David Madore's WebLog: Les cartes et le territoire

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(lundi)

Les cartes et le territoire

Une chose qui me fascine avec les cartes et plans, c'est la manière dont la même réalité physique (le territoire) peut se prêter à une multitude de représentations graphiques (les cartes) qui, soit parce qu'elles montrent telle ou telle facette de la réalité (les données), soit parce qu'elles la symbolisent de telle ou telle façon (le rendu), produisent un effet complètement différent quand on les regarde.

[Carte de la Vallée de Chevreuse (carte IGN)][Carte de la Vallée de Chevreuse (carte topographique)][Carte de la Vallée de Chevreuse (relief)][Carte de la Vallée de Chevreuse (OpenStreetMap)][Carte de la Vallée de Chevreuse (plan IGN)][Vue aérienne de la Vallée de Chevreuse]

J'affiche ci-contre[#] six[#1b] cartes à faire défiler, ou plutôt cinq cartes et une mosaïque de photographies aériennes, de la même zone géographique, qui correspond en gros à la vallée de Chevreuse (centrée, en l'occurrence, sur le château de la Madeleine à Chevreuse)[#2] : chacune est un lien vers GéoPortail[#3] affichant la même vue et sur lequel on peut zoomer, dézoomer, se déplacer, etc. ; à ces cartes on peut encore ajouter celle d'OpenStreetMap (qui est identique à la quatrième carte de ma liste au niveau données, mais avec un rendu différent) ou celle de Google Maps[#4] (ou encore celle de Wikimapia, mais cette dernière est vraiment très mauvaise). Je suis fasciné par l'effet différent que me produisent ces vues : selon que je regarde l'une ou l'autre, j'ai l'impression que l'ensemble de la zone est très grande ou très petite, très dense ou très vide, très variée ou très uniforme… et bien sûr, les endroits possiblement intéressants vers lesquels se tourne naturellement mon regard sont très différents.

Et il s'agit d'un endroit que je connais raisonnablement bien, ou disons, dont je connais un certain nombre de bouts[#5], comme je le racontais dans l'entrée précédente (plus précisément dans ce passage-là de cette dernière) : donc ce qui m'intéresse aussi est la confrontation entre ces différentes représentations et ma propre image mentale des endroits que je connais (qui sont parfois à recoller les uns avec les autres, comme je l'évoquais ici et ) ; j'imagine que l'effet de ces cartes est très différent pour quelqu'un qui ne connaît pas du tout l'endroit.

L'idée, bien sûr, c'est de repérer les endroits agréables où me balader[#6], soit à moto soit à pied : soit de visualiser ceux que je connais (pour améliorer mon sens de l'orientation et comprendre comment ils sont situés les uns par rapport aux autres, ou éventuellement les signaler à d'autres), soit d'en chercher de nouveaux.

Mais agréable n'est pas quelque chose qui se voit facilement sur une carte : on peut chercher les routes à travers la forêt (encore faut-il que la carte montre les forêts : Google Maps, par exemple, montre du vert à certains endroits mais le sens exact m'échappe et ça se corrèle assez mal avec la forêt), ce sera souvent intéressant, mais il y a aussi des routes à travers champs qui offrent un joli paysage, tandis que d'autres sont juste interminablement monotones ; on peut repérer les petits villages isolés, mais certains sont pittoresques et d'autres sont moches, et la carte ne va pas vous le dire (sauf si elle est faite exprès pour, mais je ne connais pas ça) ; les forêts ne se ressemblent pas toutes (j'en ai déjà parlé), mais ça ne saute pas aux yeux sur une carte. Il faut au minimum arriver à se figurer le relief, et déjà ce n'est pas évident de « lire » instinctivement des lignes de niveau. Pour en savoir plus, on peut utiliser Google Street View (qui est quand même un outil extraordinaire, on doit bien l'avouer) pour aller « voir » à travers les yeux de la voiture Google si l'endroit semble valoir la peine d'être visité : pour une route ou un village, ça donne une bonne idée — pour une forêt, bien sûr, on n'en verra que les bords.

