Le mois de décembre, en France, c'est la « saison des thèses », c'est-à-dire que le nombre de soutenances doit y être à peu près aussi élevé que dans tout le reste de l'année réuni (au moins en maths). Pourquoi ? Parce qu'un débouché qui intéresse particulièrement les jeunes docteurs, c'est celui d'enseignant-chercheur, i.e., maître de conférence à l'Université. Et pour candidater comme maître de conférence, il faut au préalable être autorisé à concourir, c'est-à-dire qualifié. (Ceci a probablement pour but d'éviter des abus dans les petits facs : le concours de recrutement est local, mais la qualification est faite au niveau national, par le CNU, donc on évite que même une commission de spécialistes véreuse puisse recruter un candidat complètement nul ou spécialiste d'un domaine complètement différent de celui pour lequel le poste est prévu.) Ce n'est pas censé être difficile (toute personne un peu sérieuse et qui a eu son doctorat doit pouvoir être qualifié sans trop de mal), mais une condition sine qua non est d'avoir soutenu sa thèse avant une certaine date limite, qui, cette année, est le 15 décembre (après-demain, quoi) — d'année en année ça a tendance à avancer. Une raison secondaire, c'est que certaines facs ne font pas payer les frais d'inscription pour le bout d'année entamé si on soutient sa thèse avant le 31 décembre.
Bref, chaque jour de cette semaine (sauf vendredi, parce que la date limite sera passée) il y a ou il y a eu deux personnes que je connais qui soutiennent leur thèse en maths ! Et beaucoup la semaine dernière aussi. C'est vraiment impressionnant. Du coup, bien sûr, impossible d'aller à tout ça (même si c'est des gens que je connais bien, et même si les pots sont alléchants, je ne peux pas passer deux semaines à ne faire qu'assister à des soutenances de thèses).
Il faudrait trouver une façon d'éviter cette dérive assez ridicule. Ou au moins de la placer à un moment plus convenable de l'année (juste avant les vacances de Noël ce n'est pas l'idéal). Pour ma part je suis bien content d'avoir soutenu très loin du rush de fin d'année.