David Madore's WebLog: 2005-05

Vous êtes sur le blog de David Madore, qui, comme le reste de ce site web, parle de tout et de n'importe quoi (surtout de n'importe quoi, en fait), des maths à la moto et ma vie quotidienne, en passant par les langues, la politique, la philo de comptoir, la géographie, et beaucoup de râleries sur le fait que les ordinateurs ne marchent pas, ainsi que d'occasionnels rappels du fait que je préfère les garçons, et des petites fictions volontairement fragmentaires que je publie sous le nom collectif de fragments littéraires gratuits. • Ce blog eut été bilingue à ses débuts (certaines entrées étaient en anglais, d'autres en français, et quelques unes traduites dans les deux langues) ; il est maintenant presque exclusivement en français, mais je ne m'interdis pas d'écrire en anglais à l'occasion. • Pour naviguer, sachez que les entrées sont listées par ordre chronologique inverse (i.e., la plus récente est en haut). Cette page-ci rassemble les entrées publiées en mai 2005 : il y a aussi un tableau par mois à la fin de cette page, et un index de toutes les entrées. Certaines de mes entrées sont rangées dans une ou plusieurs « catégories » (indiqués à la fin de l'entrée elle-même), mais ce système de rangement n'est pas très cohérent. Le permalien de chaque entrée est dans la date, et il est aussi rappelé avant et après le texte de l'entrée elle-même.

You are on David Madore's blog which, like the rest of this web site, is about everything and anything (mostly anything, really), from math to motorcycling and my daily life, but also languages, politics, amateur(ish) philosophy, geography, lots of ranting about the fact that computers don't work, occasional reminders of the fact that I prefer men, and some voluntarily fragmentary fictions that I publish under the collective name of gratuitous literary fragments. • This blog used to be bilingual at its beginning (some entries were in English, others in French, and a few translated in both languages); it is now almost exclusively in French, but I'm not ruling out writing English blog entries in the future. • To navigate, note that the entries are listed in reverse chronological order (i.e., the most recent is on top). This page lists the entries published in May 2005: there is also a table of months at the end of this page, and an index of all entries. Some entries are classified into one or more “categories” (indicated at the end of the entry itself), but this organization isn't very coherent. The permalink of each entry is in its date, and it is also reproduced before and after the text of the entry itself.

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Entries published in May 2005 / Entrées publiées en mai 2005:

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(mardi)

Rhume, voisins, mai, conique, problème

C'est bizarre, les rhumes : hier je me sentais très bien, j'en concluais que mon rhume était passé, et aujourd'hui j'ai eu l'impression d'être vraiment malade — fébrile, très fatigué, vaguement nauséeux. Du coup, j'ai passé ma journée à ne rien faire. À propos, j'ai déjà dit que je hais les enfants de mes voisins, qui trouvent nécessaire de jouer en hurlant dans leur jardin où tout s'entend parfaitement depuis ma chambre à coucher ? Bon, eh bien c'est dit ; mais c'est un fait bien connu que les voisins sont une invention diabolique pour gâcher toute vie qui, sans ça, pourrait être heureuse.

Le mois de mai est fini, et le bilan n'en est franchement pas intéressant : je n'ai rien accompli de notable, et il ne m'est rien arrivé de particulièrement plaisant (ni déplaisant).

Sans suite logique, voici un joli petit problème de maths sur lequel je sèche en ce moment : soit p un nombre premier impair, et on considère un ensemble Q de cardinal p+1 de points de P2(Fp) (le plan projectif sur le corps fini Fp à p éléments), dont on suppose que trois (points de Q) quelconques ne sont jamais alignés ; peut-on conclure que Q est une conique ? J'arrive à démontrer plein de choses (par exemple à construire une dualité intéressante sur la donnée), mais absolument pas à conclure. Donc s'il y a des amateurs de jolis problèmes.

Mise à jour (2005-06-01) : La réponse est oui (c'est une conique), et c'est un théorème de Segre.

Toujours sans aucun rapport : quelqu'un écrit ce qui suit à mon propos :

Le problème majeur de David, en réalité, c'est que, tel qu'il se présente au monde, tel qu'il apparaît aux yeux de tous, même à des inconnus, il est un cerveau avant d'être une bite (resp. une Grande Puissance Émotionnelle). Et ça, ce n'est tout simplement pas attirant sexuellement (resp. sentimentalement).

La solution au problème madorien passe donc par un shutdown du cerveau — exercice extrêmement difficile, j'en conviens — pour exalter ses autres aspects.

C'est une remarque… intéressante.

Bon, j'avais d'autres choses à dire, mais ça ne me revient pas, alors شهرزاد va se coucher (pour le peu de temps que les garnements d'à côté me laissent avant de me plonger dans l'enfer de leurs cris sauvages).

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(Monday)

1000!

1000!

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(dimanche)

Abstentionniste ! Bouh !

Je pensais vaguement ne pas aller voter, à la fois parce que je ne vois pas l'intérêt de me déplacer quand l'issue du scrutin est connue d'avance[#][#2] et parce que je trouve de plus en plus que la démocratie (aussi bien au niveau très local qu'au niveau national) ressemble à une masquarade dans laquelle je ne vois pas vraiment l'intérêt de participer. Pourtant, j'avais fini par décider de le faire, mais un concours de circonstances vraiment impressionnant m'a quand même fait abstentionniste (pour la première fois depuis mon inscription sur les listes électorales, d'ailleurs).

Première circonstance notoire : je suis (toujours) inscrit à Orsay. Mauvaise idée, parce que les lumières du progrès et de la civilisation (i.e., la fermeture[#3] des bureaux de vote à 22h, ce qui est quand même vaguement décent) n'a pas encore atteint cette barbare contrée reculée. Enfin bon, peu importe. Mes parents votent aussi là-bas (pour eux, c'est normal, ils y habitent vraiment). Comme ma mère avait affaire à Paris aujourd'hui, elle devait m'appeler pour que nous rentrions ensemble sur Orsay et allions voter ensemble. Jusque là, tout va bien. Je me suis mis à travailler, en attendant son coup de fil, et, deuxième circonstance, j'ai perdu le fil de l'heure (notamment parce que je suis malade et que ça affecte bizarrement ma conscience).

Troisième coup de malchance : ma mère avait laissé allumé son téléphone mobile (normalement elle l'éteint car elle ne s'en sert que pour appeler, pas pour recevoir) et il s'était déchargé. Or (quatrième circonstance) elle n'avait mon numéro que dans la mémoire de celui-ci, elle ne le connaissait pas par cœur parce que j'en ai changé récemment. Du coup, elle a appelé depuis une cabine mon père à Orsay pour qu'il lui dicte mon numéro de mobile. Cinquième hasard : mon père se trompe en lui dictant le numéro, ou elle entend mal, ou quelque chose comme ça. Toujours est-il qu'elle a appelé un mauvais numéro, et, sixième hasard, tombe sur un répondeur qui n'est pas le mien, mais pas de façon identifiable (ce n'est pas comme si elle était tombé sur une voix étrangère, elle aurait bien vu qu'elle n'avait pas le bon numéro, mais là, le répondeur était une annonce préenregistrée qui répète simplement le numéro appelé) ; bref, elle laisse un message, que, évidemment, je n'ai pas eu. Septième coup de malchance : je ne suis joignable à aucun autre numéro parce que je ne suis ni chez moi ni dans mon bureau (je suis descendu prendre un thé).

Ma mère finit par me joindre une fois rentrée à Orsay, où elle peut trouver le bon numéro de mon mobile. À ce moment-là, il est 18h55, donc il est encore possible pour moi, normalement sans trop de problème, de rentrer à Orsay pour voter avant 20h. Je me rends à la station Luxembourg, où j'arrive à 19h pile. Les écrans d'annonce des prochains RER indiquent le prochain à 19h15. Pas de problème, je devrais être à l'heure. Je prends mon temps pour descendre sur le quai, et je vois que je viens de rater un train (d'une demi-seconde, environ) : normal, les écrans se croient plus malin que les voyageurs et n'indiquent pas les trains déjà à quai, pour éviter que les gens courent essayer de les attraper (et se fassent du mal). Donc, j'ai raté le train de 19h à un instant près (on en est à huit, là). Et voilà que le train annoncé à 19h15 est signalé comme retardé. Un peu après il est prévu pour 19h25 (ce serait vraiment très juste pour arriver à voter, mais encore vaguement jouable, si le train va un peu plus vite pour rattraper son retard), puis il avance jusqu'à 19h20, et en fait il passe dans la station à 19h22, mais… sans prendre de voyageurs. Apparemment, il y a eu un problème technique. Évidemment, on ne nous annonce rien, pas l'ombre d'une explication ou d'une excuse. Finalement, les horaires sont réévalués et le train est prévu pour 19h30, puis pour encore un peu plus tard. Plus la peine d'attendre, j'abandonne et je quitte le quai (j'ai vaguement pensé à demander remboursement de mon billet, mais la lassitude à l'idée de devoir m'engueuler avec le guichetier m'a fait laisser tomber).

Il y a des moments où on se dit que l'Univers est ligué contre vous, et à la puissance dix, alors je crois que je ferais mieux de me coucher.

[#] Oui, oui, si tout le monde pensait pareil… — le fait est que tout le monde ne pense pas pareil et que ce n'est pas un raisonnement dont on peut croire qu'il a eu une influence notable sur un scrutin quelconque, et en l'absence de ça, il est raisonnable.

[#2] Pour prendre les choses plus au pied de la lettre, d'ailleurs, en 2005, la loi française qui dit qu'on ne peut pas publier les résultats avant la fermeture des derniers bureaux de vote n'est plus gênante, il suffit d'aller chercher sur un site Web étranger, par exemple, Suisse.

[#3] Soit dit en passant, trouver un site Web fiable indiquant exactement quels bureaux de vote ferment à quelle heure s'avère apparemment mission impossible. Le Ministère de l'Intérieur donne des horaires pour les élections de… mars 2004. Ha, ha, ha. Très drôle.

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(samedi)

Fragment littéraire gratuit #47 (le Livre des livres)

Comment ne pas être prisonnier d'un genre ? Voilà la question que je me suis posée. Si on écrit, mettons, un roman d'aventures, le livre déplaira à ceux qui n'aiment pas — qui n'aiment jamais — les romans d'aventures. La même chose vaut pour une pièce de théâtre, une comédie sentimentale, un conte de fées… Je voulais faire un fiction qui ne soit limité à aucune catégorie, de la même manière que la vie réelle n'est aucunement limitée. Le Livre des livres a commencé sur cette idée. J'ai contemplé la manière dont ces problèmes, ou des problèmes semblables, avaient été abordés par Borges, par Calvino, par Perec ; j'ai relu l'Ulysse de Joyce, j'ai relu les Exercices de style de Queneau, et j'ai relu le Quatuor d'Alexandrie de Durell. Enfin, un jour que mes yeux sont tombés sur le premier verset de l'évangile de Jean, la solution m'est apparue, simple et lumineuse. Et j'ai écrit le Livre des livres. La première annonce que je dois vous faire, car vous l'ignorez encore, est que vous êtes à l'intérieur de mon livre.

