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Note importante : plus encore qu'ailleurs, l'avertissement général sur mon site web s'applique ici. Je crois que ce qui suit est une description assez fidèle de (certains aspects de) mon caractère, mais l'impression que ce texte peut causer n'est pas forcément la même que l'impression que mon caractère causerait. Si vous ne me connaissez pas et devez avoir affaire avec moi, utilisez les informations suivantes comme un guide pour savoir de quoi être prévenu, mais ne me jugez pas simplement sur ce qui s'y trouve ! (Étonnamment ?), je suis aussi un être humain. Vraiment.
On me décrit fréquemment comme une personne rationnelle, mais je ne crois pas que ce soit exact. Mes mots et mes pensées sont logiques, mes actions le sont moins, et mes buts ne le sont aucunement. Quand je prends une décision, je le fais sur un coup de tête ; et ensuite, a posteriori, je justifie mon choix sur des bases logiques, mais c'est essentiellement hypocrite. Je suis plein de contradiction, mais qui ne l'est pas ?
Je recherche l'ordre et les systèmes, mais je n'y parviens jamais. Il s'agit surtout d'ordre mental : de beaucoup de façons, je suis un taxonomiste, mais je sais qu'il y a bien plus de chaos dans le monde que je pourrai jamais en traiter (témoin la tentative pitoyable d'amener un semblant d'ordre à cette page web-ci). Ma chambre est un bordel ; mon bureau, encore plus ; mais mes fichiers informatiques sont nettement rangés et classifiés.
Parfois mon désir d'ordre frôle la manie. J'essaie d'être plus tolérant avec les autres qu'avec moi-même à ce sujet ; cependant, je ne crois pas que ce soit avec énormément de succès.
Je suis un perfectionniste dans beaucoup de ses aspects déplaisants ; d'une part, j'abandonne souvent une tentative avant même de commencer parce que je sais que je ne pourrai pas atteindre le degré de perfection que j'aimerais.
J'aime les choses bien ordonnées qui suivent des règles simples. Cependant, j'ai aussi un goût (un peu pervers) pour les détails sans importance et les exceptions illogiques ; ou pour retenir des grandes quantités de faits sans signification qui ne suivent aucune sorte d'ordre.
Je suis totalement désorganisé. Je déteste planifier les choses à l'avance, car je vois ça comme une limitation de ma liberté. Je sais rarement ce que je ferai le lendemain, encore moins la semaine prochaine. Je laisse toujours les choses au dernier moment possible, peut-être même au premier moment impossible.
Je suis alternativement pressé et ennuyé (étant trop paresseux pour faire quoi que ce soit). Parfois je suis les deux à la fois. Je déteste devoir courir. Je déteste devoir me presser. Et je me trouve en train de courir et de me presser bien trop souvent à mon goût.
Je commence souvent de grandes entreprises, que je finis rarement. Le plus souvent parce que je commence à m'ennuyer, et je passe à autre chose ; et/ou parce que je me rends compte que ce que j'ai entrepris est au-delà de ce que je peux faire. Je perds rapidement mon intérêt pour les choses, surtout quand elles deviennent difficiles et que je suis coincé. (Ma page web est un bon dépotoir de grandes entreprises à un quart finies que j'ai commencé et que je n'ai jamais eu l'occasion de revoir.)
Je perds beaucoup de temps en poursuites intellectuelles de peu d'intérêt. Me donner un problème de maths peut être une façon de me faire tout oublier pour des heures ou des jours, jusqu'à ce que je résolve le problème ou décide qu'il est sans intérêt (ce qui peut, ou pas, être une façon hypocrite de dire que je n'arrive pas à le résoudre). Plus le problème est simple et élégant, plus j'ai de chances d'y réfléchir longtemps. Après cela, je serai furieux avec moi-même pour avoir perdu tout cet effort pour rien (même si effectivement j'ai résolu le problème).
J'ai des opinions très fortes sur ce qui est la Bonne Chose dans différents domaines, surtout l'informatique. Je peux me disputer de façon terrible à cause d'elles.
