David Madore's WebLog: Où je finis quand même par décrocher le permis A2

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(vendredi)

Où je finis quand même par décrocher le permis A2

[Certificat d'examen du permis de conduire]Alors voilà, j'ai quand même fini par l'avoir. J'ai passé l'examen mercredi après-midi et j'ai eu le résultat ce matin (ci-contre), me donnant le droit de conduire une moto[#]. Le feuilleton s'est éternisé et je pense que tout le monde en avait marre, moi le premier (pour ne pas parler du poussinet) : il m'aura fallu 87 heures (pour la partie plateau) plus 42 (pour la partie circulation), soit 129h au total[#2], ou encore 28+21=49 séances, réparties sur tout juste un an (j'ai déposé mon dossier d'inscription le ) ; et un échec[#3]. Je n'ai peut-être pas battu un record, mais je ne dois pas en être loin (les valeurs typiques dans mon auto-école pour la durée de préparation ont l'air d'être autour de 30h pour le plateau et 10h pour la circulation[#4]). Accessoirement, à 45€ la séance l'heure, ça commence à chiffrer : en ajoutant le prix un peu exorbitant de l'équipement de protection que je me suis payé, mon compte moto sur GnuCash atteint largement le prix d'une belle moto[#5] alors que je n'en ai pas encore acheté.

[#] Legal fine print: de puissance ≤35kW, et ≤70kW avant un éventuel bridage, et de puissance massique ≤200W/kg.

[#2] Tant que j'y suis, une estimation pifométrique de la distance que j'ai parcourue en moto : pour la préparation au plateau, 23×2×9km ≈ 415km pour les allers-retours, et sur le plateau lui-même, 60h effectives à, au pif, 5km/h de moyenne générale, donc peut-être 300km ; pour les leçons en circulation, 30h effectives à, au pif, 30km/h de moyenne, disons 900km. Allez, à la louche, 1600km en un an : vu sous cet angle, ce n'est pas tant que ça, en fait.

[#3] Allez, encore des chiffres débiles : cette priorité à droite m'aura coûté trois mois et 925€ : ce serait amusant de savoir ce que le public penserait de sanctionner le refus de priorité par trois mois de suspension du permis et 925€ d'amende. 😁 (En vrai, c'est 4 points — ou maintenant 6 pour un piéton — et 135€ d'amende.)

[#4] Estimation très grossière basée sur ce qu'ont dit les moniteurs (qui ne font eux-même visiblement pas de stats) et des discussions avec d'autres élèves. Mais je prends la peine de l'écrire, parce que c'est le genre de chiffres qui pouvaient m'intéresser au moment où je commençais à me documenter — et que je ne trouvais pas.

[#5] Mais bon, c'est toujours moins que 1m² d'immobilier parisien, ce qui remet aussi les choses en perspective.

Il y aurait peut-être à méditer sur pourquoi j'ai eu tellement de mal (même en tenant compte de facteurs handicapants comme mon âge ou le fait que j'avais exactement zéro expérience préalable des deux-roues motorisés, et même en comparaison avec mon permis B qui a déjà été difficile), — mais je n'ai pas vraiment envie maintenant.

Je crois cependant que je ne vais pas continuer avec les permis C, D et *E. (Mais je n'en ai que plus d'admiration pour ceux qui réussissent ces épreuves[#6].)

[#6] Ma belle-maman a le permis D. Et là, il semble que les créneaux de passage sont tellement rares que si on rate l'épreuve, ce n'est pas trois mois qu'on doit attendre pour la repasser mais plutôt un an.

Si je repense à ce qui m'avait initialement poussé à passer le permis moto, j'avais trouvé principalement trois raisons : la curiosité, le défi, et l'idée que préparer et passer un nouveau permis m'aiderait à mieux conduire en général (donc y compris une voiture, un vélo — ou même mes petits petons). Ce dernier point est certainement une réussite (rétrospectivement je me dis un peu que j'ai eu mon permis B dans une pochette surprise, et que les leçons de moto m'ont aidé à améliorer ma gestion de la route au moins autant que les excursions avec la tuture du poussinet ou plus récemment quelques essais de voitures électriques en autopartage) ; et je suppose qu'on peut dire que ma curiosité est assouvie et que le défi a été relevé. Mais ce que je n'avais pas prévu initialement c'est que j'allais vraiment y prendre goût (et que ça devenait donc d'autant plus frustrant de ne pas réussir).

