David Madore's WebLog: Guide du tourisme en Île-de-France : partie 1 (généralités et petite couronne)

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(vendredi)

Guide du tourisme en Île-de-France : partie 1 (généralités et petite couronne)

Introduction

[Carte de l'Île-de-France montrant des points où des photos ont été prises][Carte de l'Île-de-France montrant des traces GPS]Comme je l'ai déjà raconté dans un certain nombre de billets de ce blog (par exemple celui-ci et celui-là), le poussinet et moi aimons faire du tourisme en Île-de-France. (Par Île-de-France je n'entends pas forcément l'Île-de-France au sens administratif strict mais, disons, les endroits où on peut facilement se rendre sur la journée, en gros parce que je n'aime pas dormir ailleurs que chez moi. Donc ça va peut-être en gros jusqu'à Compiègne, Château-Thierry, les Andelys, Chartres, mais pas jusque Tours.) Même si j'aimais déjà me balader avant (et j'ai beaucoup marché dans Paris dans les années 2000–2010), c'est surtout après que j'ai passé le permis (et que le poussinet a acheté une voiture) que j'ai eu la possibilité d'explorer différents coins de la région.

Nous avons fait, et continuons de faire, différentes sortes de visites : découverte de parcs et jardins remarquables, recherche de points de vue, marches urbaines, randonnées en forêt ; et je fais aussi de mon côté des virées à moto, même si j'en fais beaucoup moins qu'à l'été 2020.

Les deux cartes ci-contre (cliquer pour les ouvrir en grand format) montrent, à la même échelle : pour celle d'en haut, les géolocalisations de toutes les photos que j'ai prises depuis mi-2016, et, pour celle du bas, les traces GPS des balades à pied que j'ai enregistrées depuis fin 2019 (que j'ai étiquetées — parfois un peu arbitrairement ou abusivement — comme des balades en forêt), et donnent une idée des endroits que nous avons tendance à visiter, parfois de façon régulière.

Il y a une attirance évidente vers le sud-ouest de Paris parce que nous habitons au sud de Paris avec un accès facile à l'autoroute A6, et aussi parce que je travaille à Palaiseau et que ma mère habite Orsay (où j'ai, du coup, grandi au sein de la vallée de Chevreuse), mais aussi simplement parce que c'est l'endroit où on a le plus facilement un accès à des endroits jolis sans aller trop loin (et ce n'est pas un hasard que ce soit corrélé aux coins les plus riches de la région — et en fait du pays). Mais ça ne nous a pas empêchés de quand même visiter régulièrement pas mal d'autres bouts de l'Île-de-France et au-delà.

On m'a souvent suggéré d'écrire une sorte de guide touristique. Le problème (outre que ça prend du temps, mais à la limite, je tape vite) c'est que je ne sais pas comment organiser ça : par direction/département ? par style de chose à visiter (jolis villages, forêts…) ? et d'ailleurs, dans les deux cas, il y a des gros biais presonnels : c'est compliqué de faire un guide pour tout le monde, ce qui va plaire à quelqu'un qui se déplace en transports en commun et quelqu'un qui cherche à faire une balade à moto sont très différents.

Néanmoins, voici une tentative, pas très cohérente et plutôt bordélique, pour dumper certaines des choses que je peux conseiller à voir ou faire en Île-de-France. Entendons-nous biens : non seulement c'est un choix personnel et pas du tout représentatif d'autre chose que mes propres goûts (et possibilités de déplacement), mais en plus je ne parle ici que des activités « en extérieur », donc je ne vais pas parler des musées, châteaux (sauf pour ce qui est de leurs jardins éventuels), etc. Et même comme ça j'aurai forcément oublié plein de choses (que je vais peut-être ajouter ultérieurement en éditant ce billet).

En fait, j'avais commencé ce billet avec l'idée d'écrire des généralités puis de traiter les départements de l'Île-de-France successivement (en réunissant la petite couronne en un seul, donc : 75+92+93+94, puis 91, 78, 95 et 77). Sauf que les sections sur les généralités et la petite couronne m'ont semblé suffisamment longues pour que je préfère publier tout ça comme « première partie » et remettre la suite à plus tard. (Contrairement à mes billets interminables sur des sujets techniques où c'est quand même bien d'essayer de tout garder ensemble pour la cohérence d'ensemble quand je relis, ici je pense que je peux couper en morceaux sans dommage. Donc pour l'instant il n'y a que des généralités et une liste de choses à voir en petite couronne.) ❧ Mise à jour : la deuxième partie est publiée.

Table des matières

Sources d'information

✱ Cartes : La première chose avant de se balader où que ce soit, c'est de savoir où trouver des cartes.

