David Madore's WebLog: Jean-Philippe

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(mercredi)

Jean-Philippe

A priori je n'étais pas du tout parti pour voir ce film : je n'ai aucune affinité particulière pour Johnny Hallyday. Mais je voulais vraiment sortir au cinéma ce soir, et c'était encore ce qui me tentait le plus : après tout, j'aime bien les uchronies, je trouve intéressant le thème de la célébrité, j'apprécie souvent les films où joue Luchini (même s'il est aussi capable de me taper prodigieusement sur les nerfs), et les critiques n'étaient pas mauvaises — et un coup d'œil sur la bande annonce m'a finalement convaincu.

Pour ceux qui ne sont pas au courant, donc, et quitte à spoiler un peu (mais toutes les critiques en font autant, et je ne pense pas que ça gâche vraiment le film) : il s'agit de l'histoire d'un fan (gravement atteint) de Johnny Hallyday qui se réveille dans un monde parallèle où son idole n'est jamais devenu célèbre.

Comme je l'ai dit, je ne connais pas du tout ce chanteur : en fait, l'image que j'ai de lui est principalement celle de sa caricature par les marionnettes des Guignols de l'info, donc en l'occurrence, celle d'un débile profond. Je ne sais pas ce qu'il en est en vrai, mais ce film montre au moins une chose, c'est qu'il n'est pas trop mauvais acteur ; je ne dis pas qu'il est transcendant, mais il joue assez correctement le rôle d'un type normal, ce qui, finalement, n'est pas forcément terriblement facile quand on est dans une position comme la sienne, où la normalité n'est plus trop possible : en fait, il s'en sort peut-être même mieux que Luchini, qui, comme d'habitude, surjoue (bon, on peut aimer ça, et, effectivement, il surjoue bien). Et finalement, le fait de n'avoir aucun avis sur Johnny m'aide, je pense, à apprécier le film : je peux assez bien m'identifier à un personnage du monde parallèle, et, donc prendre le point de vue opposé — ce type (le héros) débarque de je ne sais où, il est fan d'un bonhomme dont je ne sais rien, et il prétend démontrer que c'est un génie, voyons un peu ça.

Mais ce qui me plaît, finalement, c'est surtout qu'on voit rôder ce mème auquel je tiens beaucoup : l'idée que la célébrité, la réussite dans la vie, ces choses-là, sont avant tout une question de hasard (en général c'est une idée qui choque presque, tant les gens aiment croire à la justice de la vie, ou à l'idée qu'en étant bon on peut réussir — alors qu'en vérité il faut être pas-trop-mauvais et chanceux), quel que soit le domaine, d'ailleurs, mais surtout dans le show-biz. Du coup, on en vient à se demander : certes, le héros veut faire de son idole une star dans le monde parallèle où il est tombé, mais, finalement, si un tout petit changement dans le passé a pu faire cette différence, pourquoi ce monde-ci serait-il plus juste ou plus normal que ce monde-là ? Bon, le film esquive évidemment la question, et le dénouement est tellement cousu de fil blanc qu'on le devine dès le début.

Mais dans l'ensemble je dirais que c'est un divertissement plutôt agréable.

Tiens, ça me rappelle que j'avais imaginé le jeu-défi suivant : un groupe de gens se réunissent, conviennent chacun d'une célébrité pour « cible », et le but du jeu est de recevoir une lettre de la cible en question (qui ne soit pas toute faite), et le premier qui y parvient a gagné. Ce n'est pas du tout évident de savoir comment il vaut mieux s'y prendre — et ce n'est pas non plus évident quelles célébrités ce sera plus ou moins facile d'avoir pour cible.

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