David Madore's WebLog: Guide du tourisme en Île-de-France : partie 2 (le sud et sud-ouest)

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(vendredi)

Guide du tourisme en Île-de-France : partie 2 (le sud et sud-ouest)

Je continue ma tentative d'écrire une sorte de guide touristique de l'Île-de-France commencée dans la première partie qui concernait des généralités et la petite couronne, et auquel je renvoie pour l'introduction. Je vais suivre approximativement le sens des aiguilles d'une montre autour de Paris (mais en commençant par le sud) : initialement, mon idée était de regrouper par département, mais c'est un peu artificiel alors je vais faire mon propre regroupement, sans doute pas moins artificiel, qui correspond à ma propre façon de penser la géographie de la région. Comme pour l'entrée précédente, ceci est une sélection complètement personnelle et pas du tout représentative d'autre chose que mes propres goûts (et possibilités de déplacement), et en plus je ne parle ici que des activités « en extérieur » — et même comme ça j'aurai forcément oublié plein de choses (que je vais peut-être ajouter ultérieurement en éditant ce billet).

Concernant les liens vers OpenStreetMap : je les ai faits vers des cartes à toute petite échelle pour qu'on voie bien la situation d'ensemble, mais le marqueur est positionné aussi précisément que j'ai pu (ou que ça avait un sens !) : donc pensez à zoomer.

Table des matières

Forêt de Fontainebleau et alentours

[Escalier montant entre les arbres et les rochers]

Image : Paysage typique de la forêt de Fontainebleau (photo prise ici le )

Je vais commencer par Fontainebleau et sa forêt (donc par ici). Fontainebleau (comme Rambouillet et Compiègne, ou dans une certaine mesure Versailles, mais c'est encore plus clair à Fontainebleau) est organisée en oignon : un château, les « jardins » du château, le « parc » (un peu moins manucuré que les jardins mais néanmoins enclos) qui prend place contre la ville, et la forêt autour de la ville. Comme par le principe de ce billet je ne parle pas du château lui-même. Les jardins du château de Fontainebleau sont jolis (et labellisés « jardin remarquable ») quoique pas très grands : il y a un jardin à la française et un jardin à l'anglaise façon arboretum ; le parc n'est pas mal, mais c'est surtout la forêt à laquelle on pense quand on parle de Fontainebleau. Non seulement la forêt de Fontainebleau est grande (enfin, à l'échelle de l'Île-de-France), mais elle n'est pas trop morcelée (il y a bien un golf, des stades et un ou deux hippodromes, mais la forêt est assez grande pour que ça ne la coupe pas en morceaux). Donc c'est la forêt de référence pour les sorties dominicales des Parisiens par jour de beau temps (et de fait, certains dimanches de beau temps les parkings tendent à être bien pleins).

Comme je le disais dans les remarques générales (du billet précédent), c'est un peu difficile de parler d'une forêt de façon générale, et celle de Fontainebleau est assez variée. Elle est connue pour ses « rochers », et beaucoup de gens viennent y faire de l'escalade, et même si on n'aime pas l'escalade il y a du relief avec de jolis points de vue (souvent marqués comme tels dans OpenStreetMap), mais on trouve aussi plein d'endroits tout plats. Le sol est généralement sablonneux, mais il y a plein de variations. Il y a beaucoup de pins mais ça n'empêche pas de trouver des endroits avec uniquement des feuillus. Bref, c'est difficile de faire des généralités. Je peux quand même mentionner les platières, qui sont plutôt une spécificité bellifontaine : des endroits où le grès affleure le sol en formant une sorte de terrasse, de grands arbres mais où la bruyère se plaît (cherchez sur Google Images si vous ne connaissez pas).

Je peux quand même évoquer quelques curiosités dans la forêt de Fontainebleau. La plaine de Chanfroy (ici) est un grand espace dégagé d'arbres où se trouve un monument aux morts ; juste à côté de là, la tour de la Vierge (ici) est une bondieuserie (un petit autel à la vierge Marie décoré de façon extrêmement kitch) qui a l'intérêt d'être situé sur un point culminant d'où on a une vue superbe (sans intérêt particulier — juste sur de la forêt — mais qui porte vraiment loin). La mare aux Évées (ici) est une mare (artificielle) entourée d'un système de rigoles assez curieux (cherchez dans Google Images). La table du Grand-Maître (ici) et la table du Roi (ici) sont d'énormes tables de pierre datant du XVIIe siècle. La tour Denecourt (ici), juchée sur une colline, est un point d'observation datant du XIXe siècle. Le chêne du Rocher Canon (ici) est un chêne qui pousse directement sur un rocher. La forêt est par ailleurs traversée par les aqueducs de la Vanne et du Loing (alimentant en eau une bonne partie de Paris), et ils prennent ici et là la forme de ponts-siphons assez intéressants à voir, par exemple ici (visible ici sur Google Street View) ; il y a d'ailleurs une importante station technique ici dans la forêt. (J'aime bien jouer au petit jeu de dénicher les endroits où on voit dans le paysage les traces du passage, souterrain ou aérien, de l'eau de Paris.)

La ville de Fontainebleau est évidemment accessible en transports en commun (gare de Fontainebleau–Avon, sur la ligne R du Transilien) ; mais la forêt à sa propre halte un peu secrète (ici), même pas mentionnée sur les plans de la ligne : elle est desservie uniquement dans le sens Paris→Fontainebleau, par seulement deux trains de la ligne R, le matin des week-ends et jours fériés. (Enfin, elle eut été un peu secrète avant l'époque d'Internet : maintenant elle a sa page Wikipédia donc c'est un peu mort pour le secret.)

À côté de la forêt de Fontainebleau (ou peut-être à considérer comme en faisant partie), il ne faut pas oublier le massif des Trois Pignons (à l'ouest, vers Arbonne-la-Forêt, par ici mais je ne sais pas où est la limite), qui a à peu près le même caractère quoique peut-être avec plus de relief et plus de pins, mais aussi la forêt de la Commanderie (au sud, vers Villiers-sous-Grez et Larchant, par ici), qui a un caractère assez différent entre sa frange nord-ouest où il y a du relief, des pins et des rochers, et sa grosse moitié sud-est que je n'ai pas trouvée agréable du tout (soit c'est des alignements réguliers d'arbres pas très intéressants, soit c'est un taillis impénétrable, et en tout cas les sentiers sont mal marqués), peut-être même un peu oppressante. Je ne peux pas parler du marais de Larchant (ici), parce que je ne l'ai pas visité, mais je parlerai plus bas d'autres marais analogues.