Évidemment je vais citer OpenStreetMap en premier, donc voici le lien général (centré, d'ailleurs, sur le barycentre de l'Île-de-France que j'ai calculé avec PostGIS), mais je vais en faire plein d'autres dans la suite pour montrer les emplacements des endroits d'où je parle (il faudra éventuellement dézoomer pour voir le marqueur ou zoomer pour le situer plus précisément). Quand on se balade, il est bien d'avoir une carte utilisable même si le téléphone ne capte pas le réseau : pour ça je recommande l'application OsmAnd pour Android, et plus précisément la variante OsmAnd~ qu'on trouve sur F-Droid (c'est un logiciel libre) : on peut télécharger une carte de chaque région française, et même si l'application est un peu compliquée à prendre en main initialement, ça vaut vraiment la peine.

S'agissant de la France, et de l'Île-de-France en particulier, on peut aussi trouver des cartes sur Géoportail : voici le lien pour l'Île-de-France, l'avantage de Géoportail par rapport à OpenStreetMap étant qu'ils ont des cartes variées, notamment la carte topographique « Top25 » (c'est vraiment une image de la version papier au 1 : 25 000, donc il faut zoomer mon lien pour y voir quoi que ce soit) qui, bien qu'elle ne soit pas toujours aussi à jour que les autres, est souvent très utile. Pour Géoportail aussi il y a une application Android : elle n'est pas terrible (je ne sais pas pourquoi elle a moins de cartes et de possibilités que le site Web, ce qui est quand même con, et elle ne fonctionne pas hors ligne), mais elle est quand même utile à avoir en complément de OsmAnd.

✱ L'Institut Paris-Région : Anciennement nommé Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Île-de-France, l'Institut Paris-Région est une association à but non lucratif, dont sont membres et financeurs différentes collectivités territoriales, pouvoirs publics et organismes essentiellement publics de la région (la Région elle-même, l'État, les départements et intercommunalités, mais aussi l'IGN, la RATP, l'INSEE, etc.), et qui agit comme agence régionale d'urbanisme pour l'Île-de-France. Ce qui m'intéresse ici est qu'ils publient un certain nombre de cartes thématiques ou autres sources d'informations sur les territoires de la région. Ce n'est pas forcément évident de retrouver des choses dans leurs publications, mais voici par exemple une carte des bois et forêts (et une des espaces verts ouverts au public), une carte des villes et campagnes, une carte des randonnées pédestres et une carte de l'occupation des sols (avec une version interactivement zoomable), sans oublier cette carte des « unités paysagères » (intéressante pour savoir où on verra quel type de paysages). C'est également une carte de l'Institut Paris-Région qui m'avait inspiré ce parcours à la recherche des belvédères. Ils ont aussi par exemple publié un livre Pays & paysages d'Île-de-France (qui a l'air extrêmement difficile à trouver au format papier, mais qui est téléchargeable en PDF au lien que je viens de donner).

✱ Le label « jardin remarquable » : Décerné par le Ministère de la Culture depuis 2004, le label « jardin remarquable » est un moyen de trouver des jardins dignes d'un intérêt particulier. J'ai visité presque tous ceux de l'Île-de-France et un certain nombre au-delà (j'utilise cette section de ce vieux billet pour tenir la liste de ceux que j'ai vus et à quelle date, parfois avec un lien vers un billet de blog ou un fil Twitter ; mais comme il y a eu des ajouts au label, il n'est pas certain que ma liste soit à jour). Si on préfère avoir cette liste sous forme papier, le Centre des Monuments Nationaux édite un Guide des jardins remarquables en Île-de-France (il y en a un par région) — bon, la valeur ajoutée de l'ouvrage n'est pas considérable par rapport à ce qu'on trouvera par quelques recherches en ligne, mais comme mes beaux-parents l'avaient acheté, je leur ai piqué.

✱ L'Office National des Forêts : L'ONF (et spécifiquement pour l'Île-de-France ses agences interdépartementales de Fontainebleau et de Versailles) gère les forêts domaniales (c'est-à-dire : appartenant à l'État). Elle avait une page Web appelée En forêt, un peu vieillot mais néanmoins intéressant (qui eut été à l'adresse http://www1.onf.fr/enforet/@@index.html — maintenant cassée, et pas complètement archivée par l'Internet Archive vers lequel je fais néanmoins pointer mon lien) avec des petites pages descriptives pour chaque forêt domaniale qui donnait quelques photos et, par exemple, la répartition des essences d'arbres dans le massif. Leur site Web semble avoir été refondu et ce truc a disparu (insérer ici mon rant habituel contre les gens qui cassent les liens).

Je peux aussi mentionner Île-de-France Nature, qui est en quelque sorte l'équivalent pour la Région Île-de-France (i.e., pour les forêts régionales) de ce qu'est l'ONF pour l'État.

