David Madore's WebLog: Je déteste la sécurité-par-le-papier

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(dimanche)

Je déteste la sécurité-par-le-papier

Je viens de passer une partie substantielle de l'après-midi, chez mes parents, à scaner 134 bulletins de salaire (correspondant à 7 ans de salaire, de l'été 1996 à l'été 2003 : ne cherchez pas pourquoi 134≠7×12, parce que c'est plus compliqué que ça) afin d'en garder une copie informatique (au format DjVu) et ainsi de me prémunir contre leur éventuelle perte. Je compte prochainement faire la même chose avec ceux qui restent (et qui sont, eux, chez moi), enfin, si je réussis à retrouver où ont pu se fourrer les bulletins de décembre 2003 à mai 2004.

Je hais ce système archaïque qui veut que (1) on doive conserver ad vitam æternam les bulletins en question, afin de pouvoir éventuellement en produire des photocopies (j'espère qu'un bulletin scané et réimprimé fait office de photocopie, mais il faut se méfier, la connerie des gens qui inventent les règles de la paperasse n'a aucune limite), que (2) on ne puisse pas choisir de recevoir aussi une version PDF des documents en question, pour éviter l'étape de scan (ou de photocopie) et que (3) on s'imagine qu'il y a quelque chose de vaguement authentique dans ces bouts de papier (c'est probablement la raison qui explique le (2) : les gens se disent que le PDF serait trop facile à falsifier, ha, ha, ha, comme si le papier l'était moins).

De façon générale, la paperasse a le don de m'exaspérer au plus haut point, surtout la paperasse qui consiste à faire faire à quelqu'un d'autre du secrétariat qu'il n'est ni qualifié ni payé pour faire (ou parfois à servir de tube de communication entre deux institutions qui n'ont pas envie de se parler directement et vous demandent de faire le messager). Mais exiger de quelqu'un qu'il conserve dans toutes circonstances un document quelconque, c'est se moquer du monde, et c'est surtout oublier qu'existent le vol, l'incendie, l'inondation et toutes sortes d'autres choses qui ne devraient pas pouvoir priver quelqu'un de son droit à exister (ou au travail, à la retraite ou je ne sais quoi encore). Ah, le plus drôle, ce sont encore les compagnies d'assurance qui remboursent les dommages de ces différents sinistres sur présentation des factures, ce qui laisse en blanc la question de savoir ce qu'on fait quand la facture a subi le même sort que l'objet sinistré.

Une connaissance s'était vu voler tous les documents qu'il avait chez lui (du livret de famille aux diplômes en passant par les factures et les copies d'actes notariés) et avait été victime du chantage que ces documents seraient détruits s'il ne fournissait pas son code de carte bancaire (laquelle carte avait aussi été volée, bien sûr). La suite n'est pas très intéressante (il se trouve qu'il avait récupéré ses documents par chance dans une poubelle), mais il y a une morale à cette histoire — je ne suis pas sûr de ce que c'est mais je suis sûr que ça me donne le droit de râler.

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