Je passe après-demain matin mon audition à l'ENS Lyon. Ce sera la
dernière pour cette année. L'originalité de cette audition, c'est
notamment qu'il s'agit de la création d'une nouvelle équipe (algèbre /
théorie des nombres : domaines encore non représentés à Lyon ; c'est
une idée que je trouve excitante), donc il s'agit de « vendre » mon
domaine de recherche à des mathématiciens spécialistes, pour la
plupart, de tout autres branches : heureusement, j'ai un peu plus de
temps pour ça (15′–20′) que je n'en avais à Paris VI. Hélas, j'ai peur d'être
assez peu doué pour me « vendre » ; et c'est d'ailleurs un exercice
hautement périlleux : parmi les capacités qui me rendraient, je pense
éventuellement désirable pour la création d'une nouvelle équipe
d'algébristes, il y a le fait que je connais beaucoup de gens
(typiquement normaliens) un peu ou beaucoup plus jeunes que moi, dans
des domaines voisins du mien ou plus éloignés, et que je m'intéresse
aussi à ce que font les matheux dans les branches plus lointains, que
j'arrive à tenir des conversations scientifiquement intéressantes avec
eux : mais tout ça, c'est à peu près impossible à faire ressortir dans
ce genre d'exposé (si je dis j'ai une grande culture
mathématique
, ça fait ridiculement prétentieux, par exemple). Et
bien sûr, tous les candidats auditionnés sont terriblement forts.
Bref, globalement, je ne dois pas trop compter sur ce poste (qui,
pourtant, me plairait énormément) ; mais ce serait absurde de ne pas
tenter quand même de le décrocher.
Je voyage demain, donc (mes transparents et mon pointeur laser sont prêts, mon exposé a été répété, et maman Mouton m'accueille pour la nuit de lundi à mardi — où je vais sûrement bien peu dormir à cause du stress).