Remarques générales sur les balades en forêt

Si je prends l'approche de lister les choses à voir géographiquement, il est difficile de savoir quoi faire des forêts. Il y a rarement un endroit précis dont je puisse dire cet endroit-là mérite qu'on y aille (même s'il y a des promenades qui m'ont beaucoup plu, cf. par exemple ici, c'est plus un sentiment qui se dégage de l'ensemble de l'itinéraire, voire de mon humeur du jour ; d'ailleurs, l'impression de charme que produit un endroit en forêt dépend fortement de la saison, et nous cherchons plutôt à éviter de repasser par les endroits où nous sommes déjà allés), tandis que les remarques générales sur tout un massif sont forcément un peu vagues.

Je veux dire, certes, toutes les forêts d'Île-de-France ne se ressemblent pas, mais les différences ne sont pas entre « la forêt de Rambouillet » et « la forêt de Fontainebleau » dans leur masse mais plutôt entre tel type d'endroits et tel autre type d'endroits (forêt de feuillus vs. forêt de conifères, plateaux vs. vallées, lande de bruyère, rochers, grandes routes forestières toutes droites vs. petits chemins tortueux, ce genre de choses). Je ne connais malheureusement pas de carte détaillée des forêts qui montrerait le type de paysage (par exemple les essences d'arbre, et leur âge) qu'on trouve endroit par endroit : on peut parfois deviner par les photos aériennes disponibles sur Google Maps ou Géoportail, mais c'est très imparfait. J'aimerais que l'ONF rende publiques ses informations sur la composition des parcelles (j'imagine qu'ils ont ça en interne).

À défaut de pouvoir faire des remarques par endroit, je peux faire quelques remarques générales sur la typologie.

✱ Les types administratifs de forêts : Quand une forêt est marquée sur la carte (disons OpenStreetMap), même s'il y a des sentiers tracés dedans, ça ne signifie pas pour autant qu'on puisse y accéder, ou que ce soit une bonne idée de le faire. Déjà, on peut distinguer diverses sortes de forêt en fonction du propriétaire. Essentiellement, il y a des forêts domaniales (appartenant à l'État), régionales (appartenant à la Région), départementales et communales (vous aurez deviné) et privées. Cette typologie n'est pas parfaite, par exemple, de ce que je comprends, la forêt de Chantilly (dans l'Oise) appartient à l'Institut de France sous le régime du droit privé (c'est un legs du duc d'Aumale), mais elle est quand même gérée par l'ONF comme une forêt domaniale. Ça reste un bon point de départ.

En règle générale, les forêts domaniales, régionales, départementales et communales sont ouvertes au public, même si certaines parties comme les réserves biologiques, peuvent en être fermées (parfois c'est juste par des pancartes qui vous demandent de ne pas y aller, parfois il y a des grillages). La principale raison de s'intéresser à la distinction entre forêts domaniales, régionales, départementales et communales, est juste que la source d'information les concernant va être différente. La liste des forêts domaniales est raisonnablement facile à trouver ; celle des forêts régionales doit se trouver quelque part aussi ; mais quand on commence à entrer dans les forêts départementales ou communales, ça devient vraiment difficile de connaître le statut, les limites, et de savoir si on va avoir le droit d'aller se balader ici ou là. C'est un peu malheureux que la France ne soit pas capable de coordonner ses collectivités territoriales pour créer une base de donnée claire et lisible des status des forêts publiques. Faute de quoi je ne trouve pas mieux que la carte des espaces verts ouverts au public créée par l'Institut Paris-Région que j'ai déjà liée plus haut.

Les forêts privées peuvent être de toutes sortes ; le plus souvent ce sont des réserves de chasse (je ne crois pas avoir rencontré de forêt d'exploitation du bois privée en Île-de-France, mais il y en a probablement aussi, d'ailleurs c'est sans doute combiné avec une réserve de chasse). Une forêt privée ne signifie pas qu'on n'ait pas le droit d'y accéder : beaucoup de chemins bénéficient, je pense, d'une forme de droit de passage ou de servitude, en tout cas, dans la pratique, on peut souvent y passer. Mais on ne pourra faire que passer : généralement ce sera en suivant un chemin mal entretenu, parfois évanescent, entre deux parties grillagées ou gardées tous les quelques mètres par un panneau annonçant propriété privée : défense d'entrée ; et le risque de tomber sur un cul-de-sac (car souvent ces passages servent simplement à permettre l'accès à une autre propriété, tout aussi grillagée) est élevé, donc je ne recommande pas.

La chasse : Comme je mentionne les réserves de chasse, il faudrait sans doute que je dise un mot sur les chasseurs. Mais en fait je n'ai rien à en dire. Je n'aime pas la chasse et les chasseurs, mais je ne peux pas honnêtement dire qu'ils nous gênent des masses lors de nos balades en forêt. Je suppose que c'est parce que nous nous tenons essentiellement aux forêts publiques (domaniales, régionales, etc.) et que la chasse dans ces forêts est strictement encadrée, et n'a normalement pas lieu le week-end. Toujours est-il que nous n'avons entendu que des bruits au loin.

