David Madore's WebLog: Nouvelles en vrac

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(mercredi)

Nouvelles en vrac

Je vais faire des efforts démesurés pour écrire quelque chose de pas trop interminable, parce que ça fait quelque chose comme cinq billets de blog que j'essaye d'écrire ce mois-ci, qui gonflent un peu hors de proportion, et qui (me) gonflent, si bien que je les mets de côté sans rien publier[#]. Mais j'ai quand même divers trucs à raconter. Imaginez donc ce billet comme autant de petits billets à peu près indépendants mis bout à bout.

[#] Je recopie quand même ci-dessous quelques passages initialement écrits pour ces billets, ce qui peut expliquer quelques incohérences (par exemple entre une prétérition où je dis ne pas vouloir parler de quelque chose et une note où j'en parle).

(À toutes fins utiles, chaque symbole ‘❡’ ci-dessous est d'ailleurs un permalien vers le bout de billet qui suit.)

☙  ❧

La principale info que je voulais mettre ici, c'est que j'ai un compte sur Bluesky. (Ce n'est pas exactement nouveau, je l'ai créé en octobre 2023, mais disons que j'ai sérieusement commencé à écrire des choses dessus et à avoir des vrais échanges sur ce réseau.) J'ai aussi ajouté récemment à ce site une page d'archive de mes skeets (:= posts sur Bluesky) comme il y avait déjà (et continue à y avoir) une page d'archive de mes tweets : la possibilité pour moi de créer et maintenir[#2] une telle archive est une condition que je considère comme très importante à l'utilisation d'un réseau social.

[#2] En l'occurrence je la (les) mets à jour de façon semi-automatisée entre 1 et 3 fois par semaine environ. Pour Bluesky ce serait facile de rendre le processus totalement automatique, mais je préfère faire des petites vérifications avant de publier la mise à jour. Pour Twitter, c'est devenu beaucoup plus pénible depuis que Musk a coupé toutes les API publiques : je m'en sors quand même en recherchant mes propres tweets dans le navigateur, en faisant sauvegarder les données reçues par Firefox, et en passant ça dans un script Perl très moche que j'ai écrit. Si le processus devient encore plus pénible, alors j'arrêterai complètement d'écrire sur Twitter parce qu'il ne faut pas trop tirer sur ma motivation à prêcher en enfer.

Si vous ne savez pas ce que c'est que ce Bluesky, disons qu'on peut le définir rapidement (Wikipédia vous en dira plus) comme Twitter sans Elon Musk. Et il est devenu une destination assez standard pour les gens (y compris un bon nombre de comptes « institutionnels ») qui souhaitent quitter Twitter (enfin, 𝕏 comme absolument personne ne dit à part son propriétaire), soit par rejet dudit milliardaire, soit parce qu'ils estiment que l'ambiance y devient irrespirable, soit les deux, mais qui veulent quand même garder une interface très semblable à ce qui était celle de Twitter (au moins du Twitter d'avant que Musk en récupère le contrôle). D'ailleurs, si vous venez de Twitter et que vous créez un compte sur Bluesky vous ne serez pas du tout dépaysé tellement les deux se ressemblent[#3]. (Cette ressemblance de surface cache néanmoins des différences profondes, par exemple le fait que Bluesky est open source et construit sur un protocole ouvert, cherchant à éviter la centralisation ; mais ça, la plupart des utilisateurs n'en ont rien à faire. Une autre différence concrète, c'est que je peux faire des liens vers des fils que j'ai écrits sur Bluesky, et tout le monde pourra les lire même sans compte Bluesky, alors que sur Twitter ce n'est plus le cas depuis que Musk a décidé de tout casser.)

[#3] J'avais commencé à écrire une liste des petites différences entre Bluesky et Twitter (qui pourrait servir d'aide à la migration), mais c'est quand même un peu fastidieux. Signalons quand même celle-ci qui est potentiellement importante : contrairement à Twitter, sur Bluesky les likes n'ont essentiellement aucun effet sur la visibilité d'un post — si vous voulez le partager avec d'autres, il faut le reposter. (C'est d'ailleurs possiblement un problème.)

Ajout () : J'aurais dû ajouter que la ressemblance entre Bluesky et Twitter, ou du moins le Twitter pré-Musk, n'est pas que dans l'interface, mais aussi dans la population et le contenu des discussions. Certains craignent ou espèrent trouver des différences importantes à ce niveau, par exemple dans l'orientation politique, mais je pense que c'est à la fois faux et naïf (cf. ce que je dis plus bas dans la comparaison avec le Masque de la mort rouge).

Du coup, si vous voulez lire les petites conneries que j'écris et qui sont trop courtes pour former un billet de blog, je vous encourage à me suivre sur Bluesky (plutôt que sur Twitter, donc).

Le problème avec ce genre d'annonce, c'est que c'est difficile de la faire sans fournir quelques explications complémentaires, et si je commence à entrer dedans, forcément le billet de blog gonfle en taille.

