Kanayama laisse enfin ses doigts former la trente-deuxième sphère. Celle-ci est identique à la première et pourtant si différente : après les motifs compliqués, les arabesques entrelacées, les symétries savantes des précédentes, elle paraît à la fois simple et riche. Des paillettes mordorées, flottant dans une mer bleu sombre, translucide, attirent le regard qui glisse sur l'opalescence à peine discernable du bord : spectacle apaisant, où aucun point saillant n'accroche à la vue. L'artiste place cette dernière création à côté des autres, point final de la série dont l'équilibre parfait est enfin révélé. À côté de moi, un autre spectateur sourit comme soulagé. Le nom de l'œuvre est alors révélé :
— Jean-Sébastien Bach, les Variations Goldberg.
Voilà, c'était ma petite contribution à la fête du jour.