Vous êtes sur le blog de David Madore, qui, comme le
reste de ce site web, parle de tout et
de n'importe quoi (surtout de n'importe quoi, en fait),
des maths à
la moto et ma vie quotidienne, en passant
par les langues,
la politique,
la philo de comptoir, la géographie, et
beaucoup de râleries sur le fait que les ordinateurs ne marchent pas,
ainsi que d'occasionnels rappels du fait que
je préfère les garçons, et des
petites fictions volontairement fragmentaires que je publie sous le
nom collectif de fragments littéraires
gratuits. • Ce blog eut été bilingue à ses débuts (certaines
entrées étaient en anglais, d'autres en français, et quelques unes
traduites dans les deux langues) ; il est
maintenant presque exclusivement en
français, mais je ne m'interdis pas d'écrire en anglais à
l'occasion. • Pour naviguer, sachez que les entrées sont listées par
ordre chronologique inverse (i.e., la plus récente est en haut).
Cette page-ci rassemble les entrées publiées en
septembre 2005 : il y a aussi un tableau par
mois à la fin de cette page, et
un index de toutes les entrées.
Certaines de mes entrées sont rangées dans une ou plusieurs
« catégories » (indiqués à la fin de l'entrée elle-même), mais ce
système de rangement n'est pas très cohérent. Le permalien de chaque
entrée est dans la date, et il est aussi rappelé avant et après le
texte de l'entrée elle-même.
You are on David Madore's blog which, like the rest of this web
site, is about everything and
anything (mostly anything, really),
from math
to motorcycling and my daily life, but
also languages, politics,
amateur(ish) philosophy, geography, lots of
ranting about the fact that computers don't work, occasional reminders
of the fact that I prefer men, and
some voluntarily fragmentary fictions that I publish under the
collective name of gratuitous literary
fragments. • This blog used to be bilingual at its beginning
(some entries were in English, others in French, and a few translated
in both languages); it is now almost
exclusively in French, but I'm not ruling out writing English blog
entries in the future. • To navigate, note that the entries are listed
in reverse chronological order (i.e., the most recent is on top).
This page lists the entries published in
September 2005: there is also a table of months
at the end of this page, and
an index of all entries. Some
entries are classified into one or more “categories” (indicated at the
end of the entry itself), but this organization isn't very coherent.
The permalink of each entry is in its date, and it is also reproduced
before and after the text of the entry itself.
Je ne sais pas si tous les dentistes font comme ça, mais à chaque
fois que je vais voir la mienne (le docteur Passerini, dont le cabinet
est sur l'avenue des Gobelins), elle trouve une raison de me faire
revenir. Je suis allé la voir la semaine dernière, elle m'a juste
fait un détartrage et m'a fait reprendre rendez-vous, et cette fois-ci
elle m'a dit qu'il faudrait prendre encore deux rendez-vous
prochainement (le premier est déjà fixé pour dans trois semaines).
Pourtant, elle a bien travaillé aujourd'hui : j'ai passé une grosse
demi-heure, sous anesthésie locale, à me faire charcuter les molaires
dans tous les sens (je commençais à trouver que ça ne finissait
vraiment pas, de la voir prendre un nouvel instrument, puis un autre,
puis un autre, puis un autre…). Il paraît que j'avais deux
caries bien profondes sur deux dents adjacentes (l'une étant
celle pour laquelle je m'étais rendu aux
urgences dentaires, sur laquelle on m'avait mis un pansement
provisoire : c'était pour le faire changer que j'étais venu, mais je
repars avec deux nouveaux pansements toujours provisoires). Je
cherche toujours une explication du fait que je n'aie pas eu une seule
carie pendant plus d'un quart de siècle et qu'elles se mettent à me
poser problème maintenant : je me demande s'il n'est pas possible que
j'en aie eu mais qu'elles aient une évolution extrêmement lente, sur
une dizaine d'années, ou quelque chose comme ça.
À part ça je crois que j'ai mon traditionnel rhume de rentrée
(rhume nº9961342955, ou quelque chose comme ça). Il est encore trop
tôt pour savoir si ça va être un petit truc de rien du tout ou si je
vais être cloué au lit pendant des jours.
What is wrong? How can I tell you what is wrong? It's this
place—these people—it just goes too far. They aren't
“great minds”, these guys… they're a bunch of
freaks, is what they are. I'm sorry. I didn't mean to say it that
way. Look: just consider the jokes they tell. Like reciting a couple
of mantras from the Book of the Dead in ancient
Egyptian—I'm not making this up—but deliberately
misquoting them so as to produce a pun in Sanskrit! And
that's not the worst part: the thing is, everyone gets it.
And they think it's funny! Entertaining! For serious talk, they
might choose to speak Anatolian, because the verb forms are better
able to convey the intended nuance of meaning: the idea that somebody
might not understand Hittite hasn't even crossed anyone's mind. No,
listen: this guy is walking across the grounds humming something which
turns out to be part of the viola score in some obscure symphony by
Zdeněk Fibich. Absent-mindedly humming, of course: but it's
absolutely true to pitch and the rhythm is perfect. And it's only in
my lucky days that I've ever even heard the name of the composer. And
then another guy walks by, picks up the tune, starts whistling the
oboe part. Like that: they might run again into each other ten
minutes later and they'll still be exactly in tune and synchro. They
won't even notice what they've done unless I point it out.
Enough: I won't mention the other things they do for distraction,
because it's too scary, and I can't mention their less frivolous
occupations because even if perchance they aren't speaking Mongolian
or Amharic they might as well be for all I understand.
