Vous êtes sur le blog de David Madore, qui, comme le
reste de ce site web, parle de tout et
de n'importe quoi (surtout de n'importe quoi, en fait),
des maths à
la moto et ma vie quotidienne, en passant
par les langues,
la politique,
la philo de comptoir, la géographie, et
beaucoup de râleries sur le fait que les ordinateurs ne marchent pas,
ainsi que d'occasionnels rappels du fait que
je préfère les garçons, et des
petites fictions volontairement fragmentaires que je publie sous le
nom collectif de fragments littéraires
gratuits. • Ce blog eut été bilingue à ses débuts (certaines
entrées étaient en anglais, d'autres en français, et quelques unes
traduites dans les deux langues) ; il est
maintenant presque exclusivement en
français, mais je ne m'interdis pas d'écrire en anglais à
l'occasion. • Pour naviguer, sachez que les entrées sont listées par
ordre chronologique inverse (i.e., la plus récente est en haut).
Cette page-ci rassemble les entrées publiées en
février 2013 : il y a aussi un tableau par
mois à la fin de cette page, et
un index de toutes les entrées.
Certaines de mes entrées sont rangées dans une ou plusieurs
« catégories » (indiqués à la fin de l'entrée elle-même), mais ce
système de rangement n'est pas très cohérent. Le permalien de chaque
entrée est dans la date, et il est aussi rappelé avant et après le
texte de l'entrée elle-même.
You are on David Madore's blog which, like the rest of this web
site, is about everything and
anything (mostly anything, really),
from math
to motorcycling and my daily life, but
also languages, politics,
amateur(ish) philosophy, geography, lots of
ranting about the fact that computers don't work, occasional reminders
of the fact that I prefer men, and
some voluntarily fragmentary fictions that I publish under the
collective name of gratuitous literary
fragments. • This blog used to be bilingual at its beginning
(some entries were in English, others in French, and a few translated
in both languages); it is now almost
exclusively in French, but I'm not ruling out writing English blog
entries in the future. • To navigate, note that the entries are listed
in reverse chronological order (i.e., the most recent is on top).
This page lists the entries published in
February 2013: there is also a table of months
at the end of this page, and
an index of all entries. Some
entries are classified into one or more “categories” (indicated at the
end of the entry itself), but this organization isn't very coherent.
The permalink of each entry is in its date, and it is also reproduced
before and after the text of the entry itself.
Je me suis froissé l'épaule… en dormant.
Et ce n'est pas la première fois
que ça m'arrive (sauf que ce coup-ci c'est l'épaule gauche). Je sais
que je bouge beaucoup pendant mon sommeil, mais là, je bats des
records de ridicule ! Et le plus bizarre, c'est que je n'arrive pas à
savoir exactement où j'ai mal, ni même si c'est au niveau de
l'omoplate ou sur l'épaule proprement dite. Bon, c'est anecdotique,
mais ça a quand même pour effet de m'empêcher de bien dormir, parce
que j'ai très peu de positions où ça ne fasse pas mal. Si au moins
j'avais fait ça en faisant de la muscu (mais là je vais devoir arrêter
d'en faire pendant un petit moment).
J'ai voulu essayer de jouer
avec LuaTeX
(plus fontspec
et unicode-math)
dans l'espoir que, peut-être, un jour, grâce à ça, TeX sera un format
moins horriblement pourri et qu'on pourra taper des formules
mathématiques en Unicode sans avoir à passer par un zillion de
packages de macros tous plus moches les uns que les autres (et aux
interactions subtiles et incompréhensibles). Malheureusement, pour
l'instant, je crois
que ce
n'est pas encore trop ça.