Si on se promène à moto dans le coin, les routes dans la forêt sont généralement agréables, mais la plus intéressante, à la fois pour le paysage et les virages, est sans doute la D64 entre Arbonne-la-Forêt et Achères-la-Forêt (par ici, cf. ici sur Google Street View). Celle entre Courances et Arbonne-la-Forêt (par ici) est aussi très jolie, mais attention aux nids de poule parfois énormes. Je suppose que ces remarques s'appliquent aussi à vélo.

Mais Fontainebleau n'est pas seulement pittoresque pour sa forêt : il y a aussi un certain nombre de villages en bordure de forêt qui ont leur charme particulier : le plus connu est certainement Barbizon (ici), qui est un peu un piège à touristes (comme Giverny, de l'autre côté de Paris), et noir de monde un week-end de beau temps, mais qui reste quand même intéressant à voir pour ses maisons remarquables. Dans un autre genre, il y a Moret-sur-Loing (au confluent du Loing et de la Seine, ici) qui a gardé un reste de centre-ville médiéval (voyez ici sur Google Street View). Dans un genre encore différent, il y a Samois, entre la forêt et la Seine (ici) où ce qui est le plus intéressant est sans doute la partie qui longe la Seine avec ses demeures de la belle époque. Je peux aussi mentionner Montigny-sur-Loing (ici, cf. par exemple ici sur Google Street View) comme village de caractère, et peut-être Bourron-Marlotte à côté. Et si on passe par Larchant, on pourra jeter un œil à la basilique Saint-Mathurin (ici), qui est bizarrement à moitié, mais seulement à moitié, en ruine (quelques photos ici sur Twitter). Enfin, à Milly-la-Forêt il y a une jolie halle en bois (ici) qui date du XVe siècle, et un conservatoire national des plantes (que je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter) ; mais peut-être que j'ai tort de ranger Milly-la-Forêt dans les environs de Fontainebleau, parce qu'elle est en Essonne.

Je n'ai pas eu l'occasion de bien visiter la partie de l'Île-de-France située au sud de Moret-sur-Loing (en gros la rive droite du Loing et gauche de la Seine/Yonne), mais au moins en la traversant à moto (de Sens à Moret-sur-Loing par Chéroy) j'ai trouvé ça très joli. J'ai un peu plus vu, en revanche, la vallée et les coteaux du Loing : il y a des villages très mignons comme Château-Landon (d'où on a une vue magnifique sur les alentours, notamment ici), mais surtout un très intéressant système de canaux, d'étangs et de marais (ainsi que de réserves ornithologiques). Le marais d'Épisy (ici), par exemple, mérite vraiment un tour (quelques photos ici sur Twitter). Globalement, la D40 est vraiment très pittoresque (j'avais par exemple trouvé très mignonne l'église Saint-Martin de la Genevraye, visible ici sur Google Street View et qui a un peu l'air de surgir comme une île au milieu des champs).

L'Essonne et ses vallées

[Wagonnet de carrière abandonné devant un paysage verdoyant]

Image : Paysage typique de l'Essonne (photo prise ici le )

Je me déplace maintenant vers l'ouest pour parler de l'Essonne (le département, mais aussi la rivière éponyme). La partie de la région parisienne dont je veux parler maintenant a des limites un peu floues qui ne sont ni vraiment celles du département de l'Essonne (limites ici sur OpenStreetMap) ni celles de la région historique du Gâtinais (limites approximatives ici sur OpenStreetMap) ni non plus celles du parc naturel régional du Gâtinais français (limites ici sur OpenStreetMap) mais un peu un mélange de tout ça. Disons grosso modo que je parle du bassin des rivières de l'École (ici), l'Essonne (ici), la Juine (ici) et peut-être aussi l'Orge (ici) au moins jusqu'à Arpajon, et la Rémarde (ici) comme terminus ad quem, qui sont divers affluents ou sous-affluents de la Seine.

Si je mentionne ces rivières (et il y en a d'autres, plus petites), c'est que ce sont elles qui sont responsables du caractère spécifique des paysages essonniens : alors que la Beauce et la Brie sont très plates, le Gâtinais (que je prolonge un peu abusivement vers l'ouest), lui, est vallonné par les cours d'eau que je viens de mentionner. Cela donne un terrain assez différent de ce qu'on trouve ailleurs en Île-de-France : pas de grande forêt comme Fontainebleau, mais plutôt plein de petits bois souvent situés sur les coteaux des rivières qui séparent des étendues agricoles. Leur végétation se compose plus d'arbustes variés que les fagacées des grandes forêts. En certain endroits les rivières s'étalent en formant des marais un peu à la manière de ceux du Loing dont j'ai parlé plus haut. La géologie n'est pas en reste et plusieurs endroits de la vallée de la Juine (parfois d'anciennes carrières) sont regroupées en réserve naturelle nationale des sites géologiques de l'Essonne. Quant à l'habitat, il prend notamment la forme de villages souvent pittoresques dans les petites rivières (mais bien sûr aussi beaucoup de maisons franciliennes interchangeables dans des quartiers résidentiels interchangeables — je ne prétends pas que tout est forcément pittoresque).

Bref, les paysages de l'Essonne ont un caractère singulier, auquel je trouve beaucoup de charme. Pour autant, c'est difficile de recommander un endroit précis : ce qui est intéressant, c'est justement le contraste entre les plateaux agricoles et les vallées boisées, parfois à la manière d'un bocage. Alors je peux par exemple recommander de prendre à moto la D837 entre Milly-la-Forêt et Étampes pour avoir un aperçu des paysages relativement typiques de l'Essonne (tels que celui-ci sur Google Street View), ou peut-être la D105 jusqu'à Boutigny-sur-Essonne (ici sur Google Street View), ou peut-être encore la D191 vers Boissy-le-Cutté (ici sur Google Street View), mais il n'y a pas un endroit particulier dont je puisse dire qu'il soit spécialement remarquable, c'est juste une impression d'ensemble. (J'avoue aussi que je mélange un certain nombre d'endroits où je suis passé : j'ai des souvenirs de coins particulièrement jolis vus à moto ou en voiture, mais je ne sais pas forcément les replacer sur la carte à partir d'images un peu confuses dans ma mémoire.)

