Je pense qu'il est généralement impossible de faire plus d'une
chose (vaguement constructive) dans une journée. Aujourd'hui, donc,
je suis allé faire des courses. Et j'en suis revenu avec une lampe
halogène (puisque la précédente est
morte). Elle marche. Ce à quoi je n'ai pas fait attention, en
revanche, c'est qu'elle est verte (pas la lumière, hein, bien
sûr, je parle de la couleur extérieure de l'objet). Et pas n'importe
quel vert : un vert vaguement kaki (peut-être que caca d'oie
serait une description plus fidèle ; ou jeune pousse — qui a
contracté une maladie bizarre
), le genre de couleurs qui devaient
paraître rieuses à certains esprits dérangés dans les années '60 qui
s'amusaient à en colorer tout et n'importe quoi, mais dont j'aurais
pensé, maintenant, qu'elles étaient rendues impossibles par les lois
de la physique — eh bien non, et mon nouvel halogène le prouve.
Je n'essaierai pas de reproduire la nuance précise, parce que toute ma
science colorimétrique n'y
arriverait pas. Toujours est-il que c'est le genre de couleur qui
fait mieux sur un vêtement qu'on porterait à Woodstock que sur une
lampe halogène de salon. Bon, vous direz, je n'ai pas été très malin
de ne pas vérifier la couleur sur l'emballage avant d'acheter la
chose, mais sur l'emballage, justement, à l'éclairage blafard des
néons du Bricorama, ça avait l'air blanc cassé ; à y regarder de plus
près, c'est effectivement vert pâle. De toute façon, ces putains de
trucs sont tellement lourds à transporter (la compagnie qui les
fabrique s'appelle Massive
,
c'est sûrement un signe), poids doublé par la quantité invraisemblable
de carton utilisée pour emballer une malheureuse lampe (et la faire
tenir dans un parallélépipède aux dimensions soigneusement étudiées
pour être impossible à tenir à la main de façon commode), que, bien
que le Bricorama soit à cinq minutes à pied de chez moi, je préfère
encore vivre avec sous mes yeux cette couleur — argh —
verte.