Il m'arrive rarement de relire un livre de la première à la
dernière page (normalement je pioche au hasard un livre et un passage
qui m'a plu et je relis juste ça). Je viens pourtant de le faire[#] pour The End
of Eternity (La Fin de l'Éternité) d'Asimov, qui
est certainement un de ses romans les plus étranges et les plus
remarquables : je ne dirais pas que c'est le meilleur, mais c'est
indubitablement un des plus « asimoviens ». Un roman très intrigant
parce que, pendant un bon tiers (voire une moitié) du livre on se
demande mais où veut-il donc en venir ?
— et à la fin
pourtant tout s'explique en temps voulu avec le talent habituel
d'Asimov pour les enchaînements de coups
de théâtre. L'intrigue est délicieusement compliquée et
agrémentée de surprises inattendues (j'adore ça). Et bien sûr il y a
le thème du voyage dans le
temps qui m'est cher (même si le modèle qu'en propose Asimov ne
tient pas debout quand on y réfléchit un peu, il contient des mèmes[#2] intéressants).
Un autre livre que j'ai récemment relu de bout en bout, c'est Cœur de démon (dont j'ai déjà parlé). Il a en commun avec La Fin de l'Éternité (et avec certains de mes romans complètement cinglés de quand j'étais petit) ce genre d'intrigue terriblement compliqué où tout le monde ment, cache des choses, et où on va de révélation en révélation. Ça me donne envie de lire d'autres choses de ce genre : des histoires (se déroulant, peu importe, dans le monde réel, dans un contexte de heroic fantasy ou dans un univers de science-fiction) de complots et d'intrigues, des machinations politiques, des échafaudages de mensonges dans des mensonges, mais où tout, finalement, est expliqué et dénoué après le dernier rebondissement ; donc si quelqu'un a des conseils de lecture à me faire…
[#] Précisons cependant que je l'ai relu en anglais alors que je l'avais lu une première fois en français (parce qu'il était épuisé en anglais donc j'avais dû me rabattre sur la traduction).
[#2] Comme l'idée
<spoiler niveau="léger">
qu'une modification faite
dans le présent va avoir des conséquences qui augmentent en intensité
pendant un certain temps (l'effet papillon bien connu),
puis qui diminuent dans un futur encore plus
lointain</spoiler>
. C'est de la pure invention de
sa part, il n'y a aucune raison de le penser, mais c'est une idée à
mon avis très intéressante et pas du tout impensable. Je me
demande si on peut donner un système dynamique ou un automate
cellulaire ou quelque chose de ce goût-là (autre qu'un exemple évident
du style système en mouvement forcé) qui aurait un comportement de ce
genre.