David Madore's WebLog: Before I Had the Words de Skylar Kergil

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(dimanche)

Before I Had the Words de Skylar Kergil

Skylar Kergil est un musicien et activiste transgenre (et « célébrité YouTube ») dont j'ai entendu parler parce que mon poussinet aime bien les chansons : personnellement, celles-ci me laissent assez indifférent, en revanche il a écrit un livre sur sa vie en général et son expérience transgenre FtM en particulier, et ça, ça m'intéresse nettement plus ; pas tant pour l'angle « trans* » en lui-même mais surtout pour sa perception de l'identité masculine (cf. les pensées brouillonnes que j'avais écrites ici) et son parcours dans une société et une culture parfois cruellement intolérantes. Et puis, j'avais écrit ce petit texte de fiction, qui est apparemment tombé étonnamment juste (cf. les commentaires dessus), ça m'intéressait du coup d'autant de comparer ça à l'autobiographie de quelqu'un de réel. Précisons que ce n'est pas du tout un ouvrage « militant » ou politique : c'est le récit de l'enfance de Skylar Kergil comme il a voulu la raconter (par exemple comme il en fait un petit bout ici en vidéo sur YouTube), ce n'est pas un manifeste ni un réquisitoire.

Le principal reproche que je ferais à ce livre concerne sa forme : il est constitué d'un grand nombre de chapitres courts qui racontent, chacun, une petite tranche de la vie de l'auteur ; mais ce n'est pas toujours par ordre chronologique (ni, d'ailleurs, très logique), c'est mélangé à des paroles de chanson, du coup, tout ça manque un peu de structure et on ne s'y retrouve pas toujours (par exemple, il parle de sa mastectomie et de son changement de nom, puis, plus loin, raconte une anecdote antérieure et je n'arrivais pas à la comprendre parce que je pensais que c'était plus tard) ; les trois derniers chapitres sont des interviews de sa mère, son père et son frère, c'est gentillet mais les questions qu'il leur pose ne sont pas terriblement intéressantes (maintenant, je comprends que ce ne soit pas évident de poser des questions qui peuvent fâcher !). Malgré ça, j'ai apprécié, et je conseille —

J'étais sur le point d'écrire que je conseille à ceux qui se sentent intéressés par la thématique du genre, mais en fait je devrais sans doute plutôt conseiller à ceux qui ne ne sentent pas concernés. Parce que c'est un peu la tragédie de ce genre de livres, qu'ils « prêchent aux convaincus » : ceux qui auraient le plus besoin de le lire, ce sont les jeunes qui s'interrogent sur leur identité de genre, les parents dont les enfants s'interrogent (ou qui s'interrogent sur leurs enfants), et les transphobes de tous poils — mais les premiers et les deuxièmes risquent de ne pas le lire avant d'avoir la réponse à leurs questions, et les derniers seront, justement, les derniers à lire un tel livre. C'est dommage.

Quoi qu'il en soit, Skylar Kergil a l'air d'être un garçon vraiment charmant (je ne veux pas dire qu'il est physiquement mignon — même si en l'occurrence, il l'est plus qu'un peu — mais qu'il semble avoir un caractère vraiment aimable), et ça ressort dans ce qu'il écrit. Rien que pour ça, c'est agréable à lire.

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