J'ai des scènes qui me trottent dans la tête, qui demandent à être
couchées sous la forme de fragments
littéraires gratuits ; des scènes pour certaines assez précises,
mais difficiles à exprimer avec des mots ; également, des idées (des
mèmes, plutôt), ou encore, des
phrases (parfois des rythmes de phrases). Malheureusement,
je n'ai pas le temps de les concrétiser : il me faut un temps
considérable pour écrire chacun de ces fragments (ne parlons même pas
de l'idée d'écrire une nouvelle ou, pire, un roman !). Surtout que
certains de ces fragments doivent être en anglais (je ne
saurais pas moi-même dire pourquoi — sauf pour la raison
évidente que si c'est une phrase qui veut être écrite et accompagnée
elle peut très bien être en anglais), et ma connaissance de l'anglais
est tristement insuffisante, il me faut encore beaucoup plus de temps
que pour écrire du français. Du coup, les idées s'empilent, et ce
n'est pas agréable pour moi (soit je fais un effort pour les retenir,
mais j'ai l'impression que l'inspiration se ternit, qu'il y a une date
de péremption associée à ces idées, soit je les oublie, mais j'ai
l'impression de perdre quelque chose qui aurait pu être intéressant et
qui viendra me titiller désagréablement plus tard).
Miam : J'ai de nouveau fait des courses à l'épicerie du Bon Marché
aujourd'hui. J'y ai acheté toutes sortes de choses qui me semblaient
intéressantes : de la poudre de pili-pili, des chips au sel de mer et
au vinaigre balsamique et d'autres aromatisées au cheddar et à la
ciboulette, des chips de patates douces (normalement je n'aime pas les
patates, mais j'ai eu l'intuition que sous forme de chips ça devait
être bon et, de fait, c'est très intéressant !), du confit de pétales
de rose et du confit de fleurs d'oranger, du caramel au beurre salé et
à l'orange confite, des olives pimentées assorties (pas très original,
ça, mais néanmoins délicieux), et enfin un jus de tomates qui est au
jus de tomates λ qu'on trouve en supermarché comme du jus
d'orange fraîchement pressé par rapport à du Fanta orange (bon,
presque). Ah oui, et de la barbapapa, aussi. Bon, je
n'ai pas tout goûté encore, mais ce que j'ai essayé est vraiment
bon.
Et pour finir la journée gourmande, je suis allé dîner au Loup Blanc (que
j'ai mentionné en passant deux ou trois fois déjà dans ce blog —
en tout cas je recommande vivement un coup d'œil sur leur
carte ! malheureusement celle sur leur site Web n'est plus à jour) où
j'ai pu me régaler avec notamment du fromage blanc au sorbet de
betterave et une salade aux pousses de fougère.
J'espère vous avoir mis l'eau à la bouche, là !
Bon, sinon, le beurk, c'est parce que j'ai reçu (comme,
semble-t-il, 800000 autres Français), et à trois exemplaires, un spam
politique envoyé par un candidat notoire à l'élection présidentielle
de 2007. Monsieur N. S. (dont nous tairons l'identité) nous invite à
participer à sa campagne et à rejoindre son parti, ou quelque chose
comme ça (enfin, c'est ce qu'on m'a dit après : moi j'ai envoyé le
mail dans la boîtàspam dès que j'ai vu le nom de l'expéditeur[#]). Le plus malheureux, c'est qu'il
paraît que c'est légal. Beurk, donc.
[#] Selon le principe
que quelqu'un comme lui n'écrit pas un péquenot comme moi, donc il ne
pouvait s'agir que d'une usurpation (ce que j'ai d'abord cru) et/ou
d'un spam. Ou d'un homonyme, évidemment, mais c'est quand même peu
plausible. Après renseignement, ce n'est pas une usurpation ni une
homonymie mais bien un spam.
Il m'arrive rarement de relire un livre de la première à la
dernière page (normalement je pioche au hasard un livre et un passage
qui m'a plu et je relis juste ça). Je viens pourtant de le faire[#] pour The End
of Eternity (La Fin de l'Éternité) d'Asimov, qui
est certainement un de ses romans les plus étranges et les plus
remarquables : je ne dirais pas que c'est le meilleur, mais c'est
indubitablement un des plus « asimoviens ». Un roman très intrigant
parce que, pendant un bon tiers (voire une moitié) du livre on se
demande mais où veut-il donc en venir ? — et à la fin
pourtant tout s'explique en temps voulu avec le talent habituel
d'Asimov pour les enchaînements de coups
de théâtre. L'intrigue est délicieusement compliquée et
agrémentée de surprises inattendues (j'adore ça). Et bien sûr il y a
le thème du voyage dans le
temps qui m'est cher (même si le modèle qu'en propose Asimov ne
tient pas debout quand on y réfléchit un peu, il contient des mèmes[#2] intéressants).
Un autre livre que j'ai récemment relu de bout en bout, c'est Cœur de démon (dont j'ai
déjà parlé). Il a en commun avec La Fin de
l'Éternité (et avec certains de mes romans complètement cinglés de quand
j'étais petit) ce genre d'intrigue terriblement compliqué où tout le
monde ment, cache des choses, et où on va de révélation en révélation.
Ça me donne envie de lire d'autres choses de ce genre : des histoires
(se déroulant, peu importe, dans le monde réel, dans un contexte de heroic fantasy ou dans un univers de
science-fiction) de complots et d'intrigues, des machinations
politiques, des échafaudages de mensonges dans des mensonges, mais où
tout, finalement, est expliqué et dénoué après le dernier
rebondissement ; donc si quelqu'un a des conseils de lecture à me
faire…
[#] Précisons cependant
que je l'ai relu en anglais alors que je l'avais lu une première fois
en français (parce qu'il était épuisé en anglais donc j'avais dû me
rabattre sur la traduction).
