Je n'ai pas été élu, finalement :
j'ai recueilli 23 voix (oui, le taux de participation est minable) et
mon adversaire (un maître de conf' au département de physique), 33.
Ça me déçoit beaucoup, parce que je pense vraiment que j'aurais pu y
faire du bon boulot : là, on est repartis pour avoir un représentant
totalement inexistant comme ça a toujours été le cas. (Bon, je peux
essayer de prétendre que c'est parce que le département de maths
— notoirement connu comme une bande d'irréductibles
Gaulois
— n'est vraiment pas apprécié des autres
départements scientifiques à l'École.)
D'autre part, on se rend compte aujourd'hui que personne ne sait exactement quelles sont les conditions (de diplôme) nécessaires pour avoir le droit de se présenter à l'Agrégation. Autrefois, c'était simple : avoir une maîtrise. Maintenant, avec la réforme LMD, plus personne ne sait ce que c'est qu'une maîtrise et elles tendent à ne plus être délivrées : les 1ères années de master (qui en tiennent vaguement lieu) ne sont pas des vrais diplômes qui pourraient servir de critère d'inscription.
Notamment, le site du ministère vous sort un charabia juridico-administratif du genre (et ceci n'est qu'un extrait) :
attestation d'inscription sans réserve en cinquième année d'études postsecondaires pour la délivrance d'un diplôme national ou d'un diplôme délivré au nom de l'État, obtenue le cas échéant après une décision de validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels prise en application de l'article L613-5 du code de l'éducation,
(ça nous éclaire vachement, ça), l'article L613-5 du Code de l'éducation stipulant que
Les études, les expériences professionnelles, les acquis personnels peuvent être validés par un jury, dans des conditions définies par décret, en vue de l'accès aux différents niveaux de l'enseignement supérieur.
— ce qui est bien beau, mais je ne sais pas comment faire
pour trouver, sur Legifrance, tous les décrets
pris en application de l'article en question (la partie
réglementaire du Code de l'éducation se limitant, apparemment, aux
deux premiers livres sur six, donc le reste n'est pas codifié). Et
avec ça, personne n'est capable de dire, par exemple, si l'inscription
en 3e année du magistère de maths de l'ENS constitue une
inscription sans réserve en cinquième année d'études
postsecondaires pour la délivrance d'un diplôme national ou d'un
diplôme délivré au nom de l'Etat
blablabla.
Le résultat du charabia, c'est qu'un de nos agrégatifs risque de ne pas pouvoir passer le concours. Jusqu'à l'an dernier, ils se contentaient de contrôler a posteriori (au moment des oraux) le titre justifiant l'inscription ; cette année, apparemment, ils demandent de fournir les pièces justificatives (avec un délai ridiculemen court : quelque chose comme deux semaines) par courrier à l'avance. Gros souci.