[Traduction française ci-dessous.]
I had already written a rather detailed study (in French) of time travel (recently mentioned in this blog), but I'd like to say things a bit differenly (more clearly, if possible, and without going through all the subtleties but spelling out in more detail those that I do go through), so I've started a new page on time travel. Only just started, though: this means I've barely written the introduction in the English version and haven't even started translating it in French.
Incidentally, I'll probably be seeing The Butterfly
Effect when it comes out (in France, that is), and I'll
certainly complain that it's all incoherent nonsense. Anyway. This
relates to the polychronic
version of time travel (what this
means is explained
here).
The monochronic
version (essentially: you can't modify the
past) makes more sense, in my opinion, even though it is probably
harder to write a coherent story in this context, because causality is
pretty much lost. It's hard to imagine what “goes wrong”
if you go back in time and try to kill your grandmother, but it sill
leaves some space for an author's imagination: one could succeed and
discover that the person killed is not the person one intended to
kill, or that the person one intended to kill is not one's
grandmother, or one could fail for a lot of different reasons.
The really interesting thing about the monochronic version of time
travel is that, although the past cannot be altered, its
interpretation can be. For example, suppose I was witness to
the murder of someone I loved, and I would like to use the time
machine to “prevent” (undo?) it: how could I do this? In
a monochronic vision, things which have happened have happened once
and for all time, so it is not possible to remove what I saw, but it
is possible to masquerade. So what I would do is go back in
the past, hire a couple of good actors including someone who looks
amazingly like the loved one, kidnap the latter and replace him with
an actor, and have the troupe stage the whole murder exactly as I
remembered seeing it, in front of the eyes of my “former
self” so as to fool him (myself
?). Then tell the
might-have-been victim to remain hidden until the day when I travel
back in time, and, when all is set, return to the present (or not, if
I'm willing to go through the same time period twice) and
“discover” that the apparently murdered person has been
alive all the time. So the murder never did take place: what
did take place is a stage act to make me believe that the murder took
place—and there was no reason to it except that, since I saw it
take place, it had to take place (yes, causality is gone: an
event can be its own cause!).
From this basic idea, there are no limits to what an ingenious author could do with monochronic time travel. Maybe one cannot modify the course of things by going back in time, but perhaps one can (willingly or unwillingly) create a gigantic nest of masquerades and faux-semblants in which one might get caught if one is not careful enough.
[French translation of the above.]
J'avais déjà écrit une étude assez détaillée (en français) sur le voyage dans le temps (récemment mentionnée dans ce blog), mais j'aimerais dire les choses de façon un peu différente (plus claire, si possible, et sans envisager toutes les subtilités mais en déroulant plus les détails de celles que je traverse), donc j'ai commencé une nouvelle page sur le voyage dans le temps. Seulement commencée, cependant : cela veut dire que j'ai à peine écrit l'introduction dans la version anglaise et je n'ai même pas commencé à la traduire en français.
Soit dit en passant, j'irai probablement voir L'Effet
papillon quand il sortira (en France, je veux dire), et je
me plaindrai certainement que c'est totalement incohérent. Enfin bon.
C'est lié à la version polychronique
tu voyage dans le temps
(ce que cela signifie est expliqué
ici).
La version monochronique
(essentiellement : on ne peut pas
modifier le passé) me semble plus sensée, meme s'il est probablement
plus difficile d'écrire une histoire cohérente dans ce contexte, parce
que la causalité est à peu près perdue. Il est difficile d'imaginer
ce qui « va mal » si on revient dans le passé et tente de tuer sa
grand-mère, mais cela laisse de l'espace pour l'imagination d'un
auteur : on pourrait réussir et découvrir que la personne tuée n'est
pas celle qu'on avait l'invention de tuer, ou que la personne qu'on
avait l'invention de tuer n'était pas sa grand-mère, ou on pourrait
échouer pour un tas de raisons différentes.
Ce qui est vraiment intéressant avec la version monochronique du
voyage dans le temps, c'est que, même si le passé ne peut pas être
modifié, son interprétation peut l'être. Par exemple,
supposons que je sois témoin du meurtre d'une personne aimée, et que
je veuille utiliser la machine à remonter le temps pour « empêcher »
(défaire ?) ce meurtre : comment ferais-je cela ? Dans une vision
monochronique, une chose qui s'est passée s'est passée une fois pour
toutes, donc il n'est pas possible de retirer ce que j'ai vu, mais il
est possible de le faire semblant. Donc ce que je ferais est
de revenir dans le passé, engager quelques bons acteurs y compris
quelqu'un qui ressemble incroyablement à l'être aimé, kidnapper
celui-ci et le remplacer par un acteur, et s'arranger pour que la
troupe mette en scène le meurtre entier exactement comme je me
rappelle l'avoir vu, devant les yeux de mon « moi passé » pour le
tromper (me tromper
?). Ensuite tire à la
victime-qui-aurait-pu-être de rester cachée jusqu'au jour où je
reviens dans le passé, et, quand tout est fait, revenir au présent (ou
non, si je suis prêt à vive deux fois la même période) et
« découvrir » que la personne apparemment assassinée était tout le
temps vivante. Donc le meurtre n'a jamais eu lieu : tout ce
que j'ai fait est prendre part à une masquarade pour me faire croire
que le meurtre a eu lieu — et elle n'avait aucune raison sauf
que, puisque je l'ai vue se dérouler, elle devait se dérouler
(voilà, la causalité a disparu : un événement peut être sa propre
cause !).
À partir de cette idée de base, il n'y a pas de limite à ce qu'un auteur ingénieux pourrait faire avec le voyage dans le temps monochronique. Peut-être qu'on ne peut pas modifier le cours des choses en revenant dans le temps, mais on peut éventuellement (volontairement ou non) créer un réseau gigantesque de masquarades et de faux-semblants dans lequel on pourrait se faire prendre si on n'est pas prudent.