L'Essonne n'a pas vraiment de grande forêt comme celles de Fontainebleau et de Rambouillet : il y a bien des bois ouverts au public (je vais en signaler deux-trois ci-dessous), mais ce n'est pas toujours évident à savoir. Je renvoie de nouveau à cette carte des espaces verts d'Île-de-France que j'ai déjà liée dans les généralités, mais il me semble qu'elle n'est pas bien complète : par exemple, je me suis déjà baladé dans la forêt à côté de Ballancourt-sur-Essonne (par ici) et je suis sûr qu'elle était ouverte au public (il y a même des panneaux explicatifs sur les roches du Père la Musique), mais elle n'est pas marquée sur cette carte. Malheureusement, il ne semble pas y avoir de vrai bon moyen sûr de savoir si une forêt est accessible au public à part d'aller voir (et d'être préparé à l'idée de tomber à n'importe quel endroit sur une clôture infranchissable).

Signalons maintenant quand même aussi quelques endroits d'intérêt particulier.

J'ai déjà parlé de Milly-la-Forêt dans la section précédente en la rangeant côté Fontainebleau, mais je peux évoquer la voie verte qui relie Milly-la-Forêt à Moigny-sur-École (les deux sont plutôt pittoresques, cf. ici sur Google Street View), le long de laquelle voie verte se trouve une curiosité inattendue : au milieu de la forêt (ici), soudain, une sculpture monumentale de 22m de haut de Jean Tinguely et Niki de Saint-Phale, le Cyclop (le poussinet et moi étions tombés dessus par hasard).

Pas loin de là, le domaine de Courances (ici), ouvert au public de mars à novembre : il s'agit d'un très joli jardin (labellisé « jardin remarquable ») avec de nombreux bassins et canaux : pas un jardin à la française du XVIIe mais plutôt un jardin façon XVIe (ou début XVIIe). (L'entrée est payante.) Il y a aussi là un très joli jardin japonais (mais on n'a pas le droit d'y pénétrer, juste de l'admirer avec les yeux ; quelques photos ici sur Twitter).

Encore pas loin de là, je peux mentionner la forêt des Grands Avaux (vers ici), qui ressemble beaucoup à la forêt de Fontainebleau mais avec une touche plus « essonnienne », en plus petit (et pourtant tout aussi variée) mais aussi plus proche de Paris.

La vallée de l'Essonne elle-même est très jolie. En aval (en gros de Vert-le-Petit à Mennecy, donc par ici), elle forme tout un système de lacs et de marais : il y a des endroits où on peut se balader librement (p.ex., les étangs vers Vert-le-Petit ou vers Mennecy), d'autres non (p.ex., le marais de Misery, uniquement sur visites guidées), mais c'est globalement joli. (Le parc de Villeroy, ici, mérite aussi un petit coup d'œil si on passe dans le coin.) Plus en amont, il y a plein de petits villages charmants et petites routes mignonnes (exemple au hasard ici sur Google Street View à Nanteau-sur-Essonne) même si, de nouveau, je ne peux pas recommander un endroit précis. Si on pousse encore plus loin vers l'amont, l'Essonne se réduit à un petit ruisseau (il n'est d'ailleurs pas très clair lequel est l'Essonne), mais si on me permet de mentionner un endroit hors de l'Île-de-France, le petit village extrêmement pittoresque d'Yèvre-le-Châtel (ici ; cherchez sur Google Images) mérite clairement une visite même s'il est un peu loin, ne serait-ce que pour la vue depuis la forteresse.

Rivière suivante, la Juine (qui est un affluent de l'Essonne). Là je peux mentionner la forêt de Cheptainville (par ici), qui est assez agréable, ou le tout petit mais néanmoins fort joli parc Boussard de Lardy (ici) tout récemment labellisé « jardin remarquable ».

Mais sur la Juine, c'est surtout le domaine de Chamarande (ici) qu'on ne doit pas manquer : c'est un mélange entre différentes sortes de parcs (à l'anglaise et à la française, avec aussi un jardin floral, un verger et un potager) mais aussi une exposition d'art en plein air, avec des œuvres parfois rigolotes comme cette échelle géante posée sur le château qui de loin peut donner l'impression en trompe-l'œil que ce dernier est tout petit. (Quelques photos de Chamarande ici sur Twitter.) La Juine fait toutes sortes de bras, avec des ponts parfois jolis qui les enjambent. Il y a aussi des arbres remarquables, comme un platane très vieux qui a poussé en marcottant, ou un magnifique hêtre pourpre (malheureusement mourant). Si on va à Chamarande, on ne doit pas manquer le belvédère (ici) dans la forêt le surplombant, d'où on a une vue magnifique sur le domaine et sur la vallée de la Juine (quelques photos ici sur Twitter). Ajoutons que Chamarande est tout à fait accessible en transports en commun.

En remontant la Juine, je devrais peut-être mentionner le parc du château de Jeurre (ici), que je n'ai pas encore visité mais je compte le faire un jour ; et peut-être aussi le vélorail de la Juine parce que le concept a l'air rigolo.

Ce que j'ai visité, en revanche, c'est le domaine de Méréville (ici), un jardin dans le style « anglo-chinois » du XVIIIe, avec des « fabriques » (il y a une fausse ruine, une grotte artificielle, une cascade…), certaines desquelles ont été transportées au château de Jeurre mentionné ci-dessus. Le parc est par ailleurs intéressant pour ses nombreux ruisseaux et petits ponts (un peu comme Chamarande). Il a le label « jardin remarquable ». Indépendamment du domaine, il y a aussi une très belle halle en bois à Méréville (peut-être plus jolie que celle de Milly-la-Forêt).

Toujours au niveau de la Juine, mentionnons deux affluents rive gauche de celle-ci : la Louette et la Chalouette, qui confluent au niveau d'Étampes : il y a une voie verte qui les longe rive gauche (une extrémité est ici), suivant une ancienne ligne de chemin de fer, et c'est vraiment mignon (on peut par exemple aller jusqu'à Saint-Hilaire, ce qui représente environ 10km aller-retour, mais il y aussi plusieurs sentiers soit montant sur le coteau soit passant rive droite ; quelques photos ici sur Twitter).