Quelques exemples d'endroits que j'ai trouvés charmants en y passant (dans un ordre un peu quelconque) : (entre Châteaufort et Gif-sur-Yvette), (entre Chevreuse et Boullay-les-Troux), (« route des 17 tournants » au nord de Dampierre), (Milon-la-Chapelle), (à Magny-les-Hameaux du côté des Granges de Port-Royal), (entre Senlisse et Cernay-la-Ville), (entre Dampierre et Cernay-la-Ville, au niveau du petit moulin des Vaux-de-Cernay), (entre les Essarts-le-Roi et Senlisse/Cernay), (entre Auffargis et Cernay-la-Ville, au niveau des Vaux-de-Cernay). Mais plutôt que de faire une liste, comme ça, je devrais surtout trouver moyen de faire un modifier une carte pour montrer les régions que je trouve propices et les endroits que j'ai aimés.

Ajout : Pour montrer un exemple d'endroit que je ne connais pas mais qui me tente d'après ce que j'en vois sur Google Street View, il faut que j'essaye d'aller des Essarts-le-Roi à Dampierre en passant par Lévis-Saint-Nom et Maincourt-sur-Yvette, c'est-à-dire longer l'Yvette depuis sa source, ça a l'air plutôt mignon : , , , , . (Bêtement, quand je suis rentré de Tremblay-sur-Mauldre l'autre jour, je suis passé par la route beaucoup moins intéressante entre les Essarts-le-Roi et Dampierre qui passe plus loin au sud en direction de Senlisse, la D202.)

Quant à repérer les endroits que je connais, c'est un peu un piège, parce que quand je commence à me remémorer des lieux que j'ai traversés, j'ai des images parfois anciennes qui me remontent à l'esprit et je cherche à retrouver où c'était, ça, déjà ?, avec parfois un petit sentiment de nostalgie qui accompagne le regret de ne pas avoir assez profité de l'instant passé quand il était présent. Je viens de passer des heures à naviguer entre GéoPortail, OpenStreetMap et Google Maps (ou surtout, Street View) à reconnecter des routes sur la carte et dans mon souvenir[#7].

(La suite après les notes…)

[#] Enfin, j'essaie d'afficher. Ce langage suprêmement merdique qu'est le CSS réussit à rendre absolument tout incroyablement difficile, y compris le fait d'afficher cinq images côte à côte avec une barre de défilement permettant de passer de l'une à l'autre, donc ce que j'ai fait est certainement cassé dans tous les sens, mais je jette l'éponge.

[#1b] Modification () : J'ai ajouté une carte supplémentaire (celle qui représente le relief avec un gradient de couleurs) et réordonné celles que j'avais déjà mises.

[#2] Je trouve que ce rectangle correspond assez bien à mon interprétation de la région géographique vallée de Chevreuse, et ça semble assez logique de le centrer sur le château de Chevreuse. Mais le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, plusieurs fois étendu (je crois d'ailleurs comprendre que la limite figurée sur Wikipédia n'est plus à jour, puisque Vaugrigneuse en fait apparemment partie) va carrément beaucoup plus loin, et englobe ce que j'appellerais forêt de Rambouillet (Clairefontaine-en-Yvelines, il faut une certaine imagination pour placer ça dans la vallée de l'Yvette). Enfin bref, le périmètre exact de ces deux termes est confus.

[#3] Je dois dire que quand GéoPortail a été lancé, je rigolais un peu de ce projet franco-français, qui faisait tout pareil que d'autres site de cartographie mais en moins bien, uniquement pour la France, et de façon très fermée. Maintenant, je rigole moins, l'interface est devenue vraiment bonne et on peut trouver moyen de vraiment visualiser des choses intéressantes avec (et, pour commencer, ils ont compris l'intérêt de faire des permaliens utilisables).

[#4] Je ne sais malheureusement pas faire un lien Google Maps qui n'ait pas cet insupportable onglet latéral (à gauche) qui obscurcit un bon bout de la carte.

[#5] Ça pourrait être une idée de faire une version de la carte où je mettrais en couleur les routes que j'ai parcourues et les endroits que je connais bien, histoire de m'apercevoir qu'elles ne sont qu'une petite partie de la zone en question !

[#6] Enfin, en cette saison, il s'agit peut-être plutôt de rêver à des endroits où il pourrait être agréable de se balader si le temps n'était pas aussi pourri. Ça n'aide pas que sur Google Street View on ait l'impression qu'il fait tout le temps beau ! (À vrai dire, je me suis pas mal frustré écrivant les liens Google Street View de cette entrée, à me dire mais je veux que ce soit le printemps !…)

[#7] Exemple au pif : je me suis rappelé soudainement avoir mangé avec mes parents, et peut-être aussi avec mon poussinet, il y a peut-être une grosse dizaine d'années, au restaurant Les Chevaliers des Balances ici à Saint-Aubin (j'ai eu un mal fou à retrouver ce lieu !) ; et être passé avec mon poussinet près de cette vigne vierge juste à côté, dont j'ai fait remarquer qu'elle était particulièrement appréciée des abeilles ; était-ce le même jour ? deux jours différents ? que faisions-nous par là et où allions-nous ? Je n'en sais plus rien. Et ce souvenir lui-même en appelle d'autres, encore plus vieux, encore plus fous, encore plus difficiles à localiser.

