la
même forme : finalement ça donnait un peu le vertige de voir cette
petite écharde de Lune si haut dans le ciel. Alors que l'éclipse
approchait la totalité, la Lune a joué avec de petits altocumulus et
j'ai cru qu'elle allait disparaître complètement, mais ce sont les
nuages qui sont partis. Finalement, la totalité a clairement montré
un disque pâle d'éclairage indirect. Cela doit être très beau vu de
là-haut, et l'éclairage si particulier ! N'ont-ils pas laissé une
caméra sur l'astre pour pouvoir filmer une éclipse ?
Un certain nombre de gens dans les rues levaient la tête de temps
en temps, soit qu'ils étaient déjà au courant de cette éclipse soit
qu'ils la remarquaient au moment même (il est vrai qu'on regarde assez
peu la Lune, mais la pleine Lune, tout de même, se voit bien, et à
plus forte raison si elle est éclipsée). Quelqu'un m'a demandé, sur
un ton presque agressif, qu'est-ce qu'ils ont, tout le monde, à
regarder en l'air ? : je lui ai signalé l'éclipse, et il a
répondu, ah, une éclipse ? solaire ? lunaire ? ; je me suis
retenu de lui rétorquer que l'éclipse solaire avait lieu depuis un
certain moment et que ça s'appelait la nuit, mais je lui ai montré la
Lune en lui disant qu'elle était pleine et qu'on voyait bien qu'elle
était éclipsée : ça ne l'a pas impressionné, et il est reparti en
secouant la tête. Manifestement quelqu'un qui n'a pas le temps de
regarder le ciel.
I've written my first program in Python: it's a cgi
script which computes and displays the Gregorian solar and lunar
calendars for any given year. I had started writing it in Perl, but I realized that Perl has no
operator for integer division (!!!) and I need a lot of
integer divisions in that script. So I gave up on Perl and decided to
use Python instead.
Incidentally, I'm amazed by how few programming languages have a
“sane” behavior for integer division and integer modulus
when the dividend is negative: namely for (-2)/5 to be
-1 (and not 0) and for (-2)%5
to be 3 (and not -2); apparently this is
because (most?) silicon implementations have the totally ludicrous
behaviour which makes (-2)/5 equal to 0 (so
that (3-5)/2 is not equal to 3/2-1, which is
really stupid). Anyway, Python has the sane behavior, whereas C does
not.
I'm not enthusiastic: Python has some annoying misfeatures, for
example the lack of the ternary
x?y:z construction of
C/C++/Perl, or a print construct which automatically adds
a newline. On the other hand, Python is definitely cleaner
than Perl (that's not too hard, though!) and has some nice features (I
very much like the formatting % operator).
Anyway, you can
see, with the names I had
suggested for the lunar months, that today (November 8 of 2003) is
Novil 14 of 2003. Consequently, it is a full moon (theoretical full
moons fall on the 14th of every lunar month, and they agree more or
less accurately with real full moons: typically to within a day).
Actually, it is better than that: there is a full lunar eclipse
tonight (maximality is at 2003-11-09T01:19Z). (For those who wonder
why I'm not writing Full Moon next to this 'blog's entry, it is
because I align the Moon phases indications on universal time and the full
moon is ever so slightly past midnight GMT.)
So I saw the third
Matrix. In short: I found it much better than the
second part (which I had not been too
enthusiastic about), but not as good as the first; the first part
was original and interesting, the second was mystical and incoherent,
and the third is unoriginal but not too bad. If you've seen the
second, you should probably see the last also, because the worst is
over; but if you've seen only the first, maybe you should stop
there.
[The following contains minor spoilers, but—I
hope—nothing that would really take away the enjoyment out of
watching the movie.]
One of my major grievances against Matrix Reloaded was
the amount of utterly pointless—and perfectly
boring—fighting. Fortunately there's much less of that in
Revolutions: there's still a lot of fighting which I care
little for, but at least it takes place mostly within the real world,
not within the Matrix (where everyone worth speaking of is essentially
immortal), so it isn't as completely pointless as it might be.