Après la Juine et ses affluents, un mot sur l'Orge et ses affluents la Renarde et la Rémarde (oui, il y a de part et d'autre de l'Orge un affluent qui s'appelle la Renarde et un autre qui s'appelle la Rémarde : le Club Contexte vous salue bien bas). Bon, je ne sais pas si grand-chose à en dire : comme le reste de l'Essonne, ce sont des coins que j'ai pas mal arpentés à moto, et il y a des routes très pittoresques, comme la D82 qui longe la Renarde (autre paysage essonnien typique ici sur Google Street View), et Villeconin est très mignon (par ici soit ici sur Google Street View). Il y a un arboretum à Saint-Sulpice-de-Favières (le domaine de Segrez, ici) qui est apparemment fantastique, et labellisé « jardin remarquable », mais très difficile à visiter, donc je ne l'ai toujours pas vu. La vallée de l'Orge en aval d'Arpajon est très urbanisée (ce qui ne l'empêche pas d'avoir quelques jolis parcs au niveau de Villiers-sous-Orge et Longpont-sur-Orge, en gros par ici, avec une voie verte le long de la rivière) ; et la partie entre Arpajon et Dourdan ne m'a pas emballé notamment parce que la D116 qui la longe est très passante (plus en amont, c'est plus joli, mais je ne connais pas bien). Dourdan, en revanche, a un certain charme comme ville médiévale avec son donjon (ici) du haut duquel on a une vue splendide. Mais la forêt de Dourdan mérite sans doute plutôt d'être rangée avec le massif de Rambouillet donc je n'en parle pas ici. La vallée de la Rémarde est selon moi plus jolie que celle de l'Orge, mais je n'ai pas un endroit précis à montrer comme exceptionnellement emblématique. Je peux mentionner ici (même s'il devrait peut-être être reporté à la section suivante) le domaine de Courson (ici) auquel j'ai déjà consacré un billet (celui précisément qui me sert à faire la liste des « jardins remarquables », puisqu'il y est) : il y a là de magnifiques arbres.

Je ne sais pas non plus si je dois m'arrêter aux limites de l'Île-de-France, ou où je dois pousser vers le sud-ouest. Mais le plateau où l'Orge et la Juine creusent leurs vallées se prolonge en la Beauce, une terre fantastique pour l'agriculture mais sans intérêt pour le genre de tourisme dont je parle : ce ne sont que des champs désespérément plats à perte de vue, et des routes tout aussi désespérément rectilignes. Je trouve même que ces endroits réveillent en moi une certaine peur des grands espaces vides et monotones (qu'on peut qualifier d'agoraphobie si ce n'est que ce mot a trois ou quatre sens pas vraiment équivalents). Pour trouver des endroits jolis (selon moi), il faut chercher le lit des rivières : l'Eure et ses affluents (et les villes ou villages qui sont dessus : Chartres, Gallardon, Maintenon, Nogent-le-Roi, Dreux), mais là on est vraiment en-dehors de l'Île-de-France.

Vers la forêt de Rambouillet

[Chevaux dans un enclos au milieu d'un paysage forestier]

Image : Chevaux dans la forêt de Rambouillet (photo prise ici le )

En continuant à tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, je dois maintenant parler de la forêt de Rambouillet (donc très grossièrement par ici). La difficulté par rapport à celle de Fontainebleau c'est qu'en étant tout aussi variée, celle de Rambouillet est encore plus morcelée. Il n'y a pas de limites claires au massif forestier sauf celles de la forêt domaniale, mais justement le massif est un méli-mélo de forêts domaniales, régionales, départementales et privées. L'espace dont je parle correspond grosso modo au parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse (limites ici) sauf que ce dernier est mal nommé parce qu'il va bien au-delà de la vallée de Chevreuse dont je veux parler spécifiquement plus loin ; en tout cas, c'est plutôt la partie sud du département des Yvelines (limites ici).

Je divise mentalement la forêt de Rambouillet en deux, approximativement au niveau de la N20 : la partie sud-est, en gros autour de Clairefontaine (donc par ici), disons, à l'est de Rambouillet et le Perray-en-Yvelines ; et la partie nord-ouest, en gros autour de Saint-Léger-en-Yvelines (donc par ici). À ces deux morceaux on peut ajouter les franges sud et ouest de la forêt, plutôt vers Épernon (par ici) et, de l'autre côté, la vallée de Chevreuse dont je parlerai après.

Comme ailleurs dans ce billet, j'ai toujours le même problème : c'est difficile de recommander un endroit précis, parce qu'une balade est une impression d'ensemble pas évidente à renouveler.

À moto, quasiment toutes les routes dans le coin, N10 exceptée, sont magnifiques (et j'ai parcouru quasiment tout ce qui est au moins classé comme départementale dans le coin). Voici un exemple de trajet (180km en boucle de Buc à Buc) de balade en petit groupe, essentiellement à travers la forêt de Rambouillet, que j'ai organisé le , et qui m'a bien plu ainsi qu'aux autres participants à la balade. Mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres (je donne celui-là parce que j'avais pris le soin de faire une trace propre donc il m'est facile de l'exporter ; je précise que c'est la trace prévue, pas une trace enregistrée, en vrai il y a eu de petites variations).

À pied dans la forêt, le problème, comme mentionné plusieurs fois ailleurs dans ce billet, est de savoir où on peut effectivement aller. De larges bouts de la forêt de Rambouillet sont privés et grillagés (je déteste les connards qui mettent des grilles en forêt). Parfois on ne sait pas bien. Parfois c'est ouvert au public mais les sentiers sont évanescents ou impraticables. (Comme je l'ai dit ailleurs, si on voit des chemins bien droits formant un quadrillage sur la carte c'est probablement praticable mais pas le plus intéressant.) Pour donner juste un exemple de tracé possible, voici une balade qui m'a bien plu (environ 13km en boucle) vers Poigny-la-Forêt faite avec le poussinet le .

Dans la partie sud-est de la forêt de Rambouillet, il y a plein de villages mignons : la Celle-les-Bordes, Bullion, Bonnelles, Rochefort, Clairefontaine, ce sont des coins très mignons, ainsi que les routes qui les relient. Clairefontaine-en-Yvelines notamment, est connu pour son centre d'entraînement de foot, mais c'est un endroit très mignon, avec notamment un joli lac (ici). (Il y a d'ailleurs un très bon restaurant qui donne sur ce lac et que je peux recommander, mais ceci est une digression par rapport au sujet de ce post.)

