Je viens de voir ハウルの動く城 (Le Château ambulant) et j'en ressors tout à fait emballé. Tout à fait dans le genre de 千と千尋の神隠し (Le Voyage de Chihiro) que j'avais déjà beaucoup aimé, mais encore plus réussi à mon avis (le graphisme est encore plus beau — à la seule exception du château éponyme, que je trouve un peu décevant — et l'histoire est encore plus belle et plus émouvante à mes yeux). Je ne veux pas gâcher les surprises, donc je ne dirai pas grand-chose sur l'intrigue.
Ce que je trouve vraiment merveilleux avec Miyazaki (pour autant que je puisse juger, du moins, d'après les trois films de lui que j'ai vus), c'est avec quelle force la féérie de ses histoires s'impose au spectateur. Car il faut bien admettre qu'elles partent dans ce qu'on pourrait qualifier de délire complet et totalement dénué de construction : et c'est le genre de choses qui, normalement, m'insupporte rapidement — j'aime que les personnages d'une histoire aient des motivations assez précises et qu'ils agissent selon ces motivations, j'aime avoir l'impression que le scénariste sait où son histoire va aboutir et qu'il la construise en fonction de ça, j'aime qu'on noue des intrigues pour les dénouer proprement, j'aime quand on ne change pas d'idée toutes les trois scènes, j'aime quand le Grand Méchant ne cesse pas sans raison d'être Grand Méchant (sauf après un coup de théâtre bien mené ou après une évolution psychologique plausible), et ainsi de suite — bref, Miyazaki fait tout ce qui devrait m'être horripilant, et pourtant, la puissance poétique de son style est telle que je lui pardonne, mieux, je n'aime que d'autant mieux. Bien que sa conception de la magie n'ait pas la solennité de ma façon de l'imaginer, il remplit assez bien mon manque à ce sujet. J'aime aussi la beauté de ses paysages, les moments d'une très grande sérénité qu'il sait nous ménager. Et j'aime ses personnages, à la fois drôles et attachants.
Bref, allez voir ce film !
PS : Je me rends compte seulement maintenant que
le personnage appelé ハウル
(Hauru
),
le propriétaire du château dont il est question, est censé être
nommé… après le mot anglais Howl
(c'est sûr que
transcrire un mot en japonais a tendance à le déformer beaucoup !).
Fait qui a apparemment échappé à ceux qui ont écrit les sous-titres
français.