L'accélération 3D sous Linux, ce n'est
pas encore ça. Enfin, en principe
j'en ai (aussi bien sur mon PC à Paris — carte graphique
Radeon HD6450 et pilote libre radeon — que sur celui que
j'ai chez mes parents — carte graphique nVidia GeForce 6200 et pilote
libre nouveau) ; mais en pratique, j'ai voulu
lancer Google
Earth sur un de mes PC (celui qui a la nVidia GeForce
6200, une Debian testing avec un noyau 3.7.9, X.org 7.7, Mesa version
8.0.5, la libdrm_nouveau.so.1 version
2.4.40, nouveau_drv.so version 1.0.1 — je n'ai aucune
idée de comment ces différentes choses interagissent entre elles, soit
dit en passant, et chapeau à celui qui trouvera une doc claire à ce
sujet) : j'ai eu droit au message d'erreur GPU lockup -
switching to software fbcon (la GPU, c'est le
processeur graphique, mais c'est quoi, un lockup ?), suivi de
quelque chose de très très lent (normal si le rendu était fait en
logiciel), et en peu de temps ça a planté mon serveur X. Je touve que
c'est un peu du foutage de gueule que ça plante le serveur : Google
Earth étant une application fort connue, la moindre des choses avant
de sortir une version d'un pilote, ce serait de tester que cette appli
ne fait pas planter les choses quand on les remue un peu ! C'est
aussi un peu du foutage de gueule de la part de Google de ne pas avoir
un mode basique qui n'utilise quasiment aucune fonction 3D, un peu
comme Google Maps. Moi je voulais juste visualiser un peu les traces
enregistrées par
mon GPS.
Ma tentative pour retrouver les
notes de cours de Leo Harrington
sur Kolmogorov's R-operator and the
first nonprojectible ordinal progresse lentement : j'ai écrit à
plein de gens qui ont déclaré ne pas les avoir, et j'ai fini par
attirer l'attention de l'auteur qui n'est pas sûr de pouvoir les
retrouver. Je poserai prochainement la question sur MathOverflow
[ajout : ici]…
mais ce serait vraiment dommage si ces notes avaient définitivement
disparu ! (Eh oui, il n'y a pas que des manuscrits très anciens qui
se perdent.)
Je voulais mettre à jour
un article
Wikipédia que j'ai écrit il y a un certain temps et qui cherche à
expliquer le principe par lequel on arrive à donner des noms à
certains ordinaux passablement grands, pour expliquer comment on va un
peu au-delà de ce que j'y ai déjà expliqué (dans la terminologie
utilisée dans cette entrée,
précisément ici, il s'agit
de façon générale de refléter le niveau 2-ou-3 au niveau 1). Je
voudrais d'ailleurs en parler dans ce blog un de ces jours, mais je
cours après le temps. Toujours est-il que je suis tombé sur un
certain nombre de subtilités qui m'avaient échappées —
voir l'historique
de l'article en question pour les détails — et je me suis pas mal
arraché les cheveux parce que je m'embrouillais dans tous les sens.
Peut-être qu'un article Wikipédia n'est pas le meilleur cadre pour
coucher mes explications.
Il semble que mon appel ait été
entendu : Nestlé s'est mis à faire du chocolat noir à la vanille. Il
n'est pas aussi bon que celui de Bernachon (évidemment), mais il n'est
quand même pas mauvais du tout. Quand les merles sont plus faciles à
attraper que les grives…
Et pour finir, voici une
vache complètement gratuite [enfin, sauf
quand imgur.com décide de ne pas marcher, bouh hou
hou].
J'ai de nouveau attrapé une saleté de rhume
(immédiatement après être rentré de la montagne) ; c'est certainement
ma maman qui me l'a passé. Mon Poussinet l'a eu lui aussi, mais ça ne
semble pas lui avoir fait beaucoup d'effet, alors que moi je suis
complètement KO. Pour passer le temps, je vais vous
parler de mon nouveau récepteur GPS.
Je m'étais acheté
un GPS il y a cinq ans et
demi, un Garmin eTrex Venture CX, pour aller à la
montagne, et ce GPS n'avait pas tenu très longtemps
puisque j'en avais cassé l'écran il y a
deux ans — pas au point de le rendre inutilisable, mais
suffisamment pour que je cesse de m'en servir et que je le donne à mon
Poussinet. J'ai décidé de faire comme mon papa (qui est
complètement gadgetophile et
s'achète notamment des GPS comme si c'étaient des petits
pains) et d'en prendre un nouveau : cette fois c'est un Garmin
eTrex 20 (ne cherchez pas la logique dans les noms).