The really lame dialog lines (such as, Everything that has a
beginning has an end) are still just as lame, but at least now
some fun is made of it, and some sentences are deliberately ridiculed
(agent Smith's last lines make this abundantly clear).
Reloaded was entirely incoherent, probably the worst
bit (to my mind) being when the Architect told Neo, in essence, that
if you choose what I hope you will choose, your girlfriend will
die—what a magnificient way to convince anyone—and,
incidentally, I wanted you to come all the way to me, which is why
I made it so difficult: how absurd can you get? In contrast,
Revolutions basically makes sense; the plot isn't too
terribly intricate and people do things which are more or less
reasonable considering the goals they strive to achieve. Now there
isn't anything really remarkable in this film, but it holds water.
Another nice thing is that it has an ending that is indeed
something of an ending (and not too abrupt), not a teaser for yet
another sequel. I can't say I'm entirely satisfied with it:
it still leaves some windows of possibility for a
Matrix IV, but at least it doesn't make it compulsory.
Unfortunately, nowadays, any film that has the remotest chance of
becoming a popular blockbuster must leave open the
possibility of a sequel, so no such film ever receives a proper and
completely satisfactory ending; Matrix goes as far as
could be reasonably expected.
As for the cast: I really liked Hugo Weaving's performance, for one
thing, with whom I had been rather disappointed in the previous
installment. I also admired Niobe's character and the way Jada
Pinkett Smith impersonates her. The other I would like to mention is
the Oracle: the actress who had played that part in the previous
movies (Gloria Foster) died before this one was shot, so the producers
had to find a replacement (Mary Alice); the replacement in question
doesn't act too badly but, unfortunately, her voice doesn't nearly
match the original actress's particular hoarseness—couldn't they
find an appropriate person to dub her? Besides, why bother using a
replacement who looked vaguely similar, given that they found a
satisfactory “explanation” for the change in
appearance?
Another bickering: there's a point where Neo is incredibly obtuse
in failing to recognize Agent Smith (why, who else calls him
Mr. Anderson anyway?). Was it really necessary to demonstrate
him as such a dimwit?
One bit I very much enjoyed, however, was the atmosphere of
the SM (or at any rate very SM-like) party
at which the Merovingian is met.
Lastly, I think the young Zion fighter (is it Clayton Watson?) is
sooooo damn cute.
[French translation of the above.]
Alors j'ai vu le
troisième Matrix. En bref : je l'ai trouvé bien
mieux que la seconde partie (que dont je n'avais pas été trop enthousiaste), mais
pas aussi bon que la première ; la première partie était originale et
intéressante, la seconde était mystique et incohérente, et la
troisième est sans originalité mais pas trop mauvaise. Si vous avez
vu le second, vous devriez probablement voir le troisième aussi, parce
que le pire est passé ; mais si vous na'vez vu que le premier,
peut-être que vous devriez vous y arrêter.
[Ce qui suit contient des spoilers mineurs, mais — j'espère
— rien qui retirerait vraiment le plaisir de voir le film.]
Un de mes principaux griefs contre Matrix Reloaded
était la quantité de bagarres absolument sans but — et
parfaitement ennuyeuses. Heureusement, il y en a nettement moins dans
Révolutions : il y a toujours beaucoup de combat dont je
me fous assez, mais au moins cela se passe principalement dans le
monde réel, pas dans la Matrice (où tout personnage digne de ce nom
est essentiellement immortel), donc ce n'est pas aussi inutile que ça
pourrait l'être.
Les répliques vraiment nazes (telles que, Tout ce qui a commencé
doit finir) sont toujours aussi nazes, mais au moins maintenant on
s'en moque, et quelques phrases sont délibérément ridiculisées (les
dernières lignes de l'agent Smith rendent cela abondamment clair).
