Je suis convoqué le 9 mai pour l'audition du concours de
recrutement des chargés de recherche au CNRS, puisque je suis sur
la liste des candidats
admis à concourir. En maths, contrairement à d'autres
disciplines, l'audition est une pure formalité, le candidat se bornant
à signer la feuille de présence et éventuellement à déposer des pièces
à joindre au dossier. En tout cas, la chose intéressante à noter,
c'est le rapport entre la taille de cette liste — 164 noms
— et le nombre de places — 14. Ce qui quantifie
précisément le manque de moyens de la recherche en maths en France :
il y en a douze fois trop peu, puisqu'il y a douze fois plus de gens
qu'il faudrait employer qu'il n'y a de possibilité de les employer
(a priori, quelqu'un qui est arrivé à ce stade a franchi
suffisamment d'étapes — notamment une soutenance de thèse
— pour qu'on ne puisse pas soupçonner que la candidature est
bidon[#] ou quelque chose comme
ça). Ceci étant, je ne suis pas sûr que les maths soient les plus mal
loties de ce point de vue-là : il serait intéressant de calculer le
rapport analogue dans chaque section, mais j'ai la flemme ; je note
quand même au hasard que dans la section 32 mondes anciens et
médiévaux
le rapport est de 16 (il y a 47 candidats pour 3
places).
[#] Bon, d'accord, il y a peut-être un ou deux fumistes du genre Bogdanov dans la liste, mais sans doute pas des masses.