Le livre dont je vais parler fait partie de ce que j'aurais
tendance à appeler
un coffee
table book
, mais peut-être que le sens que je donne à ce terme
est inhabituel, parce que Wikipédia précise qu'il doit être de grand
format, et renvoie dans sa version française sur
l'article beau-livre
, ce qui est, à mon sens, subtilement
différent. Disons que, selon moi, il s'agit d'un livre, de préférence
joliment illustré, qui est plus fait pour être feuilleté (comme source
d'informations ou de distraction) que lu de la première à la dernière
page. Dans le cas présent, l'auteur ne serait peut-être pas d'accord
avec mon jugement, mais je pense que son livre, qui n'est décidément
pas un grand format, s'y prête très bien. Je l'ai, pour ma part, lu
dans l'ordre du début à la fin (mais bon, j'ai fait ça
dans des cas encore plus bizarres),
sans doute par peur de rater des bouts.
How to read Towns & Cities par Jonathan Glancey est un fascicule sur lequel je suis tombé par hasard en parcourant les allées de Foyles à Londres. Comme je suis un urbain dans l'âme (même si j'aime me promener à la campagne, je ne supporterais pas de vivre ailleurs qu'en ville) et que l'architecture et l'urbanisme intéressent ma curiosité ou en tout cas mon sens de l'esthétique (je n'y connais rien, mais j'aime regarder des images de bâtiments et de villes, et y rêver), il m'a tout de suite attiré. D'autant qu'il n'était pas encombrant (c'est le plus cher à payer quand j'achète un livre : pas le prix du livre lui-même, mais le volume pour le stocker dans un petit appartement d'une ville densément peuplée).
Ce livret se prétend a crash course in urban
architecture
. En tant que tel, je ne suis pas sûr que ce soit un
grand succès. En revanche, en tant que petit catalogue d'exemples
d'éléments architecturaux intéressants ou remarquables qu'on peut
trouver dans des villes, je l'ai trouvé tout à fait bien. Il y a
certes un plan qui tente de mettre un peu de système dans tout ça : la
première partie est consacrée à la grammaire
de l'architecture
urbaine, la seconde aux types et styles
de villes ; autrement
dit, d'abord il passe en revue différentes sortes d'éléments dans les
villes (places, murailles, rues, bâtiments de pouvoir, marchés,
parcs…), puis différentes sortes de villes (médiévales, industrielles,
nouvelles, bidonvilles, futuristes, imaginaires…). L'intention de
mettre de l'ordre est louable, mais finalement, l'inventaire déborde
la volonté de le canaliser.
Chaque double page est organisée de la même manière : un paragraphe d'ensemble sur l'idée présentée, et quatre ou cinq exemples chacun accompagné d'un paragraphe de description, l'exemple sur la page de gauche étant représenté en photo (sous le paragraphe d'ensemble), ceux de la page de droite étant des dessins en noir et blanc (réalisés, je suppose, par l'auteur, puisqu'il n'y a pas de nom d'illustrateur). Les généralités ne sont souvent pas très passionnantes, mais le choix d'exemples, lui, l'est, et bien souvent je me suis jeté sur Wikipédia pour en savoir plus ou sur Google Images pour avoir d'autres images (du coup, d'ailleurs, j'ai mis énormément de temps à finir ce livre). Et j'ai appris l'existence de toutes sortes d'endroits dont je ne soupçonnais rien, comme Palmanova en Italie, Sun City en Arizona, le district Songjiang de Shanghai (et sa très bizarre fausse ville anglaise), ou Masdar City à Abou Dabi, pour ne citer que quelques uns. Ou encore le Teatro Olimpico, même si le rapport avec les villes n'est pas immédiat.
Globalement, j'ai bien aimé, et je recommande pour ceux qui aiment les villes.
Dans la série, j'ai commencé à lire The Language of Cities de Deyan Sudjic. J'en reparlerai peut-être une autre fois.