Il y a eu des progrès certains en cinq-six ans : pour commencer, le
nouveau récepteur m'a coûté moins cher (environ 200€ contre environ
300€ en 2007) ; ensuite, il est plus petit et plus léger, et aussi
plus réactif dans son interface. Le système GPS a l'air
d'avoir lui-même progressé : alors qu'auparavant il fallait laisser la
bestiole allumée pendant une minute ou plus pour avoir un premier
positionnement (le temps d'acquérir l'éphéméride des
satellites visibles), mon nouveau récepteur l'obtient en seulement une
dizaine de secondes — je ne sais pas comment ils ont amélioré ça ; par
ailleurs, mon récepteur capte aussi le système
russe ГЛОНАСС
(j'attends avec impatience le moment où l'Europe sera moins ridicule
et qu'on trouvera des récepteurs qui gèrent
aussi Galileo).
Il y a quand même quelques petites choses qui m'ont énervé. Par
exemple, ça semble quasiment impossible d'obtenir l'affichage de
l'heure à la seconde près (la seule façon que j'aie trouvé demande de
reconfigurer l'affichage du mode « boussole » et c'est lourdingue) :
c'est vraiment absurde quand on pense que le concept même
du GPS exige qu'il connaisse l'heure à quelques
nanosecondes près, qu'il ne daigne pas afficher les secondes ! Et
j'aimerais bien pouvoir m'en servir pour mettre ma montre à l'heure.
Aussi, il ne semble plus possible de rentrer des caractères accentués
dans les noms des points enregistrés (c'est peut-être parce que j'ai
choisi de mettre l'interface en anglais, mais ce n'est pas une raison
valable). Je ne trouve plus le mode « couper la
réception GPS » qui était utile si on voulait juste
regarder quelque chose sur la carte à l'intérieur sans que l'appareil
se plaigne qu'il ne sait pas où il est. Et globalement je trouve
l'interface un peu moins évidente que dans le précédent, mais c'est
peut-être juste une question d'habitude (et ça reste assez
mineur).
L'interface avec l'ordinateur a changé : auparavant l'exportation
des points et traces enregistrés se faisait de façon assez
fastidieuse, maintenant le GPS apparaît comme un
périphérique USB de type mass
storage contenant des fichiers au
format GPX
qu'il suffit de copier, c'est beaucoup plus agréable (et de toute
façon, l'ancien mode a l'air toujours disponible, si on veut). Les
traces elles-mêmes sont enregistrées de façon plus précises (ou
plutôt, au moment de les sauvegarder, le précédent GPS
les comprimait de façon à retirer plein d'informations utiles :
l'actuel ne le fait pas).
Ce qui est con, en revanche, c'est qu'une fois une trace
enregistrée, on peut facilement revoir plein de choses à son sujet
(son apparence sur la carte, sa distance totale, l'aire entourée, les
altitudes maximale et minimale, et même le profil d'altitude) mais une
chose que l'appareil est très réticent à donner, c'est la moindre
information sur le temps : la seule façon que j'aie trouvé de
connaître l'heure enregistrée pour le début et la fin de la trace,
c'est de parcourir le profil d'altitude (!) puisqu'il indique
effectivement le temps et l'altitude ; et pour ce qui est de savoir le
temps qu'on a mis pour aller du point A au point B à l'intérieur de la
trace, c'est essentiellement impossible, ce qui est quand même
profondément idiot vu que l'information est bien enregistrée.
