Léonard et Frédéric ne se connaissaient pas. Il y eut un déclic, semblable à l'impression qu'on peut avoir en regardant une image pendant longtemps avant de se rendre compte soudainement qu'on la voyait dans le mauvais sens, ou que ce qu'on prenait pour un creux était en fait un relief et que toute la perspective était inversée. De fait, toute la perspective était inversée. Léonard et Frédéric ne pouvaient pas se connaître. Étrange comme une observation aussi simple, aussi évidente, pouvait conduire à tout interpréter différemment, à tout remettre en question.
Sinéad sourit. Tout tombait sous le sens. Si elle eût été détective, si elle eût enquêté sur un crime, elle eût maintenant connu le nom du coupable. Mais la beauté de la chose était qu'il n'y avait ici, justement, aucune malice, aucune malveillance : tout pouvait (tout devait !) s'expliquer sans cela. Au pire un faux pas bien maladroit et aux conséquences inattendues. Chacun d'une myriade de faits épars s'expliquait maintenant : la lettre que Frédéric avait reçue aussi bien que la visite du vieux professeur.
Enfin, Sinéad avait trouvé la clé de sa tranquillité. Elle décrocha le téléphone et composa le numéro qu'elle avait si souvent renoncé à appeler.
Hum ! Je n'en suis vraiment pas content, de celui-là. Je le laisse néanmoins en l'état, parce qu'il contient (et servira peut-être à propager) un mème ou deux qui me plaisent bien. Mais j'aurais aimé réussir à rendre un peu cette sensation de déclic où tout semble se mettre en place, et la sensation heureuse que cela procure.