Reloaded était entièrement incohérent,
probablement la pire partie (à mon avis) étant quand l'Architecte
disait à Neo, essentiellement, que si vous choisissez ce que
j'espère que vous choisirez, votre amie va mourir — quelle
magifique façon de convaincre quelqu'un — et, incidemment, je
voulais que vous veniez jusqu'à moi, ce qui est la raison pour
laquelle je l'ai rendu aussi difficile : comment peut-on être
aussi absurde ? En contraste, Révolutions est assez
sensé ; l'intrigue n'est pas trop terriblement tordue et les gens font
des choses qui sont plus ou moins raisonnables eu égard aux buts
qu'ils cherchent à accomplir. Alors il n'y a rien de vraiment
remarquable dans ce film, mais il tient la route.
Une autre chose bien est qu'il a une fin qui est effectivement une
fin (et pas trop abrupte), pas un teaser pour
encore une suite. Je ne peux pas dire que j'en suis
entièrement satisfait : elle laisse encore quelques fenêtres
de possibilité pour un Matrix IV, mais au moins ce n'est
pas nécessaire. Malheureusement, de nos jours, tout film qui a ne
serait-ce que la plus étroite chance de devenir un blockbuster populaire doit laisser
ouverte la possibilité d'une suite, donc aucun film de la sorte ne
reçoit jamais une fin propre et complètement satisfaisante ;
Matrix va aussi loin qu'on pouvait raisonnablement
l'attendre.
Quant aux acteurs : j'ai vraiment apprécié le jeu de Hugo Weaving,
d'une part, dont j'avais été plutôt déçu dans l'épisode précédent.
J'ai aussi admiré le caractère de Niobé et la manière dont Jada
Pinkett Smith la joue. L'autre que je voudrais mentionner, c'est
l'Oracle : l'actrice qui jouait ce rôle dans les films précédents
(Gloria Foster) est morte avant que celui-ci soit tourné, dont les
producteurs ont dû trouver de quoi la remplacer (Mary Alice) ; la
remplaçante en question ne joue pas trop mal mais, malheureusement, sa
voix n'a rien de semblable au timbre rauque de l'originale — ne
pouvaient-ils trouver personne pour la doubler ? D'ailleurs, pourquoi
se fatiguer à utiliser une remplaçante qui ressemblait vaguement,
alors qu'ils avaient trouvé une « explicaiton » satisfaisante pour le
changement d'apparence ?
Encore un pinaillage : il y a un moment où Neo est incroyablement
obtus en ne reconnaissant pas l'agent Smith (qui d'autre, d'ailleurs,
l'appelle M. Anderson ?). Était-il vraiment nécessaire de le
révéler comme un tel bêta ?
Un morceau que j'ai tout à fait apprécié, cependant, c'était
l'atmosphère de la soirée SM (ou en tout cas y
ressemblant beaucoup) à laquelle on trouve le Mérovingien.
Enfin, je trouve que le jeune combattant de Zion (est-ce Clayton
Watson ?) est teeeeellement mignon.
Nous étions tous plus ou moins affalés les uns sur les autres après
une soirée où on avait beaucoup rigolé ; la conversation commençait à
tourner un peu à vide.
Je m'étais arrangé (sans pour autant devoir faire des efforts
démesurés) pour être assis à côté de lui. Pas une beauté
extraordinaire, mais un visage souriant et d'apparence plutôt jeune,
une allure sportive sans excès, un look décontracté ; et un caractère
ouvert, un esprit sain dans un corps sain. Il lance une petite
provocation à mon intention (je ne me rappelle même plus quoi). Je
réplique d'un air faussement sévère, Tu crois que tu me fais peur,
blondinet ? ; pour souligner le dernier mot, je lui ébouriffe un
peu les cheveux (il les a châtain clair, et en brosse) en passant la
main dedans. Moqueur, il réplique exactement la même chose et fait le
même geste. Tout le monde rit. Puis je m'allonge (en essayant de
paraître naturel) juste contre lui.
Peu de temps après, nous sommes serrés dans les bras l'un de
l'autre, en train de nous rouler une pelle.