Par exemple, il y a deux ans j'avais parlé de Mastodon (enfin, le Fediverse), qui peut aussi servir de destination aux gens qui veulent quitter Twitter, soit parce qu'ils n'aiment pas Elon Musk soit parce qu'ils n'aiment pas la centralisation de Twitter. Et de fait, je m'étais ouvert un compte de test sur Mastodon. Comme il y aura forcément des gens pour me le rappeler — et pas forcément de façon aimable je devine — ceci appelle naturellement une discussion sur le rapport entre les deux. (Quelle est la différence entre Bluesky et Mastodon ? Et pourquoi parlé-je de mon compte sur l'un et pas sur l'autre ?) Et le problème avec une telle discussion c'est que, comme souvent en informatique quand il y a deux solutions concurrentes pour un même problème, elle peut vite devenir acrimonieuse, chaque « camp » reprochant à l'autre (avec une certaine justesse) de ne pas remplir tel ou tel critère jugé essentiel — ici, pour constituer un vrai réseau social de microblogging distribué. Or j'ai d'autant moins envie de me laisser engluer dans une telle discussion que j'ai un avis assez mitigé sur les deux, mais qui est, forcément, assez long à expliquer.

Disons de façon très résumée que Mastodon et Bluesky cherchent tous les deux à résoudre des problèmes de centralisation de Twitter, mais pas tout à fait les mêmes (Mastodon partage le réseau, alors que Bluesky partage les rôles), et chacun a des avantages très sérieux (sur l'autre, et certainement sur Twitter) mais aussi des inconvénients, et que donc votre préférence dépendra de votre fonction d'utilité[#4]. Mais heureusement, il n'y a pas de raison que l'un ou l'autre puisse évoluer pour régler leurs inconvénients, ou qu'on ne puisse pas les rendre interopérables pour avoir tous les avantages[#5]. Pour une version un tout petit peu plus longue de ces explications, vous pouvez lire ce fil que j'ai écrit sur Bluesky à ce sujet (et/ou regarder cette vidéo très bien faite, que j'y mentionne à la fin, sur la comparaison entre les deux protocoles). Pour les non-informaticiens, disons aussi et surtout que si Bluesky ressemble presque comme deux gouttes d'eau à Twitter au niveau de l'interface, ce n'est pas du tout le cas de Mastodon (et le manque de certaines fonctionnalités en freine certainement beaucoup l'adoption).

[#4] Ce qui n'empêchera pas certains de pontifier que l'un est objectivement meilleur que l'autre, et ils auront tort, exactement comme les gens qui essayent de vous convaincre d'utiliser leur langage de programmation préféré sont des pénibles.

[#5] Il y a quelques idées intéressantes ici. Une démarche apparentée mais différente est celle de l'initiative Free Our Feeds visant à créer un écosystème vraiment décentralisé autour du protocole AT utilisé par Bluesky, sans pour autant tomber dans les erreurs de conception de ActivityPub (qui lie inextricablement les utilisateurs et les messages à un serveur).

‣ Concrètement, je n'exclus pas de chercher à bricoler un moyen de publier sur Mastodon aussi (ou de faire un pont entre mon compte Bluesky et Mastodon), mais ce qui est sûr c'est que je me suis convaincu que la seule façon acceptable à mes yeux serait de lancer mon propre serveur Mastodon ; or pour l'instant je n'ai pas le temps d'y mettre (surtout si mes machines n'arrêtent pas de mourir et que ça fait encore du boulot à remettre en place à chaque fois que ça se produit !). Le compte @gro_tsen_test@mastodon.sdf.org que j'ai créé pour tester est essentiellement inutilisable : en même pas deux ans, le serveur a déjà perdu des messages que j'ai postés, sans que je les aie effacés, et je ne sais pas pourquoi (par exemple, il y avait ici un message, en réponse à celui-ci, qui, fort ironiquement, disait qu'on pouvait considérer comme très important qu'un espace d'échanges garde quand même une mémoire pérenne des échanges passés). Mais je suis en train de digresser, et je me suis promis de ne pas le faire, donc j'arrête de parler de Mastodon, ce n'est pas le sujet ici.

Une autre question sur laquelle on risque de m'interpeler, c'est de savoir pourquoi je n'ai pas fermé mon compte Twitter, et pourquoi je continue même à poster dessus (a priori essentiellement les mêmes choses que sur Bluesky). Là aussi, ceci amène à une discussion assez compliquée, mais je ne sais pas si j'ai la patience ou le temps de l'avoir. Disons que je ne vais certainement pas fermer mon compte parce que je déteste profondément l'idée de casser des liens ou d'effacer du contenu[#6] du Web. Mais décider de continuer à poster dessus est un calcul plus compliqué notamment pour savoir quelle est la meilleure façon de rendre visible le message venez voir ailleurs, et si l'opposition est plus efficace de l'intérieur ou de l'extérieur. Je ne m'interdis certainement pas de changer d'avis ultérieurement, et je ne l'exclus pas du tout. Je note cependant au moins avec une certaine satisfaction que quasiment tous les gens que je suivais sur Twitter en sont partis (beaucoup sur Bluesky, certains sur Mastodon, certains nulle part), ce qui m'évite de perdre trop de temps dessus.