Enfin, il y a les cartes. Les récepteurs Garmin utilisent un
format de carte propriétaire complètement pourri, le
format gmapsupp.img : celui-ci ne fait pas exception —
mais ce qui a changé c'est que le format semble avoir été beaucoup
mieux reverse-engineeré qu'il y a cinq ans, peut-être avec la
bienveillance de Garmin, qui semble en tout cas avoir explicitement
prévu la possibilité d'utiliser plusieurs cartes de différentes
sources, et en tout cas il est maintenant raisonnablement facile de
convertir des données OpenStreetMap à ce format et donc d'afficher ces
données sur le récepteur. (Les instructions
sont ici
et là.) Le
résultat n'est pas parfait (par exemple, quand j'étais à Métabief, je
voyais régulièrement un bug bizarre faisant que des traits quelconques
sur la carte étaient étiquetés Mouthe ou Pontarlier :
certes, on n'était pas très très loin, mais ils n'étaient clairement
pas au bon endroit ; je ne sais pas si la faute est due aux données
OpenStreetMap qui auraient mis l'étiquette sur le mauvais type d'objet
ou bien au logiciel de conversion, ou encore au récepteur lui-même).
Mais c'est toujours mieux que ce que j'avais sur le récepteur
précédent (des données IGN apparues sur mon disque dur
suite à une cascade de rayons cosmiques et exportées vers le récepteur
par un programme complètement pourri tournant sur un
Windows XP dans une machine virtuelle).
J'avais déjà un peu raconté mes
impressions à remonter sur des skis après avoir complètement arrêté
pendant 18 ans. Le fait d'avoir arrêté pendant quatre ans de plus (si
on ne compte pas une heure de
snowboard en débutant) ne change pas grand-chose : il est toujours
vrai que je n'ai pas trop perdu en technique et que j'ai, par contre,
perdu en motivation et en confiance. Ce qui change, par contre, c'est
que je suis retourné à
Métabief[#], la station de mon
enfance où ma famille a un appartement : j'y étais bien
allé il y a deux ans, mais la neige
n'était pas là donc je n'avais pas skié. Cette année, au contraire,
l'enneigement est excellent. Bref, aujourd'hui, j'ai skié à Métabief
pour la première fois depuis 22 ans. (J'ajouterai peut-être quelques
traces GPS si j'en ai la patience — je me suis acheté un
nouveau GPS, un Garmin eTrex 20, dont il faudra que je
reparle — mais ce n'est pas le moment. Ajout
()
voici un
fichier KML qu'on peut ouvrir dans Google Maps ou
Google Earth. Concernant le GPS, voir
l'entrée suivante.)
Me voilà donc, entre les moments passés à pester que j'ai froid au
bout des doigts et que mon poussinet m'embête à vouloir faire prendre
au vieux papy que je suis uniquement des pistes rouges ou noires, à
essayer de me souvenir de comment les choses étaient autrefois.
Et c'est une sensation très curieuse que de ne quasiment rien
reconnaître, et de se demander la part de ce que j'ai simplement
oublié et de ce qui a vraiment pu changer (parce que,
indiscutablement, des choses ont changé dans la configuration des
pistes et des remontées mécaniques — ou même dans la topographie
puisque des travaux ont été faits pour remodeler certains
endroits).
J'étais fermement persuadé, par exemple, que vers 1990 les
principales pistes pour descendre du point culminant (le Morond,
1420m, on ne rigole pas) jusqu'à la base de la station étaient une
verte, une bleue et une rouge ; or maintenant il y a une verte, une
rouge et une noire — alors que dans mon souvenir il n'y avait qu'un
minuscule petit bout de noire, par ailleurs toujours fermé. Est-ce
que mon souvenir est faux, est-ce que les couleurs ont simplement été
modifiées (la bleue devenant rouge et la rouge noire), ou est-ce que
les modifications sont plus subtiles ? Où trouver des informations à
ce sujet ?
Il y avait plein de vieux plans des pistes dans notre appartement
(que ma grand-mère a acheté à peu près à l'époque de l'ouverture de la
station), mais une de mes cousines semble avoir fait le ménage et tout
a disparu. Où trouver ça maintenant ? Il y a bien un certain nombre
de renseignements sur l'histoire de la station
dans ce
thread (dont un message qui évoque au passage une piste bicolore,
ce serait peut-être un bout d'explication de mon souvenir), mais,
outre que la consultation m'en est excessivement difficile avec la
connexion Internet que j'ai en ce moment, j'ai l'impression qu'il se
concentre plus sur les remontées mécaniques que sur le plan des pistes
(et que les seuls plans scanés sont soit illisibles soit trop
récents).