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(vendredi)

Rhume nº9961342950

Et voilà, je suis de nouveau enrhumé. (Oui, je suis au courant qu'il a fait dans les 30°C aujourd'hui. D'ailleurs, c'est intolérablement chaud. Mais ça n'a aucun rapport.) Sam, je te hais : que tous tes PDP-10 sous ITS deviennent des PC sous Windows XP !

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(Thursday)

Gratuitous Literary Fragment #46 (George Lucas meets Isaac Asimov)

My previous fragment was a fanfic, I guess, and as I found it rather fun to write I'll try another one.

The Executive Council of the Second Foundation was in session: the psychologists gathered in the room reviewed the computation being displayed by the Prime Radiant, while the Third Speaker, who had performed most of the computational ‘dirty work’, commented on the part that was currently highlighted. (In fact, he did not ‘speak’ in the usual sense of the word, for the twelve minds knew each other so well and could feel each other's emotions with such accuracy that spoken communication was almost unnecessary, but, for the reader's convenience, we take the liberty to transcribe in words the ideas being expressed.)

‘As you can see from this section, the terms representing the influence of Coruscant become dominant beyond Phase Two. From the psychohistorical point of view, they cause no difficulty; however, since the principal series diverges, past the declaration of war, we had to resort to parabolic expansion and apply Palver's second theorem. Now we have merely substituted the contribution in the equation describing the Jedis' esteem: it follows from lemma 90 that the singularity cannot be cancelled by terms from this Phase.’

The Fifth Speaker summarized. ‘So we have a nexus: we cannot afford to risk the wrong branch, and we must perform computations on individuals. Risky. Very risky. Suppose you take over.’

The Eighth Speaker was indicated: he had earned a reputation by carrying out extremely difficult psychological—as opposed to purely psychohistorical—computations. ‘There is no doubt that Anakin Skywalker is the appropriate target. Proceeding as per First Speaker's plan, we have cooked up a prophecy to place him in the right spot. Now this expression represents the primary contributions of the individuals Palpatine, Kenobi, Amidala and a fourth whose name cannot be determined at the moment. Also note the interesting set of values indicating the possibility of grievous bodily harm, which, however, cancels neatly to all further levels. I have been able to solve the dependence equation, and the probability of success for the principal course is presently at 72%.’

‘But at what cost?’ the Second Speaker asked.

The Third Speaker said: ‘Well, to put it bluntly: Alderaan.’

‘You know well,’ the Fifth Speaker added, ‘that all other courses we considered were well out of safety bounds. The case of Alderaan is unfortunate—but unavoidable. It will not be prevented. Now there remains one further question to settle: who will proceed with the interventions required at points C, D and E in the plan? This is a delicate matter.’

The First Speaker rose from his seat. All the other psychologists' attention turned to him. The First Speaker expressed himself in full words, even though they were short. ‘Do this I will.’

‘Thank you, Yoda,’ the Fifth Speaker said. ‘After this, the phase space computations indicate that you must remain on the Dagobah system for all further actions.’ After a pause, he added, also in full words: ‘May the Plan and the Force be with you.’

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(jeudi)

Chen — Soleil d'Est

J'ai déjeuné ce midi avec trois amis au restaurant Chen (Soleil d'Est) (, je suppose, mais je n'ai pas pris la peine de noter sur le moment le caractère — qui d'ailleurs était calligraphié donc difficilement reconnaissable —, et comme je ne connais pas le chinois… bref), 15 rue du Théâtre, dans le 15e : il a la particularité d'être le seul restaurant chinois parisien à avoir une étoile au Michelin, et je peux confirmer qu'il est tout à fait excellent. Certes un peu cher, mais ça le valait : on en a eu pour 60€ par personne, boisson comprise, avec le menu affaires — servi uniquement le midi en semaine — dont la description complète est selon l'humeur du chef (apparemment le chef était de bonne humeur aujourd'hui ☺️). Ce qui est intéressant, surtout, c'est le mélange de la cuisine chinoise avec un raffinement à la fois chinois et français et un service à la française (que le Michelin doit exiger pour figurer dans ses pages). J'ai apprécié aussi la manière dont le chef nous décrivait, avec un enthousiasme manifestement sincère, les plats qu'il nous apportait (puisque le menu était surprise, donc) ; et les amateurs de thé qui m'accompagnaient ont pu apprécier le choix proposé (et pas de Lipton Yellow 😉). En revanche, il était bizarre de constater que nous étions apparemment les seuls clients (j'espère qu'ils ont plus de succès le soir !).

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(mercredi)

J'en ai marre, de ce referendum…

Vivement dimanche et la victoire du non, qu'on n'en entende plus parler. Parce que, là, vraiment, je sature : il y a deux ou trois semaines il m'arrivait encore de voir de temps en temps un bout de réflexion nouveau par-ci par-là, mais c'est maintenant bien fini, chaque débat ressasse exactement les mêmes arguments et contre-arguments. À quoi sert-il encore de parler ? À moins d'être irrémédiablement crétin, chacun les connaît désormais, et il est aussi futile d'en débattre que de discuter de l'existence de Dieu (même face à un agnostique, qu'on appelle ici indécis dans le langage des sondeurs, ces arguments usés jusqu'à la corde n'arriveront à rien).

Néanmoins, la campagne m'aura ouvert les yeux sur certaines choses. Notamment, l'absurdité de la doctrine démocratiste qui voudrait que les citoyens aient forcément raison dans leur choix : c'est ridicule — les Français ne sont pas plus clairvoyants collectivement qu'ils le sont individuellement, et il n'y a pas de sagesse particulière qui sorte des urnes. Il y a simplement qu'un des principes de notre système de gouvernement (principe que je trouverais contestable si j'avais mieux à proposer, mais ce n'est pas le cas, alors je me tais) veut qu'on suive les décisions qu'il exprime par cette voie : non qu'elles soient justes mais simplement qu'elles sont censément souveraines. Pourtant, aucun homme politique n'aura jamais les couilles pour dire que les électeurs ont été cons après un vote. Même a posteriori, d'ailleurs : personne ne clame haut et fort que les électeurs français ont fait le mauvais choix le 5 mai 1946 en rejetant la constitution soumise à referendum (enfin, je vais le faire maintenant : ils ont fait le mauvais choix) ; et on maintient une vague fiction que ce qui s'est passé le 21 avril 2002 était une calamité venue du ciel plutôt que de la bêtise des électeurs (il est très fort, le double langage consistant à dire que les électeurs ont toujours raison mais que ce jour-là il s'est passé quelque chose de terrible).

Le problème de cette doctrine, c'est que l'électeur, justement, montre une stupéfiante capacité à ne pas apprendre par ses erreurs, et c'est peut-être parce qu'on lui répète à l'envi que ce ne sont pas des erreurs vu qu'il est infaillible quand il s'exprime ex urna. Passons : je n'éprouverai aucune joie à faire remarquer après coup que la renégociation que certains espéraient s'est mystérieusement volatilisée. Car une chose est sûre : l'Angleterre et la Pologne vont remercier la France d'avoir fait échouer un traité dont elles ne veulent pas car il est beaucoup trop social et trop dirigiste à leur goût. En effet, l'électeur français partisan du non dit de gauche (et symétriquement l'électeur partisan du oui si un coup de tonnerre inexplicable devait faire passer le oui) se demandera forcément au moins un peu si sa victoire n'est pas une victoire à la Pyrrhus ; l'Anglais ou le Polonais, lui, n'aura aucune raison d'avoir ce doute si le non l'emporte en France.

L'influence de ce vote sur ma vie quotidienne (et même celle l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 que la victoire du non entraînera probablement) sera, somme toute, minime. Un peu comme si on soumettait au vote la question de l'existence de Dieu, en fait. Je ne participerais pas à une telle masquarade, et je me demande de plus en plus si je devrais participer à celle de dimanche.

En revanche, je devrais envisager sérieusement d'acheter quelques milliers de dollars que je revendrais le lendemain du scrutin, lorsque l'euro aura bien chuté. Car l'avantage du système prétendument libéral est qu'il n'y a pas de circonstance dont on ne saurait tirer quelque profit. (Sauf qu'en fait ce n'est pas clair : les plus libéraux se réjouiront de la victoire du non, et les marchés boursiers ont sans doute une téléonomie libérale.)

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(mardi)

Le besoin d'écrire

Besoin d'écrire : je ne parle pas cette fois du besoin de raconter (celui qui me pousse à pondre des « fragments ») mais bien du besoin de tracer des caractères sur du vrai papier, avec un vrai stylo. Je trouve qu'il y a quelque chose de particulièrement jouissif à faire un premier trait sur une feuille jusqu'alors blanche : à contempler un instant sa virginité, puis la déflorer d'un geste auguste. À prendre le temps de former de beaux caractères (ou, plutôt que beaux : réguliers). Et puis il y a les couleurs : j'aime avoir sous la main une batterie de stylos aux encres de toutes les couleurs possibles. Il y a dix ans c'étaient des stylos plume, maintenant je trouve que les stylos à encre gel sont plus agréables à manier (surtout pour les pointes très fines ; mais c'est aussi, justement, le grand choix d'épaisseurs différentes qui fait leur intérêt).

L'ennui, c'est que je n'ai plus guère l'occasion d'écrire à la main. Pour à peu près n'importe quelle fonction il est mille fois plus pratique pour moi de taper sur un clavier que d'utiliser du papier : déjà, je tape beaucoup plus vite que je n'écris, ensuite cela m'assure que le texte me sera accessible partout où je serai et ne sera pas perdu (je perds très rarement des fichiers, alors que perdre des papiers, euh…) ; cela me permet de corriger plus facilement, de copier-coller des morceaux, de rechercher dans ce que j'ai écrit, de vérifier l'orthographe (encore que j'ai tendance à ne pas le faire), etc. Je dispose ainsi d'au moins autant de couleurs différentes que dans mes stylos, et je peux faire plus d'effets spéciaux ; grâce à la merveille du Très Saint Standard, j'arrive à écrire dans bien plus d'écritures que je ne saurai jamais calligraphier. Au plaisir de voir une feuille joliment écrite je peux tenter de substituer celui d'avoir produit un fichier XHTML correct… et pourtant… ce n'est pas la même chose.