[#6] Il faut, par ailleurs, être bien naïf pour s'imaginer qu'en fermant le compte ou en effaçant ses messages on les effacerait vraiment des disques durs de Twitter, ou qu'on empêcherait, disons, l'entraînement d'IA avec le texte de ces messages (même si c'est illégal, Musk n'est certainement pas du genre à s'arrêter à ça).

Ajout () : Comme visiblement certains ne comprennent que la question puisse même se poser, je donne quand même un élément d'explication : je pense qu'il faut se défaire de l'idée que Musk est propriétaire de Twitter. Il est (par la logique du capitalisme) propriétaire des serveurs, et de la marque, et il a beaucoup de pouvoirs, mais il n'est pas propriétaire de la communauté qui lui préexistait, pas plus que Donald Trump n'est propriétaire des États-Unis malgré les pouvoirs quasi dictatoriaux qu'il y a maintenant. Pour autant, je comprends parfaitement les gens qui font le choix de fuir (et même, dans une certaine mesure, je les encourage, et c'est un peu le sens de la présence de les y encourager).

L'éléphant au milieu de la pièce, disons même le troupeau d'éléphants au milieu de la pièce, c'est évidemment Elon Musk — qui en plus d'être l'homme le plus riche du monde est maintenant le président officieux des États-Unis[#7] — et son fan-club, et la spirale de haine dans laquelle ils sont en train d'entraîner non seulement le réseau social acheté à 44 milliards, mais aussi le monde entier, et notamment leur acharnement à déstabiliser les démocraties européennes. Parler de (quitter) Twitter sans parler de ça serait comme dire parlons de l'Italie de 1922 à 1943, mais évitons d'évoquer un certain régime politique[#8].

[#7] Enfin, jusqu'au jour, qui finira probablement par venir, où Trump et lui vont se fâcher, parce qu'entre deux personnes impulsives à un ego démesuré qui veulent être chef de tout il est peu probable que l'idylle dure longtemps. Mais il est malheureusement possible qu'ils fassent encore plus de dommages (collatéraux) au monde quand ils se feront la guerre que quand ils sont alliés, donc il n'est pas clair qu'on doive attendre ce jour avec impatience.

[#8] Un certain régime qui a enrichi la science sociologique et [laissé] dans l'Histoire une trace profonde, selon les termes judicieusement choisis par l'université de Lausanne qui, merveilleusement inspirée en 1937, a décidé d'accorder un doctorat honoris causa au chef du dit régime.

J'ai essayé d'écrire un billet de blog sur Elon Musk (sur sa personnalité, sa vision du monde et le troupeau d'adorateurs béats qui s'est agrégé autour de lui comme des mouches sur de la merde), mais vous savez quoi, c'est un peu difficile pour mon estomac fragile. Même s'il y a quelque chose de morbidement fascinant à examiner sa descente aux enfers et la manière dont il y tire le monde entier, à essayer de comprendre l'origine de ses haines[#9] et des théories du complot[#10] dans lesquelles il se vautre, et l'espèce de mélange entre Lex Luthor, Ozymandias de Watchmen et Montgomery Burns qu'il est devenu, ainsi que son complexe de sauveur, ou à décortiquer la vénération[#11] qu'il suscite chez d'autres gens, et pas forcément les plus idiots… j'ai vraiment trop de mal avec ça, donc je ne veux pas plus en parler[#12], et c'est la principale raison pour laquelle je n'en dis pas plus sur ce troupeau d'éléphants au milieu de la pièce. Là aussi, il n'est pas exclu que je change d'avis ultérieurement.

[#9] Rien que sur sa transphobie boursouflée il y aurait beaucoup à dire. À ce sujet, je renvoie à ce fil fort intéressant écrit (sur Threads, encore un Twitter-like différent) par Vivian Jenna Wilson, une femme trans qui est l'enfant d'Elon Musk (mais qui le renie complètement, donc je devrais peut-être écrire qu'elle était son enfant), au sujet de Musk et de l'obstination de ce dernier à la mégenrer tout en essayant de se poser publiquement comme un bon père. (Transphobie mise à part, on parle quand même de quelqu'un qui a appelé deux de ses enfants X Æ A-12 et Exa Dark Sideræl. Ils vont être bien partis pour avoir des relations normales avec les autres humains, ces deux-là. I rest my case.)