[#2] Comme l'idée
<spoiler niveau="léger">qu'une modification faite
dans le présent va avoir des conséquences qui augmentent en intensité
pendant un certain temps (l'effet papillon bien connu),
puis qui diminuent dans un futur encore plus
lointain</spoiler>. C'est de la pure invention de
sa part, il n'y a aucune raison de le penser, mais c'est une idée à
mon avis très intéressante et pas du tout impensable. Je me
demande si on peut donner un système dynamique ou un automate
cellulaire ou quelque chose de ce goût-là (autre qu'un exemple évident
du style système en mouvement forcé) qui aurait un comportement de ce
genre.
This kind
of story tends to make shivers run down my spine. Will we learn
similar things, twenty years from now, about the war on
terrorism as we still learn about the cold war?
C'est amusant, chacun des troisgrandsopérateurs de téléphonie mobile sur le
sol français a l'air de faire simultanément de la pub disant que leur
réseau est le nº1. Évidemment, chacun a une façon différente
(précisée en tout petits caractères ou dans une tournure
ambiguë de la phrase) de définir le critère de classement. Jolie
illustration de cette citation d'Asimov que j'aime beaucoup : The closer to the truth, the better the lie, and the
truth itself, when it can be used, is the best lie. Donc, si j'ai
bien compris : Orange a le réseau qui touche la plus grande part de la
population (c'est sans doute le critère le plus important), Bouygues a
le premier réseau si on se limite au « haut débit », et
SFR est premier sur la majorité des critères définis par
l'ART (mais
évidemment, rien ne dit que ces critères soient importants ou
pertinents : ça me rappelle un marchand de meubles près de chez mes
parents qui faisait une pub en affichant en énorme braderie monstre
sur 70% et en tout petit du magasin — i.e., une
partie importante du magasin était soldée, mais de très peu).
Ma mère a un nouvel iMac (d'occasion) parce que le précédent était
cassé. Avec Mac OS 10.4 (Tiger) dessus, que
j'ai donc pu découvrir (puisque j'ai été appelé à la rescousse pour
faire un peu d'administration système dessus). Globalement il faut
admettre que la qualité de l'interface utilisateur est excellente :
même si je n'aime pas trop le concept du « chaque fenêtre appartient à
une application, et toutes celles d'une application donnée se
soulèvent en même temps », on doit reconnaître que c'est très
cohérent. Même ma maman a réussi à faire marcher le réseau (enfin, le
routeur que j'administre est un serveur DHCP, donc ce
n'est pas miraculeux non plus !) alors que j'ai parfois vu à quoi
ressemblait la configuration réseau d'un système Windows, et c'est
vraiment pas joli. Là j'ai même fait marcher l'IPv6 en
deux clicks de souris (pareil : j'ai des avertissements de routeur qui
sont émis sur le brin Ethernet, donc ce n'est pas miraculeux). Et
puis il y a des choses tout à fait jolies, comme le dashboard,
ou geek-friendly, comme la possibilité de régler finement le format de
date et d'heure qu'on veut voir affiché.
Pourtant, il y a des points qui pèchent encore considérablement.
Par exemple, dans les préférences système, on ne comprend jamais
clairement ce qui est une préférence du système et une
préférence de l'utilisateur, et ça c'est désastreux. (Je
n'ai toujours pas compris comment régler la langue et le clavier de
l'invite de login, d'ailleurs : parfois modifier la langue d'un
utilisateur adminsitrateur change celle de l'invite de login, mais pas
toujours, c'est très obscur.) L'installation d'une imprimante est
encore loin d'être une partie de plaisir (mais c'est sûr que par
rapport aux horreurs de
CUPS qu'ils utilisent pourtant comme moteur
sous-jacent, c'est vraiment bon).
Mais ce qui m'a le plus déçu, pour un système censément prévu pour
le « multimédia », c'est qu'il ne sait pas lire des Ogg Vorbis par
défaut : moi je pensais que j'aurais juste à double clicker dessus
pour les entendre — eh bien non, Mac OS n'est
pas par défaut capable de faire quelque chose d'aussi simple. Ça
c'est vraiment mauvais, comme prestation, surtout que je m'attendais à
ce qu'iTunes soit capable de jouer absolument tous les formats
possibles imaginables.
Ça y est, je suis débarrassé de cette semaine de cours. En fait,
ce qui prend un temps fou, c'est de préparer des transparents : le 5e
jour (ce matin, donc) j'ai décidé de m'en passer et du coup j'ai
préparé mon exposé en à peine une demi-heure, contre cinq ou six
heures pour chacun des précédents ! J'avoue que je ne comprends pas
pourquoi c'est si difficile, d'autant que mes transparents sont loin
d'être excellents (la 3e
série est carrément très mauvaise ; en revanche, je ne suis pas
trop mécontent de la série sur
les corps finis).
La prochaine fois, je réfléchirai un peu avant d'accepter ce genre
de mission bénévole (parce que j'ai fait ça pour des prunes, ça ne
rentre même pas dans mon service). Mais bon, ce n'est peut-être pas
si inutile, peut-être que ça m'aidera dans le cadre de ma préparation
à l'option « algèbre » de l'agreg.
Du coup, je rate le week-end
d'intégration de l'ENS cette année (ils sont partis
ce matin, du côté du lac de Vassivières). Je pourrais y aller en
train demain (il y a des gens qui font ça), mais quelques heures de
train juste pour une soirée sur place je crois que ça n'en vaut pas
vraiment la peine.
