Manifestation de la Nuit blanche que j'ai vue ce soir, à l'espace des Blancs Manteaux. Le volume (assez vaste) du bâtiment avait été peuplé par des milliers de ballons blancs, tous regroupés en paires, l'un (opaque) rempli à l'hélium et l'autre (translucide) à l'air, reliés par une ficelle de longueur variant entre une dizaine de centimètres et la hauteur de la salle (quelque chose comme six ou huit mètres), de sorte que certains dipôles de ballons montaient jusqu'au plafond (lorsque le ballon rempli d'hélium l'emportait), d'autres tombaient au sol, mais tout en douceur, et les visiteurs attrapaient des ballons et les aidaient à monter ou descendre. Le tout sur un fond sonore électroacoustique très calme, un peu comme un bruit de mer (en plus mélodieux, tout de même), et avec un éclairage qui changeait toutes les quelques minutes mais toujours assez doux.
L'impression d'ensemble, tous ces ballons en train de flotter paisiblement dans l'air, la musique relaxante, et l'éclairage peu agressif, cela faisait quelque chose de très zen, très soothing. Et, de fait, les gens étaient beaucoup plus calmes une fois à l'intérieur (par exemple, on n'a pas entendu un seul ballon éclater alors qu'il y en avait là des milliers, c'est remarquable) ; certains faisaient la sieste (on comprend donc la file d'attente pour rentrer…), ou bavardaient tout en douceur. Plein de photographes exerçaient leur talent, et des visiteurs prenaient la pose pour eux. (Il y a des chances pour qu'on voie des photos sur le fotolog d'Izys prochainement.) Rigolo. Izys, Ludovic, Jean et moi avons joué au volley, sauf que c'est un jeu de volley où on a une bonne demi-minute entre le moment où on envoie la balle en l'air et le moment où elle retombe quelques mètres plus loin.
L'installation devrait être retenue comme moyen de lutte contre le stress : rien de tel que des milliers de ballons blancs pour retrouver son calme. Mais il y a une personne sur qui ça ne marchait manifestement pas : l'artiste, William Forsythe (il paraît qu'il est célèbre), qui avait l'air d'être au bord de la crise de nerfs, il surveillait les visiteurs d'un air soupçonneux et les grondait quand ceux-ci faisaient mine d'emmêler les ficelles des ballons.
Nice… But is it art?