[#10] Parlant de théories du complot, c'est tout de même assez tristement hilarant qu'il y en a plein concernant les milliardaires comme George Soros et Bill Gates sur l'air de ces milliardaires contrôlent le gouvernement, et ils veulent implanter une puce pour contrôler les gens, et là, on a l'homme le plus riche du monde qui montre ouvertement son degré de contrôle sur le gouvernement des États-Unis et qui propose ouvertement d'implanter une puce dans le cerveau des gens, mais exactement les mêmes gens qui croient à ces théories du complot arrivent souvent à le soutenir. Le niveau de dissonance cognitive est impressionnant.

[#11] En fait là ce n'est pas très compliqué : l'admiration pour Musk se fonde largement sur le mythe du monde juste pour croire que sa réussite est le signe qu'il est singulièrement intelligent ou doué pour les affaires. Il y a une sorte de déni de l'évidence du fait que la fortune, dans un système capitaliste, est le résultat d'une combinaison entre l'avantage de la naissance, l'effet d'accumulation des avantages et le sophisme du biais de sélection (ce n'est pas comme si on s'intéressait à Musk par hasard, on s'intéresse à lui précisément parce qu'il est l'homme le plus riche du monde, donc le fait qu'il soit l'homme le plus riche du monde n'a pas à être expliqué).

[#12] Ceci s'applique aussi aux commentaires, merci de votre attention. (Si vous voulez partager vos idées sur Musk, écrivez un fil ou billet sur Bluesky, Mastodon, Substack ou votre propre blog, ou même sur Twitter lui-même, et je veux bien que vous mettiez un lien dans les commentaires, mais pas plus que ça.)

Ceci étant, sans vouloir disculper le moindre du monde Elon Musk, ce serait une erreur de penser que le monde, ou les réseaux sociaux, iraient parfaitement bien sans lui : je pense que vouloir fuir Twitter pour Bluesky et/ou Mastodon pour des raisons de contenu ou de fréquentation est une erreur d'appréciation comme les personnages du Masque de la mort rouge d'Edgar Allan Poe qui imaginent éviter la maladie en fuyant d'une pièce à l'autre alors qu'elle est toujours avec eux. Les réseaux sociaux sont à l'image de nos sociétés, il est complètement illusoire d'échapper à la pourriture du dehors en créant un jardin bien gardé où elle n'entrera pas, quand nous portons collectivement cette pourriture : Musk est un cas extrême (et comme c'est un énorme trolleur il en tire fierté et en ajoute des couches comme un ado attardé qui fait de la provoc'), mais Twitter n'était pas un jardin de roses avant que que Musk le rachète, Usenet tout décentralisé qu'il était n'en était pas un non plus, etc., et il est idiot de penser que Bluesky, ou Mastodon, seront des versions modernes du salon de Madame Geoffrin. (Même la modération du microcosme qu'est le système de commentaires de ce blog me donne assez de maux de tête, et il n'a même pas le millionième du nombre d'utilisateurs actifs d'un réseau social digne de ce nom.)

☙  ❧

And now for something completely different.

J'ai fini la deuxième itération du cours de Logique et Fondements de l'Informatique[#13] que j'avais créé l'an dernier à Télécom Paris. J'ai parlé de beaucoup moins de choses cette année (pas de continuations ni de call/cc, pas de calcul des séquents ni d'élimination des coupures, et j'ai encore sauté d'autres petites choses).

[#13] Initialement INF110 (parce que c'est un cours d'INFormatique en première année), mais les codes des cours ont été tous modifiés cette année pour les unifier au niveau de l'Institut Polytechnique de Paris (une quelconque des coquilles administratives dont Télécom Paris fait partie, cf. ce passage de ce billet passé), et maintenant c'est CSC-3TC34-TP (CSC doit signifier quelque chose comme Computer Science C?, en anglais pour ne pas passer pour des pouilleux, TP c'est parce que c'est à Télécom Paris, mais le 3TC34 je ne sais pas bien d'où il sort). En tout cas, je suis incapable de retenir ce sigle et ce changement m'embête bien vu que tous les fichiers ont inf110 dans le nom.

Je ne sais pas pourquoi, j'ai tendance, quand je redonne le même cours plusieurs années de suite, et surtout de la première à la deuxième occurrence, à aller beaucoup plus lentement. C'est peut-être en bonne partie parce que je connais les points qui poseront des difficultés aux élèves, donc j'essaie de les expliquer plus lentement (ce qui ne veut pas forcément dire que j'y arrive mieux). Toujours est-il que je constate ça (à différents degrés) sur quasiment tous les cours que je donne : plus je le répète, plus je progresse lentement par unité de temps, donc moins j'ai le temps de traiter de choses. Et je ne suis même pas sûr que les élèves comprennent mieux pour autant.

Bref, sans que ce soit un désastre, je suis moins satisfait de cette seconde itération de mon cours Logique et Fondements de l'Informatique que de la première ; mais on verra ce qu'en diront les élèves dans leurs retours.

