David Madore's WebLog: Lorem ipsum strikes back

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(samedi)

Lorem ipsum strikes back

Je me retrouve une fois de plus le dernier jour du mois sans rien avoir écrit dans ce blog et du coup je vais faire un billet de remplissage, ce qui est la solution de facilité. Enfin, peut-être que la solution de facilité serait juste de faire le micro-changement dans ce moteur de blog pour qu'il ne fasse pas le micro-bug[#] qui se produirait si je laisse passer un mois sans rien écrire, je ne sais pas.

[#] Je pense que ça génère un lien cassé dans le calendrier des mois (mais à vrai dire je n'ai même pas pris la peine de relire le code pour vérifier).

Peut-être aussi que j'aurais pu être facétieux et écrire un billet demain et le dater du 32 mai, après tout j'ai bien déjà fait ça, et soit dit en passant je ne recommande vraiment pas de mettre des dates comme 2007-03-32 quelque part dans un contenu pérenne comme un blog parce qu'ensuite vous allez passer les N années suivantes à perpétuellement devoir faire attention à ce que ça ne casse rien (par exemple, dans la base de données PostgreSQL qu'utilise le moteur de blog, un des champs date est obligé d'être de type text à cause de cet unique foutu billet).

Bref, je vais juste taper ce qui me vient à l'esprit jusqu'à ce que j'en aie marre, et m'arrêter là.

Peut-être que c'est comme ça que je devrais en général rédiger mes billets de blog, en fait.

La manière dont je les écris vraiment, c'est quelque chose comme ceci. De temps en temps, j'ai des idées qui me viennent à l'esprit, parfois avec plein de choses à dire dessus. C'est souvent le cas pendant mes insomnies nocturnes, d'ailleurs : la nuit, enfin, la période insomniaque de la nuit, est propice aux idées légèrement obsessionnelles, parfois c'est une mélodie qui me trotte dans la tête de façon obsédante, parfois c'est une angoisse quelconque, parfois c'est une question de maths, et parfois c'est un sujet de billet de blog — que je ne peux pas m'empêcher de préparer dans ma tête. Bref, quand une idée me vient, je la rentre dans un fichier TOBLOG[#2], et comme toutes les listes[#3] dont le nom commence par TO, il s'agit d'une structure informatique appelée FIPNO pour First In Probably Never Out.

[#2] Bon, il ne s'appelle pas TOBLOG mais memepool.txt parce que je l'ai commencé à l'époque où le mot mème n'avait pas encore été préempté par les communautés de réseaux sociaux pour signifier image plus ou moins drôle utilisée comme modèle pour faire passer un message sur Internet.

[#3] Quoi, il n'y a pas d'article dans la Wikipedia en anglais pour to-do list ‽ → TOWRITE !

De temps en temps, je suis devant mon ordinateur, j'estime que j'ai du temps à perdre (ou j'en ai marre de faire de l'insomnie en pensant à tel sujet), et je sors une idée de mon fichier TOBLOG et je me mets à taper le billet en question. Généralement je commence avec un certain enthousiasme, et plus le temps avance plus cet enthousiasme décroît, jusqu'à ce que l'écriture du billet devienne un véritable pensum.

Il y a deux principales raisons à ça. La première c'est que mon intérêt est probablement passé à autre chose. La seconde, c'est que j'ai probablement commencé à taper les choses les plus faciles et qui me viennent le plus naturellement à l'esprit, donc que plus j'avance, plus il faut travailler, surtout qu'il faut probablement relire ce que j'ai déjà écrit pour garder un certain semblant de cohérence du billet.

Quoi qu'il en soit, le progrès tend à être logarithmique. Dès lors, plusieurs issues sont possibles. Soit j'arrive quand même à pousser le billet au moins jusqu'à un point où je peux raisonnablement conclure. Soit je me dis, tant pis, je publie ce que j'ai écrit, et je pourrai toujours me dire que je fais une suite plus tard. (Voix du narrateur : en fait, il n'y aura pas de suite.) Soit j'envoie mon billet partiellement écrit dans le cimetière des billets partiellement écrits. D'où il est théoriquement possible qu'il ressorte un jour (après tout, ça m'est arrivé de publier des choses écrites longtemps avant et légèrement remaniées), mais généralement c'est un autre FIPNO.

(Bon, ce n'est pas comme si ce n'était pas ancien, comme problème.)

Comme la longueur typique des billets de ce blog augmente avec le temps[#4], la probabilité des cette dernière issue augmente aussi.