Pour ce qui est des endroits où on peut se balader, il y a par exemple le bois de Rochefort par ici où il y a une très jolie lande (je veux dire, un terrain dénué d'arbres et couvert de bruyères) d'où on a d'ailleurs un joli point de vue. Je peux aussi mentionner la forêt de Pinceloup, par ici à côté de Clairefontaine. Le bois de Ronqueux, par ici à côté de Bullion, est aussi très mignon quoique petit (on en a une idée ici sur Google Street View). On peut aussi prendre le chemin qui part du lieu-dit des Moutiers (ici — en gros là où a été prise la photo qui illustre cette section) et se dirige vers les Bordes (il passe par exemple par ici où il coupe la D61, ce qui permet de le voir ici sur Google Street View), et éventuellement compléter la boucle en allant ensuite vers Bullion pour revenir aux Moutiers (attention toutefois, la D132 entre Bullion et les Moutiers est désagréablement passante).

A contrario, je signale le piège suivant parce que le poussinet et moi sommes tombés dedans : un peu à l'ouest de la Celle-les-Bordes, par ici, il y a un immense terrain enclos par un grillage : il est étiqueté parc de la Verrerie sur la carte Top25, sans indication particulière du fait que c'est enclos et inaccessible (de vagues recherches Google suggèrent que c'est une réserve de chasse), et, de fait, le chemin de grande randonnée GR1 est obligé de faire un détour. Le poussinet et moi étions partis pour nous balader dans ce coin et nous avons dû faire quelque chose comme 9km pour faire le tour de cette propriété (le poussinet refuse toujours de rebrousser chemin), c'était extrêmement désagréable. Le jour où la Révolution aura lieu, j'espère qu'on interdira aux connards de mettre des grillages autour de terrains aussi immenses sans prévoir des passages.

Passant à Rambouillet même, je dois mentionner les jardins du château de Rambouillet (par ici), qui sont vraiment très beaux, et justement labellisés « jardin remarquable ». Comme je le mentionnais pour Fontainebleau plus haut, il y a une structure en oignon autour du château : les jardins immédiatement à côté du château sont des parterres floraux ; en face du château, il y a un système de canaux qui délimite des îles inaccessibles mais qu'on peut longer de l'autre côté du canal ; de l'autre côté de ces canaux, il y a notamment un jardin à l'anglaise (vers ici) qui est joli ; à l'extérieur de tout ça mais quand meme à l'intérieur de la forêt, il y a le « domaine » de Rambouillet, avec notamment la bergerie nationale, dont je ne parle pas parce que ce n'est pas le propos de ce billet mais allez-y si vous aimez les bébêtes et voulez faire gratte-gratte à des gentils moutons et des gentilles chéchèvres ; il y a aussi un joli petit jardin, le jardin de Montorgueil, situé ici, juste en face d'un arbre magnifique et multicentenaire, le chêne de Montorgueil (visible ici sur Google Street View). La ville de Rambouillet elle-même, je dois dire, ne me fait pas une très bonne impression si on excepte la rue simili-piétonne qui longe le jardin du château (rue Charles de Gaulle, ici sur Google Street View).

Un mot sur la frange sud de la forêt de Rambouillet : il y a de jolies routes à parcourir à moto, par exemple pour aller de Saint-Arnoult à Épernon en passant par Sonchamp et Orphin, c'est très joli (vue au pif ici sur Google Street View), et on pourra continuer en direction de l'Eure. La ville d'Épernon elle-même (ici) est mignonne, ainsi que plusieurs villages dans le coin. En revanche, pour se balader en forêt, ce n'est pas un bon plan : ça semble être essentiellement des forêts privées, et c'est la merde : le poussinet et moi avons fait une balade vers ici entre Émancé, Orphin et Batonceau (à la recherche de wallabies qui semblaient avoir existé dans le coin et depuis disparu — en tout cas nous n'en avons pas vu), et il y avait partout des grillages de merde et/ou des panneaux propriété privée défense d'entrer.

Passons maintenant du côté de Poigny-la-Forêt, c'est-à-dire par ici. Poigny lui-même est un village intéressant à voir si on aime les maisons chic au milieu de la forêt (j'ai un peu tendance à confondre Poigny et Clairefontaine, mais Poigny est plus grand et plus dilué) ; exemple ici sur Google Street View. Et il y a de quoi se balader dans le coin, j'ai donné un exemple d'itinéraire un peu plus haut. (Mais là aussi il y a des pièges : par exemple ici sur la carte est indiquée une ancienne abbaye des Moulineaux, eh bien en fait il y a des connards qui ont mis des barrières de partout.)

La frange ouest de la forêt, je ne la connais qu'à moto : je sais par exemple que la D71 entre, disons, Mittainville (voire Maintenon) et Condé-sur-Vesgre est très jolie (paysage typique ici sur Google Street View) ; mais pour s'y balader à pied, je soupçonne que c'est le même piège que la frange sud : plein de forêts privées et de domaines enclos par des grillages.

Les étangs de Hollande (ici) sont un système d'étangs artificiels créés sous ordre de Louis XIV pour permettre l'alimentation en eau de la partie haute des jardins de Versailles (voir ici sur Wikipédia pour plus de détails). Ils sont maintenant une destination de promenade : il y a une base de loisirs, et plein de gens viennent juste en faire le tour (ou un bout du tour, parce que c'est long) ou regarder les oiseaux. C'est joli, mais c'est quand même un peu un piège si on décide de se balader dans le coin, parce qu'il y a plein de sentiers un peu évanescents ou facilement boueux (dans un terrain marécageux ce n'est pas surprenant) et comme il y a là aussi des connards qui ont mis des grillages un peu partout on ne peut pas forcément trouver un chemin alternatif.

Du coup, si on veut se balader dans la partie nord-ouest de la forêt de Rambouillet, je recommande plutôt le coin un peu au sud de Montfort-l'Amaury. Déjà, Montfort-l'Amaury lui-même est un village pittoresque avec des rues pavées (voyez sur Google Street View) qui mérite bien qu'on y jette un œil (par exemple pour voir la vue depuis le belvédède de la tour Anne de Bretagne, ici). Et pour ce qui est de la forêt, la partie grosso modo par ici est jolie, à la fois typique et relativement variée, et sans trop de piège du genre barrière inattendue. Je peux par exemple donner cet itinéaire de balade (environ 7km) faite le qui, si je me rappelle bien, nous a donné satifaction.

Un peu plus au sud : Saint-Léger-en-Yvelines est plutôt agréable, notamment le tour du lac qui est ici. Toutes les routes qui y mènent sont très jolies si on se balade à moto.