Je prends des notes quand j'assiste à un séminaire de maths, mais ce n'est pas vraiment agréable, il faut aller aussi vite que possible parce que l'orateur n'attend pas, et je ponds des petits gribouillis illisibles (que, de toute façon, je n'essaie jamais de relire). Il m'arrive aussi d'écrire au tableau noir, ce qui est déjà plus plaisant, mais c'est encore surtout quand je réfléchis pour moi-même à des questions mathématiques que j'ai encore le plus l'occasion de noircir du papier, et j'ai parfois l'impression que former joliment les symboles pour les objets qui interviennent, tracer de beaux diagrammes et calligraphier les hypothèses, comme une sorte de rituel propitiatoire, va aider à résoudre le problème. Néanmoins, l'usage de la couleur reste extrêmement limité, donc mon stock invraisemblable de stylos de teintes différentes ne sert à rien.

Et je ne parle même pas du fait qu'à force d'écrire de moins en moins, mon écriture devient de plus en plus bizarre.

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(lundi)

Le thé

Après le vin, le thé est sans doute la boisson dans laquelle on trouve des amateurs les plus experts. Par exemple, je n'ai jamais rencontré de connaisseur (au sens du mot en anglais) en jus d'orange, mais en thé, j'en connais au moins quatre qui peuvent passer pour tsaiologues (chaologues ou 茶ologues ou je ne sais quoi — en tout cas, pas théologues). On reconnaît apparemment un vrai amateur de thé au fait qu'il voue une haine tenace au Lipton Yellow[#] (le thé du profanum vulgus par excellence[#2]) : j'en déduis que je ne suis pas d'entre eux, parce que je n'ai rien spécialement contre le Lipton Yellow, je ne vais pas m'approvisionner chez Mariages Frères, au Palais des Thés ou autres boutiques de ce genre, mais bêtement à mon Champion local, parce que je crois que les grandes marques proposent déjà largement assez de variétés de thé, probablement plus que mon nez (mon nez d'ignare qui ne se révulse pas à l'approche d'un sachet de Lipton Yellow) ne saurait en distinguer.

Bref, je bois généralement du Earl Grey (de Ringtons) le matin, du Darjeeling (de Twinings) dans l'après midi, et du thé vert Jade le soir. (Je ne suis pas en train de dire que je bois trois tasses de thé chaque jour ; il faut comprendre que quand je bois du thé le matin, c'est plutôt du Earl Grey, l'après-midi du Darjeeling et le soir du thé vert.) Du thé au jasmin, aussi, de temps en temps, ou même — horresco referens — du Lipton Yellow. Je devrais essayer le thé blanc, un jour.

Le département de maths (DMA) de l'ENS a un thé hebdomadaire (en fait, thé veut surtout dire jus d'orange et petits gateaux, mais moi j'y bois généralement du thé, maintenant) : je devrais essayer de varier les parfums à cette occasion-là.

Bon, je ne sais plus du tout où je voulais en venir, en fait, avec le thé, alors je vais me coucher.

[#] Tiens, apparemment, ça n'existe qu'en France ? Le site français de Lipton n'a en tout cas à peu près rien en commun avec leur site américain (enfin, je suppose qu'il est américain — il n'y a que sur le marché américain qu'on vend du thé en mettant en avant le fait que c'est antioxydant). Et le site britannique de la même compagnie, quant à lui, je n'y comprends rien, mais en tout cas ça n'a l'air de concerner que le thé glacé (ce qui est assez ironique quand on sait que Thomas Lipton a été fait chevalier par la reine Victoria, et sûrement pas pour ses thés glacés).
En tout cas, j'aimerais bien que les grosses entreprises multinationales comprennent un jour quelque chose à la mondialisation, bordel de merde ! Il n'y a rien de plus crétin que d'avoir un site différent par pays alors que la compagnie est censée être globale.

[#2] Bon, en fait, je crois que le problème est surtout que quand on voit l'indication thé sans autre précision, quelque part, c'est presque toujours de celui-là qu'il s'agit.

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(samedi)

Fatigue, angoisse, doute…

Le spleen et la morosité regagnent doucement leur empire sur moi, je les sens revenir et je sais que je ne peux rien faire.

Y contribuent notamment la fin de l'année (universitaire) qui approche, et avec elle le sentiment d'avoir gâché ce temps, de ne pas avoir fait quantité de choses, ces derniers jours, ces dernières semaines, ces derniers mois (ou même, ces dernières années) que j'aurais pu faire. Il est d'ailleurs saisissant de constater que la liste des choses « à faire (urgemment) » que j'ai à l'esprit actuellement est exactement la même qu'il y a quinze jours (jusqu'à : aller de toute urgence déposer mon mémoire de thèse au service de la scolarité du troisième cycle, chose que je n'ai pas réussi à faire en cinq ou six semaines ! on se demande à quoi j'ai bien pu les passer).

D'autant plus que ces derniers temps mes journées consistent typiquement à me lever vers 14h, manger un unique repas vers 19h (entre temps je ne fais rigoureusement rien, je n'ai toujours pas compris pourquoi il me faut plus de cinq heures entre le moment où je me lève et le moment où j'arrive à manger), m'habiller vers 20h, sortir de chez moi vers 22h, y revenir vers 2h du matin (entre temps je ne fais rien, puisqu'il n'y a jamais rien à faire nulle part entre 22h et 2h du matin), et me coucher vers 4h, alors forcément… Impossible de faire des courses, et en plus mon appartement est tout noir. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est glauque.

À cela, on peut rajouter un pesant sentiment de solitude.

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(vendredi)

Si c'est un homme

Je viens de finir de lire Si c'est un homme (Se questo è un uomo) de Primo Levi, le témoignage de son internement au camp d'Auschwitz (ou plus exactement, dans un des camps qui dépendaient d'Auschwitz) ; je l'avais acheté il y a quelque temps déjà, mais j'avais à vrai dire assez peur de l'ouvrir. Normalement je lis très lentement, mais ce livre-là, je l'ai vraiment dévoré en quelques heures. Inutile que je tente de parler de l'horreur qui y est décrite (sur un ton très précis et extraordinairement neutre), je pense que ceux qui n'ont pas vécu ça ne pourront, même avec tous les témoignages possibles[#], n'appréhender qu'intellectuellement ce que cela a été. Curieusement, le chapitre qui m'a le plus bouleversé est celui où Levi décrit l'examen de chimie qu'on lui a fait passer (il était chimiste avant d'être déporté, et pendant l'hiver 1945 il a été affecté en laboratoire) : c'est loin d'être le plus terrible, mais c'est celui qui m'a fait ressentir le plus d'empathie pour le narrateur abasourdi par la situation surréaliste dans laquelle il se trouve.

Incidemment, je me demande s'il existe des témoignages écrits des camps de concentration nazis vus par les bourreaux (ou complices) plutôt que les victimes. Cela doit être, peut-être, encore plus dérangeant à lire (surtout si on s'efforce de se poser la question : et si ça pouvait être moi ?).

[#] Il y a aussi que les témoignages, forcément, sont les témoignages de ceux qui ont survécu : cela donne forcément une image différente. Il faut s'imaginer, à côté de chaque livre de la sorte, des dizaines et des dizaines d'autres qui n'ont jamais été écrits et qui s'achèveraient brutalement avec autre chose qu'un « heureux dénouement ».

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(vendredi)

Quel est le titre de ce livre ?

— Eh bien, mon prince, Gênes et Lucques ne sont plus que des apanages, des поместья, de la famille Buonaparte. Non, je vous préviens, que si vous ne me dites pas que nous avons la guerre, si vous vous permettez encore de pallier toutes les infamies, toutes les atrocités de cet Antichrist (ma parole, j'y crois) — je ne vous connais plus, vous n'êtes plus mon ami, vous n'êtes plus мой верный раб, comme vous dites. Ну, здравствуйте, здравствуйте. Je vois que je vous fais peur, садитесь и рассказывайте.

J'ai affirmé dans une entrée passée que le titre du roman qui commence par ces mots célèbres serait, dans l'orthographe d'origine (d'avant-guerre), Война и Міръ, soit La Guerre et le Monde et pas Guerre et Paix (les mots monde et paix sont homophones en russe, et ils sont également homographes depuis 1917). Mais j'apprends que c'est probablement une légende urbaine (pas complètement dénuée de fondement, certaines éditions portant effectivement la mauvaise orthographe) et que le titre serait bien Война и Миръ. Si quelqu'un pouvait m'en donner une confirmation absolument certaine et indiscutable, dans un sens ou dans l'autre, ce serait mieux. Étonnant, quand même, qu'il puisse y avoir le moindre doute, ou même des rumeurs sur le moindre doute, concernant le titre d'une œuvre aussi connue ! fût-ce dans une orthographe qui n'est plus usitée.

Sans rapport (enfin, sans rapport sérieux) : la semaine dernière, j'ai revu Love and Death, que je trouve assez excellent (dans le mélange du sérieux et du bouffon).

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(jeudi)

Épisode III

Je suis allé voir le film qu'on attend depuis trente ans, et je suis tenté d'être indulgent. Disons qu'il y a deux choses qui le sauvent :

  • La beauté des images. J'avais déjà trouvé que c'était à peu près la seule vertu sauvant le I, et ça ne fait pas défaut ici : si on aime les belles images de synthèse, ça mérite le coup d'œil — et ce qui m'impressionne, ce n'est pas les effets spéciaux, comme on dit, c'est plutôt l'ameublement des appartements de Palpatine ou de Padmé. Je veux les mêmes !
  • Le lien avec les épisodes de la trilogie d'origine. Lucas s'en sort étonnamment mieux que je le craignais, et on est prêt à lui pardonner quelques incohérences inévitables pour une transition dans l'ensemble bien réalisées, une histoire qui se tient presque (vaguement) et une explication plutôt bien trouvée de certains mystères qui pouvaient subsister (même si d'autres sont simplement balayés).

Bref, ceux qui ont aimé la trilogie classique et qui ont eu la patience de supporter le I et le II (voire un seul des deux) devraient sans doute apprécier celui-ci. Ne serait-ce que pour voir Yoda sautiller dans tous les sens.

Maintenant, il ne faut pas cacher que le scénario ne tient pas vraiment debout (voire, pas du tout), que les répliques sont pathétiques, que le jeu des acteurs est inexistant (on a dit du bien d'Ian McDiarmid, qui joue Palpatine, mais je trouve que c'est plutôt Hayden Christensen qui s'en sort bien), et que, globalement, c'est un navet. Mais un navet plutôt sympathique, qui tient ses promesses (de zoulies batailles de sabrolaser, quoi), et qui se laisse regarder sans trop faire long. Au moins la deuxième moitié.

