Dans le genre vacances tranquilles, on peut dire que mon poussinet et moi faisons très fort : sur cinq jours passés à la montagne, on aura fait des sports de glisse pendant… une heure. (Parce que le premier jour on a juste le temps d'arriver et de s'installer tranquillement, le deuxième jour il y a des choses à faire à la maison et des cartes postales à envoyer, le troisième jour le poussinet doit travailler à écrire l'introduction d'un article parce que ses co-auteurs s'impatientent, le quatrième jour on arrive à sortir l'après-midi après s'être levés à 10h, et le cinquième jour il faut plier bagages.) Bon, nous avons pour excuse des températures de −20°C qui ne donnent pas trop envie de sortir malgré le soleil magnifique et la neige abondante. Et comme la maison appartient à mes beaux-parents, nous ne payons pas de location rubis sur l'ongle. Mais même moi qui suis le roi des casaniers je dois reconnaître que c'est dommage.
La condition que j'avais posée pour venir à la montagne était : cette année, on fait du surf. Parce que le ski, même si je ne suis pas mauvais, je trouve ça un peu ennuyeux, en fait : c'est plus rigolo de débuter et de passer tout le temps sur les fesses. Et le snowboard c'est sexy, les gens qui en font sont souvent des jolis garçons (enfin, en tout cas, ce sont souvent des djeunz, j'ai l'impression qu'il y a plus de garçons que de filles, et mon poussinet et moi aimons bien le style vestimentaire qui va avec). Bref, nous avons pris un cours d'une heure auprès de l'école du ski français, le moniteur nous a assuré que c'était un sport où on progresse très vite surtout si on a déjà l'habitude du ski, et effectivement en quelques montées et descentes du tier-fesse et de la piste pour débutants (dont la neige était d'ailleurs très collante à cause du froid), on a pu voir un peu l'idée.
Le truc perturbant c'est qu'on ne peut pas freiner sans tourner ; et que si on freine trop fort, on peut se retrouver à avoir trop tourné et du coup à repartir en sens inverse, auquel cas c'est la chute assurée. C'est aussi bizarre que l'engin soit chiral, ou plus exactement que la fixation le soit : il faut choisir quel pied on mettra devant, sachant qu'on s'appuie sur celui-là mais qu'on contrôle avec le pied arrière ; mon poussinet et moi avons choisi la position gauche-à-l'avant (est-ce un message politique ?) mais mon poussinet, qui est gaucher, aurait en fait sans doute dû prendre l'autre. En tout cas, il a fait une chute assez méchante sur la neige bien dure et s'est fait très mal au poignet (droit), ce qui a mis un terme à notre peu téméraire expérience.
Sur une note différente, nous avons pu admirer de très près un gypaète (ou du moins c'est ainsi qu'on nous a identifié ce grozoizo) qui est venu longuement tournoyer au-dessus de la piste. Hum, peut-être que ce n'est pas un très bon signe d'avoir un vautour qui tournoie autour de nos têtes alors qu'on fait un sport dangereux, en fait.
Bon, l'an prochain, mon poussinet et moi essaierons sans doute plus sérieusement (peut-être d'arriver à faire vraiment cinq jours de surf, du style chaque fois une heure de cours puis quelques heures par nous-mêmes).