Je suis allé voir le film Habemus papam de Nanni Moretti, l'histoire d'un pape nouvellement élu et récalcitrant, et j'en ressors avec une impression partagée. Dans l'ensemble j'ai bien aimé l'ambiance de cette comédie rafraîchissante et assez attendrissante. Le collège des cardinaux est présenté comme une bande de vieillards un peu enfantins et finalement bien sympathiques, et le personnage joué par le réalisateur (un psychanalyste) est vraiment excellent. La scène où le pape croise des gardes suisses en exercice dans les jardins mérite aussi qu'on voie le film. En revanche, la chute m'a gravement déçu : on a eu l'impression que pour éviter à tout prix la fin que le spectateur attendait et voyait venir (cliquez ici pour dévoiler : je m'attendais à ce que l'acteur qui joue Konstantin Treplëv dans La Mouette déclare forfait juste au moment de monter sur scène de la même façon que Melville (le pape) l'a fait avait d'être présenté à la foule, que le pape le remplace in extremis, que jouer ce rôle lui donne le courage de revenir de lui-même au Vatican, et qu'il fasse un discours fort drôle dans lequel la troupe d'acteurs l'aurait reconnu, et qui aurait finalement donné raison à la bonne humeur du collège des cardinaux), le réalisateur a choisi un dénouement différent, plus grave, peut-être plus tchékhovien mais à mon avis en décalage avec le reste du film. Au final, je ne sais pas si je dois recommander.