La porte se ferme. Je sais immédiatement que je ne suis pas seul.
— Il y a quelqu'un ?
La voix qui me répond de l'obscurité est douce. Hypnotique.
— Bonsoir, David. J'attendais ce moment depuis longtemps.
— Qui êtes-vous ?
— Je crois que tu le sais très bien. Je suis le visiteur du soir.
— Devrais-je avoir peur ?
— La peur est la fille de l'espoir et de l'ignorance. Tu as répudié l'un et chassé l'autre. Non, tu n'auras pas peur. Pas cette fois-ci. Car tu es résigné à ton destin.
La voix s'approche, et vient dans la lumière. Je détourne la tête : je n'ai pas peur, il a raison à ce sujet, mais je n'ai pas pour autant la force ou l'audace de le dévisager.
— Regarde-moi, David. Il le faut. Je t'aime fort, tu sais ?
Je ferme les yeux. Je sens son souffle. Je sens sa main sur ma nuque. Je ferme les yeux encore plus fort. Je me prépare à l'inévitable.