David Madore's WebLog: Péripéties médicales avec une Klebsiella

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(vendredi)

Péripéties médicales avec une Klebsiella

Acte I

Mercredi matin il y a neuf jours (le 2008-08-27, donc), alors que j'étais de passage chez mes parents à Orsay, je me suis réveillé tôt avec un mal au ventre, qui n'a cessé d'empirer, évoluant vers une sensation de brûlure à l'estomac, accompagnée de nausées, puis de vomissements (si ce n'est que je n'avais pas grand-chose à vomir). J'ai passé la journée, une bouillotte sur le ventre, à me shooter au paracétamol. Le soir j'ai cru que j'allais un peu mieux et j'ai pris un léger bouillon et un fruit, mais mon état s'est de nouveau détériorié, mes vomissements se sont intensifiés, j'ai fait de la fièvre (38.6°C malgré le paracétamol) avec des frissons, et j'ai eu un énorme mal de tête (comme l'impression que ma tête était une grosse cloche et que mon pouls donnait des coups dedans à 100 battements par minute).

Je suis tout sauf héroïque face à la douleur (on le sait déjà), donc j'ai persuadé mon père de me conduire — vers 2h du matin le 28 — aux urgences de l'hôpital d'Orsay (je voulais initialement appeler SOS médecins, mais apparemment ça n'existe pas aussi loin qu'Orsay). Là j'ai été très bien reçu par une infirmière et un externe pas trop débordés et très gentils, on m'a mis sous perfusion pour me réhydrater et m'injecter du Primpéran et plus de paracétamol (et encore autre chose que j'oublie) et on a lancé quelques analyses. Les premiers résultats étaient normaux et je me sentais mieux, donc on m'a fait sortir vers 4h30 et je suis rentré chez moi avec une ordonnance symptomatique (sans antibiotiques, car a priori il se semblait agir d'une gastro-entérite virale). J'ai passé encore une journée peu agréable jeudi, et j'ai pu manger un peu le soir ; vendredi j'étais toujours un peu barbouillé, mais rapidement je me suis estimé guéri (et je suis rentré chez moi à Paris).

Acte II

Lundi 1er dans l'après-midi (alors que j'allais désormais parfaitement bien, et c'est toujours le cas) je reçois un coup de fil du service des urgences d'Orsay où je m'étais présenté, m'avertissant qu'une des hémocultures qu'on m'avait faites (c'est-à-dire des prélèvements sanguins qu'on met en culture pour détecter des bactéries) était retournée positive : on m'a trouvé une bactérie du genre Klebsiella dans le sang. (Enfin, je donne le nom, mais pour réussir à décoder ce que j'ai entendu par téléphone, il m'a fallu du temps à Googlifier des choses comme clef de ciel.) On me demande donc de revenir à l'hôpital pour analyses complémentaires — et éventuellement pour être mis sous antibiotiques. J'explique que je vais bien et que je n'ai pas vraiment envie de revenir à Orsay pour ça : on me suggère alors de me présenter aux urgences de l'hôpital le plus proche de chez moi, auquel ils faxeront le dossier.

Les urgences de la Pitié, vers 18h, si on n'est pas in articulo mortis, ça doit vouloir dire trois heures d'attente au bas mot avant d'avoir la moindre chance de voir un médecin. Je me suis donc dit que, pour épargner mon temps comme celui du personnel, je pourrais y revenir à une heure plus creuse : je m'y suis donc pointé à 3h du matin (le mardi 2 septembre, si vous suivez bien), et effectivement il n'y avait plus personne. Là, on m'a fait savoir, en gros, que je n'avais rien à y faire : que mon cas n'était pas urgent puisque visiblement je n'étais pas malade, qu'on ne pouvait rien pour moi sans les résultats des analyses, que ce n'était pas à eux de demander celles-ci à l'hôpital d'Orsay et que d'ailleurs à 3h du matin ce serait impossible (j'ai rétorqué que c'était un service d'urgences et qu'il tournait 24h/24h, labo compris, mais on ne m'a pas écouté), bref, que je n'avais pas à être là. J'ai répondu que, d'accord, j'étais désolé de faire perdre du temps à tout le monde parce qu'on m'avait expressément recommandé d'aller aux urgences de l'hôpital le plus proche, et que je voulais bien, moi, me présenter en médecine de ville ou bien à un autre service de l'hôpital, juste qu'on me dise quoi faire. On m'a alors renvoyé sur le service des maladies infectieuses (…parasitaires, tropicales et de santé publique), service du professeur Bricaire, dans le même hôpital.

Le lendemain (enfin, toujours le mardi 2), j'ai pris rendez-vous auprès du service en question : le plus tôt possible étant le vendredi 5 au matin — soit. Je demande le numéro de fax du service, qui fut apparemment difficile à retrouver, mais que j'ai obtenu. J'ai ensuite appelé l'hôpital d'Orsay pour leur demander d'envoyer les résultats des analyses au service des maladies infectieuses de la Pitié, à l'attention du médecin dont on m'avait donné le nom pour le rendez-vous.

Acte III

Ce matin j'arrive au rendez-vous (pile à l'heure) et voilà, évidemment, que personne n'a entendu parler de moi au service des maladies infectieuses. J'imagine que ce qui s'est passé est que la difficulté à trouver le numéro de fax a fait oublier le rendez-vous lui-même à la personne qui devait l'inscrire dans les registres, ou quelque chose comme ça. J'offre comme indice de ma bonne foi le fait que je connaisse le nom du médecin qui devait me recevoir. On finit par ajouter mon nom sur les listes et par me faire patienter. Heureusement, les fax de l'hôpital d'Orsay, eux, étaient bien arrivés.

Le médecin que j'ai enfin pu voir, et à laquelle j'ai fait subir le récit de mes aventures jusqu'à présent, m'a concédé que c'était une drôle d'histoire. D'après elle, normalement, une infection bactérienne de ce genre ne se guérit pas toute seule, donc il est bizarre que j'aille bien. J'ai demandé si un faux positif était possible, mais elle ne semblait pas y croire. Et elle prétend que l'hôpital d'Orsay n'aurait pas dû me laisser sortir. Bref, elle m'a mis sous antibiotiques : comme j'ai déjà fait par le passé une allergie à l'amoxicilline, elle m'a prescrit de la ciprofloxacine (j'ai de la chance, d'après l'antibiogramme réalisé à Orsay, la bactérie est sensible à tous les antibiotiques testés), à des doses néanmoins diminuées puisque je n'ai pas de symptômes. Et je dois reprendre rendez-vous une fois le traitement fini pour faire des nouvelles analyses (y compris pour contrôler la glycémie, qui était apparemment trop élevée dans les premières analyses, même si je n'étais pas vraiment à jeun), puis une troisième fois pour l'analyse des résultats.

À suivre, donc…

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