Il y a des jours où je croirais presque à la providence. Je me disais qu'il serait bien que je voie des gens (que ce soit des nouvelles têtes ou des anciennes pas vues depuis longtemps) pour me changer un peu les idées. Et le hasard, donc, a apparemment entendu ma prière, parce qu'il m'a envoyé deux surprises plaisantes.
La première, c'est un mail que j'ai reçu d'une personne un peu
inattendue (je ne dis pas : inconnue
), et dont le contenu était
encore plus inattendu : je suis tombé de très haut, même, mais c'était
une chute en fait assez agréable. OK, ce que je dis là
est extrêmement vague (parce que je veux juste indiquer l'effet que ça
m'a fait, sans rien révéler de ce dont il est question : ce n'est pas
à moi qu'il appartient de le dire, ce sont les affaires d'un autre),
mais, en gros, mettons que j'avais émis une idée en plaisantant et que
sans m'en douter j'ai visé complètement juste (ce qui veut dire que
j'ai mis les pieds en plein dans le plat, cependant ce n'est pas
forcément si mauvais que ça). En tout cas, j'ai appris une chose qui
m'a fait plaisir (et qui va peut-être me permettre, incidemment, de
faire un petit peu de Bien). Bon, là le lecteur est normalement
complètement confused, alors assez dit.
La deuxième surprise, c'est que j'ai croisé Ludmilla, que je
n'avais pas vue depuis une éternité.
Elle ne suit normalement pas mon blog (honte sur elle, elle préfère
lire le site du Monde pour tout savoir
du monde), donc nous n'avons pas eu trop du temps de prendre un café
et le dîner ensemble pour nous mettre au courant de la vie, l'univers
et tout le reste. De toute façon, je suis incapable de cacher quoi
que ce soit à Ludmilla (vraiment rien : devinez qui
a pris la photo…) : si jamais j'essaie d'éviter un sujet, elle
va le sentir et dans la minute qui suit me poser précisément
la question que je voulais contourner — c'est pour ça que je
l'adore, et que je l'appelle affectueusement l'Inquisition
espagnole
. (Enfin, là j'ai réussi à ne pas évoquer ce à quoi
je fais allusion dans le paragraphe précédent, mais c'est sans doute
parce que ça ne m'aurait pas trop dérangé d'en parler.) Mais
apparemment je ne dois pas être le seul auquel Ludmilla extorque des
informations, parce qu'elle m'a raconté plein de choses sur diverses
connaissances communes (pas exactement des secrets, pas exactement des
ragots, et on ne pourrait pas vraiment la taxer d'indiscrétion) qui
m'ont beaucoup intéressé, ne serait-ce que parce qu'elle m'a montré du
doigt certaines évidences qui m'avaient échappé (et beaucoup de
mystères s'éclairent quand on remarque ce qui va bien).
Qu'est-ce que je tire de tout ça ? Que les gens sont vraiment fantastiques, et que je les adore (vous avez compris, gens ? je vous adore), parce qu'ils sont si riches et si compliqués. Allez, pour le plaisir, je cite de nouveau Gandalf :
‘My dear Frodo!’ exclaimed Gandalf. ‘Hobbits
really are amazing creatures, as I have said before. You can learn
all that there is to know about their ways in a month, and yet after a
hundred years they can still surprise you at a pinch. I hardly
expected to get such an answer, not even from you.’