Sinon, je dois dire que c'était rigolo de faire joujou avec mon pointeur laser (le vert) — pour ce
à quoi il est vraiment censé servir. Et, de fait, indépendamment de
l'aspect joujou, il faut avouer que c'est quand même bien pratique de
pouvoir désigner clairement ce dont on parle, souligner exactement la
région d'une formule à laquelle on se réfère, etc., sans se mettre
devant et bloquer la vue de la moitié du tableau !
La station Luxembourg vient de passer au numéro 3, plus
personne n'y croyait !
(Explication : quand ils ont refait la station de RER
Luxembourg — je crois que ça devait être en 2001 ou quelque part
par là —, ils ont décidé d'en faire une sorte de
« station-journal » avec des grands panneaux qui présenteraient un
« journal de l'écologie urbaine » réalisé en collaboration avec
Courrier international, et censément bimestriel il me
semble. Je trouve que c'était une bonne idée. Mais ce
« journal-station » n'a connu que deux numéros, et le 2e est resté
affiché plusieurs années sans bouger. Jusqu'à il y a quelques jours,
donc, où il a été remplacé par un numéro 3 — même s'il n'est pas
exactement étiqueté comme tel — consacré aux favelas
brésiliennes.)
Parlant de station Luxembourg, j'y ai croisé mon prof de physique
de sup tout à l'heure. Sauf que je ne l'ai pas reconnu à temps (ça
fait tout de même dix ans…) pour le saluer.
Je suis tellement habitué à ce que les « gens normaux » (i.e.,
non-geeks) n'aient aucun avis (et, généralement, des idées totalement
fausses) sur les abus de la propriété intellectuelle (je veux dire,
les renforcements délirants que subit ce droit ces dernières années,
la manière abusive et scandaleuse dont l'industrie du disque
l'exploite et tente pour protéger ses monopoles de faire interrompre
le progrès, les tentatives de passage en force pour faire avaler à
l'Union européenne la couleuvre des brevets logiciels, ce genre de
choses) que je suis surpris quand j'entends quelqu'un qui n'est pas
informaticien ou apparenté en parler.
Ce midi, c'est un membre du département de mathématiques de l'École
qui est parti dans un discours très libertaire sur le sujet, que je
n'ai pu que totalement approuver. Ça fait plaisir d'entendre ce genre
de choses. (Les matheux sont concernés par le droit de la propriété
intellectuelle, parce que les journaux scientifiques en profitent de
façon absolument malhonnête ; malheureusement, peu de chercheurs ont
fait l'effort de se renseigner un peu pour essayer de comprendre les
tenants et aboutissants de la cause.)
C'est de la folie, je n'aurais jamais dû accepter de faire ce
cours ! Deux jours passés sur cinq, et je suis déjà mort de fatigue ;
j'en ai eu jusqu'à 23h pour finir ma 3e série
de transparents (le cours de demain, quoi ! et encore, je ne l'ai
pas « fini », j'ai juste arrêté quand je n'en pouvais vraiment plus),
et je me lève à 7h30 demain… Argh.
Pfiou, je n'ai même pas vraiment fini la 2e
partie (sur 5). Sachant qu'il m'a fallu toute la journée pour ça
et qu'à partir de demain j'aurai toute la matinée occupée, ai-je une
chance de ne pas me laisser dépasser ?
En plus, apparemment, ça va être compliqué de trouver un
rétroprojecteur.
Ça fait la troisième fois en assez peu de temps que je me réveille
en sursaut tôt le matin (entre 6h et 7h du matin) avec un sentiment de
panique inexplicable. Ce n'est pas un cauchemar : quand je me
réveille d'un rêve ou d'un cauchemar, j'ai toujours au moins quelques
images qui m'en restent — là rien, je me trouve juste à bondir
de mon lit avec, sans savoir pourquoi, l'impression que merde, je
suis en train de mourir. D'évidence, non, je ne suis pas mort :
et, à part un rythme cardiaque élevé à cause de la décharge
d'adrénaline (même pas une crise de tachycardie comme il m'est arrivé d'en
faire — mais ça a appremment cessé) et de la transpiration parce
qu'il fait trop chaud chez moi, je n'ai pas trouvé quoi que ce soit
qui justifie cette alerte. Mais bon, c'est quand même inquiétant :
même s'il s'avère que c'est purement dans ma tête (je sais que je suis
hypocondriaque), c'est au minimum gênant puisque soit je me lève et je
suis crevé toute la journée par manque de sommeil soit je me recouche
et je ne me rendors qu'une heure après (il faut du temps pour éliminer
l'adrénaline de la circulation sanguine) et je ne peux me lever que
fort tard.
Ce matin, ça m'est arrivé et j'ai eu le souvenir nébuleux (car
perdu dans les brumes de l'instant précédant immédiatement le réveil
en sursaut) d'un bruit bizarre dans ma bouche (comme si je disais
glop très vite — mais tout cela est très flou dans mon
esprit) ; c'est peut-être une piste : il est possible que je fasse de
l'apnée
du sommeil et que je me réveille quand mon cerveau manque
d'oxygène. Pourtant, en temps normal, je ne crois pas que je ronfle
(je dors sur le côté). Une autre possibilité (plus inquiétante) est
qu'il y ait un lien avec certains maux de
tête qui me prennent parfois de façon très subite, vive et
localisée.
Je devrais peut-être consulter. D'un autre côté, la dernière fois
que je suis allé voir un généraliste, c'était pour un problème pas
très différent (sauf que c'était une douleur thoracique qui me
réveillait), il m'a dit que je n'avais rien et il m'a prescrit du
magnésium et de l'euphytose (en clair, rien du tout).