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(jeudi)

À plume et à poil

Homonormalité organise ce soir une soirée Plumes, et j'ai eu peur, un instant, d'avoir perdu la plume mythique d'il y a trois ans. Ouf, je l'ai retrouvée (et vous savez où elle était ? euh, non, rien, en fait).

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(jeudi)

Comment ne pas juger les gens

Il y a des mèmes qu'on rencontre plusieurs fois (de façon apparemment indépendante) dans une journée, et c'est ainsi qu'aujourd'hui j'ai croisé dans trois conversations différentes la question, vaguement formulée, de la manière dont on peut juger (moralement, s'entend) le comportement d'autrui. C'est quelque chose que j'essaie de ne pas faire : l'idée étant que je considère que je n'ai pas à porter de jugement moral sur les actions de ceux qui m'entourent, parce qu'ils sont adultes et en principe responsables et dont fondés à évaluer eux-mêmes le caractère éthique de leurs actes — je ne m'estime pas plus compétent qu'eux en cela, et je suppose a priori que les gens ont des raisons de faire ce qu'ils font, et lorsque j'ai un doute je préfère leur en donner le bénéfice. Si on me demande des conseils sur quelque chose que je pourrais désapprouver, je les donnerai, mais je tâcherai qu'ils ne soient pas moralisateurs, simplement pragmatiques. Et en tout cas je ne cherche jamais à culpabiliser : c'est-à-dire que j'essaie d'avoir un regard sans reproche sur les actions et motivations des autres. (Certes, je n'y arrive pas toujours, et certainement je ne fais pas de cette idée une règle absolue, je peux condamner une action qui apparaît particulièrement grave ou dont les conséquences néfastes sont patentes, ou encore me méfier de quelqu'un dont un doute répété et insistant aura su me garder.) Mais ce qui me désole est qu'on me soupçonne généralement de penser toutes sortes de choses (certainement négatives) et de les garder pour moi.

Franchement, est-ce que je peux faire peur, moi ?

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(mercredi)

Fiat lux, bordel de caca d'oie !

Ça paraît incroyable, mais ma lampe vert caca d'oie a déjà cessé de fonctionner (et ce n'est pas juste l'ampoule, puisque le voyant témoin reste éteint ; et ce n'est pas la prise non plus).

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(mardi)

Ça sert à quoi, la démocratie ?

Je me demande quelle est la meilleure façon de choisir les dirigeants d'une association (en l'occurrence une association d'élèves, mais peu importe). Déjà, je ne suis pas persuadé que la démocratie interne soit une chose forcément souhaitable : parce qu'en matière d'élection, c'est souvent le hasard qui fait le choix, ou qui a le plus de copains, ou qui a la meilleure tête, ou qui parle le mieux, ou qui a un nom sympatique, que sais-je encore — rarement celui qui a le meilleur projet pour l'association (quand il y a un projet tout court). C'est du moins ma conclusion après avoir fréquenté un nombre assez conséquent d'associations « loi de 1901 » ou structures apparentées ; ceci dit, déjà, avoir plus d'un candidat à un poste est quelque chose dont on peut se réjouir, parce qu'en général l'élection se résume plutôt à entériner l'investiture de la seule personne qui se dévoue ; mais sinon, à la limite, autant tirer au sort (les taux de participation sont toujours ridicules, cela montre bien que les gens ne veulent pas vraiment de la démocratie). Ou, de façon plus sérieuse, laisser les précédents responsables choisir les nouveaux (ou se reconduire indéfiniment), en donnant juste aux membres la possibilité de voter une motion de censure constructive (i.e., proposant en même temps un nouvel ensemble de dirigeants) s'ils les trouvent trop mauvais.

Mais bon, admettons que la démocratie interne soit une bonne chose. Que faire, maintenant, si on a un certain nombre de postes à pourvoir (et ces postes sont typiquement étiquetés : président, vice-président, trésorier, secrétaire, etc.), et qu'on veut à la fois permettre à des listes cohérentes de se présenter (et d'avoir une chance d'être élues en bloc) et pourtant autoriser des candidatures individuelles à tel ou tel poste (voire à un ensemble de postes, ce ne serait pas mal, parce que se présenter comme « trésorier adjoint », je ne vois pas bien quel sens ça peut avoir) ? Pour l'instant, le COF organise un vote individuel (à deux tours) par poste, ce n'est pas terrible. (Pour des raisons incompréhensibles, cette association n'a pas de conseil d'administration, juste un bureau.) Diverses propositions avaient été envisagées pour remédier à ce problème, mais aucune n'a été adoptée. La mienne était la suivante :

On suppose qu'il y a n sièges à pourvoir. Il est possible de présenter des listes comportant entre 1 et n noms. Chaque électeur vote pour (au maximum) n noms, choisis arbitrairement entre les listes (mais le scrutin est organisé de façon à inviter à voter pour une liste complète). S'il y a N électeurs, cela donne (au maximum) N·n voix ; on compte le nombre de voix pour chaque candidat et le total par liste (quel que soit le nombre de candidats dans la liste). On considère la liste ayant obtenu le plus de voix (au total) et on lui attribue un poste, ce poste étant attribué à celui qui, dans la liste, a obtenu le plus de voix (mais il a la possibilité, après concertation, de se désister en faveur du suivant, qui lui-même, etc., et si toute la liste se désiste, on passe à la liste suivante) ; si les postes sont étiquetés, ce premier candidat élu choisit à quel poste il est élu (a priori il a annoncé lors de la campagne quels postes il convoitait). Puis N voix sont soustraites au total de la liste (indépendamment du nombre de voix obtenu par le candidat élu, et même si on arrive à des quantités négatives) et le candidat élu en est rayé. Et on recommence l'opération (après soustraction, on prend la nouvelle liste ayant obtenu le plus de voix, qui peut éventuellement être la même, et on attribue un poste au mieux classé restant dans cette liste), jusqu'à avoir rempli les n sièges à pourvoir.

Cela équivaut essentiellement à un scrutin de liste à la proportionnelle, par la méthode du plus fort reste, où on peut voter autant de fois pour une liste qu'il y a de candidats dessus, et où chaque liste est triée par l'ordre dans lequel ses candidats sont choisis à l'intérieur d'elle. Le scrutin permet à un candidat individuel de se présenter sans être (trop) défavorisé, mais ne pénalise pas les listes lorsque leurs voix se dispersent entre les membres. Les possibilités de désistement permettent de négocier pour constituer des équipes cohérentes (par exemple, s'il ne reste qu'un poste de secrétaire à pourvoir, quelqu'un qui ne veut pas de ce poste peut se désister en faveur de quelqu'un d'autre sur sa liste ou, s'il ne peut envisager de travailler avec l'équipe qui a les autres postes, quelqu'un de cette équipe-là).

Mais bon, on m'avait dit que ce mode d'élection était beaucoup trop compliqué : les normaliens, c'est bien connu, sont des esprits un peu limités et ne sont pas capables de comprendre les complexités d'un système mathématique ou politique trop subtil. 😕

Bon, sur ce, je dois aller me coucher : demain, y'a Épisode III au programme.

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(lundi)

Sic transit

Parlant de vieillissement, et puisque c'est la saison, je retombe sur cette image : voici à quoi ressemblent aujourd'hui, trente ans après, ceux dont tant de gens avaient gardé une image comme ceci.

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(lundi)

Propagande électorale

Non, il ne s'agit pas du referendum. Ceci est un message à portée locale : mercredi, votez pour William, Justin, Sam, Sarah, Arthur, Fanny, Luca et Hervé — la Cosmopoliste ! (Et d'après Google toutes les occurrences de ce mot sur le Web pour l'instant sont des fautes de frappe pour cosmopolite — comme quoi leur propagande on-line n'est pas encore trop développée, heureusement que tonton Gro-Tsen est là pour y remédier, quand même.)

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(samedi)

Miroir, mon beau miroir…

[Photo de David Madore vieilli]On me signale un étonnant accélérateur de vieillissement (promesses tenues, comme dirait un certain laboratoire de produits de beauté) qui me promet un jour l'apparence ci-contre (j'ai un peu — mais pas de façon très convaincante — blanchi les cheveux, ensuite, parce qu'ils restaient trop blonds, ce n'était pas plausible ; de toute façon, je serai certainement plus chauve que ça). Je trouve ça assez surréaliste de regarder une image de ce genre. Ils peuvent aussi transformer un homme en femme ou vice versa, c'est amusant.

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(Saturday)

Gratuitous Literary Fragment #45 (user's manual)

One Ring / Anneau Unique / Een Ring / 魔戒一 /  
(Made in Mordor)

Thank you for choosing an appliance in the Rings of Power® range which is intended, for making you invisible and ruling Middle-Earth. Please read, carefully these instructions. Any use, which does not conform to these instructions will absolve Rings of Power® from any liability.

Description: (Please refer to illustration sheet.) (A) Ring. (B) Fiery letters (only visible when heated). (C) Hole for inserting finger. (D) Optional chain (not included).

Safety recommendations: Please read instructions carefully before use. Never leave the Ring within reach of children or hobbits without supervision. When heating Ring, to make fiery letters appear, care must be taken not to burn oneself with heat source (though Ring remains cool).

Use: Put Ring on finger by inserting finger in hole B. Ring adjusts automatically to finger size. To remove, gentle pull on Ring. To make fiery letters appear, heat ring in fire. For more advanced instructions (such as, to find them, to bring them all and in the darkness bind them), please refer to full user's manual, available from Rings of Power® editions (see enclosed catalog).

Notes: • Ring does not make user invisible from powers of darkness. • Ring does not protect from wearer's finger being cut off, bit off or otherwise severed; Ring will cease to operate, should this occur. • Attempts to dispose or destroy of Ring by any attempts are not covered by guarantee. • To heat ring (such as, for making fiery letters appear), please use normal heat source such as wood fire. Specially, throwing Ring in volcano is not under normal use. • Ring might not function normally when used by certain supernatural creatures living in forests. • Loss or theft is not covered by guarantee. • To rule them all and in the darkness bind them, Ring must be worn at all times: do not remove unless needed.

Cleaning: Gentle clean with a soft dry cloth. No detergents.

Environmental protection: Our Rings are 100% environment-friendly, made from recycled material.

Waste disposal: Should the Ring no longer be found agreeable, please contact us for disposal. Do not attempt to personal dispose or destroy. Rings of Power® shall not be held liable for grievous bodily harm resulting from attempts to dispose of ring in any manner.

Guarantee: Lifetime guarantee (only valid with official dealer stamp).

