J'ai fui Paris pour échapper au boum-boum de la Fête de la musique. Je
déteste cette monopolisation du 21 juin (jour du solstice, je crois
que les lecteurs de ce 'blog commencent à le savoir) qui sous le
prétexte de faire de la « musique » s'arroge le droit de produire une
cacophonie de sons surgis de partout où chacun veut montrer qu'il sait
jouer d'un instrument : regardez, il a étudié la batterie pendant
deux semaines, il sait faire boum-boum-tzoïng
. D'accord, je
médis, mais quand on aspire au calme, il est déplaisant d'entendre un
musicien à chaque coin de rue, et surtout d'entendre deux musiciens
faire un concours de décibels (rappelons que rajouter dix décibels
signifie qu'on décuple la puissance du son). Et puis, je
n'ai pas assez dormi, je suis de mauvaise humeur, c'est mon droit
aussi.
Bref, je suis rentré à Orsay chez mes parents, où ma mère n'a pas été ravie de me voir parce qu'elle n'avait rien à m'offrir à manger. Mais bon, à Orsay banlieue pépère bourgeoise, il n'y a pas trop d'échos de la fête de la musique.
Au passage, je découvre qu'un bienfaiteur anonyme — que je remercie donc au passage — a glissé dans ma boîte aux lettres un livre (d'Iris Murdoch) pour répondre à mon appel de suggestions de lecture. Cela me fera donc un titre de plus entre lesquels me décider.
Quand je dis que je manque de sommeil, c'est que je me suis levé à 10h30 ce matin (enfin, mon réveil à sonné à 10h). Je m'étais couché à 3h environ, ce qui, compte tenu des douze heures de sommeil de la nuit dernière, aurait dû suffire — sauf que je me fais toujours avoir : il suffit que je mette un réveil à côté de moi pour que le stress du fait de savoir que je serai réveillé de force m'empêche de dormir, et, bien sûr, plus je reste sans dormir plus je suis stressé du fait que j'aurai peu à dormir. C'est assez catastrophique. Du coup, depuis ce matin, je bâille à m'en décrocher la mâchoire, je suis de mauvaise humeur, et, pire que tout, je suis complètement apathique.
En ce moment, je suis très légume. Je sais que j'ai énormément de choses à faire, mais je n'ai pas du tout le courage de faire quoi que ce soit. Je bâille et je m'ennuie profondément, sans l'énergie nécessaire pour entreprendre quoi que ce soit qui me sorte de cet ennui. Et je suis sûr que malgré cela je n'arriverai pas à me coucher à une heure raisonnable (pour pouvoir, par exemple, me lever demain à une heure raisonnable, et, et, et, et ainsi de suite). En fait, il me faudrait un film stupide à regarder, là. Ou bien un copain bavard que je pourrais écouter parler, si possible sans trop réfléchir.