J'ai fini par me résoudre à profiter du beau temps pour me promener dans le parc André Citroën, et, décidément, j'aime toujours autant cet endroit où on passe en quelques pas d'un recoin protégé des regards à une perspective étendue ; certains se plaignent du fait qu'il est trop géométrique, trop arrangé, pas assez naturel, mais je trouve pour ma part que c'est une merveilleuse réussite. On peut lire sur le site de la Mairie de Paris une petite description du parc (et de certaines des correspondances vaguement baudelairiennes sur lesquelles il est construit), mais rien ne vaut la visite — donc j'incite les Parisiens qui ne le connaissent pas encore à y faire un tour !
Ce qui est dommage, en revanche, c'est que comme aujourd'hui était jour férié, la pelouse était plutôt noire de monde (apparemment les gens cherchent surtout une herbe où s'allonger : le reste du parc n'était pas autant visité), ce qui ne rend pas les lieux trop agréables à parcourir. Il est dommage, aussi, que toutes les serres (aussi bien les grandes que les petites), qui font une bonne partie de l'attrait du jardin, étaient fermées : il faudra que je me renseigne sur leurs dates et heures d'ouverture au public.
J'ai pris des photos (la liste complète est ici — les connaisseurs pourront s'exercer à reconstituer mon parcours précis, minute par minute), mais malheureusement presque toutes sont ratées : en effet, j'avais éteint l'écran de contrôle de mon appareil photo numérique (pour économiser les batteries, qui sont assez usées et se rechargent mal), mais j'avais « oublié » que l'appareil n'était pas un réflex, et que le viseur était stupidement mal placé, et ne montre pas du tout l'image qui va effectivement être capturée, ce qui fait que j'ai presque systématiquement (1) mis mon doigt devant l'objectif et (2) très mal cadré. Donc, en matière de photos du parc André Citroën, ça donne surtout des photos des doigts de la main gauche de David Madore.
Je fais un non sequitur complet pour parler
d'un restaurant chinois, parce que j'y ai mangé ce soir : il s'agit de
La Muraille du Phénix, 179 rue Saint-Jacques (Paris 5e),
restaurant dont un certain nombre de normaliens ont fait leur cantine
sous le nom de code le chinois canonique
. Ce n'est pas comme
si la cuisine était exceptionnellement bonne (pour des restaurants
chinois que je recommande à ce titre-là, voir ailleurs), mais elle est tout à fait
convenable (et en au moins sept ans que j'y mange je n'ai jamais été
malade). C'est surtout que la quantité est remarquable, notamment eu
égard au prix : le menu canonique
est à 38 francs, et
il n'a pas changé avec le passage à l'euro, c'est-à-dire à 5.79€
et ça fait au moins sept ans que ça n'a pas bougé d'un poil, et à ce
prix-là on est gavé. (À chaque fois que j'y vais — sauf les
deux dernières où j'ai voulu varier — je prends le même menu :
un menu à 38
avec potage pékinois, bœuf aux oignons, riz
blanc, et lychees au sirop.) Le patron est un personnage haut en
couleur (qui fait le service tous les jours de la semaine, dirait-on),
il appelle ses clients chef
— ou Monsieur le
Directeur
si on est un habitué —, il prend la commande avec
une rapidité absolument époustouflante, et les petites carafes d'eau
(qu'il appelle eau municipale
) vous sont servies et resservies
dès qu'elles se vident plus vite que vous ayez le temps d'en
redemander. En plus de ça, le restaurant, qui est tout petit, arrive
toujours à trouver de la place pour dix personnes qui rentrent en même
temps, sans broncher. Bref, cet endroit est une institution !