Tant que j'y suis à parler de symptômes nocturnes, une autre chose
qui se produit de temps en temps (mais là, ça fait des années —
au moins dix ou quinze ans, en fait), c'est que, pendant que je suis
couché mais pas encore endormi (et, bizarrement, beaucoup plus souvent
quand je suis couché du côté droit que du gauche),
j'ai une sorte de vertige : ça ne dure qu'une fraction de seconde,
mais ça me fait l'effet d'un éclair — j'entends un son très
puissant (un bourdonnement) qui n'existe évidemment que dans ma tête
et mon champ visuel devient tout lumineux. Il semble que ça ne prête
à aucune conséquence (là il n'y a pas de choc d'adrénaline, donc ça ne
m'empêche pas de m'endormir), ça m'arrive peut-être une fois par
semaine, mais c'est en tout cas assez intrigant. Je n'ai jamais
ressenti rien de tel une fois debout. (Si je dormais en permanence
avec un EEG, on y verrait
peut-être plus clair…) Mise à jour
() : ce phénomène est en fait connu et porte un
nom : exploding
head syndrome. Ajout
() : voir
aussi cette
vidéo de SciShow sur un sujet proche, et qui mentionne le
phénomène.
C'est donc très soudainement que s'opéra pour lui la transformation
(et encore plus soudainement la prise de conscience de celle-ci) qui
chez d'autres a pu prendre des années : le coup de « baguette
magique » de la fée du show-biz qui, selon des critères connus d'elle
seule, transforme la citrouille d'un artiste peinant à survivre en
carrosse d'une star adulée. Pouf ! du jour au lendemain, sa vie, son
univers, étaient bouleversés. Mais, au final, ce qui le troublait le
plus, ce n'était pas l'idée qu'il apparaîtrait désormais régulièrement
(et dès cette semaine) en première page de la presse people, ni
aucun de cette sorte de changements immédiatement liés à la célébrité
(peut-être éphémère). C'était plutôt la pensée des milliers d'ados
qui afficheraient sa photo en poster dans leur chambre, écouteraient
ses disques en boucle et en apprendraient par cœur les paroles
ineptes, copieraient soigneusement son look grunge éclectique
et aléatoire, se branleraient — certains — en pensant à
lui, et feraient généralement de lui leur totem dans leur révolte de
gamins — contre maman, contre la société, contre le monde
entier. À cette réflexion (bien en-deçà de la réalité, ainsi qu'on va
le voir) il fut saisi d'une nausée : comme l'impression de corrompre
la jeunesse.
Ce qu'il y a de bien avec un blog, c'est que ça peut aussi servir
d'agenda.
Sur l'agenda :
Cours
de mise à niveau du MPRI semaine du 19 au 23.
Rendez-vous chez le dentiste le 22. Groupe de travail
Frobenius le 27. Thèse de L.L. le 3. Accueil
Toulousains le 5.
Urgent :
Préparer cours et transparents pour la semaine
prochaine. Faire prolonger le livre de Serre à la bibliothèque.
Paperasse :
Contacter service personnel re rachat
cotisations 2000–2003. S'occuper de la MGEN.
Papiers assurance. Trouver une filière pipo pour être étudiant cette
année ? Renouveler normal❛carte.
Maths :
Soumettre l'article à Compositio !
Ping Bulletin SMF. Revoir plus TODO
séparé.
Enseignement :
Organiser une réunion re agreg.
Maths anecdotiques :
Trouver une cns (ou au
moins une cs intéressante) pour que
Aℕ soit libre sur A.
Comprendre la remarque de Vincent sur l'informatique quantique.
Informatique :
Développer driver ECC
convenable. Développer patch capabilities. Plus TODO séparé.
Divers :
Aller chercher l'aspirateur à la Redoute.
Anecdotique :
Mettre en place
www.banana-awards.info (avant que Slashdot tombe
dessus…). Refondre l'article Quine sur Wikipédia.
Je reviens sur ce fragment littéraire gratuit que j'ai écrit
il y a un certain temps, et je me dis que même s'il est assez peu
réussi[#], c'est une expérience
intéressante que j'aimerais tenter de façon plus sérieuse : en un
texte court (disons de l'ordre de deux ou trois pages[#2]) capturer l'« esprit » d'une
année. Une tentative qui ne serait ni littéraire ni historique ni
« nostalgique », juste de créer une petite capsule temporelle,
retrouver ce que les gens pensaient, quelles étaient leurs
préoccupations et leurs références, en une année précise. À un
endroit précis aussi[#3], bien
entendu (Paris, pour ce qui m'intéresse).
En fait, j'imaginerais de faire ça pour cinq années précises à
intervalles de six ans : 1970, 1976, 1982, 1988 et 1994. Si les
intervalles sont trop rapprochés, on ne voit pas assez la différence ;
après 1994 il y aurait 2000, mais on n'a pas encore assez de recul
pour mesurer vraiment ce qui est différent entre 2000 et 2005 (en tout
cas, pas sur le plan qui intéresse le type de texte que je
recherche) ; et avant 1970 on franchit quelque chose d'important avec
mai '68 et j'ai trop de mal (mais c'est sans doute purement personnel
et lié à mon âge) à retrouver l'odeur de l'époque : en un sens, avant
'70, pour moi, c'est de l'Histoire. Et il y a certainement une
considération personnelle (1976 est l'année où je suis né, 1994 celle
où j'ai passé le bac). Mais il faut voir aussi, pour le choix des
extrémités de l'intervalle, que notre façon de voir une année dépend
beaucoup du présent : je veux dire, si on écrit en 2005 sur l'année
1988 il faudra peut-être rappeler que les téléphones mobiles
n'existaient pas encore — si on écrit en 1994 ce ne sera pas une
chose à souligner. Donc les portraits devraient être refaits avec le
temps, pas parce que le passé change mais parce que le présent bouge.