Quand je débats, je concède rarement quoi que ce soit. Mais parfois il peut se produire que je me rende complètement (surtout quand la discussion concerne le Bien et le Mal plutôt que le Vrai et le Faux), et alors je ferai des excuses (sincères). Cependant, ces moments me rendent hautement vulnérable, et je dois être traité avec soin. Réciproquement, quand la personne avec qui je débats cède, j'essaie d'éviter de trop insister.
Malgré cela, je déteste les disputes. Ne pas être d'accord avec quelqu'un me rend malheureux. Alors, même sans concéder quoi que ce soit, j'ai tendance à chercher à trouver un terrain d'entente. Quand deux personnes se disputent devant moi, j'interviens rarement, parce que préfère le plus souvent une position « neutre » ; et aussi parce que je n'arrive pas à me décider quand à savoir avec qui je préfère être d'accord.
J'ai des opinions très fortes pour ce qui est la Bonne Chose, mais elles ne sont en général pas très précises. Et parfois elles sont même contradictoires. Je peux me retrouver à défendretelle ou telle idée, suivant les circonstances, et je me rends souvent compte (à mon chagrin) que cette opinion n'est pas vraiment la mienne, mais qu'elle s'est juste trouvée à ma taille à un moment précis. Cela m'ennuie terriblement.
Je suis assez introverti. C'est parce que je suis très timide. Pendant une discussion, si je ne connais pas bien les participants, ou si le sujet ne m'est pas familier, je préfère me taire jusqu'à être plus sûr de quoi dire. Parfois les gens concluent que je m'ennuie, mais c'est faux : j'aime écouter les gens bavarder (sur presque n'importe quel sujet), et je garde les oreilles grand ouvertes.
Parfois j'ai une attitude passablement désagréable quand un groupe de gens parlent. J'écoute attentivement et je me précipite sur n'importe quelle petite faute de logique ou de langage de la part d'un des participants. On m'a comparé, en cet aspect, à un vautour, qui attend avidement un morceau de viande morte sur lequel fondre. Maintenant qu'on me l'a signalée, j'essaye d'éviter cette attitude. Mais pas toujours avec succès.
J'aime observer les choses à distance. J'aime être en-dehors des choses, comme un spectateur et un arbitre. Je décide rarement de me battre. J'évite le contact excessif avec le monde matériel.
Je sens facilement que je ne suis pas à ma place. Je n'aime pas venir sans être invité. J'ai toujours peur d'être intrus. D'un autre côté, je suis doué pour passer inaperçu, être une « mouche sur le mur » pour pouvoir observer les choses.
J'observe, mais je ne remarque pas. Je suis une étrange sorte de « spectateur aveugle ». En particulier, je me rappelle assez bien des mots, mais souvent je ne les comprends pas. Cela ne me gêne pas trop. J'aime quand même regarder et écouter.
Je suis quelque chose d'un « control freak » (« fou du contrôle »). Je ressens une envie de savoir ce que les autres font. J'aime être, pour ainsi dire, « en coulisses » : pour observer, sinon pour manipuler.
J'ai tendance à être grossièrement inattentif aux sentiments des autres. Plus précisément, je remarque certaines choses, j'en tire des conclusions, mais je n'y fais pas confiance. Si vous ne me dites pas que vous êtes déprimé, par exemple, je ne devinerai probablement jamais ; ou peut-être que si, mais je ne croirai pas à l'exactitude de ma conclusion sauf si vous me le dites.
Cependant, si on me dit les sentiments des autres, normalement ils m'émeuvent profondément. En tout cas je ne peux pas résister si quelqu'un me pleure sur l'épaule : je trouve absolument nécessaire de le consoler, quel qu'il soit. (Mais en fait, la situation se produit rarement, parce que les gens n'aiment pas pleurer sur mon épaule.)
Je suis naturellement confiant (envers les autres) et naïf. En partie parce que je choisis de l'être : je trouve qu'il est plus simple d'accepter ce que les gens disent comme la vérité absolue. Comme pour les inférences quant à ce que les autres ressentent, je peux avoir mes doutes, mais je les garde pour moi.
Je ne mens pas, en tout cas pas grossièrement. Non parce que je trouve ça immoral (je crois qu'un mensonge qui sert une bonne cause n'est pas condamnable), mais simplement parce que je suis très mauvais menteur. D'une part, je n'arrive pas à rester compos quand je mens. Et d'autre part, je ne me rappelle jamais ce que j'ai pu dire à qui.