J'éprouve toujours une sensation de frustration impuissante quand
de l'information disparaît, crainte qui me motive à consigner de façon
un peu maniaque tout ce que je peux enregistrer. Par exemple, dans
mon journal, pour l'après-midi de ski d'aujourd'hui :
Skié à partir de 13h40. Avons fait une première montée par le
télésiège du Morond et descendus (un peu par erreur) par la piste
rouge (« Berche »), puis remontés en haut à 14h20. Descendus cette
fois vers Piquemiette (par les pistes « Troupézy » et « Raccourci »
puis, à 14h30, une moitié du télésiège des Chamois). Je suis tombé
sur la piste noire de Piquemiette (la « Compétition ») à 14h45, et je
me suis plaint de m'être mouillé. Sommes revenus (par le téléski du
Signal à 14h55, la piste « Source », et les télésièges des Chamois et
du Troupézy) sur le Morond (15h40).
Descendus (par la « Belette » et la « Fraisier ») sur Longevilles à
15h45 où il y avait foule au téléski pour remonter (parce que seul un
sur deux fonctionnait) : on a patienté jusqu'à 16h pour le prendre.
Revenus au Morond par la piste « Chevreuil » et le télésiège du
Paradis (16h30). Puis redescendus tranquillement (à partir de
16h40).
Redescendus sur Métabief à 16h55.
En comparant avec les traces GPS, et en enregistrant
le plan
des pistes actuel, je serai certain qu'on ne pourra pas m'arnaquer
à l'avenir !
[#] C'est d'ailleurs
vraiment pénible d'écrire une entrée dans mon blog à travers un
téléphone en tethering, faute d'aucun autre accès à Internet.
Petite comparaison entre Online (Dedibox) et OVH (Kimsufi)
J'administre deux serveurs personnels distants, chez deux
hébergeurs différents pour ne pas mettre mes œufs dans le même
panier : j'ai une machine (spica.gro-tsen.net, située
physiquement, je crois, à Roubaix) chez OVH (dans leur
gamme Kimsufi), qui me sert de
serveur Web et via laquelle vous êtes probablement en train de lire
ces mots si vous êtes connectés sur www.madore.org, et
une autre chez Proxad/Online (dans leur
gamme Dedibox),
qui me sert de serveur mail (mais j'administre autant que possible de
manière à prévoir la possibilité d'une transition rapide de l'un vers
l'autre en cas de pépin). Le serveur mail
s'appelait aldebaran.gro-tsen.net jusqu'à récemment, mais
comme l'hébergeur va fermer ce datacenter (situé physiquement à
Bezons), j'ai été prié de migrer vers une nouvelle machine, que j'ai
baptisée achernar.gro-tsen.net (et qui se trouve à
Vitry-sur-Seine). La migration est toujours quelque chose d'un peu
fastidieux, parce que j'en profite pour remettre un coup de balais
dans mes configs, et découvrir le nombre terrifiant d'endroits où les
adresses des serveurs ont été rengistrées ; mais je crois que tout
s'est déroulé sans problème, et aldebaran va pouvoir
tranquillement faire une supernova dans quelques jours.
Je devrais sans doute dire un mot de mon avis relatif sur ces deux
hébergeurs, mais la comparaison n'est pas évidente. La Dedibox me
coûte moins cher (11.95€/mois TTC — soit dit en passant
je déteste cette manie qu'ils ont de n'afficher que des prix hors
taxes : il me semblait même vaguement que
c'était interdit
en France) que la Kimsufi (17.93€/mois) ; la machine est aussi moins
puissante (processeur VIA Nano U2250 simple cœur à 1.6GHz
pour achernar contre un Intel Pentium E2180 double cœur à
2GHz pour spica) et a moins de disque dur (160Go contre
250Go — il semble qu'OVH ait étendu ses offres depuis) ;
mais il faut dire que j'ai l'offre la moins chère chez Dedibox, et la
deuxième moins chère chez Kimsufi : je regrette surtout que Dedibox
ait laissé un gap aussi important entre leur prix d'appel (vraiment
attractif) et le cran suivant qui me semble un peu prohibitif.
