Un an après, me revoilà en train de remplir un dossier de candidature en tant qu'ATER, en espérant avoir un poste en 2004–2005. Mais cette fois-ci j'y crois beaucoup moins : on va penser que j'ai beaucoup trop traîné à soutenir ma thèse (ce qui n'est pas faux, du reste), puisque mon inscription (officielle !) remonte à 2000, et je ne suis pas du tout convaincu qu'« on » m'accorde une seconde année. Le dossier est excessivement fastidieux à remplir (ça n'a l'air de rien, remplir un dossier de candidature, mais la liste des pièces demandées est énorme, et j'y ai bien passé l'après-midi, à retrouver où j'avais planqué mon attestation de réussite en DEA, mon arrêté de nomination à l'agreg, mon contrat d'ATER de l'année précédente, et ainsi de suite, ainsi qu'à mettre au point un CV qui se tienne à peu près et qui ne souligne pas trop que je n'ai pas assez bossé et que je m'éternise). Et faire ça quand on est d'avance assez découragé, c'est plutôt saoulant. Je me demande si ça vaut la peine que je remplisse un dossier de demande pour d'autres facs (sachant que beaucoup de dates limites doivent déjà être passées, et que d'ailleurs si on ne me prend pas à Orsay les chances ailleurs sont sans doute encore nettement plus exiguës).
Si je n'ai pas cette reconduction de mon ATER, je ne sais vraiment pas ce que je deviens l'an prochain. Il se présente essentiellement deux problèmes : d'abord, il faut que je justifie que malgré mon agreg je ne pars pas enseigner (si je veux avoir la moindre chance de finir ma thèse un jour ; et, si possible, réussir à éviter l'enseignement sans pour autant perdre la dite agreg) ; ensuite, il faut que je me nourrisse. Dans le pire des cas, pour le premier point je dois pouvoir demander un congé pour études, voire un congé pour convenance personnelle (mais c'est coûteux, parce qu'on n'a le droit de le demander qu'un nombre limité de fois, je crois). Pour le second, je peux peut-être mendier auprès de mes parents et utiliser quelques maigres économies. (Je suis loin d'avoir un train de vie fastueux, je me contente très bien de ce que je gagne actuellement, mais je suis aussi assez peu habitué à devoir regarder de très près ce que je dépense.) Peut-être je peux gagner aussi quelques sous en donnant des khôlles ou en faisant des petits cours ou quelque chose comme ça, mais l'idée ne m'emballe pas trop. (D'autres voix me sussurent que je peux essayer de bosser ponctuellement dans l'informatique ; l'ennui, c'est que ça se serait sans doute beaucoup trop prenant pour finir une thèse. Et de toute façon je ne suis pas sûr de le vouloir.)
Bref, à partir de septembre, je ne sais vraiment pas ce qui va m'arriver. Pour l'instant, je fais l'autruche : j'essaie de ne pas penser au problème dans l'espoir que, comme ça il disparaîtra de lui-même. Mais ça ne marche à aucun titre, et d'ailleurs c'est une des choses qui me tracassent en ce moment (enfin, c'est loin d'être la plus importante, mais je n'ai pas vraiment envie de parler du reste ici).