Ceci
est tombé hier. (Il y a eu un certain retard, d'ailleurs, entre le
moment où le jury à cesser de magouiller débattre et le
moment où la liste a été affichée, parce que le classement commence
par un 1bis
[#] et
qu'il a été difficile de faire comprendre ça, par exemple, à un
ordinateur têtu.) L'affichage des résultats n'a plus la solennité[#2] qu'il devait avoir il y a vingt
ans : pour le concours lettres, la liste est encore proclamée dans la
cour d'honneur de l'École, mais pour les concours sciences ce n'est
pas (plus, je suppose) le cas depuis longtemps. Et de moins en moins
de gens viennent voir les résultats affichés rue d'Ulm puisque, de
toute façon, ils sont sur Internet dans les minutes qui suivent. Du
coup, le goûter que nous organisons suite à la parution des résultats,
pour encourager[#3] les admis à
venir chez nous (et pas, par exemple, à Palaiseau) et pour consoler
les admissibles non admis (en leur rappeler qu'ils peuvent, par
exemple, candidater à la FIMFA,
anciennement appelé magistère), sert surtout des élèves des grands
lycées parisiens (par exemple ceux portant des noms de grands rois de
France (je ne vise personne…)).
Malgré tout, on a eu quelques jolies scènes, comme un candidat admis qui vient voir les résultats avec sa copine et qui pleure de joie dans ses bras en voyant son nom sur la liste. C'est le genre de choses qui font que je suis content d'enseigner où j'enseigne.
[#] Les règles du
concours sont que les non-fonctionnarisables (c'est-à-dire les
étrangers hors Union européenne) sont classés en surnombre,
i.e., on classe normalement les fonctionnarisables, et les autres sont
indiqués en bis (ou, je suppose, ter, quater,
quinquies etc., s'il y en a plusieurs, mais ça ne semble jamais
arriver) au-dessous de celui après lequel ils tombent. Du coup, si
celui qui arrive premier est non-fonctionnarisable, il devrait,
logiquement, être indiqué 0bis
(l'indication
1bis
voudrait dire qu'il arrive après le premier
fonctionnarisable) ; sauf que le jury n'a apparemment pas le droit de
classer quelqu'un 0
(fût-ce avec l'indication bis
après) et a donc dû le mettre 1bis
… mais quand
même dans l'ordre du classement. (Le Club Contexte vous félicite si
vous avez suivi.) Personnellement, si 0bis
n'est
vraiment pas possible, j'aurais mis quelque chose comme
1semel
. On se demande, d'ailleurs, ce qui se passerait
si un autre non-fonctionnarisables était aussi arrivé immédiatement
après le numéro 1 : aurait-on eu l'ordre 1bis, 1,
1ter
? À part ça, je ne sais pas si la règle d'admission
pour les non-fonctionnarisables est d'arriver avant le dernier
fonctionnarisable admis ou avant le premier recalé.
[#2] La photo vers laquelle je fais un lien (et que j'aime décidément beaucoup) est parue dans le Monde de l'Éducation et a été prise lors du concours '94 des ENS. Dans les commentaires de cette entrée, quelqu'un avait d'ailleurs identifiée la personne en question.
[#3] L'examinateur de l'oral de mathématiques spécifique à Ulm s'avère d'ailleurs très bon orateur quand il s'agit d'expliquer les attraits de notre École. Mais bon, l'informatisation du système de classement fait que maintenant les élèves ont quelque chose comme deux jours pour se décider entre les Écoles où ils sont admis ! Étant donné qu'avant les résultats ils étaient surtout concentrés sur les concours eux-mêmes, je trouve que c'est un peu absurde de leur donner si peu de temps pour une décision qui, si elle ne conditionne pas toute leur vie, aura tout de même énormément d'importance.