Je viens de finir de lire le magnifique Œuvre au noir[#] de Marguerite Yourcenar. J'avais déjà beaucoup aimé les Mémoires d'Hadrien, reconstitution littéraire des pensées du grand empereur romain (parfois très touchante — notamment lorsqu'il évoque son favori Antinoüs — et en tout cas superbement maîtrisée) ; L'Œuvre au noir, qui retrace la vie d'un médecin et alchimiste fictif (mais inspiré de personnages réels, comme Léonard de Vinci, Paracelse, Giordano Bruno ou encore Tommaso Campanella) du milieu du XVIe siècle, Zénon, ainsi que de quelques autres personnages de son entourage, en constitue en quelque sorte le pendant. Ce n'est pas à moi de louer l'écriture et le style parfaits de Yourcenar, mais je me permettrai au moins d'admirer l'habileté de la construction et le travail de documentation de la romancière, dont l'érudition (même dans le domaine scientifique, d'ailleurs) n'est jamais fastidieuse. Son Zénon semble en avance sur son temps, mais il n'est pas exclu que de tels penseurs aient existé.
Changeant complètement de registre, je m'attaque maintenant à un essai, L'Intelligence émotionnelle de Daniel Goleman (Emotional Intelligence: Why it can matter more than IQ ; mais je le lis en traduction française, parce qu'un ami me l'a prêté sous cette forme). Au point où j'en suis, il est encore beaucoup trop tôt pour moi pour en dire du bien ou du mal, mais je pense bien qu'il y aura probablement quelque chose d'intéressant à en tirer (même si je n'aime généralement pas trop la forme des self help books ; et « on » a l'air d'avoir fait de l'intelligence émotionnelle un concept bien commercial — ce qui ne préjuge pas de l'intérêt de la notion à la base).
À part ça, je ne suis pas allé au cinéma depuis une éternité. J'apprends que Pedro Almodóvar sort un nouveau film, La Mauvaise Éducation, que j'irai presque sûrement voir ; je me demande d'après le synopsis s'il n'y a pas une certaine ressemblance à voir avec L'Agneau carnivore d'Agustin Gómez-Arcos, un livre qui m'a beaucoup plu.
Et puis, je ne crois pas que je saurai résister au chant de sirène du casting de la dernière adaptation d'un certain poème d'Homère (comment ça, j'ai un petit faible pour les beaux guerriers grecs musclés ?). J'ai quand même des doutes sur le fait qu'on nous montre des choses intéressantes entre Brad Pitt et Garrett Hedlund, mais sait-on jamais. Bon, si vous voulez savoir la vraie version de l'histoire, lisez le tout à fait génial La Guerre de Troie n'aura pas lieu, incontestablement un de mes livres préférés.
Enfin, un ami aux États-Unis me conseille de guetter la sortie de Saved! en France. Malheureusement, il n'est pas encore sur le planning.
[#] Je m'aperçois d'ailleurs, en greppant dans ce blog que j'ai déjà mentionné ce roman dans une entrée passée. Je ne pensais alors pas spécialement le lire, mais deux mois plus tard un ami — Bertrand — m'a dit qu'il le lisait et qu'il en pensait du bien, alors je l'ai acheté, et il a encore traîné un peu sur les étagères de ma bibliothèque. Étant passé par la case Virginia Woolf, suis-je maintenant destiné à lire Le Bienfaiteur ? Ou cesserai-je là d'avoir les mêmes goûts que Françoise Blanqui ?