Je zappais tranquillement entre les six chaînes de ma préhistorique télé pré-TNT (je la regarde très rarement), et je suis tombé sur (une rediffusion d')un reportage de Zone Interdite (M6) consacré au fantasme ultiiiiime de tous les pédés, les pompiers ; et pas n'importe quels pompiers, les élèves de l'école de recrutement des marins pompiers de Marseille. Rhâââââ (les scènes dans les vestiaires, où la caméra s'attarde longuement sur les beaux garçons musculeux en petite tenue, c'est pas possible, ils le font vraiment exprès)…
Bon, fantasme gay mis à part, le reportage n'était pas mauvais du tout, j'avais l'impression que la caméra a su les filmer avec beaucoup de naturel et sans voyeurisme (vestiaires exceptés, donc). Mais, dans ce corps d'élite, quelle sélection sévère ! où quasiment toutes les épreuves[#] sont éliminatoires. (En comparaison, la sélection pour devenir mathématicien, c'est de la gnognote, vraiment.) À peu près tout enfant normalement constitué a un jour rêvé qu'il serait pompier en grandissant, je trouve qu'il y a quelque chose de particulièrement touchant à voir ceux qui ont su conserver ce rêve et qui luttent pour y arriver alors qu'on n'est pas tendre avec eux. Et c'est sans doute le métier qui a la plus haute cote de sympathie auprès des Français en général.
Il se trouve aussi que l'héroïne du documentaire, la seule fille dans la promotion filmée, ressemble de tout point de vue (le physique, l'expression du visage, le ton de la voix, la manière de s'exprimer, et aussi la forme de motivation et de dévouement envers autrui qui peut pousser à devenir pompier) à une fille[#2] que je connais un peu. On prend parti pour elle quand on la sent devenir la tête de turc des garçons, et il y a un vrai suspens quand on se demande si elle ne va pas échouer si près du but.
Enfin voilà : j'ai peut-être raté ma vocation profonde, moi.
[#] Je suis content, je passe au moins sans trop de mal l'épreuve éliminatoire numéro zéro : j'arrive à aligner plus de vingt pompes, et j'arrive à rester plus de vingt-quatre secondes accroché bras pliés à une barre fixe. Mais bon, j'aurais été recalé à la suivante (je ne sais plus ce que c'était).
[#2] Lesbienne,
d'ailleurs. Je note ça avec amusement, parce que le métier de pompier
ce n'est peut-être pas que pour les garçons homos que c'est un
fantasme : une (autre) amie lesbienne me faisait un jour remarquer,
le pédé il rêve de coucher avec le pompier, la goudou elle rêve de
conduire le gros camion rutilant
. Hum…