[#4] Cf. ce graphe, légèrement inquiétant.

Vous allez me dire, je n'ai qu'à écrire des billets plus courts. Mais ce n'est pas si facile de de forcer à écrire court. Ni ma verbosité naturelle qui tend à faire des phrases à la Proust, l'élégance en moins, ni l'anxiété qui me pousse à devancer chaque objection que je peux imaginer, ne sont facilement domptées. Mais il y a aussi qu'à force de publier des billets-fleuves, j'ai des scrupules à écrire sur un sujet que je ne n'ai pas recherché avec une certaine profondeur.

L'avantage des plate-formes de microblogging, c'est que non seulement ça m'oblige à maintenir ma la capacité mentale à exprimer une idée en ≤280 caractères (bon, maintenant c'est plutôt 300), mais aussi que tout le monde comprend la contrainte donc que si je ne donne pas tous les arguments ou tous les détails sur quelque chose, on comprendra que c'est pour cette raison. Sur mon blog, c'est plus difficile de me défendre si j'écris, par exemple, que Wayland c'est de la merde, que je n'ai pas le temps d'expliquer que Wayland c'est de la merde. (D'ailleurs, Wayland c'est de la merde, et je n'ai pas le temps d'expliquer.) Ici, si je veux expliquer pourquoi je ne mets pas un point à la fin des formules mathématiques, il faut au moins que je cite le premier article de la DUDH en hindi (et du coup que je le trouve), ce qui prend du temps.

Parlant de temps, l'autre problème c'est que j'ai une gestion absolument désastreuse du temps. Que ça soit dans ma vie personnelle ou professionnelle, je ne sais absolument pas faire passer les choses prioritaires en premier, ni même (ce qui serait au moins quelque chose) les choses les plus rapides à faire ou les plus agréables pour moi.

Par exemple, j'ai récemment écrit un fil[#5] de 92 posts sur la classification des groupes simples finis. Ce qui était effectivement quelque chose dont je voulais parler depuis un moment, sauf que ce n'était vraiment ni le lieu ni le moment. Pas le lieu, parce que pas grand-monde ne lit ce genre de longs fils (qui aurait eu plus sa place sur mon blog… surtout qu'il y avait déjà un billet là-dessus dans le cimetière-des-inachevés), et pas le moment parce que j'avais plein d'autres choses plus importantes, plus urgentes et même plus agréables (pas forcément les trois à la fois, certes) à faire.

[#5] Le fil Bluesky ne nécessite pas de compte pour être lu. Si néanmoins vous préférez Twitter, c'est ici (à des micro-différences près, c'est censé être pareil ; mais la version Twitter a quand même le mérite que je n'ai pas oublié de copier-coller les premiers 85 caractères, Probably one of the most monumental achievements of human mathematics is the Classifi, dont l'absence donne à la version Bluesky une impression de commencer in media res un peu surréaliste).

(Bon, peut-être quand même que je reprendrai ce fil, une fois reformaté et traduit, et peut-être complété avec des bouts du billet zombie qui traîne dans le cimetière, pour le reposter sur ce blog. Ou peut-être pas.)

Il y a quand même un aspect de ma gestion du temps qui n'est pas trop con et peut expliquer que j'écris moins en une certaine période de l'année, c'est quand il fait beau et pas trop chaud et que les jours sont longs, quand j'ai du temps libre, je vais plutôt préférer sortir faire une balade dehors. En hiver, ça a un certain charme de se blottir chez soi à 18h avec une tasse de thé blanc bien chaud entre les mains, devant l'ordinateur, pour se plaindre très longuement qu'il fait froid dehors. Entre mars et juin[#6], j'ai tendance à préférer profiter des fleurs.

[#6] En mai, en plus, il y a plein de jours fériés et de ponts. Paradoxalement, ça me fait moins de temps pour blogguer, parce que pendant ces jours fériés je vais sans doute sortir me balader avec le poussinet (par exemple, pour le jeudi de l'Ascension, nous nous sommes promenés aux fins fons de l'Essonne, entre Saclas, la vallée de la Juine, et celle de la Marette), et le reste du temps, j'ai autant de choses à faire mais moins de temps pour les faire.

(Pour éviter tout malentendu, je ne me cherche pas des excuses, parce que je ne dois de billets de blog à personne. Je suis juste en train de m'auto-analyser.)