(En un sens, le texte de Victor Hugo ne nous renseigne pas vraiment
sur l'année 1817 : plutôt sur la façon dont on elle différait d'un
demi-siècle plus tard.) À la limite il pourrait faire partie de
l'expérience de décrire le regard qu'on avait, dans chacune de ces
années, sur une année encore antérieure.
Mais tout ceci n'est pas facile à faire : l'actualité est facile à
retracer, mais il faudrait aussi se replonger dans les journaux de
l'époque (surtout les hebdomadaires, en fait, qui sont une bonne façon
de prendre le pouls de la société), revoir des archives d'émissions de
télé et écouter des extraits de radio, essayer de se rappeler qu'à ce
moment-là on connaissait tel film mais pas tel autre (car il est sorti
après), tel artiste mais pas tel autre, etc. À cela il faut encore
rajouter des données statistiques (le prix du pétrole, ça fait une
grosse différence entre 1970 et 1976 !) et toutes sortes de choses
plus subtiles auxquelles qu'on ne pense pas à noter en temps réel
parce qu'elles sont tellement évidentes qu'on ne les voit plus, et
dont on est surpris de se rendre compte qu'elles ont pu changer. Ce
sont peut-être celles-là les choses les plus intéressantes. Ce sont
elles la physionomie des années [dont] se compose la figure des
siècles.
[#] Au moins parce que
j'ai oublié des choses importantes : Le Grand Bleu, la
mort de Dalida l'année précédente… et sans doute encore plein
d'autres.
[#3] On pourrait aussi
varier l'endroit… mais les lieux s'influencent mutuellement
alors que les années s'influencent seulement dans un sens, ce qui rend
l'expérience asesz différente.
Je disais récemment que je ne
rêvais jamais que j'enseignais, mais ça m'est arrivé cette nuit. En
fait, le rêve était très semblable à celui dans lequel je panique de
ne pas arriver à avancer un examen : je donnais un cours (ou un
TD, que sais-je… ça avait l'air d'être au niveau
lycée ou début de fac) et j'étais épouvantablement mauvais, je
m'embrouillais, je perdais mon temps sans arriver à traiter ce que je
devais traiter, et les élèves s'en allaient les uns après les autres.
Bon, c'est plus vrai qu'avec l'examen parce que, si je n'ai jamais
vraiment eu de problème de manque de temps pendant un examen, lorsque
je donne un TD j'avance toujours très lentement (enfin,
je ne peux pas vraiment dire que ça me panique non plus).
La nuit précédente, j'avais fait un autre rêve dont je me souviens,
où se mêlaient des éléments aussi divers que le voyage en Inde de Joël, l'inondation de la
Nouvelle-Orléans, quelques séries télévisées sur lesquelles je suis
tombé en zappant, et La Planète
interdite que j'ai récemment revu. Toujours est-il que ça
se passait sur un des satellites d'Uranus, Miranda (mais dans mon rêve
Miranda et Uranus lui-même se confondaient assez), qui abritait (sous
dôme, un peu glauque, d'ailleurs) une colonie humaine dont on avait
perdu trace, et que j'étais chargé de retrouver, ce qui n'avait pas
été bien dur ; mais voilà qu'une terrible tempête allait
dévaster la colonie (ensuite le rêve partait dans d'étranges
considérations concernant les meilleurs restaurants indiens sur
Miranda, et dans un dédale de petites rues). Au moins une association
d'idées est transparente : Miranda est un des personnages de La
Tempête de Shakespeare, dont La Planète interdite
(où il est question de retrouver une expédition perdue à destination
d'Altaïr) est souvent considéré comme une adaptation.
Je viens de m'acheter mon agenda 2005–2006. Bon, en fait
j'en ai acheté deux parce que pour le premier je me suis trompé et
j'en ai pris un qui va de novembre 2005 à fin décembre 2006 alors que
mon vieil agenda va d'août 2004 à fin août 2005, donc ça faisait un
trou de deux mois et j'ai préféré racheter un agenda d'août à août (en
maudissant Quo Vadis pour avoir inventé encore une incompatibilité
gratuite). Mais passons. J'ai commencé à le remplir, et c'est
effrayant, j'ai déjà (sur les trois prochaines semaines) plusieurs
conflits (des choses qui se chevauchent, je veux dire). Je n'aurais
peut-être pas dû accepter de faire un cours
de mise à niveau en algèbre commutative pour informaticiens dans
dix jours. Enfin, au moins ça me forcera à me lever tôt !
Je ne saurais pas dire de quels éléments précisément provient cette
impression, mais quand je vois un couple[#] d'amoureux dans la rue (ou un
autre lieu public) qui s'affichent (se tiennent simplement par la
main, ou plus), j'ai généralement tendance à le catégoriser
immédiatement dans une de deux catégories assez nettes et distinctes.
La première, celle des couples dont l'affection se voit simplement
parce qu'elle déborde : ils ne se soucient pas de ce qu'on pensera
d'eux, ils ne se soucient que l'un de l'autre, et généralement ça se
voit ; souvent, c'est « mignon », c'est attendrissant. Ceux-là ne
jouent pas la comédie (ou alors, pas volontairement). Les autres, ce
sont les relations dont on n'a l'impression qu'elles n'existent que
pour se montrer, qu'elles satisfont une fonction sociale. L'un des
deux amoureux (typiquement, le garçon) ou les deux semble tenir la
main de l'autre (ou l'enlacer, ou n'importe quoi d'autre) uniquement
pour bien montrer que c'est sa fiancée, à lui, son « butin de
chasse ». Je fais là un procès purement gratuit et infondé, mais
c'est l'impression qui s'en dégage : on ne perçoit aucune sorte de
complicité partagée, comme si chacun supportait l'autre uniquement
pour pouvoir parader avec.