J'ai cependant de nouveau appris quelques choses à l'occasion de ce cours, et notamment autour du théorème de Kreisel-Lacombe-Shoenfield sur lequel j'ai fait porter l'examen (j'éditerai ce billet dans quelques heures avec un lien vers le sujet d'examen et son corrigé ; mise à jour : voici le sujet et son corrigé — le théorème de Kreisel-Lacombe-Shoenfield est démontré dans le problème final).

L'écriture d'un sujet d'examen est d'ailleurs toujours une course contre la montre assez pénible : je ne peux pas sérieusement m'y mettre avant d'avoir donné ma dernière séance de cours (de manière à savoir ce que j'ai réellement traité en cours), or on nous demande les sujets bien en avance de l'examen, si bien qu'on se retrouve à devoir tout faire en un ou deux jours, ce qui ne permet pas une rédaction et relecture sérieuses.

☙  ❧

Une autre chose dont je peux parler brièvement est en lien avec la théorie des jeux (je donne un cours de théories[#14] des jeux à Télécom Paris, mais je ne parle pas de ça et peut-être que je devrais), c'est la théorie de Nash du marchandage coopératif (théorie qui est liée, mais qui n'est pas la même, que sa théorie des équilibres dans les jeux en forme normale).

[#14] Le mot théories est au pluriel ici, parce que j'y parle aussi bien de théorie des jeux au sens des économistes (théorie classique des équilibres à la von Neumann, Morgenstern, Nash) que de théorie combinatoire des jeux et de jeux pour la logique. Si vous voulez en savoir plus sur ce que je raconte, les notes de cours sont ici et des vidéos des cours de 2021 sont là.

[Schéma illustrant la théorie de la négociation de Nash]Je me dis que je devrais écrire un billet de blog pour vulgariser un peu le sujet, parce que, dans l'optique comment un mathématicien voit le monde, c'est quelque chose qui me semble très important pour comprendre, disons, la notion de menace en géopolitique : pourquoi et comment la menace fonctionne, pourquoi il est important pour ça d'être prêt à tenir ses menaces, mais pourquoi entre acteurs parfaitement rationnels et parfaitement informés les menaces ne se réalisent jamais[#15]. Et dans le contexte géopolitique actuel (où les gens ne sont certainement pas parfaitement rationnels et parfaitement informés, mais il n'empêche qu'il est intéressant de comparer avec ce cas), je pense qu'il est vraiment instructif d'apprendre à penser en ces termes[#16].

[#15] C'est une maxime bien connue du milieu des échecs (son auteur exact n'est pas clair) qu'une menace est plus forte que son exécution. La théorie de Nash donne, en quelque sorte, un fondement théorique à cet adage.

[#16] Quand j'expose cette théorie, on réagit parfois en me disant mais en vrai les gens ne sont pas du tout rationnels ! <U+1F602 FACE WITH TEARS OF JOY répétée trois fois>. Certes, je ne le nie pas (et par exemple, je pense que surestimer la rationalité des acteurs est la principale erreur que commet cette chaîne YouTube pourtant intéressante par ailleurs, qui parle de géopolitique sous l'angle de la théorie des jeux). Mais la démarche scientifique, et c'est étonnant combien beaucoup ont l'air d'avoir du mal à comprendre cette idée, consiste à utiliser des modèles extrêmement simplifiés de la réalité, non pas comme modèles de la réalité, mais comme points de départ pour comprendre les comportements possibles de la réalité et chercher ensuite comment la réalité peut différer de ces modèles (c'est-à-dire le degré suivant de l'approximation). On pourra par exemple se référer à l'épidémiologie dont j'ai exposé différentes facettes mathématiques pendant la pandémie tout en ne manquant pas de pointer du doigt les biais systématiques auxquels l'utilisation de tels modèles pouvait conduire : cette démarche n'a rien de contradictoire. Donc, oui, je pense tout à fait qu'un modèle de la négociation entre acteurs parfaitement rationnels et parfaitement informés a énormément à nous apprendre sur la négociation dans le monde réel, même si elle n'en est pas du tout un modèle.

En attendant qu'un tel billet soit écrit, dont la figure ci-dessus pourrait servir d'illustration [ajout : le billet en question est ici], je peux renvoyer à ce fil Bluesky pour de brèves explications (notamment du dit dessin), ou, bien sûr, à l'article de Nash de 1953 Two-Person Cooperative Games (qu'on pourra aussi trouver ici).

☙  ❧

Après avoir dit un mot sur la guerre, passons à un sujet plus léger <U+1F62C GRIMACING FACE> : le changement climatique. Mais aussi une râlerie de saison sur le fait que je n'aime pas l'hiver.