Parce que, franchement, conduire une voiture, je trouve ça juste pénible. C'est utile, mais je ne trouve décidément pas ça agréable[#6b]. Peut-être que c'est lié au fait que j'ai passé le permis B comme une sorte d'obligation. Ou parce que je continue à avoir du mal : je gère encore parfois mal les vitesses par exemple quand il s'agit de rétrograder avant un giratoire, je ne place pas bien mes mains sur le volant quand ça tourne trop, j'ai toujours du mal à visualiser le gabarit quand le passage est un peu étroit, et pour ce qui est des manœuvres c'est vraiment la catastrophe. (Les voitures électriques m'ont un peu réconcilié avec la voiture, quand même, tant il est vrai que le fait de ne pas avoir à penser au risque de caler[#6c] permet de mieux gérer tout le reste.)

Mais rien de tel en moto. L'impression de facilité est peut-être trompeuse (87h de préparation au plateau, quand même…), et peut-être que je dirai autre chose après une chute, ce serait audacieux de ma part que je conduis bien, disons peut-être juste que je conduis moins laborieusement qu'une voiture ; mais, voilà, je ressens ça comme si c'était instinctif. Même le passage des vitesses : j'avais essayé ici d'analyser pourquoi, et c'est un peu confus, mais ce que je perçois, en tout cas, c'est qu'en voiture l'embrayage est une gêne, alors qu'en moto c'est un allié[#6d]. Et pour ce qui est des trajectoires, c'est incompréhensiblement naturel, on a la sensation que la moto va là où on veut qu'elle aille, sans qu'on ait besoin de lui dire. On fait les choses sans réfléchir — et c'est quelqu'un de caricaturalement hyper-analytique qui écrit ça. Je pense que c'est largement cette sensation de « faire corps »[#7] avec la machine (comme si on se déplaçait soi-même[#7b] sur la route) qui rend la moto insidieusement grisante. Bien sûr que c'est une illusion, et bien sûr qu'elle est dangereuse, mais ça n'en est pas moins addictif. Et je suppose que c'est ça qui fait que certains recherchent la vitesse[#8] et/ou se croient invulnérables.

[#6b] Ajout : Pour répondre à une remarque qui m'est faite en commentaire, je ne nie absolument pas que les voitures soient nettement plus confortables que les motos, notez bien (ne serait-ce que quand il pleut, qu'il fait chaud, ou qu'il fait froid !), et incomparablement plus pratiques s'il s'agit de transporter quoi que ce soit. Mais à ce compte-là, je préfère être passager de la voiture et avoir, par exemple, mon poussinet comme chauffeur (lui il aime ça).

[#6c] Ajout () : Parlant de caler : avec la tuture du poussinet (Golf IV diesel), si on cale, il faut couper le contact complètement, attendre environ une seconde, remettre le contact, attendre l'extinction d'un voyant, et tenir la clé de contact en position démarreur pendant le temps nécessaire pour entendre le moteur tourner mais surtout pas trop. C'est certes plus simple que sur une Ford Model T, mais ça reste un peu fastidieux, et un peu traumatisant si on est en train de se faire engueuler par les gens derrière qui s'énervent d'attendre au feu vert à cause du plouc qui a calé en démarrant. Au moins, avec la voiture de l'auto-école, il suffisait de remettre un coup d'embrayage. Avec la Honda CB 500 (la moto sur laquelle j'ai travaillé, donc), en cas de calage, on appuie juste (en débrayant !) sur le bouton du démarreur : c'est tellement rapide à redémarrer que, pendant que je travaillais le parcours lent, au plateau, il m'est arrivé plusieurs fois de : commencer à perdre l'équilibre, vouloir remettre un peu d'embrayage, caler parce que j'en mettais trop, redémarrer le moteur, rembrayer un peu moins fort et ainsi reprendre mon équilibre, tout ça sans poser le pied par terre.