[#] Hétéro, bien
entendu. Les couples homos ne s'affichent décidément jamais (hormis
dans des endroits très précis) : je ne sais pas quelle est, en ce
fait, la part de crainte de l'homophobie, la part de lassitude de son
fait, la part de respect plus ou moins mécanique de traditions
sociales, et la part du fait, bêtement statistique, que les couples
homos sont simplement beaucoup moins nombreux. Mais le fait est qu'on
n'en voit pratiquement jamais.
L'alchimiste renifla le contenu du creuset et prit un air
satisfait. Pas de doute, c'était bien là du soufre : pas la poudre
jaune qui en tient habituellement lieu, mais la pure essence du
soufre, rouge vif, pâteuse. Jamais la distillation n'avait été aussi
parfaite. Il déposa cette substance à côté du mercure, prenant grand
soin de ne pas les mélanger. Surtout pas si tôt ! Il manquait encore
le troisième ingrédient, celui qui assurerait le mariage entre les
deux principes. La terre… murmura-t-il.
La terre… répéta Matthieu. Dois-je vous en
apporter, Maître ?
L'alchimiste se tourna vers son assistant et sourit.
Oui… Oui, excellente idée. Oui, c'est toi qui vas me
l'apporter. Son regard était tel que le garçon recula d'un
pas. Non, reste ici ! Sais-tu ce qu'est la terre, et
comment on se la procure ? Elle doit être vivante, tu le
sais ? Et c'est toi qui vas me la fournir.
Puis avec un ricanement, il rajouta : M'espionner ! Tu as cru
pouvoir m'espionner ! Oui, je le savais, Matthieu, je sais qui tu es
et qui t'emploie : dès le début je savais tout. Ne bouge pas ! Ne
fais pas un geste ! Tu es paralysé. D'une voix à la fois douce et
terrible : Tu as fait un serment. Maintenant tu ne peux pas lui
échapper. Il est trop tard. Tu voulais me voir à l'œuvre ? Tu
vas être au cœur de l'Œuvre. Mais tu ne pourras pas en
rapporter grand-chose.
Mathieu voulut répondre, marchander, implorer, mais il ne put
prononcer un son. L'alchimiste étendit la main sur son front et
articula lentement : לקחת
כי־עפר אתה
ואל־עפר
תשוב׃
…
Quand le serviteur de l'abbé entra moins d'une heure plus tard,
tout était accompli. Le vieillard, seul, balayait un reste de
poussière sur le sol, tandis que sur la table une pierre rouge
semblait briller de l'intérieur.
On m'a posé cette question assez récemment, et je la trouve assez
jolie ; en plus, elle est compréhensible par tout le monde :
On vous donne une règle (non graduée) d'environ 30cm (et un crayon,
quand même), et deux points distants d'environ 35cm : comment faire
pour tracer la droite qui les relie ? Et si les points sont très
éloignés, peut-on toujours s'en sortir ?
Corrigé (2005-09-06T21:30+0200) : Voici la
solution que j'avais à l'esprit.
Soient A et B les points à relier, distants
d'à peu près 35cm. On trace une droite d′ à peu
près parallèle à (AB) et distante d'elle de
quelques centimètres (au maximum), et sur cette droite on marque deux
points A′ et B′ tels que
B′ soit à peu près aussi loin que possible de
A, et A′ à peu près aussi loin que
possible de B, mais pour que les droites
AB′ et BA′
soient quand même traçables. Soit C′ un point sur la
droite d′=(A′B′)
à peu près au milieu de
[A′B′]. On appelle
C″ le point où AB′ et
BA′ se rencontrent. On trace une droite
d″ passant par C″ et à peu
près parallèle à (AB) et
(A′B′) : soit B″
l'intersection de cette droite d″ et de
(AC′) et A″
l'intersection de d″ et
(BC′). Soit C le point
d'intersection de (A′B″) et
(B′A″) (si on a bien choisi
C′, ça doit être faisable). Alors le théorème
de Pappus assure que A, C et B
sont alignés, et C est à peu près au milieu de
[AB], donc on trace (AC)
(c'est assez court) et (CB) et on a notre droite
(AB) recherchée.
Cette solution doit marcher lorsque le rapport entre la distance à
tracer et la longueur de la règle n'excède pas quelque chose comme 4/3
(je n'ai pas vérifié, mais c'est de ce genre-là). Mais du coup, on
peut faire comme si on disposait d'une règle, disons, 30% plus longue,
et en itérant la construction on peut faire comme si on disposait
d'une règle arbitrairement longue. (Sauf que ça devient complètement
théorique parce que la perte de précision est rapidement énorme.)
J'aime en général beaucoup les livres de l'éditeur Parigramme : par exemple, l'Atlas
de Paris de Danielle Chadych et Dominique Leborgne, ou
encore Métro
insolite de Clive Lamming, sont absolument excellents,
d'une clarté et d'une précision vraiment remarquables (principal
reproche : l'absence d'index dans ce dernier). Mon dernier achat chez
eux, c'est Sur
les traces de la Bièvre parisienne, de Renaud Gagneux et Jean
Anckaert : c'est un ouvrage fascinant. Évidemment, le fait que
j'habite (rive gauche de la Seine mais) rive droite par rapport à la
Bièvre, et que je traverse régulièrement son cours (le plus souvent,
en bas de l'avenue des Gobelins ou bien, sur la rue Corvisart le long
du square Le Gall) doit jouer dans l'intérêt que je porte à cette
rivière disparue (elle est maintenant souterraine et son eau passe
dans les égouts) qu'il est occasionnellement question de faire
resurfacer : pour aller de la Butte aux Cailles à la Montagne
Sainte-Geneviève, je dois d'une manière ou d'une autre passer par la
vallée de la Bièvre, et je ne peux pas ne pas remarquer les traces de
son ancienne présence, ne serait-ce que dans le relief.
