David Madore's WebLog: Débordement de contexte mentaux

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(jeudi)

Débordement de contexte mentaux

Je pense à trop de choses à la fois, et ça me fatigue.

Je veux dire, scientifiquement. Je travaille sur deux questions à la fois (qui d'ailleurs n'avancent pas, justement parce que je m'éparpille), je donne ceux cours très différents en ce moment (et même si le niveau intellectuel d'un cours en première année d'école d'ingénieur ne vole pas très haut, ça me fait quand même fatalement réfléchir à des questions autour des sujets que j'enseigne, surtout qu'il y a un de ces cours que je fais pour la première fois) sans compter un autre qui arrive et que je dois réorganiser par rapport à l'an dernier, je travaille avec un ami à écrire un livre (sur la théorie de Galois), et par-dessus le marché il y a ces histoires de trous noirs qui m'obsèdent en ce moment. Voilà donc au moins six choses différentes sur lesquelles je réfléchis en parallèle, juste pour ce qui est des maths (parce qu'évidemment, il y a aussi plein d'autres choses allant de ce que je vais manger ce soir à comment faire marcher WebGL sur mon Firefox 4, qui n'ont rien à voir, mais qui ne demandent pas énormément de présence d'esprit), et auxquelles s'ajoutent encore plein de petites questions de maths qui vont et qui viennent un peu tout le temps.

Cela fait trop de contextes mentaux : chacune de ces choses demande que je retienne où j'en suis dans ma réflexion (ou que je sache le retrouver), cela monopolise plus de mémoire et de neurones que les connaissances brutes qui sont associées. Dans une analogie informatique-geek, on pourrait dire que j'ai un load average d'au moins 6, et que mon scheduler a un peu du mal avec ça, parce que mon cerveau n'est pas vraiment multi-core (je ne suis pas schizophrène) : les changements de contexte prennent du temps parce que les caches se font invalider (ou peut-être est-ce une mémoire plus lente, même, qui sature : j'écris des gribouillis de notes sur papier pour me rappeler d'où j'en suis, autrement dit, je swappe).

Il y a des gens qui n'ont pas de mal avec ça, ils sont contexte-agiles. Moi j'y arrive très difficilement. C'est la raison pour laquelle mon intérêt à tendance à se focaliser sur une question, à s'obséder pour elle, même, jusqu'à ce que je la lâche, ce qui se fait normalement après avoir écrit une trace de mes pensées pour pouvoir revenir vers elle longtemps après si je dois m'y réintéresser. Je n'aime pas être forcé à naviguer entre plusieurs questions. (En ce sens, être examinateur à l'épreuve de TIPE a été très chaud, parce qu'il fallait dix fois par jour changer de sujet du tout au tout.)

Demain, il y a un séminaire auquel je n'assisterai pas : je ne veux pas ajouter encore d'autres contextes mentaux, fût-ce temporairement le temps d'un exposé. Dans une période plus calme, c'est plutôt intéressant, mais là, vraiment, non.

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