Ce n'est pas clair si le changement climatique fait que l'Europe est partie pour se réchauffer ou pour se refroidir brutalement (ce dernier risquant de se produire si la circulation méridienne de retournement Atlantique ralentit ou change soudainement de régime), ou d'ailleurs peut-être les deux à la fois, ni ce qu'il arrivera au niveau des précipitations. Mais en tout cas, c'est faux de penser que le changement climatique entraîne forcément un temps plus chaud et sec partout (c'est probable pour l'été en Europe, mais là je parle de l'hiver).

Ce qui est sûr, c'est que cette année 2024 a été, en France et surtout en Île-de-France, extrêmement arrosée (il faut que je fasse des stats un peu plus précises, mais il y a eu 916mm de précipitations sur Paris, la normale étant de 617mm, c'est-à-dire 49% d'excès, et il semble que ce soit un record depuis longtemps ; source des données par exemple ici). Je suppose que c'est moins grave qu'une sécheresse, au moins ça a permis de bien recharger les nappes phréatiques (bilan ici, qui est bon dans toute la France sauf autour de Perpignan), mais c'est assez dur pour le moral.

Il est difficile de ne pas relier ce phénomène à la température extrêmement élevée observée en 2024 dans l'Atlantique nord (quitte à simplifier à outrance un phénomène complexe, plus l'océan est chaud, plus l'eau s'évapore, et plus il y a de précipitations là où les vents la portent). Ce phénomène pourrait, à son tour, être au moins en bonne partie causé par un effet de géoingénierie involontaire (ou plus exactement, par l'arrêt d'une telle géoingénierie). En effet, en 2020, une nouvelle réglementation de l'Organisation maritime internationale est entrée en vigueur sur la quantité de soufre dans le carburant des bateaux ; or brûler du soufre cause l'émission de sulfates (principalement des gouttelettes d'acide sulfurique) dans la haute troposphère ou basse stratosphère, qui y forment un aérosol ayant pour effet d'écranter le rayonnement solaire effectif reçu[#17]. La baisse brutale de la quantité de soufre dans le carburant des bateaux sur une des voies les plus fréquentées par le trafic maritime marchand international aurait donc diminué soudainement la quantité d'aérosols de sulfates dans l'atmosphère, provoquant un réchauffement soudain notamment sur l'Atlantique nord, ce qui, à son tour, pourrait expliquer une pluviométrie exceptionnelle sur la France. Les choses sont évidemment plus compliquées que ça, un phénomène pouvant avoir plus qu'une seule cause, mais c'est, au moins, un effet possible et je suis surpris qu'on n'en ait pas plus parlé. (Cf. ici et pour une analyse un peu plus précise.)

[#17] C'est d'ailleurs une des pistes — éminemment dangereuses mais possiblement inévitables à terme — explorées pour atténuer les effets de l'accumulation de gaz à effets de serre. Mais cette histoire nous alerte sur le risque associé à ce genre de géoingénierie : une fois qu'on commence, on ne doit pas arrêter.

Mais je digresse.

Je constate, en tout cas, que l'alternance ou la combinaison entre la pluie incessante (exceptionnelle) et le froid (à peu près normal) de l'hiver me pèse énormément sur le moral. J'ai l'impression que ça fait trois mois que je n'ai plus aucune sorte de loisirs en extérieur, parce que tout ce que j'aime faire dehors est rendu trop déplaisant par la pluie, le froid ou simplement le fait qu'il fasse nuit à 18h. (Les balades en forêt que j'aime normalement bien faire avec le poussinet sont difficiles du fait que le sol ressemble à ceci ; et de balades à moto il ne saurait pas non plus être question[#18].)

[#18] Au moment où j'écris, ça fait deux mois que je n'ai pas trouvé un seul jour de météo à peu près correcte où prendre la moto, que ce soit pour me balader ou juste pour aller au boulot. Comme je n'ai jamais interrompu aussi longtemps, je commence à m'inquiéter quant au fait que je ne vais pas oublier comment ça marche (je stresse de plus en plus à l'idée de reprendre le guidon). Ou, d'ailleurs, si ce n'est pas mauvais pour la mécanique de laisser les motos deux mois au parking sans bouger.

J'avais déjà parlé dans ce billet de mon aversion pour l'hiver et pour le froid, mais j'ai l'impression qu'elle empire d'année en année. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été particulièrement chagriné par l'hiver quand j'étais jeune, mais maintenant, chaque mois de novembre est le début d'une interminable période où j'ai l'impression que je ne peux rien faire d'autre qu'avoir froid et attendre le retour du printemps. Je ne sais pas si c'est juste le fait de vieillir (on dit souvent des personnes âgées qu'on se demande si elles passeront l'hiver), ou si c'est l'effet des confinements lors du covid qui m'ont rendu beaucoup plus pénible le fait de rester ne serait-ce qu'une journée chez moi sans sortir, mais le fait est que chaque année je répète à longueur de journées je n'en peux plus de cet hiver de merde, et chaque année plus fort que l'année précédente.