Malheureusement, c'est seulement un rêve, que j'ai fait avant-hier
soir. (Ce qui est bien quand on doit se réveiller tôt, c'est que
souvent ça interrompt un rêve, et du coup on se le rappelle au lieu
qu'il aille bêtement se perdre — comme la grande majorité des
rêves — au pays des ampoules grillées et des phrases jamais
prononcées.) La suite (ou en tout cas une autre partie, je ne sais
plus bien s'il y avait une transition et ce qu'elle pouvait être) est
fort différente, je fais partie d'une sorte de Ligue des
gentlemen extraordinaires, et nous menons une sorte de jeu de
piste, la dernière étape consistant à comprendre dans une indication
énigmatique sur le temps qu'il faut remettre à l'heure les aiguilles
de la grande pendule de la pièce ce qui provoque l'ouverture d'un
coffre-fort dérobé dans lequel se trouve un petit récipient contenant
un produit infiniment précieux, à moins que ce soit un objet magique.
Bref. Mais revenons à l'autre partie.
J'avais conscience, au moment où j'embrassais mon blondinet, que ce
n'était qu'un rêve et que j'allais le perdre rapidement parce qu'il
n'existait pas. Ça ne m'a pas causé de déception, en fait, mais au
contraire ça m'a incité à profiter d'autant mieux de l'instant
présent. (Ensuite, j'ai dû rêver que je me réveillais, sans me
réveiller vraiment. Ce qui n'empêche, d'ailleurs, que le blondinet en
question a continué, il me semble, à apparaître dans le rêve. Enfin,
tout cela est très confus comme beaucoup de rêves le sont.)
Mais je me connais : aussi détendue que soit l'atmosphère, aussi
naturelle que soit la situation, j'aurais toujours un mal fou
à agir comme j'ai agi dans cette bribe de rêve, à mettre ma main dans
les cheveux de quelqu'un en gardant l'air décontracté ; et je dois
rayonner un air de « distance » tel que personne n'ose apparemment
faire pareil avec moi. C'est le genre de choses qui me laisse souvent
un sentiment de solitude douceâtre
après une soirée entre copains.
Je tombe de sommeil. Je n'ai eu qu'environ 20h de sommeil sur les
4 dernières nuits, alors qu'il m'en faut normalement près de 10h par
nuit pour me sentir en forme.
Mon directeur de thèse (que j'ai vu ce matin) n'a pas eu l'air trop
inquiet par la tournure que prenaient mes
calculs. Il a réussi à me persuader que c'était la peine de
continuer, que j'avais des chances pas trop faibles d'arriver à un
résultat intéressant, et que même si je ne désingularisais pas
jusqu'au bout je pouvais peut-être obtenir un résultat en fin de
compte. Bref, il m'a un peu remotivé.
Après déjeuner je suis allé au secrétariat du
DEUG MIAS pour récupérer des
copies d'interro à corriger, et je les ai d'ailleurs corrigées sur
place (flemme de trouver un autre endroit où travailler pas trop loin
sur la fac), ce qui m'a permis de bavarder un peu avec la secrétaire,
qui est très gentille (et compétente — j'aimerais
pouvoir dire ça de tous les secrétariats auxquels j'ai affaire). Bon,
j'espère que ma correction ne se ressent pas trop du manque de
sommeil, mais je crois que ça va. Le prof qui fait les cours d'amph a
insisté pour faire une rotation des corrections sur cette interro
(i.e. les chargés de TD ne corrigent pas leur propre
groupe), ce que je trouve un peu bête (ça me semble très sain pour les
partiels, mais pour les interros c'est dommage parce que ça empêche
d'avoir un bon suivi du niveau de nos étudiants).
Je comptais rester sur le campus parce que l'association HBO organisait un petit buffet ce soir, mais je me
suis rendu compte que j'étais vraiment trop crevé (en plus, mon sac à
dos pesait une tonne vu que j'y transportais des choses à ramener de
chez mes parents). Je me suis assis pour essayer de lire le début de
Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs
d'Umberto Eco, mais les mots dansaient sous mes yeux, donc j'ai vite
abandonné et je suis reparti chez moi.
