Les travaux dirigés de mon enseignement de projet professionel sont terminés, j'en suis à lire les dossiers de synthèse des étudiants (j'en ai douze à noter). Des dossiers, donc, où ils résument un semestre de travail de recherche de documentation sur un métier de leur choix, et tentent de le présenter de manière synthétique et, si possible, intéressante.
La diversité est étonnante. Certains ont manifestement décidé
qu'ils s'en foutaient, et ils ont pondu trois-quatre pages pleines de
vide où ils ne disent rien du tout (le métier de frobnicateur est
un métier d'avenir… nous avons obtenus des documents sur le
métier de frobnicateur en nous adressant à… nous avons
également interviewé M. Foobar, chef du département de frobnication de
la société ACME, qui nous a beaucoup appris sur le
métier de frobnicateur… en conclusion, ce travail m'a beaucoup
aidé à me faire une idée sur le métier de frobnicateur, mais
finalement je ne sais pas si c'est ce que je veux faire
), assortis
d'annexes où ils ont bêtement photocopié tout ce qui leur passait sous
la main contenant le nom du métier et un compte-rendu d'interview où
il ne s'est strictement rien dit. D'autres se sont donné un mal fou.
J'en ai un qui a fait un dossier sur le métier de dessinateur de BD dont la présentation est absolument
remarquable, c'est un vrai plaisir à regarder (bon, ensuite, le
contenu n'est pas exceptionnel, c'est vrai ; ceci dit, il y en a de
nettement plus creux dans le tas).
Mais ce qui est le plus amusant, finalement, c'est la manière dont ils écrivent (je ne parle pas de l'orthographe, qui est assurément très mauvaise, mais de l'expression en général). C'est d'une maladresse enfantine, presque candide, que je trouve tout à fait touchante. Ils pontifient gentiment (en déclarant, du haut de la sagesse de leurs dix-huit ans, tel ou tel secteur en crise, ou florissant d'emplois, parce qu'ils ont vu ça quelque part ou qu'il leur a semblé le déduire des propos sans doute plus circonstanciés de leur interlocuteur) ; ou au contraire ils se perdent en considérations personnelles complètement anecdotiques ; ils essaient de prendre un ton formel mais se trahissent toutes les lignes par un mot familier ou parfaitement incongru (remarquez, je fais sans doute pareil ici !) ; bref, tout cela est vraiment mignon.
Demain (matin, grrr…) j'assiste à des soutenances d'exposés oraux, par équipes, toujours pour ce projet professionnel. Globalement ce sera la fin de ma charge d'enseignement pour ce premier semestre. Je n'ai pourtant aucune nouvelle de ce que je dois faire au second semestre (je ne figure nulle part sur le planning de répartition du département, alors qu'il me manque une vingtaine d'heures pour compléter mon service de 96h de demi-ATER).