Un peu plus à l'ouest : Gambaiseuil (ici) est tout petit et mignon, mais pour ce qui est de la forêt autour, il faut faire attention, il y a plein de chemins dans le coin qui, quoique marqués sur la carte, sont plus ou moins fantomatiques (j'ai déjà mentionné une anecdote à ce sujet dans les généralités). La D112 entre Montfort-l'Amaury et Gambais en passant par Gambaiseui, ainsi que la D111 vers Saint-Léger-en-Yvelines, sont magnifiques pour les balades à moto. (Petite curiosité : sur la D112 on passe à proximité de la propriété de je ne sais plus quel milliardaire, qui se prend pour un amateur d'art, et qui met des sculptures énormes sur son terrain qu'on voit parfois de la route, par exemple ici sur Google Street View.)

L'avenue de Neuville à Gambais (ici, cf. ici sur Google Street View) a une magnifique rangée de peupliers que j'ai pris l'habitude de photographier chaque fois que j'y passe, mais je ne sais pas si ça a un intérêt pour qui que ce soit d'autre que moi. Notons quand même que cette D179 est longée d'une voie verte (entre les deux rangées de peupliers).

Vers les vallées de Chevreuse et de la Bièvre

[Arbres devant une vallée]

Image : Vue depuis les coteaux de l'Yvette vers Maincourt (photo prise ici le )

Parlons maintenant de la vallée de Chevreuse, c'est-à-dire par ici : comme je l'ai dit plus haut, le parc naturel régional de de la Haute Vallée de Chevreuse (limites ici) est nettement plus grand que ce que j'ai envie d'appeler la vallée de Chevreuse, et recouvre une bonne partie de ce dont j'ai parlé plus haut comme forêt de Rambouillet. La vallée de Chevreuse (à cheval sur les départements des Yvelines et de l'Essonne), pour moi, c'est en gros le bassin de l'Yvette (ici) et affluents (essentiellement : le ru des Vaux de Cernay, le Rhodon et la Mérantaise) en amont d'Orsay. Comme je l'ai déjà dit, c'est le coin où j'ai grandi, c'est le coin où ma mère habite encore, et c'est le coin où je travaille (j'ai écrit un looong billet là-dessus), donc forcément c'est un coin que j'ai beaucoup parcouru, à pied, en vélo, à moto, en voiture, en bus, en RER et en chaise à porteur.

J'essaie toujours de garder un mouvement grosso modo dans le sens des aiguilles d'une montre, et comme j'ai mentionné Courson plus haut, donc disons peut-être d'abord un mot de Janvry (ici), qui est mignon et qui a un parc animalier gratuitement ouvert au public qui attire plein de gosses du coin : de là on peut traverser le bois des Bezelles jusqu'à Saint-Jean-de-Beauregard où se trouve un château dont le parc et notamment le jardin potager (ici) sont labellisés « jardin remarquable » (entrée payante).

Plus à l'ouest, Limours, que je mentionne surtout pour la voie verte du pays de Limours (par ici), une voie verte qui suit une ancienne ligne de chemin de fer (de Paris à Chartres par Gallardon, appartenant aux chemins de fer de l'État, et qui n'a fonctionné que de 1913 à 1939) dont différents bouts sont abandonnés, transformés en voie verte, transformés en route, ou toutes sortes d'autres options. Ce segment-ci a servi de tronçon d'essai pour l'aérotrain Bertin dans les années 1960. Maintenant c'est devenu une voie verte reliant Limours à Gometz-la-Ville, qui, si on aime les promenades longues et plates et rectilignes, peut vous faire rêver. (De l'autre côté de Limours, la voie se prolonge au moins jusqu'à Bonnelles, mais je ne l'ai pas suivie dans ce sens.)

Il y a aussi l'ancienne extension de la ligne de Sceaux (actuel RER B) de Saint-Rémy-lès-Chevreuse à Limours dont une partie a été reconvertie en voie verte. Mais attention au piège : c'est seulement la partie de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (ici) à Boullay-les-Troux (ici) qui a été ainsi convertie : si vous essayez d'aller plus loin, au début ça a l'air d'être un chemin bien sympathique, puis ce chemin devient de plus en plus impraticable, et il disparaît complètement avant d'atteindre Limours (et le pire c'est que de l'autre côté c'est pareil : il y a un bout côté Limours qui est aussi aménagé en chemin, mais le milieu manque). Je sais parce que j'ai tenté de faire la balade de Saint-Rémy-lès-Chevreuse à Gometz-la-Ville en passant par Boullay-les-Troux et Limours avec le poussinet et ses parents, et nous avons dû passer dans les champs parce qu'au milieu l'ancienne voie ferrée était juste transformée en corridor de broussailles infranchissables (et nous nous sommes fait disputer par l'agriculteur).

Parlant de la ligne de Paris à Chartres par Gallardon, il faut bien que je mentionne le viaduc des Fauvettes (ou de Montjay, ici), parce que c'était un classique des balades avec mon papa quand j'étais petit (au début il était juste abandonné, puis quelqu'un a mis des grillages pour condamner l'accès et nous y allions quand même comme des chenapans ; maintenant il a été retapé et tout à fait officiellement rouvert aux promeneurs, ainsi qu'aux gens qui y font de l'escalade). Cherchez dans Google Images, mais voyez aussi cette page sur un site d'urbex pour l'apparence du viaduc avant et après rénovation. Il y a une belle vue de là-haut.

Si on aime les points de vue, il y a un belvédère dans les bois de Gif-sur-Yvette (ici) : les bois eux-mêmes, quoique mignons, ne sont pas extraordinaires, mais la vue depuis cet endroit sur la vallée de l'Yvette est vraiment belle (quelques photos ici sur Twitter).

Toujours rive droite de l'Yvette, on notera le domaine du château de Breteuil (ici), qui est ouvert au public (entrée payante) et labellisé « jardin remarquable ». Ils font des attractions pour enfants sur le thème des contes de Perrault, mais les jardins sont tout à fait remarquables indépendamment de ça : il y a des arbres magnifiques dans le parc, et un jardin floral assez époustouflant. Indépendamment du château de Breteuil, le village de Choisel (ici, cf. ici sur Google Street View) est extrêmement mignon, quoique tout petit. J'ai aussi trouvé très agréable la forêt de Méridon (en gros ici de part et d'autre de la route reliant Chevreuse à Boullay-les-Troux) d'où on a çà et là une très jolie vue sur la vallée de Chevreuse.