Le nombre de mails que j'ai en retard de réponse commence à devenir
très important. C'est stressant, il suffit que j'aie pour quelques
jours un débit un peu moins important, et ça s'accumule. Il faut dire
aussi que ma page sur le
calendrier (avec laquelle j'espérais
en avoir fini) a été signalée sur une mailing-list
consacrée au calendrier et que plein de gens m'ont fait des
remarques intéressantes que je marque mentalement comme « il va
falloir que j'y réponde quelque chose ». Tiens, il va falloir que
j'écrive un petit script cgi qui affiche les calendriers
lunaire et solaire d'une année quelconque, ce sera utile et agréable
(surtout maintenant que j'ai pondu des noms pour les mois). Pfiou, je
tiens bien ça de mon père, moi, qui nous annonce (à ma mère et moi)
pour la n-ième fois que cette fois, c'est promis, il arrête
de passer des nuits blanches devant son ordinateur à essayer de faire
fonctionner je ne sais quel programme à la con, et qui le lendemain
soir replonge dans sa drogue.
Demain je vais voir Matrix, avec
une bande de copains principalement de l'ENS (enfin, des anciens de
l'ENS), à la séance de 10h15 de mon cinéma
préféré. (Oui, je sais, je l'ai déjà dit plein de fois.) Je me
suis défendu de lire quelque critique que ce soit sur ce film.
C'est une sensation vraiment horrible que de faire des calculs avec
d'abord le sentiment qu'ils marchent, que tout se comporte bien comme
on s'y attend, et de se rendre compte tout d'un coup qu'on interprète
mal les choses, qu'en fait rien ne va, et puis finalement qu'on ne
comprend rien aux calculs qu'on était en train de faire mécaniquement,
qu'ils semblent se contredire, etc.
Bref, mes éclatements ne me mènent à rien. Je les multiplie, les
variables s'accumulent, les composantes s'ajoutent, et ça ne cesse
jamais d'être singulier.
Il faut que je dise un petit quelque chose de France
Boutique, sinon je vais oublier ce que j'ai à raconter à ce
sujet.
Les critiques sont assez partagées (notamment, Télérama, comme ils
font souvent das ce cas, publie deux critiques d'avis très différent).
Certains disent avoir adoré, d'autres ont trouvé le film raté. Et je
comprends assez bien les deux. D'un côté, j'ai beaucoup aimé une
galerie de portraits tout à fait excellents, et notamment tous les
seconds rôles m'ont énormément plu, avec une mention spéciale pour
Judith Godrèche (mais aussi Julien Lucas, qui débute, et que j'ai
trouvé parfait dans son rôle, et aussi terrrrrriblement séduisant).
En plus, il y a des petits bijoux de situations, un certain nombre de
trouvailles tout à fait excellentes (la scène où la jeune peintre
montre ses toiles est absolument fabuleuse). Mais à côté de ça, le
tout est très disparate, parfois il y a des longueurs, parfois des
bouts complètement gratuits et qui ne mènent nulle part, bref, Tonie
Marshall n'a pas su bien exploiter ses atouts, et on a parfois
l'impression qu'elle pédale complètement. Ça a peut-être le mérite de
refléter justement l'ambiance de la France Boutique
elle-même, mais parfois ça m'agaçait plus qu'autre chose.
Cependant, globalement, je conseillerai. Pas un chef
d'œuvre, mais un agréable divertissement.
Je n'ai dormi que 3h en tout la nuit dernière (de 22h30 à 1h puis
de 7h30 à 8h). Ce que c'est que d'essayer de se recaler sur un rythme
normal (mais faut bien, j'ai quelque chose de prévu chaque matin cette
semaine).
Ce matin j'ai occupé tout mon TD à corriger le partiel
dont j'avais corrigé les copies (mais d'un autre groupe). Je n'ai
même pas pu donner leurs notes aux étudiants de mon groupe, ni leur
montrer leurs copies, parce que celui qui les a corrigées ne les a pas
encore transmises au secrétariat. J'ai juste la moyenne, qui est
autour de 7.5 (pas fameux, ça, pas fameux).