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(jeudi)

Fragment littéraire gratuit #44

À ce moment-là, tu me demandes si j'ai peur. Ta voix semble si gentille, si douce. Je te réponds que oui. Peur ? Je suis tétanisé, oui ! Si j'enfreins une règle, que va-t-il se passer ? Ou si j'en oublie une ? Cette perspective me paralyse. Un instant, je me demande si je ne veux pas faire marche arrière, tout arrêter. Mais le désir est tellement fort. Puis je me rappelle : il est trop tard pour faire marche arrière, maintenant. Cette pensée me tranquillise presque : les dés sont jetés. Oui, j'ai peur. Je suis mort de trouille. Tu dis : C'est… bien. Toujours d'une voix gentille. Tu poses ta main sur ma tête. Sur mon crâne rasé. Je sursaute violemment au contact inattendu de la peau contre la peau. Je me force à me contrôler. Tu répètes : C'est… bien.

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(jeudi)

Un petit coucou aux informaticiens

Chaque année, à la même période, les informaticiens de première année de l'ENS passent une nuit blanche pour finir (et généralement, commencer) leur projet de base de données à rendre pour le lendemain. Idem pour leur projet de programmation Java. Bon courage à ceux de cette année, donc. ☺️

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(mercredi)

Fragment littéraire gratuit #43 (rencontre)

Il n'y eut, bien sûr, pas de témoins à cette première rencontre, qui devait déterminer une hostilité durable, mais une hostilité empreinte d'un sincère respect mutuel, une hostilité qui parfois ressemblait étrangement à de l'amitié. Une relation, aussi, dont les répercussions portèrent à travers les siècles et dont les conséquences se lisent encore aujourd'hui. Il n'y eut pas de témoins à cette rencontre, mais je me plais à l'imaginer néanmoins telle qu'elle a pu se dérouler.

On venait de mener le Libérateur dans les appartements privés du Consul. Ce dernier était — tous les témoignages concordent sur ce point — un fin lettré, un hédoniste raffiné, et par ailleurs un homme conciliant, aucunement imbu de l'importance de sa fonction. Tout à l'inverse de la personnalité inflexible du Libérateur, lequel n'admettait comme connaissances que ce qu'il définissait comme la Loi. L'un et l'autre avaient cependant deux points communs qui ont été remarqués : l'âge (trente-neuf ans) et une honnêteté scrupuleuse aussi bien dans leurs propos que dans leurs actions.

Les appartements du Consul, donc, affichaient la splendeur élégante de la résidence d'un grand de cette époque. En y faisant référence, la première phrase que le Libérateur lui aurait adressée aurait été : Sais-tu combien ont souffert pour que tu puisses en profiter ? Et son hôte de rétorquer : Y renoncer maintenant ne leur retirerait pas cette souffrance. Tâchons au moins de ne pas la rendre inutile.

PS : Ce fragment fait peut-être suite à celui-ci, mais c'est, bien sûr, au lecteur d'en décider.

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(mercredi)

CNRS, fin

Les résultats d'admissibilité (concours 01-05) sont tombés (enfin, pas encore officiellement au moment où j'écris, donc je ne les recopie pas ici, mais je les ai eus). Ils ont retenu vingt noms pour quatorze places. Je ne suis pas dessus.

Donc, comme attendu, c'est reparti pour un an (avec le dilemme de savoir ce que je fais au bout de cette année, mais, bon, j'ai un peu de temps pour voir venir).

Tout compte fait, ce n'était pas très malin de passer ce concours. Il est vrai que j'ai pris la décision très hâtivement, juste à quelques jours de la clôture des inscriptions.

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(mercredi)

Colère (regulus.⁂.net)

J'avais enfin récupéré le contrôle de ma machine regulus.⁂.net (hébergée chez lost-oasis : on m'a changé le disque dur et je suis reparti avec une installation vierge). Upgrade WoodySarge, donc. Tout se passe bien, aucune erreur, aucun warning inquiétant, lors de l'apt-get dist-upgrade. Reboot → ne répond plus au ping.

Et voilà, j'ai encore perdu cette machine.

Je n'ai aucune idée de pourquoi, bien sûr. La première fois, cette upgrade s'était passée sans l'ombre d'un pépin.

Quelle bande de singes, chez Debian. Quand on prétend stabiliser la distrib, la moindre des choses est de vérifier que l'upgrade depuis la distrib précédente avec une installation vierge se passe sans accroc (là j'avais quand même eu quelques warning mineurs à la con — qui ne peuvent pas être responsables du non-reboot mais qui prouvent quand même, s'il restait des doutes, qu'il y a des imbéciles sur Terre).

Bon, maintenant il me reste à décider entre payer le forfait à 100€ chez lost-oasis pour avoir une réinstallation complète, ou payer la même somme et leur donner mon mot de passe de root pour qu'ils réparent les choses, ou payer les frais d'expédition par UPS/whatever pour récupérer la machine et faire moi-même ce qu'il faut[#] (quelqu'un a une idée du prix que ça coûte, de faire expédier un PC — probablement depuis Marseille ?).

Ou bien passer l'éponge et fermer purement et simplement — et définitivement — mon site Web personnel, parce que j'ai autre chose à foutre de ma vie que m'occuper de ces conneries qui m'ont déjà coûté assez de temps et d'argent.

[#] Au moins j'aurai la satisfaction de savoir précisément d'où venait le problème. Ensuite, je peux envisager de m'acheter une batte de base-ball pour taper sur le responsable du package qui aura bloqué au reboot.

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(mardi)

Mon nouvel halogène

Je pense qu'il est généralement impossible de faire plus d'une chose (vaguement constructive) dans une journée. Aujourd'hui, donc, je suis allé faire des courses. Et j'en suis revenu avec une lampe halogène (puisque la précédente est morte). Elle marche. Ce à quoi je n'ai pas fait attention, en revanche, c'est qu'elle est verte (pas la lumière, hein, bien sûr, je parle de la couleur extérieure de l'objet). Et pas n'importe quel vert : un vert vaguement kaki (peut-être que caca d'oie serait une description plus fidèle ; ou jeune pousse — qui a contracté une maladie bizarre), le genre de couleurs qui devaient paraître rieuses à certains esprits dérangés dans les années '60 qui s'amusaient à en colorer tout et n'importe quoi, mais dont j'aurais pensé, maintenant, qu'elles étaient rendues impossibles par les lois de la physique — eh bien non, et mon nouvel halogène le prouve. Je n'essaierai pas de reproduire la nuance précise, parce que toute ma science colorimétrique n'y arriverait pas. Toujours est-il que c'est le genre de couleur qui fait mieux sur un vêtement qu'on porterait à Woodstock que sur une lampe halogène de salon. Bon, vous direz, je n'ai pas été très malin de ne pas vérifier la couleur sur l'emballage avant d'acheter la chose, mais sur l'emballage, justement, à l'éclairage blafard des néons du Bricorama, ça avait l'air blanc cassé ; à y regarder de plus près, c'est effectivement vert pâle. De toute façon, ces putains de trucs sont tellement lourds à transporter (la compagnie qui les fabrique s'appelle Massive, c'est sûrement un signe), poids doublé par la quantité invraisemblable de carton utilisée pour emballer une malheureuse lampe (et la faire tenir dans un parallélépipède aux dimensions soigneusement étudiées pour être impossible à tenir à la main de façon commode), que, bien que le Bricorama soit à cinq minutes à pied de chez moi, je préfère encore vivre avec sous mes yeux cette couleur — argh — verte.

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(lundi)

Audition CNRS

— Alors, montrez-moi une pièce d'identité, et présentez-vous brièvement.

— Euh, je n'ai pas prévu…

— Ce n'est pas grave, dites-nous juste en quelques mots qui vous êtes et ce que vous faites.

— Alors je m'appelle David Madore, et je fais de la géométrie arithmétique, et plus spécialement de l'arithmétique des variétés rationnellement connexes, et je fréquente le séminaire Variétés rationnelles organisé par Colliot-Thélène à l'ENS. J'ai soutenu ma thèse sous sa direction il y a un mois, et d'ailleurs voici un exemplaire définitif du mémoire, ainsi que le rapport du jury. Et voici un rapport de référé favorable que j'ai reçu à un article que j'avais soumis au Bulletin de la SMF.

— Merci. Vous signez ici. Est-ce que quelqu'un a des questions ?

— Il n'a pas formulé de vœu d'affectation.

— En effet. Vous avez une idée d'où vous voudriez être ?

— Non.

— Pas une petite idée ?

— Ben, sur Paris, mais je suppose comme tout le monde…

— Oui, mais à part ces considérations géographiques. Il y a des endroit où mathématiquement vous voudriez plutôt être ?

— Non, pas particulièrement.

— Bon, eh bien merci.

Voilà. C'était une audition pour le CNRS.

Accessoirement, un des membres de la commission était quelqu'un que je connais bien, puisqu'il est de ma promotion à l'ENS et à l'Agreg. Je trouve ça un peu bizarre (pour ne pas dire anormal) que les tout jeunes chargés de recherche participent au jury de recrutement.

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(dimanche)

La mystérieuse flamme de la reine Loana

J'ai fini de lire le dernier roman d'Umberto Eco, La mystérieuse flamme de la reine Loana. J'avoue que j'ai été surpris : ça ne ressemble pas trop au roman habituel (si j'ose dire) d'Eco. Certes, comme toujours, il trouve un prétexte narratif pour nous faire savourer ses connaissances, son érudition, son humour ; mais ici l'histoire est, on peut le soupçonner, largement autobiographique (le roman parcourt les souvenirs d'un Italien bibliophile né en 1932, et je suppose que les ressemblances avec l'auteur ne s'arrêtent pas là), et le ton d'Eco est donc, quand il raconte son histoire à lui, un peu différent (moins savant, moins drôle aussi, et certainement plus nostalgique) des pages où il raconte l'Histoire avec un grand ‘H’. Peut-être, à l'instar de son personnage (amnésique), l'auteur lui-même cherche-t-il à faire un peu abstraction de ses connaissances livresques pour retrouver ses souvenirs personnels. C'est donc un texte plus personnel, justement, qu'il nous offre ici. Le prologue est léger et facile à lire (alors qu'Eco nous a habitué à des romans dont le commencement est délibérément indigeste, comme pour trier ses lecteurs), puis nous rentrons dans le cœur du sujet : le livre retrace l'itinéraire d'une enfance en Italie sous le fascisme. La composition, bien sûr, est parfaite, mais je dois reconnaître ne pas avoir beaucoup ressenti cette mystérieuse flamme dont il parle.

Quoi qu'il en soit, ne lisez pas la quatrième de couverture, elle révèle trop de choses.

