David Madore's WebLog: Fragment littéraire gratuit #99 (Œdipe et le Sphinx)

[Index of all entries / Index de toutes les entréesLatest entries / Dernières entréesXML (RSS 1.0) • Recent comments / Commentaires récents]

↓Entry #1399 [older| permalink|newer] / ↓Entrée #1399 [précédente| permalien|suivante] ↓

(dimanche)

Fragment littéraire gratuit #99 (Œdipe et le Sphinx)

Ἰοὺ ἰού· τὰ πάντʼ ἂν ἐξήκοι σαφῆ.

(Sophocle, Œdipe roi)

Lorsque tu reprends connaissance, c'est dans un lit d'hôpital, aux Quinze-Vingts. Les médecins expliquent que ton œil gauche peut encore, avec un peu de chance, être sauvé. Ces jours passés dans l'obscurité sont l'occasion de faire la lumière sur le passé, et tu comprends enfin combien tu as été aveugle.

Obsédé par le mystère de ta naissance, tu as toi-même construit la machination dont tu es tombé victime : la prophétie à laquelle tu t'es obstiné à croire ne s'est réalisée parce que parce que tu en as tiré le fil. Dans ton combat avec Loïc. Dans ton amour pour Julie.

Le mythe d'Œdipe. Cette fascination absurde, qui t'a poussé à donner au projet le nom de Sphinx, a fourni à tes ennemis l'arme pour t'attaquer. Seul l'aveuglement provoqué par cette idée pouvait t'empêcher de prendre conscience de l'évidence : persuadé de lire dans l'histoire du roi de Thèbes ta propre vie, tu t'es entêté à t'imaginer que Loïc pouvait être ton père. Que Julie serait ta mère. Jusqu'à te mutiler dans un mouvement de folie. Jusqu'à livrer le secret du Sphinx.

Le secret du Sphinx

Il te reste une chance de le sauver : au moment même où on t'annonce que tu n'as pas perdu la vue, tu te rends compte que tu pourrais prendre les autres à leur propre piège.

↑Entry #1399 [older| permalink|newer] / ↑Entrée #1399 [précédente| permalien|suivante] ↑

[Index of all entries / Index de toutes les entréesLatest entries / Dernières entréesXML (RSS 1.0) • Recent comments / Commentaires récents]