Aujourd'hui je me suis enfin décidé à déposer ma candidature pour
les élections du Conseil d'administration de l'ENS (comme
délégué du collège des — tenez-vous bien — personnels
d'enseignement et de recherche non assimilés aux professeurs
d'Université, disciplines scientifiques). Je ne sais pas du tout
comment se passe ce genre d'élections : je soupçonne que le taux
d'abstention avoisine les 90%, mais je ne sais pas combien il y a de
candidats sur le poste (pour les représentants élèves le nombre de
candidats a tendance à être inférieur ou égal au nombre de postes, je
ne sais pas si c'est le cas là aussi), il est possible que ça soit
trusté par les syndicats (mais je ne pense pas) ou que ça soit le
concours de celui qui a le plus de copains (le problème étant qu'il
faut avoir des copains dans le bon collège électoral). Je
fais faire une petite campagne sur le thème de je connais bien
l'École
(ça c'est incontestable…) et je
vais au moins rendre compte fidèlement de ce qui passe en
CA
(parce que le délégué auquel je succéderais si je
suis élu, je ne peux pas dire qu'il se manifeste beaucoup).
Mon bureau est au quatrième étage (enfin, depuis la rue Rataud c'est même le sixième, et sur ces six étages il y en a deux qui sont très hauts donc c'est plutôt un septième en fait) ; normalement il y a un ascenseur qui devrait me permettre de monter presque jusqu'en haut (pas que je sois trop peu sportif pour monter six étages, mais quand je veux juste chercher un livre à la bibliothèque ça m'agace un peu de devoir escalader tout ça), mais il est en panne un jour sur deux. En fait, c'est assez impressionnant : il a fonctionné pendant des années et un jour il s'est mis à ne plus marcher (en gros, je retrouve l'ascenseur bloqué porte ouverte à un étage et qui ne veut ni monter ni descendre ni se laisser appeler d'un autre étage), puis après un ou deux mois comme ça (ça devait être vers décembre 2004), l'ascenseur est réparé et il fonctionne une un mois puis il retombe en panne, puis il est de nouveau réparé et il fonctionne cette fois une semaine ; là, quelqu'un doit se rendre compte qu'il faut une révision sérieuse, l'ascenseur reste en panne pendant des mois (mars à août, environ), on nous informe que le moteur de traction est hors service (sans blague), apparemment ils font de sérieux travaux dessus, et il est remis en service à la rentrée… sauf que le 22 octobre il est de nouveau en panne, et depuis ce moment-là il fonctionne en gros les jours impairs. Ce que je ne comprends vraiment pas, c'est comment leur réparation en profondeur de l'été a pu être à ce point mal faite qu'elle n'a rien résolu : s'ils ont changé le moteur pour rien, c'est vraiment malin…
En tout cas, aujourd'hui l'ascenseur marchait, mais je n'osais pas le prendre parce que j'ai trop peur de me retrouver bloqué dedans, avec toutes ces âneries.
Ah, et sinon, toujours pour aller dans mon bureau, je passe devant la cuisine d'un des internats de l'École, et chaque soir il s'en échappe des odeurs de nourriture tellement délicieuses que c'est décourageant. Sûrement un complot destiné à retarder le progrès des mathématiques. Faut dire que la cantine n'est pas fameuse. Et je ne peux pas vraiment passer ailleurs, parce qu'aller d'un point A à un point B dans cette École devient de plus en plus difficile : il y a des travaux de mise aux normes de sécurité dans tous les couloirs (et dans la journée ça fait un boucan invraisemblable).
En revanche, le nouveau bâtiment qui longe la rue Rataud, lui, il est quasiment fini (ce n'est plus qu'une question de jours, apparemment, pour les derniers fignolages). Nous avons d'ailleurs un projet de canular, qui consiste à baptiser à notre façon une des salles (l'amphithéâtre) du bâtiment : poser une plaque sur la porte et espérer que le nom s'imposera à la faveur de la confusion due au changement de direction (l'actuel directeur, Gabriel Ruget, n'a pas été reconduit, et c'est l'helléniste Monique Canto-Sperber qui le remplace).