Les golfs : En se baladant en forêt en Île-de-France, on acquiert rapidement l'impression qu'il y a des golfs partout, et c'est extrêmement agaçant, parce qu'ils sont fermés, ils coupent complètement le terrain en vous obligeant à les contourner, et parfois morcellent véritablement la forêt (par exemple celle de Marly qui, entre les golfs de Noisy-le-Roi Fourqueux et Joyenval, l'autoroute A13 et le tram T13 est un peu réduite à des confettis mal reliés).

Le morcellement de certaines forêts est un vrai problème, et il n'y a pas que les golfs qui en sont responsables : souvent elles sont coupées en deux par des routes qui peuvent être difficiles à traverser (voire quasi impossible comme dans le cas d'une autoroute ou de la N118). Pour le coup c'est très clair sur la carte, mais il faut penser à vérifier à l'avance, parce qu'on peut avoir la fausse impression qu'une forêt est très grande quand, en fait, elle est la réunion de petits bouts presque déconnectés les uns des autres.

✱ Les types de terrains : Comme je l'explique plus haut, il y a plusieurs types de terrains assez différents (mais pas très nombreux non plus) dans les forêts d'Île-de-France, et je ne connais aucune sorte de carte qui les répertorie.

Les essences d'arbres[#0] principalement représentées peuvent être soit des feuillus, soit des conifères, avec assez peu de mélange entre ces deux zones. Les feuillus sont plus variés : surtout des fagacées (chênes, châtaigniers, hêtres), ou bien des bouleaux (qui ont tendance à faire un taillis assez impénétrable) ; les conifères sont essentiellement des pins. (Il y a sans doute plus de pins dans la forêt de Fontainebleau que dans celle de Rambouillet, mais dans les deux cas c'est un beau mélange de tout.) Mais il y a aussi des régions au milieu des forêts qui sont naturellement dépourvues d'arbres, notamment du côté de l'Essonne ou vers Fontainebleau (« platières » de grès). Le sous-bois peut être plus ou moins dense : au niveau du sol, on trouve le plus souvent soit des fougères aigle (Pteridium aquilinum) soit des bruyères (Calluna vulgaris, je crois) : là aussi, bon courage pour trouver une carte.

[#0] [Ajout ] Il va de soi qu'aucune des forêts d'Île-de-France n'est une forêt primaire au sens où elle serait là indépendamment de l'activité humaine, et de façon continue depuis la préhistoire. Elles résultent au contraire d'un entretien, quand elles n'ont pas été purement et simplement plantées, par l'homme pour ses propres fins (économiques, loisirs, artistiques… : bois pour l'exploitation, réserve de chasse, recherche de beaux paysages). C'est surtout ça qui doit déterminer les essences présentes : il paraît (à confirmer !) que s'il y a tellement de chênes c'est parce que Colbert voulait du bois de chêne pour la marine royale (…des siècles ultérieurs, parce que les chênes ne poussent pas vite). Maintenant, quelle était la composition des forêts primaires de l'Île-de-France avant que l'homme coupe tout, je n'en ai aucune idée.

Impossible aussi de trouver une carte qui montre si on doit s'attendre à des alignements réguliers d'arbres (c'est souvent le cas pour les pins, plantés au cordeau, et je trouve ça plutôt moche, presque dérangeant) ou des plantes qui poussent comme elles en ont envie.

Néanmoins, on peut trouver un indice important dans le tracé des chemins visibles sur OpenStreetMap et autres : si les chemins sont parfaitement droits et forment un quadrillage, c'est que c'est probablement une forêt d'exploitation du bois, avec des arbres souvent plantés exprès en alignements (surtout les pins, donc), et les chemins seront de larges routes permettant de faire passer les véhicules d'exploitation — dans ces conditions, on ne risque pas de tomber sur un petit sentier qui disparaît inopinément, mais en contrepartie ça peut être immensément boueux ; si les chemins sont plutôt en étoile, c'est probablement une ancienne réserve de chasse royale avec de beaux chênes ; si les chemins indiqués sont tortueux, c'est une forêt probablement largement laissée à elle-même (et ça se trouve surtout dans les endroits avec du relief) : je trouve ça plus joli à visiter, mais le problème c'est que souvent les sentiers sont un peu à deviner et peuvent disparaître sans prévenir, ou ne pas exister là où la carte dit qu'ils sont.