Mais il n'y a pas que ça qui compte. Par exemple, il y a la
connectivité réseau : pour ça, la Dedibox, qui est connectée en
gigabit, explose la Kimsufi : en testant depuis ma machine du bureau
(qui a elle-même une connectivité de malade) j'ai un débit au
niveau TCP/IPv4 qui dépasse 90Mo/s
vers achernar (et 65Mo/s dans l'autre sens, je ne sais
pas pourquoi c'est asymétrique), contre seulement 11Mo/s
vers spica (symétriques). En IPv6, les
chiffres de 90Mo/s et 65Mo/s sont à réduire à 65Mo/s et 50Mo/s (la
machine Kimsufi garde 11Mo/s, c'est vraiment la connexion Ethernet qui
limite).
Parlant d'IPv6, Proxad/Online fournit maintenant
un /48 sur ses Dedibox (ils ont mis longtemps à s'y
mettre) alors qu'OVH ne fournit qu'un /64
sur ses Kimsufi : mais bon, à vrai dire, je n'ai pas vraiment besoin
d'autant d'adresses pour une seule machine de toute façon ; en
contrepartie, la procédure pour récupérer le /48 de la
Dedibox est plus lourde puisqu'il faut faire tourner un
client DHCPv6 pour faire une demande de délégation de
préfixe. Un truc vraiment pénible, en revanche, c'est qu'on n'a
pas du tout de reverse DNS sur la plage
d'adresses IPv6 allouées à la Dedibox (il paraît que
c'est prévu, mais quand on connaît Proxad, prévu peut vouloir
dire prévu pour dans dix ans), alors qu'OVH
fournit de quoi en enregistrer (même si j'aurais préféré avoir
délégation sur la zone). [Mise à jour : depuis
septembre 2013, les Dedibox ont un préfixe IPv6 sur
lequel on peut obtenir délégation du reverse DNS.]
Dans le genre de détails qui comptent, OVH fournit un
serveur NTP de strate 1 (ntp0.ovh.net) situé
à moins de 1ms de latence réseau, alors que Proxad/Online a certes mis
en place deux serveurs (ntp1.online.net
et ntp2.online.net), mais ils ne sont synchronisés à
rien et renvoient une heure complètement fausse (près d'une
demi-seconde d'erreur pour le second) : voilà qui n'est vraiment pas
sérieux.
La console de gestion me semble de qualité comparable chez les deux
hébergeurs (mais je n'ai pas cherché des fonctions très avancées).
Dans l'ensemble, je pense que Dedibox gagne (légèrement) la
comparaison, du moins si on est prêt à fermer les yeux sur le manque
de sérieux et de réactivité de leur part. Ils gagneraient largement à
mes yeux s'ils introduisaient une offre à prix intermédiaire entre 12€
et 35€ par mois (pour une machine double cœur avec plus de disque) qui
manque vraiment. À l'inverse, Kimsufi gagnerait à proposer une
connexion Ethernet gigabit.
Au cours de mes pérégrinations mathématiques intempestives, je me
suis intéressé à un domaine appelé la α-récursion : mon
propos n'est pas — pour l'instant… — d'en parler ni même de décrire de
quoi il s'agit (disons juste qu'il est question de généralisation des
machines de Turing pour faire des calculs sur des ordinaux ; soit dit
en passant,
l'article
Wikipédia sur le sujet est totalement incompréhensible, mais je
n'ai pas le temps de le réécrire maintenant). J'ai donc consulté pas
mal d'articles sur le sujet pour essayer de me faire une idée de ce
qu'on sait et d'avoir la réponse à certaines questions, et j'ai
rapidement remarqué une chose : tous ces articles ont été publiés dans
les années '60 ou '70. Bien sûr, ce n'est pas toujours facile d'avoir
du recul sur ce qu'est devenu un sujet (notamment parce que si les
articles citent des articles antérieurs, il est plus difficile
d'aller en avant dans le temps et de trouver la descendance
intellectuelle d'une idée — même si Google peut aider), mais j'ai bien
l'impression que le sujet a été complètement
abandonné[#] depuis 30 ans.
