David Madore's WebLog: Quelques râleries et quelques idées

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(samedi)

Quelques râleries et quelques idées

Tout à fait en vrac :

☛ J'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi quand on va dans un minable MacDo on a droit au Wifi gratuit illimité (pour le prix d'un quelconque MacChose, donc autour de 2€) alors que dans un aéroport, auquel on a payé quand même significativement plus qu'un Big Mac, non. Quelqu'un peut m'expliquer ça ? Je suis le seul à trouver que c'est puant de mesquinerie de la part des aéroports ? (J'aurais pu penser que c'était une radinerie française, mais, non, à Montréal et Toronto c'est pareil.) Remarquez que tous les gens passant à proximité du MacDo peuvent profiter du Wifi de celui-ci, alors que pour l'aéroport il est quand même plus rare de passer par là par hasard (celui qui veut faire le voyage jusque loin à l'extérieur de la ville juste pour le Wifi, quelque part, il mérite qu'on le lui donne). Ce n'est pas de payer qui me gêne (je veux dire, s'il fallait augmenter epsilonesquement la taxe d'aéroport pour avoir le Wifi gratuit partout, je trouverais ça normal), mais payer à la minute et devoir donner un numéro de carte bancaire, c'est vraiment plus que pénible.

☛ Au chapitre des prix des communications : de Montréal j'ai voulu appeler mon copain — qui a un téléphone mobile à Toronto — pour lui dire que j'étais bien arrivé. Je mets un quarter (25¢) dans une cabine téléphonique publique, je compose le numéro, et elle me dit que je devrai rajouter… 3.65$ pour une communication de 1 minute. Allô ‽‽‽ 3.80$ pour une minute ‽ Je paie largement moins cher pour l'appeler de France ! Personne n'a été capable de m'expliquer ce tarif délirant. (Je crois que les tarifs des communications sont en train de suivre le même chemin que ceux des vols d'avion, c'est-à-dire le chemin de l'incompréhensibilité la plus totale.)

☛ Mon appareil photo numérique a une notion de fuseau horaire : quand je suis parti il m'a suffi de lui dire que j'allais à Toronto (et que c'était l'heure d'été là-bas aussi — il est normal qu'il ne sache pas les règles pour ça vu qu'elles changent tout le temps) et il était à la bonne heure. C'est une très bonne chose. Hélas, il ne semble pas enregistrer cette information dans les photos qu'on prend ! (Par exemple, dans les données Exif, il y a une heure indiquée, mais les imbéciles qui ont écrit cette norme n'ont pas jugé bon de prévoir de mention de fuseau horaire, ni même, d'ailleurs, de préciser clairement si le temps indiqué doit être le temps universel ou l'heure locale.) Or moi j'ai envie que mes photos soient toujours triées chronologiquement (ce qui implique de leur associer le temps universel de prise, puisque j'ai pu prendre des photos dans l'avion avant et après avoir changé le fuseau donc l'heure locale fera un saut brutal en arrière), mais que l'heure montrée par un logiciel quelconque d'affichage soit l'heure locale (+ indication explicite du fuseau, d'ailleurs) parce que si une photo a été prise à 22:00−0400 à Toronto j'ai envie de voir affiché 22:00−0400 et certainement pas 04:00+0200 sous prétexte que je la regarde en France. Combien de temps faudra-t-il avant que les gens comprennent qu'une indication de temps doit toujours[#] comprendre une heure et un fuseau horaire ?

D'ailleurs, je m'étonne que les appareils photos ne soient pas plus couramment équippés d'un récepteur GPS pour pouvoir plus facilement enregistrer le temps universel (au moins Exif prévoit-il un champ GPSTimeStamp pour l'heure GPS !), et évidemment la position des photos ⇒ on pourrait les localiser automatiquement sur des sites comme Panoramio et naviguer dans ses propres photos par espace aussi bien que par temps.

[#] Bon, en fait, il faut prévoir plusieurs cas : soit on a une heure locale et une indication de fuseau (ou, de façon équivalente, un temps universel et une indication de fuseau), soit on a un temps universel mais pas de fuseau naturellement associé (par exemple, pour un phénomène astronomique), soit dans de rares cas on a uniquement l'heure locale sans connaître le fuseau ou sans que le fuseau ait vraiment de sens. Le dernier cas pose évidemment problème pour trier par ordre chronologique, le mieux étant sans doute de considérer artificiellement pour les besoins du tri que c'est dans le fuseau local courant.