De façon générale, il ne faut pas trop se fier à la carte, qu'elle soit OpenStreetMap ou celles de l'IGN : il y a des chemins qui existent sur la carte mais pas dans la réalité (ou qui, souvent, eurent existé et ont cessé, ou sont devenus impraticables), et inversement il y a beaucoup de chemins qui ne sont pas sur la carte. Quand le chemin est à la fois sur OpenStreetMap et sur la carte Top25, on a une meilleure chance qu'il existe, mais parfois c'est juste que l'éditeur OpenStreetMap a recopié la carte Top25. Du coup, quand on essaie de faire une boucle, il est bon de prévoir des itinéraires « de secours » si on découvre que le sentier qu'on avait commencé à suivre disparaît[#]. De même, le type de chemin marqué sur OpenStreetMap ne doit pas du tout être pris pour argent comptant, c'est juste une très vague indication. Il y a au moins une chose en quoi on peut avoir à peu près confiance, c'est si un chemin est marqué comme chemin de randonnée par l'IGN : là c'est un bon signe qu'il a de grandes chances d'exister.

[#] Par exemple, ici dans la forêt de Rambouillet, il y a un chemin marqué aussi bien sur OpenStreetMap que sur les différentes cartes sur Géoportail (sur la carte Top25, il a même un nom, route de l'étang de Vitry) ; or sur la trace GPS que j'ai enregistrée le je vois que mon poussinet et moi (qui venions du nord-ouest par la route de Gambaiseuil) avons rebroussé chemin après avoir tenté de le suivre sur une centaine de mètres : je n'ai pas pris de photo, mais je crois me rappeler que ce chemin était vraiment disparu. (Comme d'habitude, nous avons dû nous engueuler, mon poussinet disant que ce n'était pas grave et qu'il suffisait de pousser un peu plus loin, parce qu'il déteste revenir sur ses pas, et moi l'implorant de revenir à la route qui existait indiscutablement.) Je regrette de ne pas avoir de trace plus claire de l'histoire, du coup je suis un peu réticent à éditer OpenStreetMap à ce point, surtout que je n'ai pas l'habitude de le faire et que je ne sais pas du tout sur quelle étendue ce chemin inexiste.

Le terrain peut être de diverses sortes, mais comme je suis complètement nul en géologie je ne peux rien en dire de plus, à part que là non plus je n'ai trouvé aucune sorte de carte utile. Ce qui est dommage, parce que ça pourrait vraiment me servir : quand il a plu, il vaut mieux rechercher des terrains plutôt sablonneux, qui ont moins tendance à faire de la boue merdique. Je sais juste que vers Fontainebleau le sol a plus tendance à être sablonneux, mais là aussi c'est une règle générale qui est loin d'être infaillible.

Le relief est, heureusement, assez bien marqué sur les cartes, à la différence du type de terrain. Les vallées des rivières ou ruisseaux sont souvent les endroits les plus jolis, mais ce n'est pas sans poser des problèmes : soit le coteau est escarpé, et alors il y a plein d'endroits où on ne peut simplement pas passer, soit il est étalé, et alors il y a certainement une sorte de marais dans le lit de la rivière ; et en plus, dans tous les cas, du printemps à l'été c'est certainement infesté de moustiques.

La boue est toujours très agaçante lors des balades en forêt, surtout quand il a plu récemment — et quand je dis récemment, ça peut être très long pendant les six mois de l'année où les plantes n'absorbent quasiment rien. Peut-être que nous devrions nous acheter des bottes exprès pour (mais même comme ça, ce n'est pas très agréable). À ce sujet, je dois dire que j'éprouve un agacement sans fin contre les VTT, qui salopent complètement les chemins en forêt avec leurs pneus : plus d'une fois nous avons dû rebrousser chemin parce qu'il y avait un passage un peu étroit que les vélos avaient transformé en mare complètement infranchissable sans bottes.

☞ Je renvoie à ce billet passé pour la description d'une (petite) mésaventure, il y a deux ans, au cours d'une balade dans les bois.

Diverses choses à voir : Paris et la petite couronne

J'essaie de lister les choses par département en tournant grosso modo dans le sens des aiguilles d'une montre autour de Paris, mais c'est impossible d'être cohérent, ne serait-ce que parce qu'il y a des choses à cheval sur plusieurs départements. Je vais parler pêle-mêle de toutes sortes de choses qui méritent qu'on y jette un œil : parcs et jardins, villages de caractères, forêts, etc. Et comme je l'ai dit dans l'introduction, dans ce billet je me limite à la petite couronne, quitte à aborder les autres département dans (je l'espère) une entrée ultérieure de ce blog.