Bon, bref, ce ne sont pas les sujets de billets de blog qui me manquent. J'en ai plein dans mon fichier TOBLOG, y compris des récents. Il y en a même un qui est passé tout récemment au cimetière des billets partiellement écrits : je ne sais vraiment pas pourquoi je me suis dit que ce serait une bonne idée d'écrire au sujet de la TVA dans l'UE[#7], mais ça m'a vite fait chier donc je l'ai expédié dans les limbes.

[#7] Je vous la fais en court (pour montrer que je sais quand même faire court). J'ai récemment appris que quand on veut vendre en ligne depuis un pays de l'UE vers un autre pays de l'UE, au-delà d'un montant cumulé ridiculement faible (du genre 35k€), la TVA est due au pays importateur (c'est-à-dire le pays de l'acheteur) et au taux fixé par celui-ci. Ce qui veut dire que c'est beaucoup beaucoup plus compliqué de vendre des choses en ligne vers un autre pays de l'UE quand on est soi-même dans l'UE (il faut connaître les taux qui s'appliquent, ce qui est extraordinairement difficile parce que ça nécessite de connaître le droit interne du pays vers lequel on vend, et, pour commencer, d'en connaître la langue) que depuis un pays hors UE et/ou vers un pays hors UE. C'est l'explication que je cherchais depuis si longtemps du fait que plein de sites européens de vente en ligne refusent de vendre dans plus qu'une toute petite poignée de pays. (Et du coup, c'est aussi une des raisons de l'hégémonie d'Amazon, qui peut se permettre ce genre de complexité.)

Quelques unes des choses qui sont récemment entrées (ou remontées) dans mon fichier TOBLOG, et dont certaines donneront peut-être un billet un jour, mais ne comptez quand même pas trop dessus. (Vous avez le droit de donner un avis sur ce qui vous intéresse, je promets de l'ignorer consciencieusement.) Comme d'habitude, c'est un peu éclectique.

  • J'ai fini de lire The Sundering Flood, et ce serait bien d'en dire un mot (l'histoire n'est pas bien passionnante, mais j'ai appris énormément de mots anglais en le lisant).

    (Bon, ça ce n'est pas franchement récent, ça fait au moins trois mois que j'ai fini de le lire.)

  • Je me dis que je devrais écrire un billet sur mon ressenti de l'extension de l'espace comme pendant de celui que j'ai écrit sur le passage du temps.

  • C'est peut-être un sujet un peu trivial, mais il est extrêmement difficile de trouver un endroit où uriner en espace urbain (même à Paris où il est censé y avoir des sanisettes partout, quelque chose comme 2/3 d'entre elles sont HS à un moment donné).

    J'ai des problèmes de prostate/vessie et je peux en profiter pour en parler, mais indépendamment de ça, si la société impose une règle qu'on ne fait pas pipi n'importe où, c'est vraiment un problème s'il n'y a pas de solution disponible. (C'est aussi une raison de préférer se balader en forêt.)

  • Je pourrais écrire un billet pour discuter un peu des représentations des mathématiciens dans la fiction.

    (J'ai récemment regardé la mini-série Prime Target, que je ne recommande pas franchement, mais c'est un bon prétexte pour parler d'un certain nombre de clichés à ce propos.)

  • Parlant de fictions, je ne sais plus quand j'ai commencé à faire attention à ça, mais il y a une sorte d'obsession dans la fiction pour la lignée du sang qui fait passer le message tout à fait malsain que les parents adoptifs ne sont pas de vrais parents. Ça vaut la peine d'en parler un peu.

    Ce que je viens d'écrire est sans doute incompréhensible, alors je donne juste un exemple : il y a un film célèbre dans la pop-culture où un protagoniste dit au héros : Je suis ton père ! La réponse que le héros aurait dû faire à ce point est la suivante : Pas du tout. Mon père, mon véritable père, s'appelle Owen Lars, parce que c'est lui qui m'a élevé, c'est lui qui m'a vu grandir, c'est lui qui m'a protégé. Obi-Wan a dit parfaitement vrai : vous avez tué mon père et je l'ai enterré sur Tatooine. Le fait qu'il ne fasse pas cette réplique et que personne, apparemment, ne se dise ça en voyant cette scène, est le signe du tropisme dont je veux parler en faveur de la filiation par le sang.

  • Il faut vraiment que je fasse un billet sur la notion de liberté d'expression (en droit et en politique), parce que, peut-être plus que n'importe quel autre concept en politique, celui-ci est l'objet des malentendus, peut-être entendus exprès, sur ce que ça signifie et recouvre, et donc des débats les plus stériles parce que les gens ne définissent pas le sens qu'ils donnent aux termes.