Cependant, à l'occasion, je peux exagérer la vérité, ou bluffer. Par exemple, je réussis souvent à faire croire aux gens que je sais (ou que je comprends) plus que je ne sais vraiment. En vérité, bien des choses sur ce site web sont un terrible bluff.
Je suppose que je dois être très facile à tromper, et encore plus facile à manipuler. Encore une fois, c'est, dans une certaine manière, parce que j'ai choisi de l'être.
Je suis très égoïste, ou, en tout cas, égocentrique. Mes propres envies (irrationnelles) passent avant tout quand il s'agit de prendre une décision ; et je ne m'occupe que des causes qui m'affectent.
Curieusement, il se trouve que je n'aime pas énormément parler de moi-même. Je suis trop timide pour ça. Je n'aime pas non plus que les autres parlent de moi quand je suis là, parce que c'est embarrassant. Mais j'aime apprendre qu'on a parlé de moi en mon absence. J'aime certainement écrire à mon sujet : l'idée est que vous lisez cette page parce que vous l'avez choisi, alors que si je commence à parler de moi, c'est un peu plus difficile pour vous de m'interrompre (donc j'évite).
Je connais mes défauts (trop bien !), mais je fais peu pour les corriger. C'est un autre défaut, mais on a un petit problème de bootstrap, là.
Je suis extrêmement arrogant : les gens me le disent, donc ça doit être vrai. Je me vante souvent de mes succès. En fait, il y a un certain malentendu là, donc je devrais essayer de l'éclaircir.
En fait, j'ai une très basse opinion de moi-même. D'une certaine façon, je me méprise vraiment, comme pour ce qui est de mon caractère, qui, exposé sur cette page, est à peu près dénué de qualités salvatrices (et je pense que le caractère est ce qui fait l'essentiel de la valeur d'une personne).
Comment peut-on être arrogant tout en ayant une mauvaise image de soi-même ? Si on est suffisamment égocentrique, ce n'est pas si difficile. Si je réussis à faire quelque chose, la tâche devait être vraiment très facile, ce que je signale (si j'ai réussi, n'importe qui pouvait faire aussi bien). Mais cela veut dire que je signale mon succès (eh, c'était facile !), d'où le malentendu. Quand je signale que je suis capable de faire croire à quelqu'un que je suis plus malin que je ne le suis, je le vois comme une combinaison de chance et d'inattention (de la part de l'autre), mais ce n'est pas comme ça que les autres le comprennent. En gros, tout honneur qui m'est conféré perd ipso facto sa valeur à mes yeux, donc je n'hésite pas à les mettre en avant, et c'est une forme d'arrogance.
Je suis facilement jaloux. Pas tant des biens matériels (même si c'est possible) ni du bonheur (je suis assez heureux en général) que du succès ou de l'attention (la gloire, si vous voulez). J'ai, dans une certaine mesure, appris à contrôler mon envie et à la dissiper, mais cela demande un certain effort et ce n'est pas une réaction naturelle.
Cependant, il y a quelques (rares) personnes que j'admire. Celles-là, je les admire complètement et à tous les niveaux. Je ne connais pas de demi-mesures en cela : je n'admire pas une réussite ou une qualité, mais une personne entière. Quand c'est le cas, je ne peux pas en être jaloux, car je reconnais mentalement qu'elle me surpasse complètement. Dans certains cas, cette admiration va presque jusqu'à la vénération. Mais en général je ne le clame pas haut et fort : même quand je connais personnellement l'individu concerné, je reste discret sur cette admiration.
L'ambition ne me pousse pas. Je n'ai pas de désir de pouvoir (seulement de contrôle, comme je l'ai mentionné, et c'est quelque chose de différent). La renommée et la gloire ont quelques appas pour moi, mais pas énormément. (C'est très pervers : je ne les recherche pas tant pour moi, mais je suis jaloux quand les autres les obtiennent.)
Je ne suis en aucune façon rancunier : c'est-à-dire que je ne retiens pas de griefs pour longtemps. Je pardonne à peu près n'importe quoi, surtout si on me le demande (et même sinon).
