David Madore's WebLog: The Handmaid's Tale

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(mardi)

The Handmaid's Tale

Je n'avais jamais rien lu de Margaret Atwood (qui est une des romancières préférées de ma maman[#]) et je viens de finir The Handmaid's Tale (que j'avais acheté il y a un moment) en deux jours (ce qui, pour moi, est exceptionnellement court car je lis très lentement[#2]). Signe que j'ai beaucoup aimé (ma maman, elle, n'aurait pas aimé, et ne l'a pas lu, car elle n'aime pas la science-fiction).

En fait, il ne s'agit pas vraiment de science-fiction ; enfin, pas de ce que je considère normalement comme de la science-fiction. Il s'agit d'une dystopie qui se passe à la fin du XXe siècle (on ne sait pas exactement quand, vers 1980–2000) aux États-Unis — mais dans un monde où les États-Unis sont devenus un régime théocratique du nom de Gilead. Le récit, dont la narratrice est la handmaid éponyme (dont je ne révélerai pas la fonction), mêle la description de la société dans laquelle elle est plongée (et telle qu'elle la voit), les aventures qu'elle vit (il y en a assez peu, ce n'est certainement pas un roman d'aventures, mais il lui arrive tout de même des choses) et, par flashbacks, le souvenir du monde antérieur à l'établissement de la théocratie et la période de transition.

Tout cela est extrêmement bien mené, et je m'y suis vraiment laissé prendre. Il n'y a pas énormément de suspens, mais il est très habilement utilisé, on nous apprend les choses de sorte qu'on a toujours envie d'en savoir plus. L'écriture, évidemment, est impeccable. Je regrette seulement l'addition d'une sorte d'appendice, une note historique, qui n'a à mon sens aucun intérêt (et pourtant j'aime bien, en général, ce genre de procédé), ni narratif ni littéraire, et qui gâche à mon avis la subtile ambiguïté du dénouement ; je recommande de ne pas la lire.

Mais surtout, le régime décrit, qui par de nombreaux aspects rappelle (je devrais dire, préfigure, puisque le roman est antérieur) celui des Taliban en Afghanistan, ou les pires aspects du régime iranien (dont l'auteur reconnaît à mi-mot s'être inspirée), même si Gilead est chrétien fondamentaliste au lieu d'être musulman, me semble étonnant de justesse. L'essentiel tourne autour de la répression de la sexualité tout en glorifiant la natalité : il y a là matière à réfléchir (sommes-nous bien sûrs de ne pas être tentés par de telles erreurs ? avons-nous réellement admis l'égalité entre hommes et femmes ?) ; le roman n'entame pas cette réflexion, il se contente de la provoquer.

[#] Ma maman ne lit pratiquement que des romans en anglais, prétendant qu'il n'y a aucun auteur français (contemporain) qui lui plaît. J'avoue que moi-même je suis souvent beaucoup plus tenté par les livres en langue anglaise qu'en langue française (sauf qu'en général je les vois en traduction chez des libraires, je me dis j'achèterai peut-être la VO et j'oublie donc je n'en fais rien). C'est une des raisons qui font que je lis finalement peu.

[#2] En fait, je lis à une vitesse relativement raisonnable (autour d'une page par minute pour un texte en anglais pas trop compliqué), mais je trouve très peu de temps pour lire, donc une page par minute se traduit parfois par cent pages par semaine…

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