Quand je suis sorti de chez moi tout à l'heure (vers 19h30, soit juste après le coucher du soleil), ça m'a frappé comme une révélation — presque physiquement.
L'hiver est là.
C'est arrivé avec une soudaineté qui me stupéfie. Astronomiquement, nous sommes encore au début de l'automne, mais en réalité, ici, je n'ai aucun doute, c'est l'hiver. Je reconnais son haleine, son souffle impossible à confondre : je ne sais pas ce que c'est, la couleur du ciel nuageux au crépuscule peu après l'équinoxe, la température du vent, une odeur indéfinissable dans l'air, le pas des gens qui s'est pressé sur le trottoir humide ou leurs vêtements qui se sont épaissis — mais je le sens, l'hiver. Il a le parfum des marrons chauds, la couleur des lumières de la ville, et le son des cantiques de Noël. Je le connais bien.
Peut-être laissera-t-il encore quelques jours de répit à l'été, ce vieil Indien qui se meurt, mais maintenant je le sais : il est arrivé pour cette année, il est prêt à régner.
Mais bien plus frappante que la venue de l'hiver en elle-même a été pour moi cette constatation : je crois bien que j'en suis content.
Est-il venu le moment de rentrer dans nos igloos ?