[#6d] Ajout () : Autant le fait d'essayer une voiture électrique est quelque chose que j'ai trouvé sympa, autant je n'ai pas tellement envie d'une moto électrique : passer les vitesses et jouer de l'embrayage est un plaisir, en moto. Si on veut me vendre une moto électrique, qu'on en invente une qui a un changement de vitesse ! (fût-il complètement simulé parce qu'on ne veut pas mettre de pièce mobile inutile).

[#7] Je ne pense pas qu'un conducteur de voiture, camion, car, train aura facilement tendance à dire qu'il « fait corps » avec son engin ; peut-être plus pour les petits avions ; mais c'est plutôt du côté du vélo ou de l'équitation qu'on trouvera quelque chose de ce genre.

[#7b] Ajout () : Je suis d'ailleurs assez d'accord avec ce qu'écrit ici Piece of a Larger Me (et qui tend vers le transhumanisme) : ça fait tout à fait sens de considérer comme faisant partie de soi, au sens mental et non biologique, toutes sortes d'extensions ou d'additions au corps, ou simplement d'accessoires sur lesquels on a un contrôle fort : de la prothèse médicale à un engin qu'on contrôle directement, en passant par nos vêtements ou un éventuel exosquelette (<insérer ici une référence à Evangelion>) ; l'extension que nous donnons à ce moi est avant tout une décision personnelle d'identification ; après tout, il n'y a pas de différence profonde entre le fait que, quand je marche, mon cerveau puisse « décider » de commander (par un influx nerveux) à mes jambes de me porter à tel ou tel endroit, ou que, quand je conduis une voiture ou une moto, mon cerveau puisse « décider » de commander (par l'intermédiaire de mes nerfs, de mes mains sur le volant/guidon, et de l'axe de direction du véhicule) à l'engin de me porter dans telle ou telle direction : dans les deux cas (humain qui marche ou humain+véhicule qui roule), on a affaire à un système complexe et téléonomique (doté d'une volonté et agissant selon elle), ce n'est pas tellement important que dans le cas de l'engin le système soit « détachable ». Donc ça a tout à fait un sens logique, dans l'absolu, de s'identifier, temporairement, à l'ensemble du véhicule et de son conducteur : il se trouve que, psychologiquement, cette identification fonctionne mieux pour une moto que pour une voiture (au moins pour moi, mais comme je le dis à la note précédente et dans les phrases qui suivent, je pense que je suis loin d'être le seul). Peut-être que ceux qui n'ont jamais conduit de moto trouvent assez ridicule (le poussinet a levé les yeux au ciel) le concept que je puisse être l'ensemble conducteur+moto, mais je vous assure que cette impression peut être puissante, et je suis vraiment persuadé que ça joue un rôle important dans l'attractivité de la moto. Une confirmation que j'y vois est dans le texte que je lis ici chez Natacha, auquel je souscris totalement (et qui a été écrit avant cette entrée-ci, mais que, inversement, je n'avais pas lu avant d'écrire cette note, — donc nous sommes arrivés à la même conclusion indépendamment) : La raison principale [du fait que j'aime beaucoup], c'est la relation fusionnelle que j'ai avec la moto, du même type que celle que j'ai avec mes chaussures. Dans les deux cas, c'est un objet artificiel qui s'ajoute à mon corps pour l'améliorer au point d'être assimilé dans celui-ci, et non pas une entité extérieure que je dois utiliser.Surajout : voir aussi ce que dit ce motovloggueur, motorcycling is different from riding a car around in a lot of ways, but one of the best ways that it is different is that you and the bike are one: when you hop aboard a bike, you are essentially becoming a part of it, and nothing gets me going like correctly matching to my motorcycle (et il continue avec des remarques sur l'équipement que je partage aussi). ⁂ Mise à jour : Voir ce bout d'une entrée ultérieure pour une discussion et tentative d'analyse.