Je ne vais pas m'apesantir sur Paris parce qu'il y a plein d'autres guides qui en parlent, et parce qu'on ne va pas à Paris pour se balader dans la nature. Paris a officiellement deux forêts, le bois de Boulogne et le bois de Vincennes, mais c'est vraiment une façon de tirer par les cheveux à la fois le mot Paris (c'est un rattachement administratif complètement artificiel) et le mot forêt : le bois de Vincennes mérite à peine le nom de parc, et il est morcelé par des infrastructures sportives, celui de Boulogne est un petit peu plus crédible en tant que forêt, mais il reste assez découpé (notamment par deux hippodromes) ; la seule chose qui fait des bois de Boulogne et de Vincennes des forêts et pas des parcs, c'est qu'ils ne ferment pas dès le début du commencement de l'amorce du déclin du soleil comme tous les parcs de Paris (mais bon, il paraît que, du coup, ils sont mal fréquentés ; et même comme ça, il y a certains bouts de ces bois qui sont des parcs dans les bois et qui, eux, ferment le soir).

Quelques parcs parisiens méritent quand même un petit mot. J'aime bien la Promenade Plantée (coulée verte René Dumont, ancienne voie de chemin de fer reconvertie en jardin suspendu, et qui a servi d'inspiration pour la transformation de la High Line à New York) qui va de Bastille (ici) à la porte de Montempoivre où elle rejoint la Petite Ceinture (vers ici). Certains bouts de la Petite Ceinture ont d'ailleurs été aménagés de façon intéressante, par exemple le bout dans le 14e qui va de la rue Didot (ici) jusque vers la porte d'Orléans : là c'est le contraire de la Promenade Plantée, au lieu qu'on soit en hauteur au-dessus de la ville, on est dans une tranchée de verdure.

Quatre parcs des années 1990–2010 méritent une attention particulière dans Paris intra muros : au nord-est le parc de la Villette (ici), au sud-est le parc de Bercy, plus précisément le jardin Yitzhak Rabin (ici), au sud-ouest le parc André Citroën (ici), et au nord-ouest (et le plus récent) le parc Clichy-Batignolles (ici). Les quatre, qui sont un peu dans le même style, témoignent d'une véritable réflexion dans l'art de créer des parcs-jardins urbains, et je vais en mentionner d'autres, plus loin de Paris, dans le même style, qui me plaît beaucoup mais que je ne sais pas comment nommer. C'est juste dommage que ces jardins ne soient pas entretenus comme ils le méritent : au parc André Citroën, par exemple, les jeux d'eau prévus par le jardinier-paysagiste concepteur sont en panne, les serres censées être visitables par le public sont toutes fermées, et ainsi de suite.

Le parc floral de Paris (ici dans le bois de Vincennes) est surtout intéressant pour, comme son nom l'indique, ses collections de fleurs au printemps. (Pour moi il a un petit côté « madeleine de Proust » parce que c'est là que j'ai passé les écrits du concours des ENS en 1996.)

Dans le style classique (enfin, baroque, ou plus précisément, « jardin d'ornement du XVIIIe à la française d'inspiration anglaise avec chinoiseries » ou quelque chose du genre), au contraire, il y a le parc de Bagatelle (dans le bois de Boulogne, ici) qui mérite absolument la visite. L'entrée est peut-être payante (ça a l'air de changer tous les ans), mais ça vaut indiscutablement les quelques euros qu'elle coûte, parce que c'est un petit bijou. D'ailleurs, ce jardin a le label « jardin remarquable ». Le pré Catelan (ici) est un autre exemple de jardin-dans-le-bois qui peut mériter qu'on y passe.

Pas loin de là, mais quittant Paris, je mentionne rapidement les jardins Albert Kahn (ici à Boulogne) parce que sinon quelqu'un va me dire que je les ai oubliés, mais je n'en suis pas si fan que ça. Certes, la partie « jardin japonais » est vraiment magnifique, mais c'est tout petit, et le reste est un peu décevant, et de toute façon il y a beaucoup trop de monde. Néanmoins, c'est certainement la peine d'y aller au moins une fois. (L'entrée est payante.)

Je ne dirais rien sur le parc de Saint-Cloud parce que ne le trouve pas si intéressant que ça, si ce n'était le belvédère (ici) d'où on a quand même une vue vraiment impressionnante.

Mais sans doute encore plus impressionnante est la vue depuis la terrasse du Fécheray, sur le contrefort du Mont Valérien (ici à Suresnes ; quelques photos ici sur Twitter). Si on se trouve là, on en profitera d'ailleurs pour faire un tour au cimetière militaire américain juste à côté (ici sur Google Street View) parce que c'est tout simplement impressionnant à quel point il est parfaitement entretenu : il n'y a pas un brin d'herbe plus haut qu'un autre, pas une feuille morte par terre.

J'étais tombé complètement par hasard sur le parc des Impressionnistes à Rueil-Malmaison (ici, à ne pas confondre avec le parc du même nom(!) à Chatou, à à peine 1km de là, et qui est beaucoup moins intéressant), et je l'ai trouvé vraiment magnifique (quelques photos ici sur Twitter), comme un petit havre de sérénité, donc je le mets dans ma liste.