Mentionnons ensuite Dampierre-en-Yvelines (ici) où deux vallées confluent : celle du ru des Vaux de Cernay et celle de l'Yvette amont. C'est très mignon dans toutes les directions, et ce n'est pas un hasard si Dampierre est un point de rendez-vous de motocyclistes franciliens. Dampierre est célèbre pour son château (qui eut appartenu aux ducs de Chevreuse) : je ne parle pas du château lui-même parce que ce n'est pas le propos de ce billet mais aussi parce qu'il est de toute façon fermé pour rénovations ; et je ne parle pas non plus de l'excellent restaurant en face ; en revanche, le parc du château mérite la visite (l'entrée est payante). D'ailleurs, même le vertugadin qui fait face au château mérite qu'on y monte, parce qu'on en a une fort jolie vue (photo ici sur Twitter, qui s'inscrit dans un fil décrivant une balade autour de Dampierre). Juste à côté de Dampierre, Senlisse (à ne pas confondre avec Senlis ! le Club Contexte vous remercie de votre attention) est un tout petit village très mignon, voyez par exemple ici sur Google Street View ou ici sur Twitter (même endroit, ici).

En remontant vers l'ouest on arrive à la vallée des Vaux de Cernay (par ici) et les bois de celle-ci (qui sont dans le prolongement de la forêt de Rambouillet). C'est extrêmement mignon ! D'abord, il y a l'abbaye des Vaux de Cernay elle-même (cherchez dans Google Images) : je ne parle pas des restaurants de l'abbaye (qui sont fort bons) ni de l'hôtel (que je n'ai pas essayé), mais le parc est remarquable — seulement, je ne sais pas si on peut le visiter sans prendre une réservation au restaurant ou à l'hôtel. La route qui passe dans le fond de la vallée, c'est-à-dire la D24 entre Cernay-la-Ville et Auffargis, est extrêmement jolie tout du long (exemple ici sur Google Street View ou ) et est une favorite des motocyclistes dans le coin (malheureusement certains s'en servent comme d'une piste de course et font un bruit qui abîme la sérénité du lieu en même temps que la réputation des motocyclistes). Les bois autour sont aussi très jolis (même s'il faut préférer ceux de la rive gauche, i.e., du coteau nord, parce que de l'autre côté ça manque de sentiers), et les nombreux tout petits ruisseaux qui se jettent dans le ru des Vaux leur donnent un relief et un caractère très particuliers ; il y a d'ailleurs plein de points d'où on a une jolie vue sur l'abbaye et son domaine. Plus vers l'aval, les cascades du Petit moulin (environ ici) sont un endroit où les gens aiment venir patauger quand il fait beau et chaud.

L'autre vallée qui passe par Dampierre, c'est celle de l'Yvette : en amont de Dampierre ce n'est qu'un tout petit ruisseau, et là aussi, le paysage est extrêmement mignon : la D58 entre Lévis-Saint-Nom et Dampierre est très jolie tout du long, mais mentionnons particulièrement Maincourt-sur-Yvette (ici), très petit mais très mignon, comme pourra en témoigner par exemple cette vue sur Google Street View. Et là aussi, les bois autour sont très jolis : il y a plein de sentiers (rive gauche, c'est-à-dire coteau nord) entre Lévis-Saint-Nom et Saint-Forget. On jettera aussi un œil à la roselière de Maincourt (ici), un chemin en bois étant aménagé entre les roseaux pour permettre d'apprécier le paysage.

Revenant vers l'aval de l'Yvette, c'est-à-dire vers l'est, Chevreuse est joli aussi, et il y a une jolie promenade aménagée le long de l'Yvette (la promenade des Petits Ponts, voyez ici sur Google Street View). Ce qu'il faut surtout voir, là, c'est le château de la Madeleine (ici), pas tellement pour le château lui-même (qui est essentiellement juste une ruine abritant la maison du parc naturel régional) mais pour la vue époustouflante qu'on a depuis là-haut (quelques photos ici sur Twitter).

Parlons maintenant de la vallée du Rhodon, petit affluent rive gauche de l'Yvette dont le confluent est à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (ici). Il y a deux petits villages le long du Rhodon : Milon-la-Chapelle et Saint-Lambert-des-Bois (et de nouveau, la route le long de la vallée, en l'occurrence la D46, est très bucolique, la preuve ici sur Google Street View). J'ai déjà parlé de Saint-Lambert-des-Bois dans ce billet consacré aux vaches de race Highland qui paissent dans la prairie dite de la Gravelle (ici) à Saint-Lambert-des-Bois. Je peux recopier ici (en l'éditant un petit peu) un bout du billet en question :

La vallée du Rhodon est notamment connue à cause du site historiquement important de l'ancienne abbaye de Port-Royal-des-Champs (fondée au XIIIe siècle comme une sorte de spinoff féminin de l'abbaye des Vaux de Cernay mais qui devient rapidement autonome, et dont le Port-Royal à Paris est d'ailleurs une extension créée au XVIIe). On retient Port-Royal-des-Champs notamment pour une des plus célèbres traductions en français de la Bible (celle de Lemaistre de Sacy, ou bible de Port-Royal), ou pour quelques pensionnaires célèbres (Blaise Pascal et Jean Racine), mais aussi et surtout pour avoir été un haut lieu du jansénisme qui lui a valu sa fermeture, son expulsion et sa démolition ordonnées par le pape Clément XI et le roi Louis XIV (vers 1709). Les bâtiments ont été rasés, mais il reste quelques ruines ainsi qu'un pigeonnier, et une ferme secondaire (la ferme des Granges). Le site (ici), techniquement situé sur la commune de Magny-les-Hameaux mais en fait surtout proche de Saint-Lambert-des-Bois, se visite : il n'y a pas grand-chose à voir aux ruines, mais le musée des Granges, sur le plateau (ici), a un très joli jardin et un beau point de vue. (L'entrée aux ruines de l'abbaye est gratuite, en revanche celle du le musée des Granges est payante.) L'endroit est aussi bien connu des promeneurs à cause du chemin Jean Racine qui relie Chevreuse à Port-Royal parce le dramaturge, alors âgé d'une vingtaine d'années, l'empruntait vers 1661 alors qu'il logeait à Port-Royal (où il avait été élève plus tôt) et se rendait régulièrement au château de la Madeleine à Chevreuse pour superviser des travaux de réfection du donjon (ce château de la Madeleine appartenait aux ducs de Chevreuse et de Luynes dont Racine était le protégé). Le chemin de Racine (qui semble commencer « officiellement » ici mais la plupart des gens le prennent à partir du château de la Madeleine) descend dans la vallée du Rhodon et suit ce dernier jusqu'au site de Port-Royal. (Cela représente à peu près 5km, et il y a des bornes ornées de vers bucoliques et parfaitement niais que Racine a écrits.)