[#8] Pour éviter que ça risque trop de m'arriver, je vais prendre une moto plutôt inconfortable à conduire vite. 😉 Sans carénage et sans bulle de protection, la CB 500F devient rapidement fatigante aux vitesses maximales autorisées sur autoroute.

Bref, si d'autres sont tentés d'essayer de se mettre à la moto, je dis : faites attention, c'est un piège, vous risquez d'aimer ça.

Sur le déroulement de l'épreuve elle-même, il n'y a pas grand-chose à raconter : c'était une fois de plus au centre de Gennevilliers, nous n'étions que trois de mon auto-école à passer ce jour-là, deux pour la circulation et un pour le plateau. J'ai demandé à passer en premier, un peu pour exorciser la priorité à droite que j'avais grillée en juin ; mais aussi parce que j'avais un petit peu potassé le début de trajet très probable[#9] : histoire d'avoir une partie un peu connue le temps que le stress retombe et que je ne pense plus qu'à la route.

[#9] À savoir, le même que la fois précédente. J'y suis retourné en voiture (Car2go) entre temps. Évidemment, on peut faire plein de chemins à partir du centre d'examen de Gennevilliers, mais si on se dit que l'inspecteur veut emmener rapidement le candidat à un endroit où il y aura moins de risques d'embouteillages, et veut par ailleurs lui faire prendre l'autoroute, la trajectoire évidente est d'attraper l'A15 en direction de Cergy-Pontoise (mon moniteur a confirmé que c'est ce qui se produit le plus souvent : il s'agit donc d'une sorte d'échauffement, la partie intéressante de l'épreuve se produisant à partir du moment où on arrive sur l'autoroute, voire, qu'on en sort).

Voici une carte Google avec le trajet qu'on m'a fait suivre[#10], long d'environ 10.5km, en 25min (), de Gennevilliers à Sannois (où l'autre candidat à la circulation a pris le relais sur la moto et a ramené celle-ci à Gennevilliers par un trajet évidemment différent). Il n'y a rien de spécialement remarquable : juste un peu d'autoroute au début (mon moniteur nous avait conseillé montrez que vous atteignez rapidement la vitesse limite, et si vous avez l'occasion de faire un dépassement, faite le tout de suite, parce qu'on vous fera sortir vite, donc j'ai suivi ces instructions), quelques giratoires, priorités à droite (ou priorités en face quand on tourne à gauche… ahem…) et une route forestière inattendue à la fin dans un coin que j'imaginais uniquement résidentiel. Un exemplaire (ici) du petit « piège » que les inspecteurs du permis aiment bien, où on ne donne pas d'instruction au candidat à un endroit où il n'y a en fait qu'une direction autorisée et on vérifie s'il met bien son clignotant. Contrairement au jour où j'avais passé le permis B où j'avais relevé toutes sortes de petites erreurs et la fois où j'ai raté la circulation où j'en avais relevé encore plus et moins petites, là je n'ai vraiment pas trouvé grand-chose à me reprocher. Mon moniteur m'a dit à la fin que j'avais très bien conduit, il avait l'air tout content (et peut-être un petit peu surpris…), donc j'étais globalement confiant.

[#10] Encore une fois, j'encourage tous ceux qui ont passé le permis récemment, et qui sont capables de retrouver leur itinéraire exact, de le faire. (C'est d'ailleurs un exercice de mémoire intéressant, il me semble, de suivre des instructions pour naviguer dans un endroit qu'on ne connaît pas, et de chercher ensuite à retrouver — sur une carte et/ou Google Street View — ce qu'on a fait précisément. En l'occurrence, je n'ai eu aucun mal, mais je ne sais pas si ça signifie que j'ai un bon sens de l'orientation ou si c'est juste complètement normal d'y arriver.) Je pense qu'il est intéressant pour les gens qui vont passer le permis d'avoir quelques exemples de parcours réels (pour pouvoir les refaire à pied, en vélo, en scooter, en Google Street View, en voiture/moto s'ils ont déjà cette catégorie de permis, ou que sais-je encore, et avoir une idée du type de difficulté qu'on trouve dans ce coin).