Ce parc est en gros à l'extrémité d'une promenade qui longe la Seine du pont de Chatou (ici) au pont de Colombes (ici), appelée la promenade bleue, soit environ 10km de voie verte. Le parcours est inégalement agréable (certains endroits sont vraiment jolis, à d'autres on traverse une sorte de friche industrielle et c'est… moins sympa), mais il y a vraiment eu un effort pour créer une balade pour piétons et cyclistes dans un tissu urbain qui ne s'y prêtait pas forcément, et ça mérite d'être salué.

À peu près à mi-chemin de cette balade, on rencontrera le viaduc de l'autoroute A14, ce qui dit comme ça ne semble pas très bucolique, mais en fait ils ont fait un très joli jardin à ce niveau-là (c'est-à-dire ici, à Nanterre), le parc du Chemin de l'Île (ou de l'eau retrouvée ?) avec une promenade qui vous donne l'impression de marcher sur l'eau (quelques photos ici sur Twitter).

Toujours à Nanterre, le parc André Malraux ne mériterait sans doute pas de mention particulière ici (il est pas mal, mais sans plus) s'il n'était ce petit bijou de jardin floral et un peu labyrinthique qu'il renferme dans un coin (ici précisément) appelé jardin de Collection (quelques photos ici sur Twitter). Évidemment, si on est à Nanterre, on peut en profiter pour aller voir la Défense, qui n'est certainement pas à ranger au rayon des parcs et jardins mais qui offre des perspectives intéressantes dans différentes directions : si on aime l'urbanisme moderne, toute l'esplanade (essentiellement piétonne) entre la Grande Arche et la Seine mérite un coup d'œil (et, pour le coup, c'est vraiment très accessible en transports en commun !).

Je continue mon tour de la petite couronne en mentionnant trois grands parcs un peu dans le même coin même si l'un est à cheval sur le Val d'Oise : le parc des Chanteraines (ici à Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne), le parc Georges Valbon (ici à la Courneuve et diverses autres communes) et le parc du Sausset (ici à Aulnay-sous-Bois et Villepinte). Ce sont des parcs « modernes », un peu dans le style des quatre parcs parisiens que j'ai mentionnés plus haut, mais beaucoup plus grands (le parc Georges Valbon est vraiment immense) et divisés en parties offrant des paysages assez variés. J'avais par le passé écrit un billet de blog sur le parc Georges Vablon ici, un sur le parc du Sausset ici, et évoqué celui des Chanteraines ici et , donc je n'en ajoute pas plus dans ce billet-ci. (Par contre, le parc Georges Valbon risque d'être saccagé pour ou pendant les JO, donc j'ai un peu peur de ce que ça peut donner.)

Je n'ai pas grand-chose à dire sur la partie est de la banlieue proche, parce que je la connais très mal. Techniquement à Paris mais pratiquement à Nogent-sur-Marne il y a le jardin d'agronomie tropicale (ici dans le bois de Vincennes) qui est un endroit un peu surréaliste, un reste de l'exposition coloniale de 1907 dont les bâtiments sont fermés et plus ou moins en ruine, mais on peut se promener entre eux. Plus intéressant et juste à côté de là, il y a les jardins de l'école du Breuil (ou école d'horticulture de la Ville de Paris, ici) qui sont absolument magnifiques à visiter au printemps quand les fleurs sont, euh, en fleur.

Revenant vers le sud de Paris, la roseraie du Val-de-Marne (ici à l'Haÿ-les-Roses) n'est pas bien grande, mais mérite peut-être une visite si on aime les roses. Juste à côté de là, le parc de Sceaux (ici), jardin à la française dessiné par Le Nôtre pour Colbert, est un classique des promenades des parisiens (et commodément accessible en RER) : comme il a deux magnifiques bosquets de cerisiers (Prunus serrulata “Kanzan” à fleurs roses au nord, et, au sud, Prunus avium “Plena” à fleurs blanches et à floraison plus tardive), il est devenu le lieu de célébration de hanami de la région parisienne : si on aime regarder les foules de cosplayers japonisants sous les cerisiers en fleurs, c'est le bon endroit pour aller (typiquement vers le 15 avril ; photos ici sur Twitter pour l'an dernier).

Si on cherche à faire une promenade à pied ou à vélo, la coulée verte du sud parisien est une voie verte qui démarre en principe porte de Vanves (ici) et passe juste à l'ouest du parc de Sceaux (ici, et qu'elle permet de rejoindre) pour terminer au niveau de Massy-Verrières (ici). La partie la plus proche de Paris est sans intérêt, mais on peut la prendre entre l'arrêt RER B de Fontenay-aux-Roses et marcher jusqu'à celui de Massy-Verrières, c'est une balade plutôt agréable. (Il faut néanmoins préciser que, si on le fait un week-end de beau temps, c'est une véritable autoroute de piétons et cyclistes, avec d'ailleurs un certain nombre de conflits entre les deux catégories d'usagers.)