Si on veut prendre les transports en commun, il est possible de prendre le RER B jusqu'à Saint-Rémy-lès-Chevreuse pour marcher ensuite jusqu'à Chevreuse par le chemin dit de Coubertin (une voie verte qui passe par ici) et ensuite le chemin de Racine jusqu'à Port-Royal-des-Champs (compter environ 8km dans chaque sens).

Au-delà de l'abbaye (c'est-à-dire en amont du Rhodon) se trouve la forêt de Port-Royal qui monte sur le plateau de Trappes et de Montigny-le-Bretonneux (vers ici) mais s'étend aussi dans la vallée du Rhodon et sur le côté opposé (par ). (Si j'en crois la carte Top25, c'est une forêt domaniale au nord du Rhodon et régionale au sud.) Attention à ce sujet à un piège : en 2020, le poussinet et moi avons tenté de sortir de la forêt par ici en faisant confiance aux cartes qui montraient un passage, mais dans la réalité nous sommes tombés sur un grillage (j'ai déjà dit que je détestais les connards qui mettent des grillages en forêt ? oui, j'ai déjà dû le dire) ; d'ailleurs, on voit ce grillage ici sur Google Street View et même le trou en-dessous par lequel nous avons été obligés de passer pour ne pas rebrousser chemin. (Bon, de l'autre côté de la route c'était encore pire, c'est visiblement une forêt privée et il n'y avait aucun chemin, des champs de boue, et des chiens qui aboyaient au loin : je conseille d'éviter cet endroit et, si on veut aller dans la forêt de Port-Royal, de rester loin de la route voire de rester au nord du Rhodon.)

[Petite rivière à travers les arbres]

Image : La Mérantaise (photo prise ici le )

Vallée suivante : celle de la Mérantaise, rivière qui conflue dans l'Yvette à Gif-sur-Yvette (ici). Celle-ci est également très bucolique, et d'autant plus bucolique que, contrairement à la plupart des précédentes que j'ai mentionnées, il n'y a qu'une petite route au fond, et encore, seulement jusqu'à Châteaufort. D'ailleurs, Châteaufort (ici) est très mignon et par sa situation en hauteur offre de beaux points de vue sur la vallée (il y a aussi un restaurant avec une belle vue, mais je digresse). Bref, on peut se promener à pied par des chemins, principalement dans les bois, de part ou d'autre de la rivière souvent au choix (les indications sur OpenStreetMap sont globalement fiables ici), le long de la vallée de la Mérantaise, de son confluent à Gif, jusqu'à sa source à l'étang du Manet dans la forêt de Port-Royal (ici).

Je passe sur le plateau de Saclay puisque j'en ai déjà parlé très en détails et je ne crois pas que ce soit intéressant comme endroit où faire du tourisme.

La vallée de la Bièvre (tracé ici) est celle qui marque la séparation entre la forêt de Rambouillet élargie et celle de Versailles élargie, et aussi entre l'espace encore pas trop urbanisé (au sud de la Bièvre) et l'agglomération presque continue (au nord). Mais la vallée elle-même est assez bucolique du côté de Bièvres, Jouy-en-Josas et Buc (d'ailleurs, un de nos moniteurs de moto nous amenait généralement dans ce coin pour nos leçons de circulation, et c'est un peu ce qui m'a donné le goût des balades à moto ; exemple ici sur Google Street View pour ce qui est de la route D117 qui longe la bièvre). Ça commence à être nettement plus urbanisé que ce dont j'ai parlé avant (même si Bièvres, Jouy-en-Josas et Buc restent assez pittoresques), mais il y a encore pas mal de bois où se balader — cependant il est vrai qu'ils deviennent un peu petits, et ils sont grignotés par non seulement la ville mais aussi des golfs, le campus de HEC (clos par des grillages — j'ai déjà dit du mal des connards qui mettent des grillages partout ? oui, probablement), celui de l'INRA et je ne sais quoi encore. J'ai quand même un petit faible pour le parc de la Cour Rolland à Jouy-en-Josas (ici) et les bois qui l'entourent. En remontant la Bièvre au-delà de Buc, on tombe sur la forêt de Versailles dont je parlerai plus tard, et on peut marcher jusqu'à sa source à Guyancourt. (Si je ne m'abuse, toute la Bièvre, de sa source au moment où elle devient un égout souterrain et jusqu'à son confluent gare d'Austerlitz à Paris, est longeable à pied, donc ça peut être une idée, si on est motivé, de faire cette promenade d'un bout à l'autre — et comme il y a des arrêts de Transilien un peu partout, on peut le faire en plusieurs fois.) Il y a différents parcs le long du tracé, dont certains ne sont pas mal : j'ai un bon souvenir par exemple du parc de Vilgénis à Massy (ici).

Je termine cette section (et cette entrée) avec la forêt de Verrières (ici) où le poussinet et moi allons souvent parce que c'est la chose qui ressemble vraiment à une forêt qui est la plus proche de chez nous (notamment, pendant les confinements — je peux le dire publiquement maintenant, il y a prescription — c'est généralement dans la forêt de Verrières que nous allions faire le confinement buissonnier). Elle n'est pas particulièrement intéressante, elle ressemble beaucoup à celle de Meudon mais en moins fragmentée, mais il y a quand même une certaine variété de paysages. Et on peut plus ou moins y accéder en transports en commun, soit par le RER C (gare d'Igny) soit par le nouveau tramway T10 (arrêt Vallée-aux-Loups je pense).

Bon, je m'arrête là parce que je suis complètement crevé : mine de rien, faire tous ces liens (sur OpenStreetMap, Google Street View, etc.) à chaque fois que je parle d'un endroit, ça demande beaucoup d'efforts, c'est extrêmement fastidieux. Du coup, je ne suis même pas sûr qu'il y ait une suite un jour, en tout cas ce ne sera pas pour dans l'immédiat. Mais bon, le sud et le sud-ouest étaient les coins que je connais le mieux et sur lesquels j'ai le plus à dire, donc même s'il y a une suite ce sera forcément moins renseigné. ❧ Mise à jour : voir cependant ce billet sur le Vexin.

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