Avec un total de 25, j'ai quand même perdu deux petits points[#10b] par rapport au maximum possible (qui est de 27 pour le permis A2, sachant qu'il faut 17/27 pour être reçu), l'un dans la catégorie prendre l'information et l'autre dans la catégorie adapter son allure aux circonstances. J'associe ça à deux petites remarques qu'il m'a faites. À un moment il m'a dit n'hésitez pas à utiliser vos rétroviseurs, ce que j'ai trouvé un peu incongru parce que je tournais la tête pour les regarder vraiment toutes les quelques secondes, mais peut-être que je ne marquais pas assez le geste et que ça se voyait mal depuis la voiture. À un autre moment, au moment de m'insérer sur l'autoroute, il m'a dit de ne pas tenir compte[#11] de la limitation à 50 parce que la voie d'insertion était courte — et juste après qu'il a dit ça, d'ailleurs, un camion qui était devant moi sur cette voie d'insertion a mis ses warnings et s'est arrêté sur le côté, ce qui a rendu cette voie d'insertion encore plus courte.

[#10b] Ajout / éclaircissement : On peut avoir l'impression qu'il y a trois points de perdus, mais en fait, on ne peut pas avoir 3 points dans la catégorie savoir s'équiper et s'installer, elle est notée sur 2. Il est vrai que cette grille est extraordinairement confuse (la plupart des choses sont notées en ligne sur 3 points avec possibilité d'un E éliminatoire, mais il y a des choses notées en colonne sur le côté, plus des bonus éventuels… et les totaux sont faits par colonne sur les choses notées en ligne, ce qui est totalement contre-nature).

[#11] C'est quelque chose que nous ont bien répété nos moniteurs : à moto, si le but n'est absolument pas de rouler vite en soi, en revanche, il ne faut surtout pas hésiter, même lors de l'examen du permis, à dépasser temporairement la limitation de vitesse pour se mettre en sécurité (s'écarter d'un poids lourd, faire une insertion fluide, etc.).

En tout cas, il semble que les inspecteurs du permis de conduire soient assez réglos avec le fait qu'ils signalent les erreurs des candidats lorsque celles-ci se produisent, et qu'on n'a pas trop lieu de s'inquiéter s'ils ne font pas de remarque (on peut, évidemment, s'interroger sur la gravité d'une remarque).

L'autre candidat qui passait l'épreuve de circulation (et qui a conduit juste après moi, donc) a été apparemment moins bon (il a été un peu dangereusement lent sur l'autoroute, et a aussi fait un changement de file avec des contrôles insuffisants : les deux lui ont valu une remarque de l'inspecteur, et à la fin le moniteur était réservé sur ses chances). Je ne sais évidemment pas si, au final, il a eu son permis[#11b], mais sa situation est intéressante à raconter : c'est un (jeune) gendarme, qui voudrait intégrer une unité motocycliste, et qui a un brevet de conduite militaire pour les motos (je ne savais pas que ça existait), c'est-à-dire qu'il a le droit de conduire des motos immatriculées par l'armée, mais on lui a refusé la reconversion de ce brevet en un permis civil ; comme il avait déjà une bonne expérience de la moto, il s'est inscrit à un stage accéléré proposé par mon auto-école (stage où on passe tout le permis, plateau et circulation, en une semaine, à un rythme proprement infernal) , mais il s'est blessé le genou après avoir passé le plateau, si bien qu'il n'a fait qu'une seule séance de préparation à la circulation avant de passer l'épreuve de façon différée (or une séance c'est certainement trop peu : même si on a de l'expérience, l'épreuve est assez académique, il y a des règles un peu rigides à apprendre et à suivre).