Même si le parc lui-même n'a pas un intérêt considérable, je mentionne les terrasses du parc Henri Sellier (ici au Plessis-Robinson) pour une magnifique vue sur la banlieue sud. (Quelques photos ici sur Twitter.)

Architecturalement, le Plessis-Robinson est d'ailleurs possiblement intéressant : on peut aimer ou détester (ou les deux à la fois !) ce style urbanistico-architectural que je qualifie de néonéoclassique (voir par exemple ici sur Google Maps ou ici sur Twitter) qui fait des émules un peu partout en banlieue parisienne — et je suppose ailleurs en France ; en tout cas, le fait est qu'il semble être apparu au Plessis-Robinson, et que le coupable est un certain Xavier Bohl (cf. ici sur Google Images) qui a notamment séduit le maire du Plessis-Robinson : donc cette commune est pleine de cette architecture haussmannienne-en-toc qui m'évoque un peu les répliques que les Chinois font de l'architecture européenne. (Pour un exemple peut-être encore plus frappant, voir ici sur Twitter, à Puteaux.)

Encore pas loin de là, il y a la Vallée-aux-Loups (ici à Châtenay-Malabry), un ensemble formé de plusieurs parcs et jardins : un arboretum, le domaine de la maison de Chateaubriand, un petit jardin appelé l'Île Verte, et un plus grand parc. L'arboretum et l'Île verte me semblent les parties les plus intéressantes de l'ensemble (le domaine de la maison de Chateaubriand n'est pas mal non plus ; mais comme je parle du principe de parler de tourisme en extérieur je ne dis rien sur la maison elle-même ; le grand parc n'est pas moche, mais ne mérite sans doute pas de son seul droit de mention dans cette liste). L'arboretum, malgré son nom, est plutôt un petit jardin paysager à l'anglaise qu'un arboretum, mais il y a de beaux spécimens correctement étiquetés. Il faut surtout voir le magnifique cèdre bleu pleureur (Cedrus atlantica var. glauca f. pendula) qui est une cathédrale végétale à lui tout seul. (Quelques photos ici sur Twitter, dont la première montre le cèdre dont je parle.) La très impressionnante collection de bonsaï vaut aussi la visite à l'arboretum.

Comme ce sont les seules vraies forêts de la petite couronne, je dois dire ici quelque chose des forêts de Meudon et des Fausses Reposes (dans ce coin) ainsi que celle de la Malmaison (par ). Bon, vrai est à prendre avec des pincettes, parce que ces forêts sont pas mal émiettées, entrecoupées par des routes, des infrastructures sportives, le haras de Jardy, le terrain de l'observatoire de Meudon, et d'autres enclaves dont je ne comprends pas bien le statut, et elles sont mordues de tous côtés par des bouts de ville. Malgré tout, elles ressemblent quand même un peu plus à une forêt que les bois de Boulogne et de Vincennes : le caractère global est très semblable à la forêt de Versailles plus loin, et surtout, ce qui est intéressant, c'est qu'on a en gros une continuité de forêt (fût-elle étroite et parfois un peu pointillée) de Clamart (ici) jusqu'à Guyancourt (ici), voire, en tirant un peu sur la définition de continuité, carrément jusqu'à Neauphle-le-Château (ici), ce qui permet de faire une très longue balade en forêt entre des points reliés par des transports en commun. Donc même si ces forêts de la petite couronne ont tendance à être un peu noires de monde dès qu'il y a un week-end de beau temps, et s'il faut faire attention à ne pas faire un pas de côté sous peine de se retrouver dans la ville, ne crachons pas trop dessus : si on ne veut/peut pas prendre la voiture et qu'on veut voir des arbres qui ne sont pas totalement manucurés, c'est sans doute le meilleur plan.

Je finis ma boucle de la petite couronne en mentionnant juste les terrasses de l'observatoire de Meudon (ici) pour la vue époustouflante qu'on a depuis elles vers Paris.

Voilà, comme expliqué dans l'introduction, je comptais passer ensuite à la grande couronne département par département, mais je commence à fatiguer, donc je m'arrête là pour le moment et j'espère publier la suite (ou une suite !) dans pas trop longtemps, où j'aurai notamment l'occasion de parler des parcs naturels régionaux d'Île-de-France — Haute Vallée de Chevreuse, Vexin, Gâtinais — plutôt que juste d'une collection de parcs et jardins. ❧ Ajout : la deuxième partie est ici.

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