☙  ❧

Passons à autre chose.

Dans la catégorie des petits problèmes pas vraiment graves mais néanmoins bien irritants, j'en ai trois indépendants, mais qui se ressemblent assez :

  • Le poussinet et moi avons commandé une nouvelle imprimante (chez LDLC que, de façon générale, je recommande pour les achats informatiques en France ; c'est une Brother HL-L5210DW mais peu importe). Le colis, acheminé par Chronopost, est parti de chez l'expéditeur, et il semble qu'il y ait eu un problème au niveau du point relais ou de la plate-forme de tri, en tout cas il n'est pas arrivé. Nous avons reçu un mail disant : Nous vous informons que la livraison de votre colis <numéro> n'a pas pu être effectuée ce jour dans votre point de retrait (pas plus d'explications). Sur la page de suivi de Chronopost, le message est Colis en attente d'informations complémentaires de votre part avec le commentaire Merci de nous transmettre vos instructions de livraison afin de recevoir votre colis dans les meilleurs délais et En attente d'informations complémentaires pour nouvelle livraison.

    Sauf qu'il n'y a aucun moyen de communiquer des instructions à Chronopost (et je ne sais même pas quelles instructions ou informations ils attendent de ma part). Toute tentative pour les contacter a été un échec : ils proposent qu'on les contacte par message privé sur <soupir> Twitter, mais ils ne m'ont rien répondu par là ; et par téléphone, une fois sortis d'un labyrinthe de menus automatisés qui ne marchaient pas bien, nous sommes tombés sur une personne qui ne pouvait rien faire pour nous. J'ai essayé de prévenir l'expéditeur, mais ils n'ont pas l'air très intéressés non plus.

    Je sens venir gros comme une maison que le colis va repartir chez l'expéditeur, qui va sans doute me rembourser, et je devrai refaire la commande, et tout le monde aura perdu du temps et de l'argent pour aucune raison.

    Mise à jour () : Finalement, nous avons reçu un nouveau mail, nous informant que je pouvais aller chercher le colis… à la plateforme de tri d'Alfortville, qui est à 30min de voiture de chez nous. Le poussinet a eu envie de s'y coller, donc nous avons notre nouvelle imprimante. Mais c'est quand même complètement anormal comme façon de traiter une livraison. Accessoirement, aujourd'hui, je devais recevoir un autre colis (des vêtements, heureusememt de peu de valeur), j'ai reçu un mail me disant qu'il était dans ma boîte aux lettres, qui est évidemment vide. Donc soit le colis a été mis par erreur dans la boîte d'un voisin, soit il a été volé. Toujours est-il que recevoir un colis est toujours une aventure.

  • J'essaie d'organiser une cousinade (avec mes cousins germains du côté de ma mère, et leurs enfants : nous serions environ 18), début mars. J'ai choisi un restaurant dont je suis assez sûr qu'il aura la place (c'est le toit d'un hôtel à la Défense, et il y a une vue magnifique sur Paris), nous sommes convenus d'une date, il n'y a plus qu'à appeler le restaurant pour réserver et… c'est apparemment impossible de les contacter. Sur leur site Web ils demandent qu'on envoie un mail pour les groupes de plus de 12 personnes, mais ils ne répondent manifestement pas à leur mail, et ils ne répondent pas non plus par téléphone. Si ça continue, l'événement va tomber à l'eau.

    (Je précise que je suis sûr que le restaurant est bien ouvert et fonctionne bien. C'est juste qu'ils ne répondent pas. La réservation pour ≤12 personnes fonctionne bien et nous y avons souvent eu recours.)

    Mise à jour (avant publication du billet) : Bon, finalement, ils nous ont répondu, c'est « juste » que les mails envoyés depuis mon serveur mail personnel ou celui du poussinet partaient à la poubelle. (Ce qui n'est pas vraiment moins inquiétant, mais au moins on a pu s'en tirer en envoyant un mail depuis une adresse pro.)

  • Chaque année, il y a un petit rituel administratif que je dois faire auprès de mon employeur et qui m'emmerde bien, c'est d'alimenter mon compte épargne temps avec les jours de congés que je n'ai pas pris (il y en a toujours plein, parce que je ne pars essentiellement jamais en vacances puisque je déteste voyager et que par ailleurs je ne sais pas vraiment arrêter de faire des maths). À cause des règles idiotes sur le fait que les congés se font par années civiles et pas par années glissantes, il y a des dates limites sur l'opération (c'est entre le 1er janvier et le 31 janvier).

    Enfin, jusqu'à l'an dernier, ce n'était pas trop compliqué, j'envoyais juste un mail à mon gestionnaire RH avec le nombre magique de jours à épargner (qu'il faut trouver en fonction des règles incompréhensibles qui régissent les congés auxquels j'ai droit).