Je profite du fait que je parle de cartes pour évoquer une idée adjacente : j'aimerais décorer l'appartement où mon poussinet et moi allons emménager par un ou plusieurs grands plans de Paris et/ou de l'Île-de-France. Je veux dire, des plans actuels : les plans anciens ont leur charme, mais omne tulit punctum qui miscuit utile dulci : je souhaite un plan qui soit à la fois décoratif et informatif.

Actuellement, nous avons deux plans dans notre appartement. Dans le salon, un plan du métro (identique à ceux qu'on trouve dans toutes les stations). Et dans la chambre, le plan d'ensemble du parcellaire à l'échelle 1:10 000 et au format 187cm×122cm (c'est énorme) : c'est le plan qui sert à repérer les parcelles, mais sans le tracé du carroyage ; j'avais raconté ici que je l'avais acheté. Malheureusement, ces deux plans sont assez datés : le plan du métro date de 2010, celui du parcellaire de 2000. Les versions plus récentes du plan du métro doivent encore être trouvables à la vente, j'imagine, mais il faut dénicher l'endroit (la RATP avait une boutique à Châtelet, mais ella fermé). Pour ce qui est du parcellaire, on m'a dit (cf. les commentaires de l'entrée sous le lien précédent) que le bureau du parcellaire avait arrêté de le vendre en mai 2008 (je parle du plan d'ensemble au 1:10 000 ; le parcellaire lui-même est évidemment disponible au format papier ou électronique) ; c'est dommage, parce que ce plan est magnifique, d'ailleurs une agent immobilière venue visiter notre appartement en était toute ébahie et voulait savoir comment elle pouvait se le procurer.

Bon, mais ce qu'on peut faire maintenant, et ce serait mon projet s'il s'avère qu'il est réalisable, projet qui intéressera peut-être d'autres de mes lecteurs, serait d'utiliser les données OpenStreetMap pour faire des plans maison. Plus exactement, il s'agirait de produire des posters au format environ A−1 2A0 (168cm×119cm) : de Paris à l'échelle peut-être 1:12 000 et de l'Île-de-France à l'échelle peut-être 1:100 000, avec un rendu proche de celui qu'on trouve sur openstreetmap.org (le niveau de détails serait à peu près comme ça pour Paris et comme ça pour l'Île-de-France ; je pense qu'avoir ça sur une surface de 2m² doit donner un résultat vraiment beau à voir).

Le diable, comme d'habitude avec ce genre de projets, est dans les détails :

  • choisir l'échelle mais aussi la résolution, le niveau de détails, la taille des polices et ce genre de choses,
  • récupérer les données OpenStreetMap couvrant au moins toute la surface que doit représenter le poster (plus un peu de marge),
  • réaliser le rendu (soit en téléchargeant les carreaux prérendus par OpenStreetMap si c'est compatible avec les autres choix, soit en se débrouillant pour invoquer Mapnik, ce qui demande certainement beaucoup de bidouillage pour arriver à télécharger les données XML et obtenir un rendu correct), et notamment décider entre produire une image vectorielle (immense) ou une image raster (encore plus immense),
  • trouver l'imprimeur auquel fournir une telle image (si c'est un raster, le fichier risque de faire plusieurs gigas, quand même) et capable d'imprimer au format A−1 2A0, et récupérer l'objet physique sans l'abîmer avant de l'accrocher au mur.

Il y a certainement plein de petites crottes de ragondin qui se cachent derrière chacun de ces bouts de phrases. Peut-être certains de mes lecteurs ont-ils des idées d'où elles sont et de comment les contourner. Peut-être certains sont-ils intéressés par ce projet (je veux dire, pour récupérer un poster à la fin et donc factoriser les efforts et peut-être même les coûts), mais à ce stade, ce qui m'intéresse est surtout de comprendre comment on peut s'y prendre sans s'arracher les cheveux : si vous avez des avis, n'hésitez pas à les laisser en commentaires (ou à m'écrire un mail).

Suivi : voir l'entrée suivante.

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