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(samedi)

Un ordinateur, ça meurt énormément

Après le serveur hébergé (toujours pas de nouvelles de ce côté-là, d'ailleurs), c'est au tour de mon PC de me donner des soucis : manifestement il y a une composante mécanique, peut-être un disque mais plus probablement un ventilateur, qui est en train de rendre l'âme : il émet à intervalles à peu près réguliers des sons qui ressemblent à des longs mugissements d'une bête qu'on égorgerait. Bon, comme cette machine a autour de cinq ans d'âge, ça ne m'étonne pas énormément qu'elle présente des signes de faiblesse. L'ennui, c'est qu'elle a trois disques durs et quatre ventilateurs (un sur l'alim, un à l'avant du boîtier, et un sur chaque processeur), et je ne sais absolument pas d'où vient le bruit, je n'arrive pas à en localiser la source même quand le boîtier est ouvert c'est trop confus. Il n'est pas acquis, non plus, que je puisse racheter des ventilateurs pour Pentium II, d'ailleurs, si c'est l'un d'eux qui se meurt (et il n'est pas non plus acquis que je me souvienne comment on monte et démonte ces satanés trucs).

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(vendredi)

Mensonges et vérité

J'oubliais de le signaler : les productions du cercle d'écriture de nouvelles sont disponibles ici, de façon anonyme pour l'instant (les noms des auteurs seront communiqués sous peu, mais j'avoue qu'aucune n'est de moi parce que je n'ai finalement pas trouvé d'inspiration). À mon avis, toutes sont très bonnes : même si j'aime particulièrement la première (on m'a confirmé que j'avais reconnu qui en était l'auteur, que je salue au passage), les autres ne sont vraiment pas loin à mes yeux.

À la réflexion, il semble que le sujet ait été trop directeur (je plaide entièrement coupable), et je proposais, si on renouvelle l'expérience, de choisir des thèmes nettement plus larges (et aussi plus faciles à énoncer), peut-être même d'un seul mot.

Merci à Cigaës pour s'être chargé de la partie technique (la mise en forme des nouvelles, essentiellement) et à Flo pour avoir supervisé cette édition. Et merci à tous ceux qui ont écrit un texte, évidemment.

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(vendredi)

Fragment littéraire gratuit #42 (the meaning of life)

Je fais passer cela pour un fragment littéraire gratuit (parce que je n'ai pas le courage d'assumer ce que je dis ? 😉), profitant de l'occasion pour prendre le numéro quarante-deux de la série.

Le sens de la vie ne se vend pas ? Je crois au contraire qu'il n'y a rien qui se vende mieux. De tout temps il y a eu des gens pour prétendre qu'ils avaient Tout Compris, pour dire que le salut est dans la communication, les micro-circuits imprimés, le renouveau religieux, la forme physique, ou dans n'importe quelle autre sottise. Et pour essayer de vendre leur conception. Je ne dis pas qu'ils ont tort : ils peuvent très bien avoir trouvé le sens de la vie, leur vie ; mais comme il y a des milliards de vies différentes, il y a aussi des milliards de sens différents qu'on peut leur donner. Oh, ce n'est pas un mal d'en prendre un d'occasion — éprouvé par l'usage, si j'ose dire : il faut une certaine trempe, ou une folie certaine, pour se créer le sien — entreprise qui ne va pas sans risques ; et il est toujours plus simple de suivre le gourou-qui-sait-mieux-que-vous, même s'il s'appelle Brian.

Le plus sage serait peut-être de ne pas se poser la question, mais on vous fait avaler la question de force, plus encore que les réponses. Ça fait partie du package publicitaire, si j'ose dire : pour vous vendre le sens de la vie, il faut bien vous faire accepter l'idée qu'elle en a un, qu'elle doit en avoir un, ou en tout cas que vous devez (ou pouvez) lui en trouver un. Ensuite, il y a toutes les variations possibles sur ce thème : il y a ceux qui vous disent au contraire que la vie n'a pas de sens, que l'homme est tel Sisyphe condamné à porter son lourd rocher sans savoir pourquoi, mais qui le présentent comme si cela même était la réponse ultime — je pense que le marketing a du génie, pour arriver à faire passer l'absence de produit pour le produit lui-même ; il y a ceux qui vous disent que la réponse est dans la question, dans le fait de la chercher, ce qui n'est pas mal non plus ; ou au contraire dans le fait de ne pas chercher la réponse. Cela me rappelle cette vieille parabole zen où l'on dit en substance que la meilleure façon de trouver le bonheur n'est ni de chercher le bonheur ni de chercher à l'éviter, mais d'être heureux. À vrai dire, il ne doit pas y avoir une chose qui n'ait pas été proposée et son contraire comme un sens possible de la vie.

Quoi qu'il en soit, on ne peut imaginer commerce plus lucratif, même quand il ne prend pas une tournure aussi grossièrement commerciale (car le fait d'avoir de l'argent, et surtout de le dépenser, est le sens de la vie le plus galvaudé qui existe, sauf peut-être celui, exactement contraire, consistant à se détacher de l'argent et des biens matériels, et lui aussi récupéré de la même façon). La quête ultime, ou celle qu'on veut faire passer pour telle, est le fonds de commerce de toutes les idéologies, de toutes les religions, et même d'un bon nombre de nos loisirs. Pour ma part, mon sarcasme nonobstant, je regarde cela avec une certaine bienveillance. La chose que je ne supporte décidément pas, c'est le fait qu'on prétende savoir mieux que moi ce qui est bon pour moi.

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(jeudi)

Un parc, un doigt, et un chinois

[Photo de jardin][Photo de jardin]J'ai fini par me résoudre à profiter du beau temps pour me promener dans le parc André Citroën, et, décidément, j'aime toujours autant cet endroit où on passe en quelques pas d'un recoin protégé des regards à une perspective étendue[Photo de parc] ; certains se plaignent du fait qu'il est trop géométrique, trop arrangé, pas assez naturel, mais je trouve pour ma part que c'est une merveilleuse réussite. On peut lire sur le site de la Mairie de Paris une petite description du parc (et de certaines des correspondances vaguement baudelairiennes sur lesquelles il est construit), mais rien ne vaut la visite — donc j'incite les Parisiens qui ne le connaissent pas encore à y faire un tour !

Ce qui est dommage, en revanche, c'est que comme aujourd'hui était jour férié, la pelouse était plutôt noire de monde (apparemment les gens cherchent surtout une herbe où s'allonger : le reste du parc n'était pas autant visité), ce qui ne rend pas les lieux trop agréables à parcourir. Il est dommage, aussi, que toutes les serres (aussi bien les grandes que les petites), qui font une bonne partie de l'attrait du jardin, étaient fermées : il faudra que je me renseigne sur leurs dates et heures d'ouverture au public.

J'ai pris des photos (la liste complète est ici — les connaisseurs pourront s'exercer à reconstituer mon parcours précis, minute par minute), mais malheureusement presque toutes sont ratées : en effet, j'avais éteint l'écran de contrôle de mon appareil photo numérique (pour économiser les batteries, qui sont assez usées et se rechargent mal), mais j'avais « oublié » que l'appareil n'était pas un réflex, et que le viseur était stupidement mal placé, et ne montre pas du tout l'image qui va effectivement être capturée, ce qui fait que j'ai presque systématiquement (1) mis mon doigt devant l'objectif et (2) très mal cadré. Donc, en matière de photos du parc André Citroën, ça donne surtout des photos des doigts de la main gauche de David Madore.


Je fais un non sequitur complet pour parler d'un restaurant chinois, parce que j'y ai mangé ce soir : il s'agit de La Muraille du Phénix, 179 rue Saint-Jacques (Paris 5e), restaurant dont un certain nombre de normaliens ont fait leur cantine sous le nom de code le chinois canonique. Ce n'est pas comme si la cuisine était exceptionnellement bonne (pour des restaurants chinois que je recommande à ce titre-là, voir ailleurs), mais elle est tout à fait convenable (et en au moins sept ans que j'y mange je n'ai jamais été malade). C'est surtout que la quantité est remarquable, notamment eu égard au prix : le menu canonique est à 38 francs, et il n'a pas changé avec le passage à l'euro, c'est-à-dire à 5.79€ et ça fait au moins sept ans que ça n'a pas bougé d'un poil, et à ce prix-là on est gavé. (À chaque fois que j'y vais — sauf les deux dernières où j'ai voulu varier — je prends le même menu : un menu à 38 avec potage pékinois, bœuf aux oignons, riz blanc, et lychees au sirop.) Le patron est un personnage haut en couleur (qui fait le service tous les jours de la semaine, dirait-on), il appelle ses clients chef — ou Monsieur le Directeur si on est un habitué —, il prend la commande avec une rapidité absolument époustouflante, et les petites carafes d'eau (qu'il appelle eau municipale) vous sont servies et resservies dès qu'elles se vident plus vite que vous ayez le temps d'en redemander. En plus de ça, le restaurant, qui est tout petit, arrive toujours à trouver de la place pour dix personnes qui rentrent en même temps, sans broncher. Bref, cet endroit est une institution !

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(jeudi)

Ils allaient conquérir le fabuleux métal que Cipango mûrit dans ses mines lointaines

J'allumais la télé par hasard, sur France 5 et voilà que, paf, je retombe en enfance : ce sont les images des Mystérieuses Cités d'Or qui apparaissent sur l'écran (et dire que j'ai mis un moment à reconnaître : non, ce n'est quand même pas… ça ne peut pas être… mais si, c'est bien… enfant du soleil… !). Bon, les plus jeunes ne peuvent probablement pas comprendre.

À part ça, France 5 est quand même une chaîne fabuleuse parce que, quelques minutes plus tard, une historienne de l'art venait nous raconter qu'on ne trouvait pas dans l'art chrétien de représentation du sexe du Christ circoncis.

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(mercredi)

Soucis

J'ai vraiment les nerfs à vif. Je viens de passer une journée de plus cloîtré chez moi à ne rien faire du tout, juste parce que cette connerie de serveur m'a lâché : j'aurais voulu utiliser mon temps à des choses un peu plus productives et, par ailleurs, cette histoire m'ennuie quand même beaucoup. Le fait que mon halogène ait claqué rend en plus mon appartement assez sinistre. Greuh.

Demain est férié (ascension), ce que j'avais complètement oublié, du coup, c'est malin, je ne pourrai pas aller chercher à la fac d'Orsay un papier certifiant que j'ai mon doctorat (et y déposer les exemplaires de mon mémoire que je n'ai toujours pas réussi à obtenir, tellement j'ai été occupé depuis ma soutenance !) ; j'essaierai vendredi, mais il est probable que les secrétariats feront le pont et seront fermés, du coup, je ne pourrai pas présenter de tel certificat lors de mon audition au CNRS lundi. Encore quelque chose qui me tracasse, donc.