Eh bien non, je n'ai toujours pas de la lumière : aujourd'hui je suis parti
comme une fleur en me disant je vais au BHV pour m'acheter des
ampoules à diodes et un support pour les mettre, puis j'irai plus près
de chez moi pour m'acheter un support halogène comme deuxième source
d'éclairage. Naïf !
Premièrement, les ampoules à diodes, actuellement, n'existent
qu'avec deux culots, appelés GU10 et GU5.3 :
ce sont des culots dont vous n'avez jamais entendu parler, qui sont
distincts à la fois des deux types de culots à vis habituels
(E27 et E14) et du culot à baïonnette
(B22), et qui ne sont utilisés par aucun type de support
sur pied (uniquement des supports de type spot, plafonniers ou muraux,
qui s'alimentent par des dominos, pas par des prises, ce qui ne fait
pas du tout mon affaire). Il n'y a aucune incompatibilité électrique,
notez bien, (enfin, si, pour le GU5.3, qui est du 12V,
mais pas pour le GU10, qui prend du 230V tout ce qu'il y
a de plus standard), et si on sait faire des ampoules de ce type on
pourrait tout aussi bien en faire à culot à vis habituel, mais il se
trouve juste que ça n'existe pas (il paraît que c'est censé apparaître
précisément dans deux semaines, à ce que m'a dit le vendeur du
BHV : je ne sais pas si je crois à ce genre de miracles).
Je pense que cela mérite le prix de l'incompatibilité la plus conne et
la plus gratuite de tous les temps (au moins les histoires de RAM elles ont une
vague raison d'être). Donc, d'ici deux semaines, impossible d'avoir
un éclairage sur pied à diodes, au moins d'après le BHV
et les deux Bricorama où je me suis renseigné. Joie. Bon, on reverra
ça.
Pour l'halogène, j'ai choix entre le BHV, qui est hors
de prix, et mon Bricorama local, qui est plus abordable, mais comme
les deux supports précédents que j'ai acheté chez eux ont cassé, je
suis méfiant. Je n'ai donc rien acheté sur ce terrain-là non
plus.
Je fais un coq-à-l'âne pour évoquer quelque chose qu'on m'a raconté
ce soir : il paraît que c'est une tradition chez les encyclopédistes
et les lexicographes d'insérer un mot dans leur encyclopédie ou leur
dictionnaire qui est complètement inventé (par eux, je veux dire),
pour voir si ensuite d'autres reprennent leur corpus de mots. Par
exemple, le New Oxford American Dictionary
a
inventé à cet effet le mot esquivalience. Je me demande
bien si le OED en contient : ce serait
certainement très tentant et très facile pour eux ! Ma mère me
raconte également qu'un de ses collègues, distingué chartiste auteur
d'un livre recensant les hôtels particuliers à Paris, en a inventé un
de toutes pièces. Ça ne doit pas être évident de retrouver lequel !
Tiens, au fait, vous pouvez chercher l'intrus dans cette liste (ce n'est
vraiment pas difficile, il se repère vite…).
L'association d'idées me fait également penser au petit jeu
suivant, qui peut être distrayant avec un groupe d'amis : quelqu'un
choisit un mot bien obscur dans un dictionnaire très complet (comme le
OED) et en recopie la
définition. Il annonce le mot mais pas la définition. Puis chacun
des autres joueurs invente une définition possible pour ce mot. Celui
qui a choisi le mot les lit toutes (y comprise la vraie) dans un
certain ordre, et on vote (à bulletin secret) pour celle qui semble la
plus plausible : chaque vote pour la bonne définition fait gagner un
point à celui qui a voté et en perdre un à celui qui a choisi le mot,
tandis que chaque vote pour une mauvaise définition fait gagner un
point à celui qui l'a rédigée et en perdre un à celui qui s'est
trompé.
Certains se rappellent peut-être mes déboires avec mes lampes halogènes : ils ne sont pas
finis. Pour résumer, j'en avais une depuis longtemps qui marchait
fort bien, mais un jour elle a cassé (je parle du circuit électrique
dans le socle, hein, pas de l'ampoule) ; j'en ai donc racheté une
autre (à un prix défiant toute concurrence), mais d'une part elle
était d'une couleur horrible (je parle toujours du support, pas de
l'ampoule) et d'autre part elle a cassé en quelques jours ; alors j'en
ai racheté encore une autre (stupidement, du même modèle),
blanche, cette fois, et elle marche encore… vaguement.
Vaguement ça veut dire que l'intensité lumineuse a baissé
progressivement au fil des semaines, et maintenant elle éclaire à peu
près autant qu'une incandescente ordinaire de, euh, 50W à tout casser,
alors que c'est une halogène de 300W. Ça doit être le variateur qui
est fondamentalement buggué, mais là il est vraiment en position
maximale, il n'y a pas de doute.
Demain je vais donc au BHV et je compte en revenir
avec une lampe qui marche. J'aimerais bien en trouver deux,
en fait, une halogène (mais une bonne, cette fois) et une lampe à diodes : je ne sais pas si c'est
trouvable, pour l'instant je n'ai vu des lampes à diode que sous forme
de spots muraux, jamais ajustables sur pied, je ne vois vraiment pas
de raison pour ça, mézenfin… Au moins les diodes il ne devrait
pas y avoir besoin de les changer tous les deux mois.
Accessoirement, je ne comprends vraiment pas comment le
support d'une lampe halogène peut casser. Ce n'est qu'un
unique fil électrique avec un interrupteur et un rhéostat !