Je suis allé voir mon père à l'hôpital. Les hôpitaux me terrifient
toujours, même quand j'y vais sans être malade moi-même ; je m'y sens
complètement perdu, entouré par ces indications barbares et
effrayantes, genre « chirurgie viscérale » (pourquoi ont-ils mis mon
père dans ce service, je n'en sais rien). En plus, celui d'Orsay est
un véritable labyrinthe. J'ai trouvé mon père en compagnie de son
étudiant de thèse qui, je lui en sais beaucoup gré, s'est vraiment
très bien occupé de lui (il lui avait même apporté un ordinateur
portable pour lui faire regarder un film des frères Marx pour le
distraire). Peu de temps après ma mère nous a rejoints. Et encore
peu de temps après, le médecin est arrivé et a annoncé qu'il faisait
sortir mon père. Celui-ci n'a plus trop mal, mais il est assez dans
les choux. Enfin, au moins il ne me fait
plus la gueule.
Sur un registre plus léger, j'ai trouvé (cette nuit, pendant que
j'insomnisais, puis aidé par DH pour
compléter les trous) des noms à donner aux douze ou treize mois du calendrier
lunaire grégorien : terminus, lipidus, vénus, ambre, pouque,
jouve, tibre, claud, septil, octil, novil, décil et parfois mercuaire
(en anglais, Terminus, Lipidus, Venuch, Amber, Pook, Jupe, Tibery, Claudy, Septil, Octil, Novil, Decil, Mercuary). Il
y a des raisons pour tous ces noms, mais elles sont tellement idiotes
et nazes que je ne sais pas si j'ose les raconter.
Nous sommes actuellement le 10 novil 2003, et ça me permet de
souhaiter un bon anniversaire à Antoine, parce que
même si je suis en retard d'un jour pour le calendrier solaire, je
suis en avance d'un jour pour le calendrier lunaire, na.
L'euphémisme pipo, ce serait de dire que je « travaille mieux dans
la contrainte ». La vérité c'est que je fais tout à la dernière
minute possible parce que quand je peux faire autre chose je perds mon
temps avec des conneries sans
intérêt. À la dernière minute, comme pour corriger les copies,
par exemple. Ou pour faire les calculs que je dois faire d'ici jeudi
(pour les raconter à mon directeur de thèse, parce qu'ensuite il
s'absente quelques jours). Bref, je vais avoir quelques jours
complètement dingues, là, pour essayer de finir à temps tout ce que je
dois finir.
Vivement le week-end ! (Et pourtant je ne dis pas souvent ça.)
[Traduction française ci-dessous.] Maybe it is the
result of too much work on the
calendar, but I had written “01” instead of
“11” when entering the dates of this 'blog's entries in
November. I just corrected this error and moved comments to where
they should be. My apologies for the inconvenience.
[French
translation of above.] Peut-être que c'est le résultat de trop
de travail sur le calendrier, mais
j'avais écrit « 01 » au lieu de « 11 » en entrant les dates des
entrées de ce 'blog en novembre. Je viens de corriger cette erreur et
j'ai déplacé les commentaires là où ils devraient être. Mes excuses
pour la gêne occasionnée.
J'ai corrigé une tranche de ma pile de copies (je préfère corriger
tous les exercices 1, puis tous les 2, etc., plutôt que corriger
complètement la première copie, puis la seconde, etc., parce que de
cette façon j'ai toutes les subtilités de l'exercice 1 bien en tête
quand je le corrige — et aussi je ne me fâche pas trop contre un
étudiant donné, parce que je ne me rappelle plus, en lisant un
exercice, s'il était bon ou pas aux autres, donc ma correction est
plus objective).