Tous ces petits tracas s'accumulent, même si chacun est relativement insignifiant il y en a un nombre vraiment conséquent, et j'ai l'impression que le temps me file entre les doigts de façon inexplicable. À titre d'exemple, il y a deux mois j'ai décidé qu'un jour où il ferait beau j'irais me promener au parc André Citroën ; eh bien, depuis deux mois je n'ai toujours pas trouvé moyen : c'était censé me ménager un moment de détente, et je n'ai réussi qu'à me stresser et à m'attrister, avec ça. J'avais aussi résolu, après ma soutenance, de prendre plus de temps pour lire (notamment des livres de maths, mais pas uniquement) et je n'ai réussi à y passer que quelque chose comme une demi-heure, sérieusement, en un mois !

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(mercredi)

Serveur mort

[English translation follows.]

Le serveur dédié qui hébergeait www.madore.org est mort. Si vous lisez quand même ceci, c'est que j'ai fait pointer le domaine vers une machine de secours (il faudra quand même attendre une journée pour que les caches DNS se mettent à jour et que tout le monde arrive au bon endroit).

Plus exactement, c'est le disque dur du serveur qui est défectueux. (Enfin, c'est probablement le disque dur ; ça pourrait aussi être le chipset ATA ou la connectique, ou à la limite la couche logicielle de Linux. Le fait est que le noyau a signalé un dma_timer_expiry: dma status == 0x21 puis, plus tard, a provoqué un reset IDE, puis a cessé complètement de pouvoir lire et écrire sur le disque — mais le serveur continuait à tourner sur les données cachées en mémoire.) Les filesystems ont été corrompus, j'ai réussi à rebooter mais une tentative pour réparer les données n'a fait qu'empirer les choses (fsck a mouliné dans la semoule pendant une éternité à faire des corrections manifestement délirantes), et maintenant le serveur ne répond plus du tout.

J'ai demandé à l'hébergeur à faire valoir la garantie, et j'attends de savoir sa réaction avant de dire ce que je pense de lui.

Inutile de préciser que je ne suis pas très heureux de cet état de choses. Une machine qui meurt quatre jours après le début de son utilisation réelle, ce n'est pas très satisfaisant, quel que soit le responsable exact de cet état de fait. Je n'ai perdu aucune donnée (sauf les commentaires postés sur mon blog entre 4h du matin et la mort du serveur, s'il y en avait, mais c'est vraiment le cadet de mes soucis) mais il m'a fallu beaucoup de temps pour mettre en place la configuration sur une machine de secours (j'espère au moins qu'elle tiendra le coup, elle !) et je vais en perdre encore quand le serveur sera revenu en place (si l'hébergeur honore ses engagements) pour refaire sa configuration.

[Traduction anglaise de ci-dessus.]

The dedicated server that was hosting www.madore.org died. If you can still read this, it is because I let the domain point to a backup machine (it will still take a day before the DNS caches update and everyone lands in the right place).

More precisely, the server's hard drive is broken. (Well, it's probably the hard drive; it could also be the ATA chipset or the cables, or even the software bits in Linux. The fact is, the kernel signalled a dma_timer_expiry: dma status == 0x21 then, later, ran an IDE reset, then ceased completely to be able to read and write on the disk—but the server kept running on in-memory-cache data.) The filesystems were corrupted, I managed to reboot but an attempt to repair the data only got things worse (fsck ran uselessly for an incredibly long time, doing obviously crazy fixes), and now the server is simply not responding.

I asked the provider to claim the warranty, and I await their answer before I say what I think of them.

Needless to say, I am not very happy about this state of affairs. A machine that dies four days after it's put in real use is not a very satisfacory thing, whoever exactly may be responsible for this state of fact. I lost no data (except for the comments posted on my blog between 4AM and the server's death, if any, but that's the least of my worries) but it took me a long time to set up the configuration on the backup machine (I hope at least it will stand steady!) and I will lose some more (time) when the server is back in place (if the provider honors its commitments) to redo the configuration.

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(mardi)

Comment ne pas monter sur une grue, et autres nouvelles

Aujourd'hui je ne suis pas monté sur la grue de chantier à l'École. Bon, ma façon de dire ça peut faire penser à une prétérition (il y a une tradition consistant à dire que les normaliens ne montent pas sur les toits de l'École, parce que c'est interdit), mais je ne suis vraiment pas monté sur la grue, parce que j'ai le vertige ☹️ (et aussi parce que je ne voulais pas essayer sans gants pour protéger mes mains en tenant les barreaux) ; et c'est vraiment dommage parce que les deux zigotos qui y ont grimpé (et dont je tairai le nom pour protéger les coupables) ont dit que la vue de là-haut était magnifique.


La lampe halogène de mon salon est morte. Je croyais que c'était l'ampoule, et, de fait, le filament avait bien cassé, mais par je ne sais pas quel phénomène ou quel hasard l'alimentation (ou le variateur, ou quelque chose comme ça) est mort en même temps — en tout cas, ça n'a pas marché avec une nouvelle ampoule. Et c'est vraiment pénible : mine de rien, perdre la lumière principale de son appartement, c'est quand même très embêtant.


Dans le cadre de ma période « je ne fais pas vraiment de recherche mathématique en ce moment, mais j'essaie d'améliorer un peu ma culture », j'ai appris ce que c'était qu'un dessin d'enfant. Enfin, j'étais censé savoir parce que j'ai fait mon rapport de maîtrise sur le théorème de Belyj, mais j'avoue que je n'avais jamais bien compris l'enjeu et ça commence à venir ; il y a des explications assez bonnes dans le dernier chapitre, ajouté à la nouvelle édition (qui vient de sortir) du Douady & Douady, mais je me suis surtout procuré un exemplaire de la thèse de mon collègue informaticien Louis Granboulan qui a l'air d'être d'une clarté remarquable.


On m'a fait un nombre étonnant de commentaires (globalement positifs) sur ma nouvelle coupe de cheveux. Ce qui me surprend quand même : ce n'est pas la première fois que je les porte courts, et d'habitude ça ne soulevait pas autant de remarques. Enfin bon, plusieurs personnes m'ont dit que ça me rajeunissait, ce que je peux prendre comme un compliment. ☺️


Je me suis acheté de la coriandre chez Picard (surgelée, donc, mais ça s'utilise comme un condiment quelconque, presque comme si c'était du sel ou du poivre), et je me suis rendu compte que ça allait merveilleusement bien sur des salades en conserve (genre, salade niçoise). Tant que je parle de nourriture, je signale aussi que les Chokini sont délicieux avec de la compote de poire : même, on peut s'en servir comme cuiller pour manger de la compote de poire, c'est un régal. Les boudoirs ne sont pas mal pour ça, aussi.

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(Tuesday)

How to destroy the Earth

This page describes how to destroy the Earth in a great number of ways. It also describes some methods which will not destroy the Earth, and various mistakes which the naïve Evil Overlord could make in the attempt. Actual practice is left as a trivial exercise to my weblog readers (first person to destroy the Earth receives the planet Jupiter as a reward).

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(lundi)

Pour le oui ou pour le non

Je ne suis pas trop enclin à parler de politique dans ce blog, (essentiellement parce que je crois qu'il y a des gens qui savent exprimer bien mieux que moi des idées politiques intéressantes et je ne pense pas que j'éclairerais qui que ce soit à donner ma propre opinion). Je vais néanmoins tâcher de faire un peu le point sur ce que je pense du traité européen signé à Rome le 29 octobre 2004 dit Traité établissant une Constitution pour l'Europe (ou Traité constitutionnel européen, TCE) et du referendum français auquel est soumis le projet de loi autorisant sa ratification (par la France, donc), parce que je trouve que le débat est actuellement plutôt mauvais (pour ne pas dire que des arguments franchement idiots sont avancés d'un côté comme de l'autre). Afin de ne prendre personne en traître, je précise que je suis (mais modérément) partisan du oui ; je tâcherai cependant d'être objectif dans ce qui suit.

Les règles de base de fonctionnement de l'Union européenne sont actuellement déterminées par une succession de traités, entre le traité de Rome du 25 mars 1957 et le traité de Nice du 26 février 2001. Le TCE, s'il entre en vigueur, remplace l'ensemble de ces traités antérieurs par un texte unique. Pour autant que je sache, il est généralement admis par les partisans mais même aussi par les adversaires du Traité (du moins en France) qu'il représente, sur le plan institutionnel, un progrès par rapport au traité de Nice. Et il est souvent concédé par ses adversaires mais même aussi par ses partisans que ce progrès est insuffisant. Le débat n'est donc pas tellement là : le parlement européen dispose, sous le nouveau traité, de compétences accrues (les domaines de codécision sont étendus), la commission est resserrée, il est instauré une véritable présidence de l'Union, ainsi qu'un ministre commun des affaires étrangères, à la place de la présidence tournante qui ne donne satisfaction à personne. C'est en substance la partie I du Traité. Le Traité comporte également (en partie II) une charte des droits fondamentaux, dont on peut juger qu'elle est bonne ou insuffisante (ou les deux). Reste, la partie III, qui concerne les politiques de l'Union, qui provoque beaucoup plus de réticences. Il est à noter que cette partie reprend essentiellement des dispositions déjà en vigueur (notamment dans les traités qu'elle abroge).

Sauf erreur, donc, le TCE est rarement attaqué au motif qu'il représente un recul ou une détérioration par rapport au traité de Nice (du moins en France : la Pologne a sans doute un avis différent sur la question). Les partisans français du non, notamment ceux de gauche, s'opposent au Traité parce qu'ils trouvent insatisfaisant non simplement ce qui est dedans mais la situation actuelle sur l'établissement de laquelle leur avis n'a pas été consulté : la partie III, par exemple, n'est pas jugée inacceptable (trop libérale par exemple, pour les partisans de gauche) par rapport aux traités en vigueur actuellement mais pour elle-même : l'idée, donc, est qu'on n'a pas consulté les Français pour la plupart des traités antérieurs (sauf pour celui de Maastricht, qui, faut-il le rappeler, a été ratifié par referendum, fût-ce avec une courte majorité), et que comme l'occasion est donnée d'exprimer leur désaccord avec l'orientation générale de l'Union européenne, ils le feront. J'espère ne pas déformer trop grossièrement l'avis général des tenants du non.

