Comments on De l'art de croiser le regard des gens dans la rue

DM (2010-01-06T16:53:45Z)

Tu as déjà vu les écureuils gris (-bleuté) américains? Ils n'ont peur de rien. Ils marchent sur les lignes téléphoniques, traversent devant les vélos, etc.

Matoo (2003-11-18T23:25:52Z)

Moi aussi je mate comme un ouf dans la rue, au boulot, partouuuuuuuuuuut !
;o) Y'a pas de honte !! lol

Anonymous Hero (2003-11-18T22:40:26Z)

"La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !"

C. B.

(uit: Les Fleurs du Mal. Œuvres complètes. Pléiade 1961, pp. 88-89)

Anonymous Coward #229 (Arezki) (2003-11-18T19:37:23Z)

David, je fais exactement la même chose que toi dans la rue et je suis aussi très timide. Mais quand le mec se retourne et me sourit, j'y vais et je dis à peu près ce que tu ne dis pas. Et là, miracle! ça marche. Alors , pourquoi pas toi?

Anonymous Coward #258 (phi) (2003-11-18T18:54:36Z)

J'ai quand même tendance à penser que la non concrétisation n'est pas forcément/seulement une affaire de maladresse et/ou de timidité. La volonté ne se résume pas à la croyance: beaucoup d'hommes croient désirer les femmes… Si une partie de l'esprit pense "je suis homo" tandis qu'une autre commande "fais comme papa et maman", ou bien "tu vas encore perdre ton temps avec un pot de fleurs", ça peut inhiber même le plus décidé. Si en plus, comme pas mal de gens en fait, on n'a pas une orientation bien franche, c'est encore plus difficile.

Une chose m'intrigue, quand même: pourquoi rechercher les garçons des rues alors que l'ENS ou l'université ne sont pas si mal achalandées? Serait-ce similaire à l'envie, naguère, d'intellectuels homos de "fréquenter" des paysans grossiers?

Sinon, le renvoi (reddition, "rendition"…) du sourire peut avoir beaucoup de significations: celui du pervers à l'enfant… celui du complice dans la raillerie (contre les homos par exemple)… ou tout simplement le réflexe social qui fait rire des gens même quand ils n'ont pas entendu la blague…

Enfin, l'importance accordée à la séduction (même) dans la rue me semblerait relever d'un fantasme d'excellence sexuelle, laquelle compléterait (enfin) une (réelle) précellence intellectuelle…

ln (2003-11-18T17:17:54Z)

*apparemment* tu t'exprimes mieux par l'écrit que visuellement. tu peux continuer dans cette spirale en matérialisant tes messages télépathiques sur tes t-shirts…

Flo (2003-11-18T15:35:54Z)

Je suis pas tout a fait d'accord avec Ska. Je pense que ca marcherait mieux de dire des trucs pas trop cons plutot que de dire n'importe quoi. MAIS ca marcherait mieux de dire n'importe quoi que de ne rien dire. Strictement mieux.

Moi, il m'arrive de regarder les gens passer, parfois meme avec assez d'insistance (voire de me prendre un mur parce que je suis occupee a me retourner pour voir passer une jolie fille - hum), mais c'est surtout pour le plaisir esthetique. Je ne sais pas du tout comment je reagirais si l'un d'entre eux essayait de me parler. Argh, je vais te decourager, la ^^;;

Ska (2003-11-18T14:40:12Z)

Il faut que tu apprennes à draguer, David. :-)
Je suis sûr que dans une situation qui démarre aussi bien que celle-là, tu peux sortir n'importe quel pipeau, et si le gars est intéressé, il répondra de toute façon. N'importe quel truc cheap qui ferait fuir une femme en courant peut marcher - ton interlocuteur n'attend que ça, que tu lui parles, que tu trouves le premier prétexte venu pour que vous vous rencontriez et repartiez en ayant échangé vos coordonnées. Et si ce n'est pas le cas, alors de toute façon ça n'a aucune importance, parce qu'il n'est pas intéressé.
Observe tes propres réactions : toi-même, tu n'attendais que ça, qu'il vienne te parler !
La question essentielle, c'est : de quoi as-tu peur au juste ? De ce que pensent les gens ? et s'il n'est pas intéressé, qu'imaginera-t-il de moi ? Ben… la vérité, tout simplement.

Anonymous Coward #256 (2003-11-18T11:46:08Z)

Il faut savoir forcer un peu le destin des fois david.. en esperant que ca se remarque le moin possible ;)

alina (2003-11-18T09:00:57Z)

On ne peux pas se passer de rendre hommage à la beauté. Si je vois un beau corps, soit il d'homme ou de femme, des mains, une démarche féline, une bouche pleine, qu'on vourrait toucher, dessiner avec les doigts, je ne peux pas éviter de le regarder avec un mixte de émotion et de peur. C'est mon sens estétique qui m'y porte, bien sûr, mais aussi le désir d'avoir cette beauté, de jouir de cette merveille, c'est ça que me fait tourner la tête: regarder c'est vouloir toucher, effleurer cette harmonie. Il n'y a pas d'explication, d'autre réponse vraie que: je vous trouve très beau, ou très belle - et attendre, l'haleine coupée, que l'autre ne vous insulte pas ou vous regarde avec indifférence, qui est le pire poignard même pour ceux qui regardent avec le seul désir. Attendre que l'autre ait compris et soit flatté, qu'il ou elle comprenne et partage l'amour de sa propre beauté. Oui, c'est un beau risque, mais on a le devoir de chercher à nourrir son coeur.

Une conversation (David/le beau garçon revient sur ses pas et adresse la parole à David/au beau garçon qu'il n'a pas pu s'empêcher de regarder et qui attend):
- Excuse moi si je t'ai regardé comme ça.. (*rouge, honteux, timide, mais décis*) je te trouve vraiment très beau..
- Bien, merci, moi aussi.. (*rires de tous les deux*)
Mais, c'est vraiment impossible…?

siegfried (2003-11-17T23:59:51Z)

Je ne pense pas que se retourner pour regarder un beau garçon soit incorrect en soi, mais ce type d'attitude implique une prise de risque. Le regard est à double tranchant : s'il fragilise l'autre en le déshabillant, il ouvre aussi dans le meme temps une faille sur notre intimité, et nous rend ainsi vulnérables.
Pas plus tard que ce soir, au pot, je n'ai pas pu m'empecher de tourner la tete pour regarder partir un type brun assez mignon, et ses yeux ont croisé les miens. A cet instant, j'ai eu le sentiment désagréable d'avoir été percé à jour, d'autant que son expression oscillait entre l'étonnement et l'indifférence.
A chacun d'évaluer ce qu'il est prêt à révéler de lui-même…


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