Je crois que ce que je trouve le plus pénible, c'est le mot
« donc ». On a l'impression que c'est le seul mot français qu'ils
connaissent, et qu'il veut tout dire. Dès qu'il y a deux affirmations
mathématiques, ils se sentent obliger de les relier par le mot
« donc » ou par le signe « équivalent » (« ⇔ »). Le « donc »
signifie, sous leur plume, à la fois « je peux donc conclure », « il
suffit donc que je prouve », « cela équivaut donc à », « l'assertion
demandée équivaut donc à », « je cherche donc à prouver », « je peux
donc réécrire l'affirmation à démontrer de la façon suivante »
(d'accord, il y a « donc » dans toutes ces liaisons, mais ce n'est pas
simplement « donc »), ou même parfois des choses plus originales comme
« en effet », « puisque », « par ailleurs », « or », j'en passe et des
meilleures. De toute façon, ils ne connaissent aucune autre
coordination que le « donc » ubiquiste (et, rarement un « car » ou un
« or » qui traînent, mais c'est vraiment exceptionnel). Pas un
malheureux « par conséquent », pas de « ainsi », pas de « parce que »,
rien de tout ça (je ne vais pas aller jusqu'à demander des « au
demeurant », non plus). Pour le signe d'équivalence, c'est à peu près
pareil, il veut tout dire, mais en gros c'est « je réécris n'importe
comment les formules que je manipule et voici ce que j'obtiens ».
Parfois, bien sûr, les deux affirmations reliées par le fameux
« donc » sont toutes les deux vraies, mais le « donc » ne l'est pas
(il cache un trou dans la démonstration aussi gros que le Brésil, ou
bien, sans cacher quoi que ce soit, il est tout simplement incongru).
Parfois j'hésite à pénaliser ce mot incongru (si on n'accordait des
points qu'aux démonstrations valables d'un bout à l'autre, la meileure
note serait 5 et la moyenne 0.5), surtout quand je devine bien ce que
l'étudiant a voulu dire (mais d'autres fois cela relève vraiment des
sciences occultes) et que ce qu'il voulait dire (par opposition à ce
qu'il a vraiment dit) n'est pas trop faux. Soupir.
Je viens d'apprendre que mon père (il a 65 ans) est à l'hôpital
avec une infection pulmonaire. On l'a mis sous oxygène et on le garde
en observation. On n'en sait pas plus pour le moment.
Il devait partir au Bénin (où il était invité pour un colloque).
Ma mère, elle, était en week-end. Heureusement l'étudiant de thèse de
mon père a pris un peu les choses en main. (Mon père a d'abord cru à
un rhume, mais il allait vraiment de plus en plus mal, alors il s'est
rendu aux urgences.)
Mise à jour (2003-11-03T21:15+0100) : Merci de vos
témoignages de sympathie. Apparemment c'est une infection virale ; il
a très mal à la gorge mais son état ne semble pas critique. J'irai
lui rendre visite demain.
This is the third night in a row
that I'm staying up to unZeusly hours writing this stupid page on the calendar. But
I'm through with it now. I've finished describing in gory details the
workings of the Gregorian lunar
calendar. Other calendars (notably the Jewish and Islamic
calendars) can wait for some other time (like maybe in a couple
million years), even though I have a ready-to-paste text on the Maya
calendar (as simple as can be, in its way, since it blindly cycles
without caring in any way for the position of the Sun or Moon)
somewhere in my sleeve.
One thing which is badly missing, however, in the Gregorian
calendar, but it is not a scientific problem, merely an esthetic one:
the months have no names. So I issue a general Request For Ideas: can
someone come up with (thirteen) names to give to the months of the
Gregorian lunar calendar rather than simply “first month”
through “twelfth month” (or “thirteenth month”
if the year is embolismic).
These names would have to be original, so as to identify the calendar
uniquely (it would be too confusing to call them, for instance,
January through December and then Undecember or something like that).
Maybe a dozen Greek or Roman deities could be used to provide the
names (if the Gregorian solar calendar has a month named March, I
think the Gregorian lunar calendar should have one named Venuch; and
maybe we can have months of Tibery and Claudy also, to go with July
and August).