    Mais maintenant, mon employeur (pas Télécom Paris, mais la structure administrative dont il fait partie, l'Institut Mines-Télécom, dont l'école des Mines ne fait d'ailleurs pas partie, merci au Club Contexte) a créé un portail RH sur lequel on doit faire ça, et c'est devenu un vrai parcours du combattant.

    D'abord, il faut retrouver où est ce portail, parce qu'évidemment nous avons 42 intranets différents (un pour Télécom Paris, un pour l'enseignement à Télécom Paris, un pour les sites pédagogiques, un pour l'Institut Polytechnique de Paris qui n'est pas pareil que l'Institut Mines Télécom, etc.) dont aucun ne lie vers les autres, et le mail des RH qui rappelle l'importance de l'opération ne rappelle pas l'adresse du site, juste connectez-vous sur le portail 4You, merci bien. Au sein même du portail, trouver l'endroit où on doit faire la démarche n'est pas évident non plus : tellement pas évident que les RH ont trouvé utile de nous envoyer un PDF explicatif (qui, lui-même, était sur un autre Intranet pas forcément évident à trouver).

    Ensuite, ce site Web est ouvert uniquement de 6h du matin à 22h. Je suis sérieux : ils ont inventé le concept du site Web qui ferme la nuit. Donc ça fait un truc de plus (entre appeler Chronopost et appeler un restaurant pour essayer de réserver, et je ne parle pas de choses de bases comme faire des courses) qu'on ne peut faire qu'entre certaines heures où, d'ailleurs, on est censé travailler.

    En plus, il faut être connecté depuis une adresse IP de l'École (c'est une mesure de sécurité complètement conne puisque je dois de toute façon m'authentifier par mot de passe). Ce qui veut dire qu'à chaque essai je dois faire la démarche consistant à ouvrir un VPN (en l'occurrence, un tunnel ssh mais peu importe), et dire à mon navigateur de passer par lui. Ce n'est pas terriblement difficile (je sais faire), mais ça fait perdre du temps. Quand c'est pour découvrir que le site est fermé pour la nuit, c'est agaçant. Et bien sûr, le message d'erreur si on ne se connecte pas depuis une IP de l'École est incompréhensible.

    Ensuite, si la partie principale de ce portail (celle sur laquelle on pose des jours de congés, par exemple) n'est pas trop mauvaise, celle qui sert à alimenter le fameux compte épargne temps semble vraiment surgie de l'imagination d'un mauvais programmeur Java du début des années 2000. Je ne suis pas du genre à réclamer des sites Web 2.0 pour tout, mais quand on arrive à faire quelque chose d'encore plus pourri et anti-ergonomique que le système de commentaires de ce blog, c'est forcément qu'on le fait exprès.

    Et de toute façon, ça ne marche pas : après avoir fait le savant calcul du nombre de jours de congés que je devais placer pour pouvoir épargner le reste (parce qu'on ne peut pas épargner tant qu'on n'a pas placé le bon nombre, évidemment), après avoir retrouvé où est le foutu portail et ce qu'il faut faire dessus, après avoir mis en place le VPN, après avoir réussi à me connecter aux heures ouvrées du site, après avoir réussi à saisir la valeur dans ce site atroce, j'ai droit au message d'erreur sibyllin Le nombre minimum de jours de congés annuel pris avant alimentation du CET doit être supérieur à 020. Le total des jours (Congés Annuel & Fractionnement + ARTT) pris est de 00.

    Donc, message aux RH, mais bien sûr je ne sais pas bien qui contacter, les gens ne répondent pas, etc.

    Mise à jour (avant publication du billet) : Bon, en fait, il y a deux problèmes superposés : le problème du site Web merdique dont je parle ci-dessus, et un problème bien plus sérieux de l'interprétation du décret régissant le compte épargne-temps des fonctionnaires (et notamment de la phrase sans que le nombre de jours de congés pris dans l'année puisse être inférieur à 20 de l'article 3), et qui pourrait bien me conduire au contentieux administratif. Je n'en dis pas plus pour le moment.

Le point commun entre ces trois histoires, c'est le suivant : l'impression de vivre dans un monde où de plus en plus de processus sont informatisés et automatisés et ne marchent pas trop mal, mais dès qu'on sort des cases du processus automatisé ou dès qu'on a un problème avec, dès qu'on cherche à contacter un humain, on se rend tout d'un coup compte que c'est impossible : personne n'est joignable, et les rares gens joignables ne peuvent rien faire et/ou sont débordés. Ce n'est certainement pas la première fois que je me dis ça, mais là j'en ai trois en parallèle, et ça c'est quand même assez inhabituel.

(Et le plus énervant, c'est que je me rends compte que je fais moi-même partie du phénomène : je suis tellement noyé par la quantité de mails que je reçois que je n'y réponds essentiellement plus. Donc je m'énerve des gens qui ne répondent pas à leurs mails tout en ne répondant moi-même pas à mes mails.)

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