Je continue mon recensement de quelques uns des thèmes qui apparaissent de façon récurrente dans mes rêves. Avec cette fois-ci des rêves que j'aime beaucoup, et en tout cas nettement moins cataclysmiques ou inquiétants que ceux de la dernière fois.
- L'antiquité, c'était comme maintenant. Ce n'est pas un rêve que je fais souvent, mais par rapport au côté extrêmement étroit et saugrenu de cette idée, c'est déjà assez remarquable qu'elle apparaisse plus qu'une fois tous les jamais : je rêve que je suis dans l'antiquité (typiquement, dans la Rome antique), et tout d'un coup je prends conscience que beaucoup de choses y sont comme dans le présent. (La manière exacte de cette prise de conscience varie d'une fois sur l'autre : il se peut qu'il y ait l'électricité et des ordinateurs, éventuellement avec un look, comment dire, un peu « greekpunk », c'est-à-dire quelque chose qui serait à l'antiquité ce que le steampunk est à l'époque victorienne ; mais parfois, ce n'est pas aussi gros, j'ai le souvenir, par exemple, d'avoir rêvé que j'étais sur le campus d'une université où la composante explicitement anachronique n'était pas dans la technologie ou l'habillement mais dans les rapports sociaux et la structure d'une université sous l'antiquité.) L'ensemble est un peu difficile à expliquer, mais l'effet est vraiment bizarrement saisissant.
- Une promenade à moitié oubliée. Je rêve souvent que je me promène dans un environnement (plutôt de type campagnard ou péri-urbain qu'urbain) que je suis censé connaître mais que je n'ai pas vu depuis longtemps (et qui ne correspond pas à un endroit réel vu hors du rêve), et que j'essaie de retrouver une promenade, en reconnaissant des endroits et en cherchant à me rappeler où il faut tourner et ce genre de choses. Ce qui est amusant, c'est que ce genre de choses m'est arrivé dans la réalité, par exemple quand je suis allé à Toronto en 2007 y retrouver mon poussinet et que j'ai cherché à retrouver une promenade que je faisais régulièrement avec mon père en 1984 (ça commençait ici, ça passait probablement par là, puis peut-être sous ce pont, sachant que je crois qu'on terminait magiquement là… mais sur place nous n'avions pas réussi à retrouver précisément) ; ou de façon moins archéologique quand j'ai retrouvé avec plus de succès une promenade entre Orsay et Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Je souligne que je faisais ce genre de rêves bien avant ces exemples précis.
- Une ville art nouveau. C'est plus un graphisme qu'une
idée : une ville un peu féerique, entièrement dans un style que je
qualifie peut-être un peu rapidement d'
art nouveau
, c'est encore plus précis que ça, c'est le style mi-baroque mi-orientalisant des pavillons de l'exposition universelle de 1900 (je pense notamment à cette porte monumentale ou à l'entrée du palais de l'électricité). Dans mes rêves, tout cela est bien plus animé et coloré que ces cartes postales en noir et blanc qui peuvent nous rester de l'époque où l'art nouveau fleurissait, bien sûr ; c'est aussi plus tridimensionnel (imaginez des ponts et des tours à toutes sortes de hauteurs, des cascades de fontaines qui se déversent dans des bassins en contrebas), plus riche et nourri d'autres influences (comme le Baghdad de l'imaginaire des Mille et Une Nuits vues par le regard de Hollywood et un chouïa d'imaginaire futuriste moderne). Généralement, dans mon rêve, il ne se passe rien dans cette ville : c'est la conclusion d'une série d'épreuves pour y arriver. Est-ce une sorte de paradis auquel je crois arriver ?