  • Plus j'y pense, plus je me dis que ce serait bien pour la santé des démocraties de rétablir une forme d'ostracisme. Je pourrais évoquer la manière dont je l'imaginerais.

  • Pour faire le parallèle de mon billet sur l'espoir perdu dans le progrès, j'ai envie d'en faire un sur le progrès en informatique (je veux dire, la tech informatique).

    Il fut un temps où j'attendais la sortie d'une nouvelle version de tel ou tel logiciel ou de la distrib Linux tout entière, parce que ça apporterait de nouvelles features intéressantes. Maintenant tout ce que je pense quand une nouvelle version sort, c'est qu'est-ce qu'ils auront encore cassé ? et me demander quelles emmerdes ça va m'apporter. Y a-t-il encore des progrès ? Est-ce moi qui ai vieilli ou est-ce que tout s'est profondément enshittifié ?

    (Ah, et puis je pourrais en profiter pour me plaindre du fait qu'on veut nous imposer cette merde de Wayland.)

  • Il faut aussi que je fasse un billet pour me plaindre de la manie d'Intel et compagnie de nous imposer des niveaux de sécurité −1, −2, −3, etc., sur les ordinateurs (je pense notamment au Management Engine d'Intel), avec des firmwares énormes, opaques et non documentés qui sont au mieux nuisibles et inutiles, certainement d'énormes trous de sécurité, et au pire des backdoors géantes.

    (Je connaissais l'existence du Management Engine, mais j'ai récemment appris que celui-ci tourne maintenant sur un cœur séparé — et complètement inaccessible à l'utilisateur — des processeurs Intel, et qu'il fait d'ailleurs tourner une version de Minix. Donc il y a non seulement sur mon ordi mais même sur le processeur principal de mon ordi un OS sur lequel je n'ai aucun choix ni aucun contrôle, décidé par Intel, et qui non seulement ne sert à rien de bénéfique pour moi, mais est probablement activement nuisible. C'est quand même un peu plus qu'un peu préoccupant. Ce n'est bien sûr pas franchement mieux chez AMD.)

  • Je me redis régulièrement que je dois écrire un billet sur les langages de programmation, et pourquoi je n'ai pas vraiment de langage de programmation préféré mais que je pense que c'est important d'en apprendre plusieurs (et aussi variés que possibles).

    (Et aussi pour me plaindre que les gens qui ont un langage de programmation préféré et veulent le faire savoir à tout le monde sont particulièrement pénibles, et teintent d'ailleurs l'opinion que je peux avoir de ce langage. N'est-ce pas, Python ?)

  • Il faut que je reparle de la question de l'activation éventuelle du HTTPS sur ce site, pour évoquer les manières dont je pourrais l'envisager et réfléchir tout haut à s'il y en a qui me semblent acceptables.

    (À propos de ce billet récent, j'ai fini par envoyer une lettre papier à l'Archive, et ils m'ont répondu : We have identified an issue and are working on a fix. Bon, en attendant, ça ne marche toujours pas, mais au moins il semble que quelqu'un soit maintenant au courant de l'existence du problème.)

  • Le théorème de Kreisel-Lacombe-Shoenfield continue à me sembler complètement magique et mystérieux (alors même que j'ai regardé sa démonstration en détails pour en faire un problème d'examen de mon cours de logique et fondements de l'informatique). Peut-être que faire un billet de blog dessus m'aiderait à mieux le comprendre.

  • Et, comme je le dis plus haut, je pourrais finir et publier le billet que j'avais commencé sur la classification des groupes simples finis (en le combinant avec ce fil).

Bon, rien que pour parler des choses dont je pourrais éventuellement peut-être parler ça me prend plein de temps, donc il est peut-être temps d'arrêter. Quisque eu dapibus enim. In felis magna, sagittis ac nisl eget, eleifend eleifend lacus. Maecenas egestas turpis fringilla scelerisque ultricies. Sed sed commodo est. Pellentesque blandit dignissim congue. In commodo ultrices felis, nec luctus purus hendrerit non. Sed sed nibh enim. Nulla ullamcorper mi id tortor elementum, eu porttitor ante aliquet. Etiam in ex non eros tincidunt fringilla in quis sapien. Aenean ut sodales odio, vel tincidunt sem. Nulla rhoncus mattis commodo. Maecenas vitae venenatis ante, consequat rutrum mauris. Sed pellentesque euismod ante, ac fermentum nunc. Pellentesque non vestibulum lacus, at scelerisque ex.

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