Je pense qu'il y a eu une erreur tactique fondamentale. Appeler le traité Constitution, ce qu'il n'est pas, était destiné à susciter l'adhésion en excitant la fibre européenne des citoyens de l'Union (quoi de plus grandiose que se doter d'une Constitution commune ? quel plus beau pas dans la construction européenne ?). Seulement, (1) c'est un mensonge, et (2) cela fait peur au Français. (1) C'est un mensonge car le traité n'est pas la Constitution d'un État souverain, c'est un traité entre États souverains. J'ai d'ailleurs déjà souligné ce point : la Constitution des États-Unis d'Amérique commence par les mots We the People of the United States (d'ailleurs, le premier brouillon ne disait pas the United States mais listait les treize états séparé, et c'est presque un accident si la rédaction a été faite qui, en un sens, a changé le cours de l'Histoire) alors que le Traité constitutionnel européen commence par Sa Majesté le Roi des Belges. Autrement dit, il s'agit bien d'un accord entre les Hautes Parties contractantes, certainement pas de l'émanation d'un peuple souverain, donc ce n'est pas une Constitution. (2) D'autre part, une des craintes fréquemment exprimées par les partisans du non (mais parfois par d'autres) est l'idée qu'écrire ces règles dans le marbre d'une Constitution les rende plus fortes, plus difficiles à modifier, etc. Or, du moins sur le plan juridique, rien ne distingue ce traité des traités antérieurs, pour ce qui est de la force de son application ou de la difficulté à le modifier (pour modifier le traité de Nice, il faut aussi l'unanimité des États contractants). C'est bien le mot Constitution, c'est le symbole, qui fait peur (les Allemands ont d'ailleurs une Grundgesetz pour des raisons tout aussi symboliques de vouloir éviter de parler de Constitution).

Pour résumer et simplifier : on aurait présenté le traité (avec exactement les mêmes règles institutionnelles et politiques) comme un nouveau traité dans la continuité du traité de Nice, je pense qu'il n'aurait soulevé aucune opposition particulière en France, il n'y aurait pas eu de besoin particulier de le faire approuver par referendum, bref, tout ce serait passé comme pour Amsterdam et Nice ; au lieu de ça, on parle de Constitution, on fait peur aux gens, ils se rendent compte maintenant que l'Europe qu'on leur offre n'est pas celle de leurs rêves, et ils refusent de signer. (D'autant plus que le gouvernement qui soumet le projet est extraordinairement impopulaire !)

Qu'espèrent, donc, les partisans du non ? Ils ne veulent pas (du moins, pour la plupart d'entre eux) en rester au traité de Nice : ils souhaitent une renégociation du Traité pour aboutir à un résultat plus conforme à leurs souhaits. Et c'est là qu'à mon avis le bât blesse : car si le oui a une certaine unité — celle du consensus autour d'un texte, fût-il un compromis imparfait eu égard à ce que l'on voulait, le non est insaisissable. S'il existait dans l'Europe tout entière une initiative citoyenne qui aurait produit un texte alternatif suscitant l'adhésion, alors il faudrait évidemment voter non au motif que voici le texte que nous voulons : mais personne n'a proposé, même comme preuve du concept, un texte alternatif, parce que personne n'est capable de susciter une large adhésion autour d'un unique texte, ou alors ce texte serait un compromis comme l'est, justement, le TCE.

La notion de compromis est difficile à accepter, mais sans elle il n'y a pas de diplomatie possible, et c'est toujours de diplomatie qu'il est question tant qu'on est encore dans des traités entre États souverains. Car : si renégociation il doit y avoir, sur quelles bases sera-t-elle menée ? Il ne s'agit pas seulement de tenir compte des souhaits des Français, il faut encore que ces souhaits soient portés par une voix (laquelle ?) et qu'ils convainquent les citoyens des vingt-quatre autres pays de l'Union. Or, si un certain nombre de Français trouvent l'Europe actuelle trop libérale, un nombre correspondant d'Anglais la trouvent pas assez libérale : il faut pourtant arriver à concilier les uns et les autres si on veut que la construction européenne continue.

Je ne crois pas aux prédictions catastrophiques de certains partisans du oui au cas où le non l'emporterait : il n'y aura pas de guerre et je ne crois même pas que la France sera vraiment marginalisée (même si elle perdra certainement de l'influence face à l'Angleterre, mais je n'ai que très peu à faire de ces considérations-là ; à tout le moins, la France perdrait en pouvoir de décision au sein du Conseil européen, mais à la limite peu importe). Je crois qu'on en resterait pendant un moment au traité de Nice, puis qu'on ferait quelques petits aménagements sur celui-ci, probablement dans le sens du TCE enterré, mais sans doute de nature plus timide. Rien de dramatique, donc, à mes yeux, mais une occasion manquée de donner plus de clarté aux textes européens (on reproche souvent au TCE d'être trop long, mais les textes actuellement en vigueur sont bien plus complexes !), sans doute quelques bonnes mesures perdues, ainsi que vraisemblablement beaucoup de temps, et surtout, rien de gagné. (Sur le plan de la politique intérieure française, il pourrait y avoir des conséquences importantes, en revanche ; je pense que Nicolas Sarkozy est quasiment certain d'être élu président en 2007, si le non l'emporte. Mais bon, ce n'est pas le lieu ici de spéculer à ce sujet, ni de dire ce que je peux penser de M. Sarkozy.)

Si je ne crois pas aux menaces de certains partisans du oui, je crois encore moins à celles de certains partisans du non : l'Europe, notamment, ne sera pas plus libérale avec le TCE, et son libéralisme ne sera pas plus profondément ancré, qu'avec le traité de Nice. Si l'Europe sociale doit se faire, je ne pense pas que ce soit en refusant les progrès de l'Europe économique et politique qu'elle le fera : que ceux qui veulent faire faire des progrès à l'Europe en dépit de ses dirigeants s'engagent dans l'écriture d'un vrai texte qui rassemble dans cette direction, et qui rassemble dans vingt-cinq pays. Tant que ce texte ne sera pas écrit, contentons-nous de ce que nous avons, dans les domaines où nous l'avons.

Au final, je pense que l'enjeu du referendum n'est pas aussi énorme qu'on veut le faire paraître. Mais je conclus en répétant ce qu'a dit Robert Badinter : on a le choix entre un oui de raison et un non de désamour ; qu'est-ce qui est le plus fort, la raison, ou le désamour ?

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(Monday)

Web server stats

[Continuing that and this previous entries…] I now have some download statistics for the first twenty-four hours of continuous Web server uptime: namely, 19065 total requests in one day, 469.9 megabytes uploaded, giving averages of 0.221 requests per second, 5.6 kilobytes per second upload, and 25.2 kilobytes per request. (And the server is way oversized for the job.)

Google has begun crawling the site, incidentally, in an apparently totally random order (I suppose it depends on some strange hash value, because there doesn't seem to be any logic otherwise). Incidentally, this blog's comments are now open to robots, so they should become searchable in a few days, weeks or months.

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(dimanche)

Un petit air de vacances

Il flotte dans l'air comme un petit air de vacances. D'accord, ce n'est pas trop surprenant : nous sommes dimanche, le premier mai et c'est effectivement les vacances. ☺️ Mais bon, comme il faut toujours que je trouve à me plaindre, il fait trop chaud (j'avoue que je ne suis pas facile : en-deçà de 18°C je trouve qu'il fait trop froid, et au-dessus de 22°C je trouve qu'il faut trop chaud — et pour les températures intérieures, l'intervalle tolérable est 21°C–25°C).

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(Sunday)

How Web pages bit rot

Moving this site to its new location was the occasion for me to try to form a clear picture of what's actually on it. The site map is supposed to answer that question, but I'm not sure it does so in a satisfactory manner. It's not even easy to say how many documents there are: there are presently 1689 files in my public_html directory, but I estimate that about 1200 make up the actual public content (the rest can be private links, ancillary data, configuration files, CVS control structures, backups, temporary files that escaped deletion or programs of various kinds). Similarly, the total disk size is in excess of 90 megabytes, but it's hard to say how much of it is real public content: probably around 40 to 60 megabytes.

What really amazes me is how huge parts of it are out of date, sometimes hopelessly so. It's not so much a Web site as an archaeological site. One can, in fact, discern several strata according to the page style (or HTML version) used. In fact, I've just gone through my archives and found a version[#] of what my Web site was seven years ago (on 1998-03-11, actually): it turns out that some pages nearly haven't changed in all that time.

Bit rot is a very real phenomenon, on the Web specially so. You write a Web page with something that is accurate and valid and then, five or ten years later, you find that everything is wrong: all the links are broken, the HTML is obsolete, and the content itself no longer describes the current situation. Sometimes you had lef the page alone and forgotten about it and then, out of the blue, you get an email asking you to change something (fix an obvious mistake, or correct a specific broken link). Now what do you do about it? You can forcibly remove the page (and instruct the Web server to respond with a 410 gone HTTP error code): but that's not very nice for people who might have found the content useful or interesting, albeit outdated. You can leave the page as is, or perhaps add a prominent notice that it is out of date and will not be updated any more: but that's a sort of wishy-washy solution that isn't intellectually pleasing. You can make the effort of freshening the page, rewriting the parts that need to be, and so on: but that takes a lot of work. You can make only cosmetic changes (correcting a few glaring mistakes, for example, maybe those that were requested by someone who mailed you about them): but that leaves the unsatisfactory feeling that you're not addressing the real problem. There's simply no good answer to that question. And I feel that huge chunks of my site are in that case.

One particularly serious offender is my math page on this site (distinct from my professional Web site), which hasn't been modified in any way in nearly three years: for example, it quite wrongly states that I have no publications—this is ridiculous, and it could even cause me some professional difficulties. On the other hand, the amount of work needed to make it accurate is not at all negligible, and I have so much more important things to do (in mathematics, at the very least) than freshen that page.

Some may wonder how it is that I find the time to write such an enormous amount of text and then am unable to maintain it. Well, first of all, the original impetus to writing a Web page on a specific subject is that I've come to learn a certain number of things on that subject and I want to forget all about it but make sure that the information is not lost; so when I write the page, I'm interested in what I'm writing about, but I may no longer be several years later. Second, one often fails to realize that it may be even more difficult and painful to update a page than to rewrite it from scratch.

This is how I find myself the owner of hundreds of Web pages that I consider—sometimes embarrassing—heirlooms of a former self and that I don't know what to make of.

[#] I thought I'd put it online, as a sort of Web exhibit. But I realized that most of the links I used at the time where absolute (in other words, they have the full address in them, which is no longer valid), so I'd have to change them, and perhaps remove some broken internal links (which I simply can't resurrect), and I guess I'd also have to remove all the email addresses to avoid spamming innocent people, and perhaps add a prominent disclaimer to every page saying it's an old version kept only for historical interest, and while I'm at it maybe I should make the HTML valid, and why stop there… only (1) it takes a lot of work making all these changes and (2) it's no longer the original file so the whole point of the Web exhibit is lost. So unless there's a lot of pressure, you won't get to see what my Web site looked like seven years ago. Not that it's of any interest, really, except to me.

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