Tous ceux qui l'ont inventé ou développé sont partis à la retraite ou
passés à autre chose (ou simplement décédés). J'ignore si c'est par
lassitude, parce que le sujet devenait trop technique, par manque de
résultats nouveaux à explorer, ou pour quelque autre raison.
Évidemment, le savoir n'a pas disparu, puisque les articles publiés
existent encore, et sont généralement trouvables même sous forme
numérique (ou, s'agissant des livres et des actes de conférences, sur
des sites pirates russes). Néanmoins, une bonne partie figure dans
des thèses qui ne sont pas disponibles en ligne (et probablement pas
disponibles tout court à moins d'avoir recours à une procédure
extrêmement lourde de prêt inter-bibliothèque), ou dans des notes de
cours polycopiées encore plus
introuvables[#2]. Et je ne
parle pas des arguments dans les démonstrations qui sont probablement
familiers aux experts mais pas à quelqu'un qui essaie d'apprendre le
sujet (normalement, dans ce cas, on peut demander à un expert, mais
s'ils sont tous partis à la retraite c'est moins évident…).
Je me demande, du coup, à quel point le phénomène est fréquent :
quelles autres branches de la science ont disparu sans bonne raison
(c'est-à-dire sans que leur objet d'étude disparaisse lui-même ou,
s'il s'agit d'une science appliquée, qu'il perde son utilité), sans
être non plus absorbées par un domaine plus général ? Y a-t-il des
choses qu'on étudiait au XIXe siècle et que plus personne ne connaît ?
S'agissant des maths, par exemple, y a-t-il des choses qui auraient
semblé évidentes à des experts en 1880 (disons) et que maintenant plus
personne ne saurait démontrer ? (En ingénierie, ça me surprendrait
beaucoup moins, évidemment : je suppose par exemple que le béton a
fait oublier beaucoup de techniques de construction antérieures.)
Et aussi, si des domaines peuvent être oubliés de la sorte, ça
incite aussi à se demander s'il y en a qu'on a pu complètement passer
à côté. Je dis souvent au sujet de
la théorie combinatoire des jeux à la
Conway que ça ressemble à des maths faites par des
extra-terrestres, et que si la toute petite clique qui l'a mise à jour
(Conway, Berlekamp et quelques autres) n'avait pas été là, on n'en
aurait jamais rien su. Il en est sans doute de même
des théories
de Shinichi Mochizuki qu'il est le seul à comprendre et qui
démontrerait peut-être la conjecture ABC. Quand on regarde
la classification
des mathématiques, on peut facilement s'imaginer que ça recouvre
tout ce qui est possible, mais on peut aussi se dire au contraire
qu'il doit y avoir d'énormes trous.
[#] Bien sûr, rien n'est
jamais complètement abandonné, et il est toujours possible
que les choses reviennent ; j'ai d'ailleurs l'impression qu'il y a des
gens qui s'amusent
à réinventer la roue
sans clairement expliquer le rapport avec le sujet tel qu'il existait
antérieurement — c'est un peu pénible.
[#2] J'aimerais, par
exemple, mettre la main sur des notes d'un certain Leo Harrington
intitulées Kolmogorov's R-operator and
the first nonprojectible ordinal, mais l'auteur est apparemment
à la retraite ou ne lit pas son mail. S'il ne répond pas au courier
papier que j'ai envoyé, je vais essayer auprès de ses anciens élèves
ou auprès de MathOverflow, mais je ne suis pas persuadé d'y
arriver.