Independence Day ce soir à la télé : le film à côté duquel Star Wars a le réalisme d'un documentaire scientifique. Je ne sais pas si je supporterai une telle avalanche de niaiserie jusqu'au bout (même au second degré c'est assez pénible), mais d'un certain point de vue c'est intéressant de comparer avec la vision radicalement différente des extra-terrestres qu'on pouvait avoir à l'époque de Le Jour où la Terre s'arrêta — ou, plus exactement, c'est la vision des humains qui a changé : maintenant nous nous prenons pour des pacifiques agressés, apparemment.
Le happy end est une resucée[#] de celui de la Guerre des
Mondes (i.e. le petit virus[#2] qui sauve l'humanité),
débarrassé de son génie, et agrémenté d'une bonne dose d'axiomes
hollywoodiens (dans le genre tout système informatique est
piratable par quelqu'un de suffisamment malin
, et bien sûr le
système informatique des extra-terrestres est évidemment compatible
avec le nôtre
), avec le sirop de bonne conscience qui va avec.
Sans parler du fait qu'il est douteux que l'humanité puisse se relever
des dommages qu'elle est censée se voir infliger, il fallait quand
même une certaine audace pour prétendre à une fin heureuse après
tellement de destruction — passons.
Plutôt que de tirer sur les ambulances, je vous propose un film de science-fiction qui a vraiment une intrigue intéressante et profonde : La Planète interdite. Ou bien, si vous préférez l'équivalent de Independence Day au second degré, le fabuleux Galaxy Quest.
[#] Que les auteurs n'ont même pas eu le cran de reconnaître ouvertement. Ç'aurait été la moindre des choses, par exemple, que de laisser le petit génie avoir son idée en tombant sur un exemplaire du livre de Wells.
[#2] Au demeurant, les virus ont, historiquement, plutôt eu tendance à être du côté de l'envahisseur. Quand l'Amérique a été « découverte », les maladies ont bien aidé les Européens à exterminer les Indiens en masse.