[#11b] Ajout : C'est quelque chose d'un peu frustrant, en fait : alors que pour le permis B je n'ai rencontré aucun autre élève de l'auto-école sauf le jour même de l'examen (nous étions trois), pour le A2 j'en ai rencontré plein au cours des leçons, et souvent un peu discuté avant ou après, c'est sympa, sauf que je n'ai pas la fin de toutes ces histoires (je suppose que quasiment tout le monde finit par décrocher le permis, mais, au moins pour des élèves que j'ai croisés plusieurs fois, j'aimerais bien savoir comment ça s'est passé pour eux, peut-être ce qu'ils ont acheté comme moto, etc.).

Rien à voir, mais c'est vraiment trop mignon : alors que cet autre candidat finissait son épreuve, nous sommes tombés, dans la rue des Louvresses à Gennevilliers, sur ce panneau avertissant d'une traversée d'oies (le panneau n'est pas du tout standard, il a dû être fait exprès) ; j'ai fait une remarque à son sujet, et l'inspecteur a confirmé qu'il y a vraiment des oies qui se promènent dans ce coin, notamment le week-end où elles peuvent être gênées par les visiteurs du parc des Chanteraines voisin. [Ajout : un article du Parisien qui parle de ce panneau précis traversée d'oies.] À part ça, un peu plus loin dans cette même rue, il y a eu un micro-accident : ça n'impliquait ni le candidat qui passait l'épreuve, ni la voiture suiveuse où nous étions (l'inspecteur, le moniteur accompagnateur et moi), ni même une famille d'oies, mais un scooter juste derrière, qui cherchait sans doute à ignorer le séparateur central, est tombé, et l'épreuve a été suspendue quelques minutes le temps qu'on s'assure qu'il n'avait rien.

Je comptais vaguement écrire un mot sur une réforme qui doit venir du permis A2 — ne serait-ce que pour m'énerver du fait que je me suis emmerdé à documenter par le menu toutes sortes de choses que je m'agaçais de ne pas trouver documentées en ligne, et que cette réforme va rendre toute cette documentation obsolète dès janvier 2020, pfff… Mais je ne sais pas si ça a un grand intérêt. En gros (et voyez cette vidéo si vous voulez plus de détails sur cette réforme), (1) l'épreuve théorique générale (code) sera remplacée par une épreuve théorique spéciale moto, au même format (40 questions à choix multiple illustrées de photos ou vidéos), mais ciblant spécifiquement la moto plutôt que la voiture, (2) l'épreuve de plateau sera remaniée (fusion de tous les parcours en un seul, suppression des fiches rendues obsolètes par l'épreuve théorique moto et de la poussette+vérifs intégrées à l'épreuve de circulation) et (3) l'épreuve de circulation portée à 40min au lieu de 25min actuellement, et avec plus de critères d'évaluation, et sans doute plus sélective. (Tout ça semble une bonne idée, surtout l'épreuve théorique portant sur la moto et pas la voiture ; mais je me demande si l'allongement de l'épreuve de circulation ne va pas complètement engorger les centres d'examen et allonger démesurément les délais de passage.)

Mise à jour : Finalement, j'ai écrit une entrée ultérieure au sujet de cette réforme.

Toujours est-il qu'à cause de cette réforme, il semble que les inscriptions au permis moto se multiplient (de candidats qui espèrent le passer avant la réforme — je ne sais pas quel aspect leur pose spécifiquement problème, mais on peut imaginer que l'idée est globalement de rendre ce permis plus difficile). Donc si d'aventure j'ai donné à quelqu'un l'envie de passer ce permis, ne tardez pas à vous inscrire (et essayez d'imaginer le temps qu'il vous faudra).