Un peu d'élection présidentielle française, maintenant :

☛ Mes pronostics de victoire soufflés par mon pipotron intégré (je ne parle pas de souhaits, hein, uniquement de pronostics) : je 69% de chances à Nicolas Sarkozy, 22% à Ségolène Royal, 9% à François Bayrou. Largement moins de 1% à n'importe quel autre candidat. Ce n'est pas trop loin de la cote que donnent les bookmakers anglais (et ils sont normalement un bien meilleur indicateur que n'importe quel sondage : surprenant que les journalistes français ne s'en soient pas encore rendu compte). Je maintiens ma prévision de cohabitation possible même si j'en diminue la probabilité vu que le PS fait apparemment tout ce qu'il peut pour s'assurer de perdre les législatives s'il perd la présidentielle (et à force d'essayer très fort, il va finir par y arriver, c'est sûr : leur intérêt naturel était de minimiser l'importance de la présidentielle et de répéter le mot législatives aux électeurs, et il a fait exactement le contraire).

☛ On ne dira jamais assez les aberrations causées par le mode de scrutin (majoritaire à deux tours). La seule chose qui va compter vraiment, demain, c'est qui arrive deuxième. Avec pour conséquence que si les partisans de Ségolène Royal, respectivement François Bayrou, ont intérêt à voter pour Ségolène Royal, respectivement François Bayrou, ceux qui veulent voir Nicolas Sarkozy avoir le plus de chances de triompher doivent naturellement voter pour… Ségolène Royal ou Jean-Marie Le Pen ! (Puisque Sarkozy sera de toute façon au second tour, ce qui importe pour eux est de lui donner un adversaire qu'il a le plus de chance d'arriver à battre : donc soit renforcer Ségolène Royal si François Bayrou est une menace, soit renforcer Jean-Marie Le Pen si c'est Royal qui est une menace. Enfin, tout ça à condition que cette stratégie ne soit pas trop répandue : la stratégie que tous les partisans de Sarkozy devraient appliquer c'est de voter pour ce dernier avec une probabilité de 85% environ et pour Le Pen avec une probabilité de 15% environ, ce qui garantirait à peu près à coup sûr d'éviter que Bayrou soit au second tour.) Je ne sais pas si les électeurs sont trop peu calculateurs pour concevoir ce genre de tactique ou s'ils ont la candeur de penser que le vote a une portée symbolique et qu'ils refusent de donner leur voix à un candidat qu'ils détestent juste pour maximiser les chances de celui qu'ils préfèrent : sans doute un peu des deux. En tout cas, aucun homme politique n'aurait le courage d'expliciter ce genre de tactique : c'est peut-être à leur honneur, mais ça signifie qu'on s'interdit aussi le débat sur les inconvénients du système électoral appliqué.

Pour ma part, j'essaie de voter de façon complètement calculatrice et totalement dénuée d'idéalisme ou de symbolisme (c'est-à-dire que j'essaie d'évaluer froidement, avec toutes les données que j'ai à ma disposition, l'espérance d'amélioration, pour ma définition du bien, apportée par chaque vote en tenant compte uniquement des conséquences qu'il aura, pas d'un idéal que j'aurais).

☛ Il y a tellement de gens qui disent qu'ils n'aiment aucun candidat et qu'ils ont de la répugnance à choisir le moins pire (alors qu'ils verraient bien, disent-ils, qui serait le pire) que j'ai envie de proposer, pour montrer un peu le ridicule de la chose, de faire une élection présidentielle à l'envers. Autrement dit, on vote pour le candidat qu'on aime le moins, les deux qui ont le moins de voix passent au second tour et de nouveau on vote pour celui qu'on aime le moins et c'est celui qui a le moins de voix qui est élu. C'est tout à fait dans l'air du temps : voter pour le candidat qu'on veut éliminer, tout ça tout ça. Et ce serait complètement grotesque, c'est sûr, mais certainement amusant.

☛ J'aurais aimé regarder tous les spots de campagne parce que j'aime bien regarder la façon dont les hommes politiques font leur communication (et je trouve même qu'ils dégagent parfois une poésie intéressante). Il semble que ces spots soient , mais je ne suis pas sûr que la liste soit complètement totalement et absolument exhaustive. Malheureusement c'est un peu long. À défaut j'aurais aimé trouver un site un tant soit peu officiel qui les recense tous avec leur durée et la transcription du texte. Apparemment ça n'existe pas. Pire encore, les spots ont semble-t-il été retirés du site de France Télévisions sous prétexte que la campagne officielle est fermée : c'est ahurissant d'être abruti à ce point.


☛ Aucun rapport avec le schmilblick : que se passe-t-il si quelqu'un porte plainte contre l'Église catholique romaine pour discrimination à l'embauche parce qu'elle refuse d'ordonner les femmes ?

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