Grâce à son
Génération Mitterrand, le président de la République française avait été réélu et entamait une nouvelle période de cohabitation — avec un Premier ministre socialiste cette fois. On se demandait qui, de Bush ou de Dukakis, succéderait à Reagan. Mikhaïl Gorbatchev parlait depéréstroïkaet deglastnost, et acceptait de lâcher l'Afghanistan. Il y avait deux Allemagnes et deux moitiés de Berlin. L'Iran et l'Iraq venaient à contrecœur de mettre un terme à un conflit où il n'y avait que des perdants. En Cisjordanie on entendait parler duHamaset de l'Intifada. Une femme allait peut-être accéder au pouvoir au Pakistan. La planète tournait les yeux vers la capitale sud-coréenne où un Canadien pulvérisait le record du 100 mètres, devenant magiquement Jamaïcain lorsqu'il était accusé de dopage. La Pyramide du Louvre était toute neuve. La Dernière Tentation du Christ faisait scandale et L'Ours suscitait l'étonnement. Est-ce que tu viens pour les vacances ? et Pourvu qu'elles soient douces étaient sur toutes les lèvres. Le petit F. C. entrait à l'École normale supérieure. Les filles qui naissaient cette année-là s'appelaient Élodie ou Laura. Le motInternetn'était connu que de rares spécialistes et leur servait à faire du FTP ; le Minitel se généralisait ; Mitterrand avait plaisanté à la télévision que le motbranchéétait dépassé et qu'on disait désormaiscâblé.
Diantre, l'exercice s'est révélé plus difficile que je le pensais, et me voilà plein d'admiration pour Hugo. J'aurais dû faire ça sérieusement et aller dépouiller des magazines de l'époque pour savoir ce qui « faisait » l'atmosphère. Tant pis.