Comme je l'ai déjà remarqué, j'aime écouter, et je suis assez facilement ému par les sentiments des autres. Donc je peux faire un bon confident. Même si je ne suis pas « muet comme une tombe » quand il s'agit de garder des secrets (quelque chose que je n'aime pas faire), parce qu'il m'arrive d'oublier que quelque chose devait être tenu secret, en revanche ma timidité est souvent assez efficace pour m'empêcher de répandre des informations que je ne devrais pas. Je ne colporte jamais de ragots.
J'ai tendance à ne pas juger quand j'ai affaire à des gens. Quand je décide que quelqu'un me plaît, je ne vois que ce qu'il y a de bien en lui. Mais seulement jusqu'à un certain point : après cela ma patience peut arriver à bout et je sature. C'est-à-dire, j'aime presque tout le monde pour une durée assez courte, et il n'y a que certaines personnes (et pas forcément celles que j'aime le plus) avec qui je ne me disputerai jamais même si je reste en leur compagnie pour une durée étendue.
Alors que je me fâche, ou, plus précisément, m'irrite, facilement, je laisse aussi facilement tomber la chose. Quand j'abandonne une bataille, j'ai parfois de l'amertume, mais jamais de ressentiment.
J'ai peu ou pas de patience avec les choses inanimées, et à peine plus avec les gens. Je tolère la lenteur délibérée (comme dans, prendre son temps), mais pas l'inefficacité.
D'autre part, je suis extrêmement paresseux : je manque vraiment d'élan. Assez souvent, même quand je voudrais qu'une chose fût autrement, je me contente de la laisser suivre son cours car je n'ai pas l'énergie pour agir.
J'aime immensément ma liberté. Il m'arrive de faire des choses absurdes exprès, juste pour me rappeler que je suis libre de les faire, et que je ne rends de comptes à personne. Je ne supporte pas qu'on empiète sur ma liberté, de la part de qui que ce soit (même moi-même). Je n'aime pas les responsabilités ; je fuis les promesses et les serments (le moyen le plus sûr de les tenir est de ne pas en faire).
Je méprise le besoin du secret. Je hais les portes fermées et les barrières. Je respecte la vie privée, pourtant, dans la mesure où les gens ne devraient pas avoir à répondre aux questions personnelles (et j'évite d'en poser). Quant à moi-même, elles ne me gênent pas, mais je ne supporte pas une question qui semble me demander des comptes pour quelque chose.
J'aime la compagnie et la conversation des autres ; surtout des amis, car je suis trop timide pour essayer de rencontrer d'autres gens. J'aime ceux qui parlent facilement de tout, mais qui évitent de raconter des bêtises. Dans l'ensemble, il y a très peu de gens que je trouve vraiment déplaisants.
Mais j'apprécie parfois la solitude. Il m'arrive de sortir seul pendant la nuit pour marcher dans les rues désertes de Paris, et j'aime ce sentiment de liberté.
Je peux aussi apprécier la compagnie en silence, mais je n'en ai pas souvent l'expérience. (Le problème est que deux personnes n'ont une chance d'apprécier la compagnie l'une de l'autre en silence que si chacune est assurée que le silence n'est pas inconfortable pour l'autre.)
J'ai aussi soif de contacts physiques (e.g. de câlins), mais peut-être que je semble trop distant pour que d'autres m'en proposent. Il y a des moments où j'ai désespérément besoin de me blottir contre quelqu'un, et tout ce que je peux faire est me mettre au lit et retrouver Morphée.
Je n'ai pas confiance en moi-même ou en mes capacités. J'ai plus confiance en ma chance, parfois avec des conséquences désastreuses. Il y a peu de choses que je fais avec confiance.
Je suis assez nerveux de nature, mais il s'agit plutôt de petits soucis matériels (quelque chose que j'ai du mal à traiter) que de grandes questions existentielles. Je suis souvent capable d'oublier temporairement tous mes soucis. Au jour le jour, je suis plutôt heureux (et pas sujet à la déprime).
Il serait incorrect de me décrire comme optimiste ou comme pessimiste. En un mot, j'ai tendance à croire que les choses iront mal à long terme, mais que dans l'immédiat il ne faut pas trop y penser.