Je pourrais aussi écrire un mot sur le stress absolument hallucinant que je mon cerveau m'a infligé la veille de passer le permis (mardi, donc), à tel point que je m'en trouvais moi-même vraiment ridicule (sans parler de contre-productif) de me faire une montagne comme ça d'un permis que je passe pour faire joujou. J'ai réussi à dormir la nuit précédente en me couchant à 20h45 avec mon réveil mis pour 9h45 (plus j'ai de temps prévu au lit mieux j'arrive à dormir, alors là, avec 13 heures, même ma machine à stress a réussi à se calmer pendant 7 ou 8 heures), mais je n'ai quasiment pas pu manger le jour même tellement j'avais l'estomac noué, ce n'était pas idéal. Ceci étant, bizarrement, le stress est presque complètement retombé au moment où nous avons quitté l'auto-école pour aller vers Gennevilliers, et vraiment complètement dès que l'épreuve avait commencé. Comme j'étais confiant du fait que j'avais bien réussi, je n'étais plus trop stressé après non plus, mais j'ai quand même eu bien du mal à dormir la nuit dernière (avant d'avoir les résultats : et s'il y avait eu un truc que je n'avais pas vu du tout ? ce coup-ci, je ne supporterais pas de retourner faire des leçons de conduite ; et après, trop content et soulagé pour me rendormir).

Une information possiblement intéressante pour ceux qui passent le permis et qui stressent comme moi, c'est qu'à 8h10 du matin le surlendemain, les résultats sont disponibles (sur le site de la Sécurité Routière) ; de mémoire de quand j'avais passé le permis B, à 6h du matin ils n'étaient pas encore publiés ; donc je pense qu'on peut conjecturer qu'ils apparaissent automatiquement à 8h.

Bon, bref, maintenant que j'ai ce permis il faut que je voie ce que je fais avec. Mon idée n'a jamais été de faire de la moto mon moyen de transport principal, même quand mon bureau aura déménagé à Saclay (a priori je compte prendre le plus souvent les transports en commun), mais plutôt d'avoir cette carte en main en cas de besoin. Mais je ne compte pas non plus juste encadrer mon attestation de réussite au mur. D'un autre côté, je ne m'imagine pas oser prendre mon poussinet comme passager avant d'avoir plus d'expérience — mais pour acquérir de l'expérience, il faut conduire. Donc, je dois me demander comment : avec des copains plus expérimentés ? Ou peut-être trouver des gens qui font des balades en groupe ? Peut-être le Gai Moto Club, par exemple ? (Oui, ça existe, et d'ailleurs à Paris ils ouvrent traditionnellement la gay pride.)

Je vais certainement acheter une moto très rapidement (et certainement une CB 500 puisque c'est sur ça que j'ai appris et que beaucoup de gens conviennent que c'est très bien pour les débutants). Mais comme je m'étais un peu interdit de trop y réfléchir (pour ne pas me frustrer encore plus que je ne l'étais déjà : il ne faut pas se documenter sur les manières de faire des vêtements avec la peau de l'ours avant de l'avoir tué), il va falloir que je me renseigne rapidement sur plein de modalités pratiques : comment et chez qui la faire assurer ? (quel montant est raisonnable dans un cas comme le mien ? et au fait : quand l'assureur demande la date du permis pour un devis, est-ce qu'il s'agit de la date du premier permis ou de la date dans la catégorie concernée ?) comment se passe l'immatriculation ? comment choisir un antivol ? et qu'y a-t-il comme autre équipement certainement nécessaire auquel je ne pense pas ? comment trouver une place de parking ? est-ce imaginable de laisser une moto garée sur la voie publique à Paris ou est-ce qu'elle disparaît en une heure ? où apprendre des rudiments de mécanique pour le petit entretien ? comment trouver chez qui faire faire de plus grosses réparations ? etc.

Et bien sûr, je vais essayer très fort de ne ni me tuer ni me blesser en moto, c'est promis. Mais si ça arrive, au moins, avant ça, je me serai fait plaisir.

Mise à jour () : Bon, j'ai très vite craqué et acheté une moto. J'en dirai plus (et notamment sur la manière dont s'agencent les paperasses concernant l'achat, l'immatriculation et l'assurance) quand je l'aurai réceptionnée (en principe, jeudi prochain). Ajout : voilà, c'est ici.

Suite deux ans après : avec le permis A

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